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I. Cordier : "FRAM va regagner de l'argent... laissez-nous juste un peu de temps"

L'interview d'Isabelle Cordier, directrice générale


Isabelle Cordier est la directrice générale de FRAM depuis avril 2016. Pour TourMaG.com, elle fait le point sur les activités du groupe cet été, sa situation financière, tire le bilan de ses 6 premiers mois à la direction et explique ses choix en matière d'accords d'entreprise.


Rédigé par Pierre Coronas le Lundi 5 Septembre 2016

Isabelle Cordier est la directrice générale de FRAM - Photo : Fram
Isabelle Cordier est la directrice générale de FRAM - Photo : Fram
TourMaG.com - Comment s'est passé l'été 2016 pour FRAM ?

Isabelle Cordier :
"Ça a été un peu compliqué avec des réservations tardives.

Beaucoup d'agences de voyages ont été perturbées car elles avaient l'habitude d'avoir accès à un stock important au départ de Toulouse et d'autres plates-formes et, cette saison, il y en avait moins.

A cela s'est ajouté le dépôt de bilan d'Air Méditerranée. Ça a été un enfer pour nos équipes. Mais elles ont tenu et ont été très réactives pour reconstruire la production. Elles peuvent être très fières de ce qu'elles ont accompli."

TourMaG.com - Quelles sont les destinations qui ont le mieux fonctionné ?

I.C. :
"Les Canaries ont vraiment cartonné.

A tel point que certains hôteliers ne savent plus où mettre les clients. Ce qui entraîne, parfois, des cas de surbooking. Cela a concerné quelques clients de FRAM qui ont dû être relogés dans d'autres établissements. C'est la rançon de la gloire.

C'est à nous d'être prudents et vigilants. Heureusement, nous avons des équipes sur place qui sont réactives dans ce type de situation.

Cette saison, nous avons eu un autre beau succès : Minorque, aux Baléares. C'est une destination magnifique, verte, vallonnée, avec des criques où l'eau est turquoise.

L'Espagne et la Grèce continentale ont bien marché aussi. La côte Dalmate, en Bosnie-Herzégovine, également avec le Grand Hôtel Neum.

Mais le best-of reste, encore et toujours, notre village FRAM Nature, à Soustons, dans les Landes."

TourMaG.com - A l'inverse, quelles sont les destinations qui ont eu moins de succès cette saison ?

I.C. :
"Il s'agit surtout de l'île de Kos, en Grèce. Elle a eu beaucoup de mal à démarrer, à cause du traitement médiatique autour de la « crise des migrants ».

Malheureusement, la tendance se poursuit aussi en Tunisie où nous ne vendons pas beaucoup de séjours."

TourMaG.com - Fin juin 2016, FRAM enregistrait 12 millions d'euros de pertes. Quelle est la situation financière du groupe à fin août 2016 ?

I.C. :
"La situation est plutôt stable. Nous ne gagnons pas d'argent. Nous en perdons même.

Heureusement, nous avons un investisseur, LBO France, que je remercie fortement de croire autant en FRAM et en son redressement.

Mais nous saurons vraiment où nous en sommes fin septembre 2016. C'est un peu prématuré de faire un bilan financier alors que nous n'avons pas encore les chiffres d'août. Même si, et c'est prévu, il sera négatif. Mais je rappelle que nous sommes repartis de zéro.

Le vrai trésor de FRAM, ce sont les équipes. Ce sont des gens fidèles qui vont se battre pour relancer le groupe."

TourMaG.com - De quelles garanties disposez-vous de la part de LBO France sur la poursuite de leur soutien financier ?

I.C. :
"Nous faisons des points financiers chaque mois avec LBO France. C'est l'occasion de faire des bilans très précis sur la trésorerie, la croissance et nos objectifs. Tous les services sont étudiés.

Pour le moment, nous avons vraiment le soutien de notre actionnaire. Ils savent que 2016 est une année de transition, de redémarrage.

Pour LBO France, le tourisme est une branche en plein développement. Le fonds s'appuie sur le succès du groupe Karavel, racheté il y a quelques années.

Mais, comme PromoVacances, FRAM va gagner de l'argent à nouveau. Il faut juste nous laisser le temps."

TourMaG.com - Mais vous ont-ils fixé une date butoir ou des objectifs précis à remplir pour limiter leur engagement ?

I.C. :
"Tant que nous tenons notre feuille de route, ils nous soutiendront. A nous de ne pas déraper.

Nous avons des objectifs, il faut que nous les remplissions."

TourMaG.com - Quel bilan tirez-vous de vos six premiers mois à la direction générale de FRAM ?

I.C. :
"C'est passé extrêmement vite. J'ai l'impression d'être arrivée hier. Il y a tellement de choses qui ont été faites et tellement de choses à faire encore.

Maintenant, il est clair que le changement, ça prend du temps. C'est un travail de longue haleine. Nous avons plein de projets, plein de choses à développer.

Mais, avant tout, il fallait reconstruire les bases et consolider avant d'aller plus loin. Il faut avancer étape par étape.

J'ai aussi découvert ou redécouvert le monde de la production. Cela m'a permis de comprendre les problématiques que rencontrent les tour-opérateurs, tout ce qu'ils font tous les jours pour leurs clients et tous les risques qu'ils prennent.

Nous allons très prochainement lancer le nouveau FramPro (site Internet professionnel, Ndlr). C'est un produit dont je suis très fière.

Et notre nouvelle échéance pour la rentrée sera la finalisation des nouveaux contrats pour les Ambassades FRAM. Je ne veux pas avoir des franchises à qui on impose tout, mais plutôt des partenaires."

(Lire : Fram : un nouveau contrat à deux vitesses pour les Ambassades)

TourMaG.com - Fin juillet 2016, vous avez écrit aux salariés de FRAM pour leur annoncer votre décision de dénoncer les accords d'entreprise sur l'organisation du temps de travail, les tickets-restaurants, les jours de carence en cas d'arrêt maladie et les plans PERCO/PEE. Quel est le but de la démarche ?

I.C. :
"Il s'agit d'en finir avec certaines pratiques de l'ancien FRAM, dans l'unique but de pérenniser les emplois au sein du groupe. C'est cela qui m'intéresse aujourd'hui.

Le secteur subit actuellement des perturbations et la rentrée sera difficile pour tout le monde dans le tourisme en France. Pas seulement pour FRAM. Ce que je veux, c'est être en mesure de garder tous nos collaborateurs.

Notre actionnaire nous soutient, accepte de grosses pertes, mais il faut aussi que nous fassions des efforts pour durer."

TourMaG.com - Ne craignez-vous pas qu'un retour sur ses acquis sociaux contribue à démotiver certains salariés de FRAM ?

I.C. :
"Je suis consciente que cela est dur à accepter. C'est normal que certains n'acceptent pas. Mais il faut leur expliquer et leur montrer qu'à côté de cela, nous faisons beaucoup pour eux.

Nous savons que les salariés ont beaucoup souffert. Nous avons pansé beaucoup de plaies. Et l'avenir sera encore difficile, mais il faut penser à l'avenir.

Je tiens à dire que si nous avons dénoncé tous ces accords, décision qui prendra effet fin 2016, c'est pour mieux renégocier en 2017. Je souhaite que tout le monde travaille ensemble : direction, comité d'entreprise, CHSCT* et délégué du personnel."

* comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail

Comme nous vous l'annoncions fin juin 2016, l'ensemble des équipes de FRAM va retrouver le centre-ville de Toulouse prochainement.

Les quelque 140 salariés qui travaillent actuellement sur le site de Cornebarrieu et les 65 autres qui sont encore dans les locaux du centre-ville, rue du Poids de l'Huile, seront regroupés dans les nouveaux bureaux de FRAM, rue Antoine Deville, dès la mi-décembre 2016.

Ils seront répartis sur 4 niveaux avec une surface totale de 2 200 m². Ils pourront même profiter d'un jardin.

Le bâtiment, qui accueillait jusqu'alors des bureaux du groupe d'assurance GAN, est actuellement en travaux. Ils seront terminés début décembre 2016 et sont financés en commun par le propriétaire des murs et FRAM qui en sera locataire.

Le bail signé couvre une période de neuf ans.

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Commentaires

1.Posté par Fram le 05/09/2016 11:07 | Alerter
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LBO fixe des seuils de rentabilite et masse salariale à atteIndre tant que cela fonctionne dans ce sens ... pas d'abandon.
Les avantages sociauX sont dénoncés pour motiver les départs et sûrement faire partir les gens identifiés au départ : les 150 de la première proposition, et bein on est pas loin avec tous ces ruptures départs soudains.
Marre de devoir s'aligner sur les pl lus bas salaires et perdre les petits plus, smic sans avantages ... Le tourisme ... c'est l'usine, même olus un TR

2.Posté par la chauve souris le 05/09/2016 17:01 | Alerter
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Alors reprenons, FRAM a tellement de clients qu'ils sont obligés de faire du sur-booking, jusque là tout va bien mais FRAM accuse 12 millions de pertes d'après ses dires, et c'est ça qu'elle appelle la "rançon de la gloire", grosse rançon pour une drôle de gloire ! Concernant les équipes "fidèles", il est sûr qu'il faut être au moins fidèle pour supporter l'explication de la suppression des tickets restaurants pour pérenniser les emplois... Petit calcul sur les vieilles pratiques, disons 1 ticket resto à 7€ payé à 50% par FRAM, et le reste par le salarié. 230 jours travaillés par an x 3,5€ = 805 € par salarié. 805 € x 205 salariés, ça représente 165 000 € pour FRAM = 4 emplois chargés. Et c'est avec ça qu'elle va sauver les 205 emplois, soit 0,15% des 12 millions de perte ! Méga LOL ! L'alpha et l'oméga du modèle économique de Karavel et sa réussite doivent sûrement expliquer pour quelles raisons les comptes annuels ne sont pas déposés depuis 2012 (cf infogreffe), ça c'est comme la brillante formule du Coca, tout doit rester secret !

3.Posté par Octave HUSSATRONCHE le 05/09/2016 19:25 | Alerter
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Très croustillante interview où l'on apprend que LBO pourrait finir par se lasser...
Quant aux justifications données à la suppressions de maigres acquis, on hallucine complet.
Enfin, le nouveau FRAM a les dirigeants qu'il mérite, sans doute...

4.Posté par la fée du logis le 06/09/2016 08:05 | Alerter
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"...leur expliquer et leur montrer qu'à côté de cela, NOUS FAISONS BEAUCOUP POUR EUX."
"Je tiens à dire que si nous avons dénoncé tous ces accords, décision qui prendra effet fin 2016, c'est pour mieux renégocier en 2017. Je souhaite que TOUT LE MONDE TRAVAILLE ENSEMBLE : direction, comité d'entreprise, CHSCT* et délégué du personnel."

Autrement dit : si on vous enfonce aujourd'hui, c'est pour mieux vous choyer demain.

DEMAIN, ON RASE GRATIS, elle était finalement pas remisée au grenier, cette vieille arnaque...

5.Posté par comptable véreux le 06/09/2016 10:55 | Alerter
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12 millions de perte, ça, c'est pour "amuser" la galerie.
En juillet dernier, ça tournait plutôt autour de 21 millions, rien que ça.

Pas étonnant que soient rouvertes en grand les vannes du dégraissage salarial et que tombent les coups de rabot aux mirifiques avantages du malheureux staff.

Piqûre de rappel : Fram n'est pas destiné à devenir un 2ème Promovacances (dixit le big boss)

Exact ! Ce sera même pire, galériens, à vos rames !

6.Posté par Arpad CARTIER le 06/09/2016 12:33 | Alerter
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Madame Cordier se contente de ressasser sans l'ombre d'une analyse, de se retrancher derrière des justifications éculées, de bafouiller de pseudo-explications (toutes choses qu'ont bien soulignées la Chauve-souris et la Fée du logis), et cela en accumulant poncifs et maladresses d'expressions ("...Minorque, aux Baléares... C'est une destination magnifique, verte, vallonnée, avec des criques où l'eau est turquoise." - "Et l'avenir sera encore difficile, mais il faut penser à l'avenir.")

Le pire, c'est qu'elle semble elle-même ne pas y croire, se rassurant par des formules incantatoires adressées au "vrai patron" ("Heureusement, nous avons un investisseur, LBO France, que je remercie fortement de croire autant en FRAM et en son redressement." - "Pour LBO France, le tourisme est une branche en plein développement. Le fonds s'appuie sur le succès du groupe Karavel, racheté il y a quelques années. Mais, comme PromoVacances, FRAM va gagner de l'argent à nouveau. Il faut juste nous laisser le temps.").

Certes, il n'est pas indispensable d'être toujours brillant pour occuper un poste à responsabilités (l'histoire de "l'ancien FRAM" est hélas là pour le prouver !), mais on aurait pu espérer beaucoup mieux d'une personne qui a déjà largement fait les preuves de ses capacités dans les postes qu'elle a précédemment occupés. Il faut donc en conclure que le service commandé l'emporte sur les convictions, et c'est bien triste.

Et pendant ce temps, les salariés de "l'ancien FRAM" continuent à fuir lorsqu'ils le peuvent. Qui pourrait le leur reprocher ?

7.Posté par Anonyme le 06/09/2016 12:40 | Alerter
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Isabelle Cordier, mon ancienne Directrice, des promesses toujours des promesses. Pas sûr que LBO soit aussi patient que son ancienne boîte

8.Posté par réaliste le 06/09/2016 15:54 | Alerter
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Désolé de devoir mettre un bémol dans ce concert de prose assassine, mais faut quand même admettre que la nouvelle direction fait ce qu'elle peut pour remettre à flots une boîte reprise en coma avancé.
Certes, les nouveaux savaient à quoi s'en tenir (quoique...) mais s'il faut se gausser du malade Fram qui peine à se récupérer, n'oubliez pas l'ancienne direction, tapez à plein manche sur la famille de vautours, aidée d'incompétents serviles mais gavés jusqu'à plus soif, qui ont balancé la boîte au fond du trou, et qui continuent à gambader dans la nature, en toute impunité.

Faut pas tout mélanger. Les responsables du malheur présent, c'est eux, et personne d'autre !

9.Posté par Fram le 07/09/2016 00:11 | Alerter
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"Realiste" ou comment s'estimer heureux en etant content d'être traité comme un meuble ...
Faut il rappeler le discours "humaniste" du repreneur à la barre ? "FRAM" ce sont les salariés qui font la marque ... quel bel intérêt pour la marque, "très cher" ... (cherchez bien y a un double sens). A quand le SMIC pour toute la boutique ? Parce que ne vous y trompez pas, il n'y aura pas un euro de plus. Plus de direction opérationnelle, plus de Middle management, et plus d'avantages salariaux, ne cherchez pas c'est bien un fond d'investissement qui a racheté cette marque.

10.Posté par réaliste le 08/09/2016 07:31 | Alerter
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@ Fram : Je ne suis pas atteint du syndrome de Stockholm, à trouver 1000 vertus à mon bourreau.
Je sais bien que Karavel est nullissime sur l'humain et le social, tout le monde savait ça avant !
Je veux dire que si on en est là, aux mains (ou plutôt aux griffes) de ces repreneurs-là, préférés par le tribunal parce que les mieux placés financièrement, c'est la faute de ceux qui les ont précédés pendant trop longtemps, ceux qui ont préféré se gaver à outrance plutôt que de réfléchir à des options vitales.

Que sont-ils devenus, ces brillants actionnaires/président(e)s/directeurs(trices) qui ont oeuvré sans faillir à la chute de la maison Fram ? Ont-ils rendu des comptes, hein ?

Pourquoi pas une enquête à ce sujet, Tourmag ?

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