L’effondrement du tourisme se traduit par une grande misère pour toute une frange de la population, caléchiers, felouquiers ou vendeurs de souvenirs...
En ce dimanche de mai, l’avion d’Egyptair qui relie Paris au Caire est complet : une majorité d’Egyptiens, des Africains et, plus surprenant, une cinquantaine de Thaïlandais qui transitent par le Caire. Les Occidentaux, eux, se comptent sur les doigts d’une main.
A l’arrivée, une fluidité inhabituelle, un visa acheté en un clin d’œil et des publicités qui accrochent l’œil : Mobinil, l’un des principaux opérateurs de téléphonie mobile d’Egypte (groupe Orascom), surfe sur la vague révolutionnaire avec une série d’affiches reprenant des petites phrases enthousiastes de chefs d’Etats sur fond d’images de Tahrir.
Le monde a salué le courage du peuple égyptien mais cette admiration ne s’est pas traduite par une vague touristique «post révolutionnaire» !
A l’arrivée, une fluidité inhabituelle, un visa acheté en un clin d’œil et des publicités qui accrochent l’œil : Mobinil, l’un des principaux opérateurs de téléphonie mobile d’Egypte (groupe Orascom), surfe sur la vague révolutionnaire avec une série d’affiches reprenant des petites phrases enthousiastes de chefs d’Etats sur fond d’images de Tahrir.
Le monde a salué le courage du peuple égyptien mais cette admiration ne s’est pas traduite par une vague touristique «post révolutionnaire» !
Les grands TO d’Europe occidentale et américains pourraient réduire la voilure
Egypte : Mobinil surfe sur la vague révolutionnaire
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Clients des agences et touristes potentiels, un vrai décalage face aux voyages
Déserté au plus fort des évènements, le pays peine à retrouver un niveau de fréquentation normal même si les restrictions de voyage émises par les Chancelleries occidentales pendant la révolution ont été très vite levées, dès le 17 février pour la France.
La légère reprise observée en avril grâce aux vacances de Pâques (- 35% contre - 80% en février et - 60% en mars) a été laminée par des troubles inter-religieux meurtriers dans un quartier populaire du Caire début mai.
Les chiffres sont sans appel : près de 2,27 milliards de dollars de pertes cumulées de janvier à mai 2011, selon le nouveau ministre du Tourisme, Mounir Fakhri Abdel Nour.
Et si les marchés russe et ukrainien reprennent doucement des couleurs en mer Rouge, le marché arabe, prédominant dans la capitale égyptienne en saison estivale, est atone.
Certaines agences réceptives croient aussi savoir que les grands tour-opérateurs d’Europe occidentale et américains vont réduire la voilure l’hiver prochain.
La légère reprise observée en avril grâce aux vacances de Pâques (- 35% contre - 80% en février et - 60% en mars) a été laminée par des troubles inter-religieux meurtriers dans un quartier populaire du Caire début mai.
Les chiffres sont sans appel : près de 2,27 milliards de dollars de pertes cumulées de janvier à mai 2011, selon le nouveau ministre du Tourisme, Mounir Fakhri Abdel Nour.
Et si les marchés russe et ukrainien reprennent doucement des couleurs en mer Rouge, le marché arabe, prédominant dans la capitale égyptienne en saison estivale, est atone.
Certaines agences réceptives croient aussi savoir que les grands tour-opérateurs d’Europe occidentale et américains vont réduire la voilure l’hiver prochain.
A aucun moment l’étranger ne se sent en insécurité
Et pourtant, quel bonheur de retrouver l’Egypte, toujours aussi accueillante, chaleureuse, et si fière de s’être débarrassée de son tyran !
A aucun moment l’étranger ne se sent en insécurité, bien au contraire, les Egyptiens « chouchoutent » les rares visiteurs …
Lesquels ont en prime la chance de découvrir des sites quasiment vides, plaisir égoïste mâtiné d’une pointe de tristesse car l’effondrement du tourisme se traduit par une grande misère pour toute une frange de la population, caléchiers, felouquiers ou vendeurs de souvenirs.
A aucun moment l’étranger ne se sent en insécurité, bien au contraire, les Egyptiens « chouchoutent » les rares visiteurs …
Lesquels ont en prime la chance de découvrir des sites quasiment vides, plaisir égoïste mâtiné d’une pointe de tristesse car l’effondrement du tourisme se traduit par une grande misère pour toute une frange de la population, caléchiers, felouquiers ou vendeurs de souvenirs.
Egypte : les rares visiteurs ont la chance de découvrir des sites quasiment vides
« Bienvenue dans une Egypte libre », sourit notre chauffeur Ahmed avant de s’élancer dans l’embouteillage monstre qui mène au centre du Caire.
Les policiers n’assurant que très mollement leurs fonctions de régulation, la circulation est plus chaotique que jamais.
Dans la cacophonie générale, on prend conscience de l’ampleur des défis à relever… La perspective des élections législatives, prévues en septembre, suivies par les présidentielles, 60 jours plus tard, va remettre le pays sous les feux médiatiques. Qui sortira vainqueur du scrutin ?
Le nouveau parti libéral créé par Naguib Sawirès, l’un des frères de la dynastie Orascom, séduit les professionnels du tourisme. Plus en tout cas que celui des Frères Musulmans, dont l’organisation sans faille et le double langage inquiètent.
D’autant qu’une poussée de la mouvance islamiste, même « modérée », serait mal perçue en Occident. Et pourrait geler les intentions de voyage de l’automne …
« Jusqu’à quand pourrons nous tenir ? », s’interrogent les acteurs d’un secteur stratégique pour l’économie égyptienne. Une économie exsangue, et pas seulement du fait de l’absence des touristes : grands patrons en prison ou partis à l’étranger, attentisme des investisseurs étrangers, grèves dans les usines, chômage en hausse, le pays navigue à vue.
L’annonce faite par les dirigeants du G8, le 26 mai dernier, d’une aide économique pour accompagner la transition démocratique tombe donc à point nommé.
Une franche reprise de la fréquentation touristique serait un autre signal positif. Si les voyages sur le Nil en été ne sont à conseiller qu’aux personnes supportant les grosses chaleurs, le tourisme balnéaire lui, est de saison. Une saison marquée en outre par des promotions tarifaires.
(*) Titre emprunté à l’ouvrage que vient de publier Claude Guibal, correspondante de Libération et de Radio France au Caire.
Les policiers n’assurant que très mollement leurs fonctions de régulation, la circulation est plus chaotique que jamais.
Dans la cacophonie générale, on prend conscience de l’ampleur des défis à relever… La perspective des élections législatives, prévues en septembre, suivies par les présidentielles, 60 jours plus tard, va remettre le pays sous les feux médiatiques. Qui sortira vainqueur du scrutin ?
Le nouveau parti libéral créé par Naguib Sawirès, l’un des frères de la dynastie Orascom, séduit les professionnels du tourisme. Plus en tout cas que celui des Frères Musulmans, dont l’organisation sans faille et le double langage inquiètent.
D’autant qu’une poussée de la mouvance islamiste, même « modérée », serait mal perçue en Occident. Et pourrait geler les intentions de voyage de l’automne …
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L’annonce faite par les dirigeants du G8, le 26 mai dernier, d’une aide économique pour accompagner la transition démocratique tombe donc à point nommé.
Une franche reprise de la fréquentation touristique serait un autre signal positif. Si les voyages sur le Nil en été ne sont à conseiller qu’aux personnes supportant les grosses chaleurs, le tourisme balnéaire lui, est de saison. Une saison marquée en outre par des promotions tarifaires.
(*) Titre emprunté à l’ouvrage que vient de publier Claude Guibal, correspondante de Libération et de Radio France au Caire.
Les vendeurs de Tee-Shirts devant le Mogamma place Tahrir au Caire
Le poids du tourisme en Egypte
Vu de France, l’Egypte est toujours le « pays des Pharaons », une « passion française », devenue une destination phare du tourisme culturel. Près de 600.000 de nos compatriotes (599.363) s’y sont rendus l’an dernier.
C’est 3 fois plus qu’il y a vingt ans. Mais les Russes ont été près de 2,9 millions, 40% de plus qu’en 2009 ! Ils sont devenus, et de très loin, la première clientèle du pays, essentiellement concentrés à Sharm El Sheikh et Hurghada, qui représentent désormais 65% des arrivées touristiques de l’Egypte.
La clientèle arabe, tous pays confondus, s’élève pour sa part à un peu plus de 2 millions de visiteurs : pour ces deux marchés majeurs, l’Egypte n’est pas une destination culturelle mais de villégiature. Un changement structurel de fond qui se traduit dans l’aménagement du territoire.
C’est 3 fois plus qu’il y a vingt ans. Mais les Russes ont été près de 2,9 millions, 40% de plus qu’en 2009 ! Ils sont devenus, et de très loin, la première clientèle du pays, essentiellement concentrés à Sharm El Sheikh et Hurghada, qui représentent désormais 65% des arrivées touristiques de l’Egypte.
La clientèle arabe, tous pays confondus, s’élève pour sa part à un peu plus de 2 millions de visiteurs : pour ces deux marchés majeurs, l’Egypte n’est pas une destination culturelle mais de villégiature. Un changement structurel de fond qui se traduit dans l’aménagement du territoire.
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A suivre :
Mardi - Fréquentation : Sauver l’été, anticiper la reprise
Mercredi - La stratégie du nouveau ministre du tourisme, le point de vue des TO français
Jeudi - Mer Rouge et Méditerranée, le balnéaire concentre les 3/4 des arrivées.
Vendredi - Sur le Nil et au Caire, un produit de plus en plus diversifié, de plus en plus sophistiqué.
Mardi - Fréquentation : Sauver l’été, anticiper la reprise
Mercredi - La stratégie du nouveau ministre du tourisme, le point de vue des TO français
Jeudi - Mer Rouge et Méditerranée, le balnéaire concentre les 3/4 des arrivées.
Vendredi - Sur le Nil et au Caire, un produit de plus en plus diversifié, de plus en plus sophistiqué.