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II - B2C Travel Events : comment j’ai créé et développé mon agence avec Facebook

L’interview de Carole Boyer, co-fondatrice


Après Internet, les agences de voyages vont-elles rater aussi le révolution des réseaux sociaux ? C’était la question posée au lendemain des 1ères Rencontres du Snav Méditerranée Israël. Pourtant, il y a des raisons d’espérer, si on en croit l’expérience de B2C Travel Events (Cediv). L’agence a été créée en février 2010 par Carole et Cathy Boyer, deux soeurs unies par une même volonté : tirer parti de FB pour lancer leur business. Et ça marche !


Rédigé par Jean da LUZ le Jeudi 13 Septembre 2012

''L'agent de voyages au comptoir a intérêt à se mettre rapidement aux réseau sociaux et à jouer un rôle de conseil qui ne s'arrête pas à la distribution des brochures des TO.  Il faut absolument aller vers la clientèle, là ou elle se trouve et...aujourd'hui c'est dans les réseaux sociaux.' /photo dr
''L'agent de voyages au comptoir a intérêt à se mettre rapidement aux réseau sociaux et à jouer un rôle de conseil qui ne s'arrête pas à la distribution des brochures des TO. Il faut absolument aller vers la clientèle, là ou elle se trouve et...aujourd'hui c'est dans les réseaux sociaux.' /photo dr
TourMaG.com - Quand avez-vous lancé B2C Travel Events ?

Carole Boyer
: “Nous avons, avec ma soeur, créé l’agence en février 2010.”

TM.com - Quels étaient vos expériences professionnelles respectives ?

C.B. :
“Moi j’avais déjà travaillé chez Nomade ou j’étais responsable groupes et Cathy s’occupait de la gestion d'une autre société familiale.”

TM.com - Quelle a été la première motivation lors de la création ?

C.B.
: “Essentiellement des raisons de salaire et de revenus.”

TM.com - Comment vous y êtes-vous prises et quel créneau avez-vous visé, compte tenu de la crise de la distribution ?

C.B.
: “Nous avons d’abord créé une agence physique, nécessaire, car nous disposions d’un portefeuille clients.

Notre positionnement souhaité était d’abord celui d’un TO groupes et GIR en région Paca, orienté CE et Collectivités.

Mais peu de temps après, l'étude de la concurrence nous a démontré que le créneau était déjà largement occupé.

Alors, on s’est posé la question : pourquoi pas développer l'individuel ?”

TM.com - Plus complexe, apparemment ?

C.B. :
“Oui, car comment cibler les prospects ? On a fait une étude prospective et la conclusion c’est que cela reviendrait trop cher pour vraiment toucher la clientèle qui nous intéressait.

On a donc persévéré et cherché de nouvelles solutions pour parvenir à des coûts moindres. C'est alors que les réseau sociaux se sont imposés à nous comme le canal présentant le meilleur rapport qualité prix pour lancer notre activité.”

TM.com - Quel réseau avez-vous choisi ?


C.B.
: “Nous avons opté pour Facebook et créé une page perso en février-mars 2010 dédiée à l'entreprise B2C, sachant que ma soeur et moi disposions déjà de nos propres profils sur le site...”

TM.com - Comment avez-vous procédé précisément ?

C.B.
:”Nous avons prospecté tous les soirs et toute la journée pour recruter des fans, pendant un mois et demi, jusqu’à ce que nous ayons 2000 "amis".

Ensuite nous avons été obligées de créer une page entreprise, car nous avions atteint le seuil critique du maximum d’amis et avions peur de nous faire retoquer sur nos profils personnels.”

TM.com - Ce faisant, vous avez perdu une bonne partie du travail effectué ?

C.B.:
“En effet, on a dû recommencer le travail. Si nous l'avions su ou si nous avions été conseillées, nous aurions immédiatement attaqué par ce type de page.

D'où l'intérêt de bien se faire conseiller au départ sur la meilleure approche possible et les risques pour l'administration de son compte.”

TM.com - Quelles conclusions en avez-vous tiré ?

C.B.
: “Après avoir mis en place toutes les affiches ski en programmation, les voyages groupes et tout ce qui était proposition d'été, on s'est rendu compte qu'on n'achetait jamais rien sur FB ! On y partage les info, mais on n'achète pas...”

TM.com - A quoi bon, alors ?

C.B.
: “Les informations que nous avions communiquées, peu à peu, ont été partagées. Et on a commencé à avoir des contacts avec des clients mais toujours pas de transactions...

Ensuite, cela a évolué : on a eu des demandes d'informations, des devis et des demandes de RV et des affaires conclues.

Il faut démarrer par une page entreprise sur Facebook

TM.com - Concrètement quel est le bilan global de la société ?

C.B.
: “Nous avons, sans conteste, grâce à Facebook, pu démarrer et ensuite développé notre activité.

Concrètement, notre stratégie a été payante. Nous avons aujourd'hui 3 ans derrière nous et si c’était à refaire on recommencerait.

La 1ère année on a réalisé un volume d’affaires de 400 000 euros. L’année suivante nous avons doublé et en 2012 nous réaliserons 1,8 Mie en 2012 et espérons pour 2013 une progression de 20 à 30%.”

TM.com - Que représente aujourd’hui FB dans vos ventes et combien de temps y consacrez-vous ?

C.B.
: “Aujourd'hui la répartition de notre VA c'est 20% de ventes en via les réseaux sociaux (FB), 40% au comptoir et 40% en CE/Groupes, associations.

Nous y consacrons aujourd’hui environ une heure quotidiennement.”

TM.com - Quels conseils donneriez-vous aux agences qui voudraient se lancer ?

C.B.:
“Il faut démarrer par une page entreprise, avec un vrai cahier des charges et un vrai contenu pouvant intéresser la cible à laquelle on s'adresse.

Par exemple, on sait aujourd'hui que pour les vols directs Marseille-NYC de XL Airways, on aura une vingtaine de demandes jour.

Le but est moins de vendre sur FB que de démontrer notre expertise, de donner confiance au client et de le faire venir en agence.

En effet, on a aussi compris que le manque de temps fait que les prospects ont de plus en plus de mal à venir en agence. Nous avons donc pris l'initiative de lancer le "voyage qui s'invite à domicile", la base line de notre agence.

Le client appelle, on prend RV et on se déplace chez lui. Et si on garde l’agence physique c’est parce qu’on a quand même du passage.”

''Tant qu'à faire, au lieu de 14% on préfère gagner 20%...''

TM.com - Plus généralement, comment voyez-vous l’évolution du marché ?

C.B. :
“On est responsable à 100% aujourd’hui de tout ce que l’on vend. Donc, et tant qu'à faire, au lieu de 14% on préfère gagner 20%.

L'agent de voyages au comptoir a intérêt à se mettre rapidement aux réseau sociaux et à jouer un rôle de conseil qui ne s'arrête pas à la distribution des brochures des TO.

Il faut absolument aller vers la clientèle, là ou elle se trouve et...aujourd'hui c'est dans les réseaux sociaux.

En ce qui nous concerne, nous investissons environ 1000 euros par mois en déplacement personnel pour aller chercher de nouveaux produits séduisants pour nos clients, car nous travaillons de de moins en moins avec les TO et de plus à la carte, directement avec les réceptifs..."

LIRE : I - Réseaux : comment tirer profit de Facebook pour booster son business ?

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Commentaires

1.Posté par ArnaudBilquez le 14/09/2012 09:29 | Alerter
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Passer à coté des réseaux sociaux? Cela me rappelle des exposés lors du Congrès du SNAV à Agadir en 2000 sur le thème du risque de passer à coté d’Internet…

D’ailleurs, les réseaux sociaux ne se résument pas a Facebook et effectivement le risque est fort pour les agences de voyages de passer à coté des réseaux en mettant tous leurs œufs dans CE panier. Car attention : Facebook pourra aussi se révéler avec le temps, aussi dangereux que Google et son référencement naturel. Que se passerait-il si Facebook décidait du jour au lendemain que l’utilisation d’une page Fan soit payante ? Ne serait-ce que 1$ par Fan ?

Facebook s’est engagé a ce que ses services soient toujours gratuits pour les membres mais pas pour les entreprises qui représentent une manne très important et certainement plus rémunératrice en cash récurrent que les annonces Facebook, dont le ROI est trop faible pour les annonceurs.

Les réseaux sociaux sont avant tout pour les entreprises, des medias pour rendre compte d’un savoir faire et d’un service. Un moyen aussi de « rendre service » et lieu de la nouvelle relation client. C’est enfin le lieu du bouche à oreille public et de la transparence entre les clients et les marques ; une transparence voulue par les clients. Après seulement, il permet de vendre.

Le client est ATAWAD : Any Time Any Where Any Device. L’agence physique est Mortar. Dans la rue. Le client et l’agence, grâce aux réseaux sociaux, peuvent se connecter à toute heure.

En plus de son PC, le client consulte la toile (et ses réseaux favoris) depuis son mobile. Il surf dans les transports, dans le taxi, dans le bus, dans la rue et se connecte même a Facebook la nuit, quand il passe au petit coin. Il est feignant et zappeur, amateur de photos a LIKER si elles viennent de connaissances ou de sources fiables. Il est avide d’offres promotionnelles de dernière minute qu’il pourra lire en scannant un QR Code dans un magazine dans le train ou sur l’affichage d’un bus. Il est attentif aux notifications géocalisées, lors qu’il passe sur un lieu.

Ainsi, pour ne pas passer à cote de cette nouvelle opportunité de toucher directement les clients, il faut repenser sa manière de communiquer sur son métier puis disséminer l’information de manière honnête, au service du client, sur TOUS les réseaux qui comptent. Il faut écouter, beaucoup et toujours répondre.

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