En trois ans nos frais fixes, le personnel, l’énergie, les matières premières ont augmenté d’au moins 40 %. /photo JDL
TourMaG.com - L’endettement des hôteliers tunisiens est un sujet qui fait régulièrement surface. Quelle est votre situation aujourd’hui ?
Habib Bouslama : "Elle n’a pas changé et elle ne peut pas changer sans une décision politique.
En trois ans nos frais fixes, le personnel, l’énergie, les matières premières ont augmenté d’au moins 40 %.
A cela s’ajoutent les pénalités de retard des banques. Et que dire des tour-opérateurs qui, comme Thomas Cook exigent de nous payer en dinars sinon ils vont voir ailleurs.
Ils font un véritable chantage alors que depuis trois ans le dinar perd régulièrement de sa valeur. Nous vendons encore moins cher qu’en 2010 ! Cette situation catastrophique tue l’hôtellerie.
D’autres facteurs entrent en jeu. Le « all inclusive » a donné le coup de grâce en introduisant la saisonnalité. Cette clientèle vient en famille, parents et enfants, uniquement pour la plage et le soleil.
Une entreprise hôtelière ne peut vivre en travaillant cinq ou six mois par an. Nous devons supporter toute l’année les charges fixes et les personnels. On ne peut tout de même pas mettre nos employés à la rue et faire des chômeurs de plus.
De nouveaux opérateurs étrangers, des turcs notamment, commencent à commercialiser à leur tour la Tunisie pour la Russie et les pays de l’Est. Ils le font en cassant les prix. Il faut arrêter cette spirale du bas coût et cette véritable fuite en avant."
Habib Bouslama : "Elle n’a pas changé et elle ne peut pas changer sans une décision politique.
En trois ans nos frais fixes, le personnel, l’énergie, les matières premières ont augmenté d’au moins 40 %.
A cela s’ajoutent les pénalités de retard des banques. Et que dire des tour-opérateurs qui, comme Thomas Cook exigent de nous payer en dinars sinon ils vont voir ailleurs.
Ils font un véritable chantage alors que depuis trois ans le dinar perd régulièrement de sa valeur. Nous vendons encore moins cher qu’en 2010 ! Cette situation catastrophique tue l’hôtellerie.
D’autres facteurs entrent en jeu. Le « all inclusive » a donné le coup de grâce en introduisant la saisonnalité. Cette clientèle vient en famille, parents et enfants, uniquement pour la plage et le soleil.
Une entreprise hôtelière ne peut vivre en travaillant cinq ou six mois par an. Nous devons supporter toute l’année les charges fixes et les personnels. On ne peut tout de même pas mettre nos employés à la rue et faire des chômeurs de plus.
De nouveaux opérateurs étrangers, des turcs notamment, commencent à commercialiser à leur tour la Tunisie pour la Russie et les pays de l’Est. Ils le font en cassant les prix. Il faut arrêter cette spirale du bas coût et cette véritable fuite en avant."
3 questions à
TourMaG.com - Quelle serait la feuille de route de l’hôtelier que vous êtes pour booster le tourisme tunisien ?
HB : "Tout le monde, les pouvoirs publics comme le secteur privé, est conscient de la situation. Personne ne bouge. Le diagnostic est là, on connaît les remèdes mais personne n’applique l’ordonnance.
Nous devons envoyer sans tarder des signaux forts aux marchés extérieurs, aux tunisiens et aux bailleurs de fonds. Il faut créer des électrochocs."
TourMaG.com - Qu’est-il possible d’entreprendre quand les ministres se succèdent - quatre en trois ans - et quand les caisses sont vides ?
H.B. : "En dix moins on peut, par exemple, nettoyer la Tunisie, la rendre propre comme elle l’a été. Cela fait partie du possible !
Libérons le ciel. Les ministres successifs ont ouvert et refermé ce dossier. L’ouverture du ciel tunisien ne demande pas d’investissements. C’est une décision politique.
Si nous voulons développer un tourisme de golfeurs nous devons construire de nouveaux golfs, créer un véritable pôle de golfs comme on le voit en Turquie. Les parcours de golf peuvent être rentabilisés en quelques années par des opérations immobilières. C’est ce qui fait dans nos pays concurrents.
Il faut démocratiser le transport et développer le tourisme résidentiel en donnant aux européens la possibilité d’acheter en Tunisie et d’y venir fréquemment.
Ce serait donner une nouvelle énergie à notre économie. Dans cet esprit il faut en finir avec les procédures et les tracasseries administratives et sortir de la situation paralysée du régime de Ben Ali.
En trois ans, rien n’a bougé ! Nous devons mieux savoir profiter des atouts que la nature nous a donnés."
HB : "Tout le monde, les pouvoirs publics comme le secteur privé, est conscient de la situation. Personne ne bouge. Le diagnostic est là, on connaît les remèdes mais personne n’applique l’ordonnance.
Nous devons envoyer sans tarder des signaux forts aux marchés extérieurs, aux tunisiens et aux bailleurs de fonds. Il faut créer des électrochocs."
TourMaG.com - Qu’est-il possible d’entreprendre quand les ministres se succèdent - quatre en trois ans - et quand les caisses sont vides ?
H.B. : "En dix moins on peut, par exemple, nettoyer la Tunisie, la rendre propre comme elle l’a été. Cela fait partie du possible !
Libérons le ciel. Les ministres successifs ont ouvert et refermé ce dossier. L’ouverture du ciel tunisien ne demande pas d’investissements. C’est une décision politique.
Si nous voulons développer un tourisme de golfeurs nous devons construire de nouveaux golfs, créer un véritable pôle de golfs comme on le voit en Turquie. Les parcours de golf peuvent être rentabilisés en quelques années par des opérations immobilières. C’est ce qui fait dans nos pays concurrents.
Il faut démocratiser le transport et développer le tourisme résidentiel en donnant aux européens la possibilité d’acheter en Tunisie et d’y venir fréquemment.
Ce serait donner une nouvelle énergie à notre économie. Dans cet esprit il faut en finir avec les procédures et les tracasseries administratives et sortir de la situation paralysée du régime de Ben Ali.
En trois ans, rien n’a bougé ! Nous devons mieux savoir profiter des atouts que la nature nous a donnés."