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Hôtellerie de plein air : 2023, une année prometteuse malgré l'inflation ? 🔑

Mais l’inflation pourrait plomber les vacances les budgets


Les établissements d’Hôtellerie de plein air enregistrent des réservations en hausse. Mais si les projections sont bonnes, l’inflation, pourrait entraîner une baisse des réservations ou des dépenses et faire exploser les coûts d’exploitation.


Rédigé par le Mardi 17 Janvier 2023

« Nous sommes confiants à ce stade et la saison s'annonce prometteuse », souligne Nicolas Beaurain, directeur général. @Myphotoagency/maeva/Les Oreades
« Nous sommes confiants à ce stade et la saison s'annonce prometteuse », souligne Nicolas Beaurain, directeur général. @Myphotoagency/maeva/Les Oreades
Après une excellente année 2022, l’hôtellerie de plein air anticipe déjà 2023.

« Nous avons commencé la commercialisation en novembre 2022 et les premières tendances restent intéressantes. Nous sommes en progression de 20% en nombre de nuitées vendues à périmètre constant, mais il faut relativiser avec une commercialisation en novembre et décembre 2021 qui était encore impactée par les incertitudes covid », précise Etienne Page, directeur de Yelloh ! Village.

L’année se présente sous les meilleurs auspices chez maeva : « Nous observons un bon démarrage des ventes, avec un avancement, à date, supérieur à 2019. Le trafic sur notre site internet est en forte hausse traduisant déjà une demande importante. Nous sommes donc confiants à ce stade et la saison s'annonce prometteuse », souligne Nicolas Beaurain, directeur général.

Chez Homair Vacances aussi les premiers chiffres de 2023 sont encourageants. « Nous sommes en progression notable par rapport à 2022 sur tous nos flux, avec une accélération des réservations particulièrement palpable depuis Noël », affirme Quentin Schaepelynck, directeur général d’Homair Vacances.

Cela dit, il est néanmoins encore tôt pour tirer de premières conclusions ou projections sur l’issue de la saison. D’une part les chiffres de vente restent encore modestes à cette période de l’année. D’autre part, le contexte macro-économique, social et international nous incite à rester prudents sur toute prévision. »

VVF Villages prédit de son côté une hausse de son chiffre d’affaires de 6 % en 2023. « Elle n’est pas portée par des hausses tarifaires, car nous nous devons de rester accessibles au plus grand nombre, l’une de nos deux principales missions associatives », rappelle Stéphane Le Bihan, directeur général de VVF Villages, qui voit arriver une nouvelle clientèle, celle des clubs, en quête de produits « plus accessibles en prestations et associant les services pour les enfants. »


L’inflation, frein à l'activité

Si l’activité de l’hôtellerie de plein air a été boostée par la crise sanitaire, elle subit, elle aussi, la crise inflationniste.

« Nous avons vu en 2022, l’impact des pénuries de carburant, des grèves, qui ont stoppé nette les ventes », se remémore Stéphane Le Bihan, DG de VVF Villages. « Le pouvoir d’achat au quotidien est une vraie préoccupation pour les Français. Inflations (alimentaire, énergétique…) tension sociales (grèves) tension sur l’immobilier (prêt, taux d’intérêt, loyers, logements disponibles à la location…), contexte géopolitique complexe (Ukraine, tension Taiwan), écologique (canicule, prise de conscience des enjeux environnementaux), retour du covid en Chine…

Tous ces éléments anxiogènes ne sont pas favorables à un déroulement classique des ventes »
, complète Stéphane Le Bihan.

Résultat : les réservations sont plus tardives chez certains opérateurs de camping. VVF Villages constate, même, une baisse du panier moyen, de 10%.

A l’inverse, pour Nicolas Beaurain, directeur général maeva, ce contexte favorise une anticipation des réservations. « Elles ont démarré tôt et de manière forte, peut-être dans une dynamique d'anticipation face aux incertitudes sur l'évolution du coût de la vie », analyse-t-il.

Pour répondre aux contraintes budgétaires, maeva met en avant le paiement en 4 fois pour tout séjour réservé. « Un service particulièrement plébiscité par les clients qui leur permet d'étaler les mensualités sur plusieurs mois et ainsi préserver leur budget », précise Nicolas Beaurain.

Du côté d’Homair Vacances : « La question majeure est de savoir si l’inflation que nous subissons dans nos coûts sera compensée par une progression similaire de nos revenus, c’est-à-dire de savoir si les vacances seront priorisées par les Français et les européens dans leur budget de cette année. J’ai tendance à penser que ce sera le cas, mais nous restons vigilants », souligne Quentin Schaepelynck, directeur général.

« Les perspectives pour 2023 mixent des signaux positifs (des vacances longs courriers encore très chères et donc une volonté de passer ses vacances en Europe, le produit HPA reste très attractif en rapport qualité prix et dans son concept nature) mais également des signaux négatifs (des budgets vacances incertains avec l'inflation, des coûts d'exploitation qui explosent sans pouvoir réintégrer ceci dans les prix de vente) », abonde Etienne Page.

Le directeur de Yelloh ! Village augure tout de même le maintien du chiffre d’affaires pour la saison 2023, « avec quand même une légère baisse par rapport à 2022 qui a été assez exceptionnelle. » Cependant, il redoute que « les résultats en termes de rentabilité soient très fortement dégradés compromettant ainsi les investissements futurs ».

Les campings doivent eux-aussi faire face à la hausse du coût de l’énergie, un poste de dépenses important pour leur fonctionnement. « Les hausses actuelles font craindre des résultats d'exploitation en forte baisse. L'approvisionnement en mobile home est également très compliqué et la plupart des fournisseurs de MH annoncent des hausses de prix entre 15% et 30% », selon le directeur de Yelloh ! Village.

Autre frein : La réouverture prochaine de destinations

Autre actualité qui pourrait freiner l’élan que connaît l’HPA depuis quelques mois : la réouverture de destinations, élargissant le panel de vacances possible.

Une concurrence qui n’existe pas pour le DG de VVF. « VVF n’est pas concerné par ce phénomène car le budget moyen des clients se situe entre 950 et 1100 euros pour la location. En formule PC nous ne sommes pas dans le même segment marché. 30% de notre clientèle est sensible à limiter ses voyages », expose-t-il.

Un constat partagé par Nicolas Beaurain, DG de maeva : « Il y a peu de porosité entre les clientèles long courrier Asie et les clientèles tourisme de proximité Hôtellerie de Plein Air. »

« Pour nos campings en France, nous avons non seulement retrouvé la clientèle étrangère qui nous avait fait défaut sur les saisons 2020 et 2021. Mais aussi battu des records de fréquentation internationale, puisque nous avons accueilli en 2022 proportionnellement plus de touristes internationaux qu’en 2019 – avant le Covid », renchérit Quentin Schaepelynck, directeur général d’Homair Vacances.

« De par notre positionnement haut de gamme, nous avions de plus l'habitude d'avoir une clientèle qui jonglait entre ces typologies de vacances (une année en camping haut de gamme, une année en Asie, une année aux US par exemple) mais qui revenait régulièrement chez Yelloh Village.

Les incertitudes sur les budgets vacances, le coût encore élevé de ces destinations (les billets d'avion sont loin d'avoir retrouvé leur niveau de 2019) font que nous sommes sereins sur 2023, il n'y aura pas un basculement soudain et massif pour ces destinations »
, conclut-il.

Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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