TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone

logo TourMaG  




French Connect : les bases régionales d'Air France, mariage de la carpe et du lapin ?

low cost et ''hybrides'' gagnent du terrain sur le point à point


Sur le court et moyen courrier, les low cost ont pris de la distance. Sur les 171 nouvelles lignes ouvertes en Europe, 50 ont été exploitées par Ryanair, 38 par Easyjet, 12 par Flybe, etc… Pour ces compagnies il n'y a pas de modèle intermédiaire hybride entre les compagnies classiques et le low cost.


Rédigé par Geneviève BIEGANOWSKI le Jeudi 24 Mars 2011

French Connect : les bases régionales d'Air France, mariage de la carpe et du lapin ?
French Connect, l’événement qui met face à face les aéroports français et les compagnies aériennes se tient à Lille cette semaine.

L’occasion d’observer l’évolution du transport aérien et de ses besoins aéroportuaires.

Et le moins que l’on puisse dire c’est que les compagnies low cost occupent le terrain et que les aéroports les accueillent à bras ouverts. Petit rappel de statistiques.

L’année dernière, Ryanair et Easyjet ont transporté respectivement 72,7 millions de passagers pour l’une et 49,7 Millions (dont 11,2 millions en France) pour l’autre.

A titre de comparaison, la première compagnie classique, Lufthansa, a compté 56,6 millions de passagers et Air France 47 millions.

Sur le court et moyen courrier, les low cost ont pris de la distance. Sur les 171 nouvelles lignes ouvertes en Europe, 50 ont été exploitées par Ryanair, 38 par Easyjet, 12 par Flybe, etc…

Plus de la moitié des nouvelles lignes sont à l’initiative des deux premières low cost européennes.

Autant dire que les compagnies classiques (les legacy airlines) qui perdent de l’argent sur l’exploitation du court courrier, vont continuer à se désengager des lignes inter-régionales, toutes concentrées qu’elles sont sur les lignes feeders de leurs hubs respectifs.

« L’effet de substitution des lignes régionales de compagnies traditionnelles à nouvelles compagnies va s’amplifier »
, prédit Alex Cruz, le patron de Vueling.

Claude Malacan, vice président network planning d’Air France, le reconnaît : « Avec un recul de 15 ans maintenant, force est de constater que le modèle low cost est convaincant.

Il y a une nécessaire remise en question sur le moyen courrier point à point. Nous devons en tirer les conclusions. »


Et le patron du planning d’Air France de citer le projet des quatre bases dédiées au court et moyen courrier à Nice, Marseille, Toulouse et Bordeaux.

« Apprendre à un éléphant à devenir danseuse étoile »

L’idée est d’accroitre l’utilisation quotidienne des appareils et d’utiliser un personnel local pour faire baisser les coûts d‘exploitation.

Le rapprochement vers un modèle hybride entre low cost et legacy carrier, à la recherche de coûts maitrisés mais avec du service ?

A la manière de Flybe ou encore Vueling qui cherchent à soigner leur offre, sont présents dans les GDS, mais maintiennent parallèlement une gamme tarifaire la plus basse possible?

Pour François Bachetta, le directeur Europe du sud d’Easyjet, le pari de l’hybride est perdu d’avance . « Il n’y a que deux compagnies low cost qui sont bénéficiaires, ce sont Ryanair et Easyjet car elles se tiennent strictement au modèle low cost. Sécurité, simplicité et offre point à point ».

Et le dirigeant d’Easyjet d’asséner au représentant d' Air France : « Vous êtes généraliste. Vous ne pouvez pas être long courrier et point à point avec une seule marque ».

Un point de vue partagé par le consultant Patrick Edmond (E2 Consult): « c’est comme apprendre à un éléphant à devenir danseuse étoile ».

Quel que soit le modèle, les compagnies vont toutes faire pression sur les aéroports pour faire baisser les coûts.

Les compagnies low cost souhaitent une infrastructure spécifique pour le point à point. Easyjet réclame un changement radical de taxation en faisant peser sur les appareils plutôt que sur les passagers le poids des taxes, une paiement à la minute d’utilisation de l’infrastructure aéroportuaire…

Et au moment où les aéroports passent à la gestion privée, Jean-Yves Grosse, le patron de Régional déplore le fonctionnement en doubles caisses d’ADP.

« Les revenus provenant des surfaces commerciales et de l’immobilier de bureaux vont directement dans la poche des actionnaires plutôt que de faire caisse commune avec les revenus de l’exploitation du transport aérien ».


Ce qui pourrait permettre aux aéroports d’alléger les coûts d’utilisation des infrastructures par les transporteurs…Au moment où le baril de pétrole s'envole, voilà une idée intéressante...

Lu 4362 fois

Tags : air france
Notez

Commentaires

1.Posté par Julien le 25/03/2011 13:01 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Je trouve le directeur Europe du Sud d'Easyjet bien aveugle de dire qu'ils ont la même recette que Ryanair. Les deux compagnies ont beau se prétendre low-cost, elles n'ont rien à voir dans leur mode de fonctionnement - ce qui ne veut pas forcément dire qu'il y en ai une qui soit mieux que l'autre. Quand on regarde dans le détail le business-model de Ryanair, la compagnie ferait presque passer Easyjet pour un transporteur traditionnel.

Est-ce que ça veut dire qu'Air France pourrait trouver sa place ?

Probablement, il y a certainement encore beaucoup de marge pour la créativité dans le transport aériens. Certaines personnes refusent juste de le voir. Et Air France ne s'en tirerait pas forcément mieux en créant une nouvelle sous-marque. A savoir si eux aussi auront le droit aux subventions des aéroports.

2.Posté par paul le 25/03/2011 16:35 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
très drôle le commentaire de Bachetta qui dit que le modèle hybride n'a pas d'avenir, alors même qu'easyJet est de plus en plus un modèle hybride!!

3.Posté par Bluesky320 le 27/03/2011 22:35 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Je rejoins Paul: easyJet a un prix d'appel puis les prix grimpent fortement, il faut payer les collations, les bagages, le fait de payer par carte de crédit, l'embarquement avant les autres (speedyboarding) qui ressemble à un embarquement séparé des classes business, easyJet Plus qui est un programme de fidélité, payer pour l'accès au salon, etc.
On se demande donc qui a le modèle hybride! Sauf que chez Air France le tarif payé est tout compris, tandis qu'il faut payer à nouveau chez easy, avec les miles en plus gratuitement chez AF et les journaux gratuits. Le choix est vite fait.
Chez easy, c'est juste de la com, mais au final, il y a moins.

4.Posté par Mykel86 le 20/05/2011 22:03 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
A tous,
J'espère qu'une seule chose : que le transport aérien régional Français ne soit pas abandonné par le groupe AF & KLM !
Déjà, posséder trois filiales (Britair, Régional et Cityjet) : pourquoi ne peut pas les regrouper ?
De nombreux aéroports ne sont plus desservis par AF, et les low cost arrivent et dictent leur loi !
En ajoutant à ça la concurrence deloyale du ferroviaire par rapport à l'aérien en France.
Bref, il faut, je pense, une grossé rénovation du système par notre ministre des transports !

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus

Dans la même rubrique :
< >




































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias