Après Lufthansa, Ukraine International Airlines applique désormais des frais pour toutes les réservations effectuées via les GDS - DR : © mrks_v - Fotolia.com
On se souvient, en septembre 2015, du tollé qu'avait provoqué Lufthansa en ajoutant une taxe de 16€ sur chaque réservation de billets d'avions effectuée via un GDS.
Jusqu'à présent, la compagnie allemande était la seule à avoir imposé, par la force, cette nouvelle taxe affectant toutes les agences de voyages.
Mais, le 14 avril 2017, surprise. Dans un mail envoyé à ses partenaires commerciaux, la compagnie privée ukrainienne UIA (Ukraine International Airlines) explique : "suite à l'augmentation constante des coûts GDS, UIA applique désormais des frais de GDS pour toutes les réservations faîtes depuis le 13 avril 2017".
"Pour être honnête, ça a été une surprise même pour nous, c'est une décision unilatérale de la direction", explique Guillaume Arenas, directeur commercial et marketing France chez UIA.
Depuis le 13 avril 2017, ces frais de 9 $US (environ 8,4€) sont directement appliqués sur le prix du billet, par le biais d'une taxe YQ. "Ceci concerne tout type de réservations, individuelles et groupes", précise la compagnie. "Les prochains mois vont être un vrai challenge pour nous", avoue clairement Guillaume Arenas.
Jusqu'à présent, la compagnie allemande était la seule à avoir imposé, par la force, cette nouvelle taxe affectant toutes les agences de voyages.
Mais, le 14 avril 2017, surprise. Dans un mail envoyé à ses partenaires commerciaux, la compagnie privée ukrainienne UIA (Ukraine International Airlines) explique : "suite à l'augmentation constante des coûts GDS, UIA applique désormais des frais de GDS pour toutes les réservations faîtes depuis le 13 avril 2017".
"Pour être honnête, ça a été une surprise même pour nous, c'est une décision unilatérale de la direction", explique Guillaume Arenas, directeur commercial et marketing France chez UIA.
Depuis le 13 avril 2017, ces frais de 9 $US (environ 8,4€) sont directement appliqués sur le prix du billet, par le biais d'une taxe YQ. "Ceci concerne tout type de réservations, individuelles et groupes", précise la compagnie. "Les prochains mois vont être un vrai challenge pour nous", avoue clairement Guillaume Arenas.
Pousser la vente directe, ou perte de productivité ?
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Car s'il estime que les relations d'UIA avec les agences de voyages françaises ne seront pas changées, la compétitivité de sa compagnie, elle, devrait en pâtir.
"La démarche est claire : il ne s'agit pas de punir les agences, ce serait une hérésie. Il s'agit plus d'un moyen de ne plus subir les augmentations des coûts des GDS", ajoute-t-il, ne voulant pas citer d'opérateurs en particulier. "Mais sur un secteur aussi concurrentiel que l'Asie par exemple, bien sur que notre compétitivité va être touchée".
Car répercuter le coût du GDS directement sur le billet d'avion va en effet avoir un net impact sur les vols à plusieurs segments, opérés avec correspondance via Kiev, ajoutant donc 18 dollars par réservation sur un aller simple. Voire même 36 dollars supplémentaires sur un seul aller-retour, sur un Paris-Bangkok ou Colombo par exemple.
"Nous attendons de voir quels choix va faire la compagnie désormais". Il ajoute : "Car, évidemment, nous n'avons pas le même poids, pas le même réseau que Lufthansa, qui avait les moyens de développer des liens directs avec ses clients".
Du côté des Allemands, le but de cette nouvelle taxe était clairement assumé : pousser ses ventes en direct. Et force est de constater que Lufthansa a réussi son coup et a imposé sa taxation de 16 euros, permettant à ses gros clients de "bypasser" les GDS.
Et ne compte d'ailleurs pas s'arrêter là. Un communiqué daté du 10 mars dernier précisait : "Lufthansa Group continuera d'étendre ses canaux directs en 2017. Son objectif à long terme étant d'être un précurseur, avec une offre de vols et de services qui répondent aux nouvelles exigences des partenaires commerciaux et de la clientèle d'entreprise".
Une façon de dire qu'elle peut se passer des agences de voyages, et de proposer en distribution directe des promotions, et des offres spécifiques réservées "à ses partenaires qui utilisent l'interface Direct connect".
"La démarche est claire : il ne s'agit pas de punir les agences, ce serait une hérésie. Il s'agit plus d'un moyen de ne plus subir les augmentations des coûts des GDS", ajoute-t-il, ne voulant pas citer d'opérateurs en particulier. "Mais sur un secteur aussi concurrentiel que l'Asie par exemple, bien sur que notre compétitivité va être touchée".
Car répercuter le coût du GDS directement sur le billet d'avion va en effet avoir un net impact sur les vols à plusieurs segments, opérés avec correspondance via Kiev, ajoutant donc 18 dollars par réservation sur un aller simple. Voire même 36 dollars supplémentaires sur un seul aller-retour, sur un Paris-Bangkok ou Colombo par exemple.
"Nous attendons de voir quels choix va faire la compagnie désormais". Il ajoute : "Car, évidemment, nous n'avons pas le même poids, pas le même réseau que Lufthansa, qui avait les moyens de développer des liens directs avec ses clients".
Du côté des Allemands, le but de cette nouvelle taxe était clairement assumé : pousser ses ventes en direct. Et force est de constater que Lufthansa a réussi son coup et a imposé sa taxation de 16 euros, permettant à ses gros clients de "bypasser" les GDS.
Et ne compte d'ailleurs pas s'arrêter là. Un communiqué daté du 10 mars dernier précisait : "Lufthansa Group continuera d'étendre ses canaux directs en 2017. Son objectif à long terme étant d'être un précurseur, avec une offre de vols et de services qui répondent aux nouvelles exigences des partenaires commerciaux et de la clientèle d'entreprise".
Une façon de dire qu'elle peut se passer des agences de voyages, et de proposer en distribution directe des promotions, et des offres spécifiques réservées "à ses partenaires qui utilisent l'interface Direct connect".
Les agences de voyages, premières touchées
Un an après cette annonce, les agents de voyages, qui s'étaient insurgés contre la décision de Lufthansa, restent mitigés.
Jean Korcia, président du réseau Manor, à la pointe de la révolte il y a un an, menaçant de boycotter la compagnie allemande, explique "avoir repris les relations" avec Lufhtansa. "Nous attendons leurs propositions, mais les relations sont redevenues bonnes. Ça repart", nous indiquait-il dans une récente interview.
"Ce qui me gêne, ce n'est pas tant leur volonté de pousser la vente en direct, mais plutôt la brutalité de cette pratique, qui pousse la sortie de la distribution sans autre alternative", décrypte de son côté Tristan Dessain-Gelinet, directeur de l'agence de voyages Travel Planet.
"Que Lufthansa ou autre cherche à pousser la vente directe ne me gêne absolument pas, c'est dans leur droit", tempère-t-il. "Le problème, c'est que par cette pratique, ils ne nous permettent pas vraiment de rivaliser avec eux, et excluent la distribution de manière brutale".
Et au delà de cette pratique agressive, les agents de voyage redoutent surtout qu'après Lufthansa et UIA, d'autres compagnies ne se mettent à les imiter.
Un cas de figure qui apparait comme probable, à entendre un commercial d'une compagnie aérienne française. "Cela peut faire tâche d'huile. On ne cesse de dire entre nous que les GDS sont trop gourmands. Forcément, on va devoir y remédier d'une façon ou d'une autre".
Jean Korcia, président du réseau Manor, à la pointe de la révolte il y a un an, menaçant de boycotter la compagnie allemande, explique "avoir repris les relations" avec Lufhtansa. "Nous attendons leurs propositions, mais les relations sont redevenues bonnes. Ça repart", nous indiquait-il dans une récente interview.
"Ce qui me gêne, ce n'est pas tant leur volonté de pousser la vente en direct, mais plutôt la brutalité de cette pratique, qui pousse la sortie de la distribution sans autre alternative", décrypte de son côté Tristan Dessain-Gelinet, directeur de l'agence de voyages Travel Planet.
"Que Lufthansa ou autre cherche à pousser la vente directe ne me gêne absolument pas, c'est dans leur droit", tempère-t-il. "Le problème, c'est que par cette pratique, ils ne nous permettent pas vraiment de rivaliser avec eux, et excluent la distribution de manière brutale".
Et au delà de cette pratique agressive, les agents de voyage redoutent surtout qu'après Lufthansa et UIA, d'autres compagnies ne se mettent à les imiter.
Un cas de figure qui apparait comme probable, à entendre un commercial d'une compagnie aérienne française. "Cela peut faire tâche d'huile. On ne cesse de dire entre nous que les GDS sont trop gourmands. Forcément, on va devoir y remédier d'une façon ou d'une autre".