Avec 83 millions d’arrivées internationales en 2012, la France reste la première destination mondiale en volume mais n’est plus que le numéro trois mondial en valeur - DR : © Beboy - Fotolia.com
Dans ce contexte, le tourisme international a connu ces dernières années une croissance qui a dépassé toutes les prévisions.
Depuis 2010 en effet, jamais sa croissance annuelle (en volume) n’a été inférieure à 4% et, pour le premier semestre 2013, on estime son évolution à 5,2% au niveau mondial et à 5,1% pour la seule Europe.
Selon toute vraisemblance, ce sont au moins 300 millions de touristes internationaux supplémentaires que le monde accueillera chaque année en 2020 dont au moins 90 millions en Europe.
De ce grand mouvement généralisé, le tourisme n’est pas la seule preuve et ses statistiques n’en sont pas les seuls témoins.
Il suffit de considérer les plus grands succès et les plus grandes innovations industrielles de ces trente dernières années pour s’apercevoir qu’ils sont, pratiquement tous, directement liés à la mobilité des groupes et des individus.
Depuis 2010 en effet, jamais sa croissance annuelle (en volume) n’a été inférieure à 4% et, pour le premier semestre 2013, on estime son évolution à 5,2% au niveau mondial et à 5,1% pour la seule Europe.
Selon toute vraisemblance, ce sont au moins 300 millions de touristes internationaux supplémentaires que le monde accueillera chaque année en 2020 dont au moins 90 millions en Europe.
De ce grand mouvement généralisé, le tourisme n’est pas la seule preuve et ses statistiques n’en sont pas les seuls témoins.
Il suffit de considérer les plus grands succès et les plus grandes innovations industrielles de ces trente dernières années pour s’apercevoir qu’ils sont, pratiquement tous, directement liés à la mobilité des groupes et des individus.
"Un point commun, celui de la mobilité"
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I. Le tourisme devient-il un enjeu stratégique mondial ?
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II. Les salons internationaux, lieux privilégiés pour nouer des liens d’affaires
Qu’on en juge : au début des années 80, les ordinateurs portables n’existaient pas.
Leurs ventes ont dépassé celles des ordinateurs de bureau en 2006 et il s’en est vendu plus de 350 millions dans le monde entier en 2011, soit une progression moyenne de l’ordre d’une quinzaine de millions par an.
Au milieu des années 90, le nombre d’abonnés à un téléphone mobile était inférieur à 25 millions ; ils sont 1,4 milliards en 2012, soit une progression moyenne de l’ordre de 50 millions par an.
Les smartphones sont apparus dans la première moitié des années 2000 ; on en a vendu près de 500 millions en 2012, soit une progression annuelle moyenne également de l’ordre de 50 millions.
Un phénomène analogue est en train de se produire avec les tablettes dont les ventes vont passer de zéro en 2010 à 320 millions en 2015, soit une progression moyenne attendue de l’ordre de 60 millions par an.
Ces immenses succès technologiques dont les rythmes de diffusion sont absolument sans égal dans l´histoire des biens manufacturés ont un point commun, celui de la mobilité. Ils en sont le fruit, en ce qu’ils sont les accessoires d’un déplacement.
Ils en sont également les vecteurs, en ce qu’ils stimulent les déplacements.
Leurs ventes ont dépassé celles des ordinateurs de bureau en 2006 et il s’en est vendu plus de 350 millions dans le monde entier en 2011, soit une progression moyenne de l’ordre d’une quinzaine de millions par an.
Au milieu des années 90, le nombre d’abonnés à un téléphone mobile était inférieur à 25 millions ; ils sont 1,4 milliards en 2012, soit une progression moyenne de l’ordre de 50 millions par an.
Les smartphones sont apparus dans la première moitié des années 2000 ; on en a vendu près de 500 millions en 2012, soit une progression annuelle moyenne également de l’ordre de 50 millions.
Un phénomène analogue est en train de se produire avec les tablettes dont les ventes vont passer de zéro en 2010 à 320 millions en 2015, soit une progression moyenne attendue de l’ordre de 60 millions par an.
Ces immenses succès technologiques dont les rythmes de diffusion sont absolument sans égal dans l´histoire des biens manufacturés ont un point commun, celui de la mobilité. Ils en sont le fruit, en ce qu’ils sont les accessoires d’un déplacement.
Ils en sont également les vecteurs, en ce qu’ils stimulent les déplacements.
"Le tourisme est devenu un secteur stratégique"
Au cœur de cet immense mouvement de mobilité des êtres humains, le tourisme est devenu un secteur stratégique :
- pour les pays en développement, qui y voient une opportunité de développement en l’absence de matières premières ou d’activités industrielles au point que la Banque Mondiale intervient désormais activement dans le secteur.
- pour les pays émergents qui cherchent à diversifier leur économie et veillent à assurer le développement de régions en reconversion. C’est notamment le cas de la Chine.
- pour certains pays industrialisés qui cherchent à alimenter leur balance des paiements et à créer des emplois. C’est notamment le cas des États-Unis.
C’est dans ce cadre qu’évolue le tourisme en France où il constitue une activité extrêmement importante.
Il y génère un marché de 125 milliards d’euros (dont 43 milliards dépensés par des touristes étrangers), soit 6,3% du PIB. Il emploie directement près de 900.000 personnes (7% de la main-d’œuvre salariée) et, indirectement, un million d’emplois supplémentaires.
Avec un solde positif de 11,1 milliards d’euros en 2012 il constitue le premier poste de notre balance de paiements loin devant l’agro-alimentaire, l’automobile ou l’aéronautique.
Dans la compétition internationale, la France est donc l’un des leaders mondiaux mais elle montre depuis plusieurs années des signes d’essoufflement.
(1) Les titres et les intertitres sont de la Rédaction
- pour les pays en développement, qui y voient une opportunité de développement en l’absence de matières premières ou d’activités industrielles au point que la Banque Mondiale intervient désormais activement dans le secteur.
- pour les pays émergents qui cherchent à diversifier leur économie et veillent à assurer le développement de régions en reconversion. C’est notamment le cas de la Chine.
- pour certains pays industrialisés qui cherchent à alimenter leur balance des paiements et à créer des emplois. C’est notamment le cas des États-Unis.
C’est dans ce cadre qu’évolue le tourisme en France où il constitue une activité extrêmement importante.
Il y génère un marché de 125 milliards d’euros (dont 43 milliards dépensés par des touristes étrangers), soit 6,3% du PIB. Il emploie directement près de 900.000 personnes (7% de la main-d’œuvre salariée) et, indirectement, un million d’emplois supplémentaires.
Avec un solde positif de 11,1 milliards d’euros en 2012 il constitue le premier poste de notre balance de paiements loin devant l’agro-alimentaire, l’automobile ou l’aéronautique.
Dans la compétition internationale, la France est donc l’un des leaders mondiaux mais elle montre depuis plusieurs années des signes d’essoufflement.
(1) Les titres et les intertitres sont de la Rédaction
"Le tourisme créé des emplois mais un tiers de moins qu'il y a 10 ans"
Avec 83 millions d’arrivées internationales en 2012, elle reste la première destination mondiale en volume mais n’est plus que le numéro trois mondial en valeur, derrière les Etats-Unis et l’Espagne.
Ses parts de marché se dégradent depuis une dizaine d’années, tant au niveau mondial qu’aux niveaux européen et méditerranéen et, surtout, au sein de l’ensemble qu’elle forme dans la zone Euro avec l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne, malgré une embellie de ses recettes en 2011 et 2012.
En effet, pour 100 touristes étrangers reçus en 2000, la France en reçoit aujourd’hui 108, l’Espagne 127 et l’Allemagne 160.
Pour 100€ gagnés du tourisme international en 2000, la France en gagne aujourd’hui 117, l’Espagne 134 et l’Allemagne 147.
Le rythme annuel de création d’emplois salariés dans le secteur s’est ralenti, passant de 24.700 en 2000 à 16.400 en 2010. Le tourisme continue donc à créer des emplois mais un tiers de moins que dix ans auparavant.
Par ailleurs, le niveau des dépenses par touriste étranger reste très largement inférieur en France à ce qu’il est chez d’autres pays leaders. Il apparait ainsi que si la France atteignait le niveau de recette unitaire de l’Espagne, c’est un supplément de 24,6 milliards d’euros qu’elle engrangerait, correspondant à environ 150.000 emplois salariés supplémentaires dans le secteur.
Si elle atteignait le niveau de recette unitaire des Etats-Unis, ce serait un supplément de revenu de 65,3 milliards d’euros dont elle bénéficierait permettant la création de 400.000 emplois.
Devant un bilan si contrasté, deux questions viennent à l’esprit :
- Qu’est-ce qui a fait et qu’est-ce qui fait de la France une destination touristique majeure ?
- Pourquoi la France perd-elle des parts de marché depuis une dizaine d’années ?
Nous y reviendrons.
LIRE AUSSI : I. Le tourisme devient-il un enjeu stratégique mondial ?
II. Le monde bouge, la France montre des signes d’essoufflement...
III. Pourquoi la France est-elle devenue la 1ère destination touristique du monde ?
IV. Pourquoi la France perd-elle des parts de marché ?
Ses parts de marché se dégradent depuis une dizaine d’années, tant au niveau mondial qu’aux niveaux européen et méditerranéen et, surtout, au sein de l’ensemble qu’elle forme dans la zone Euro avec l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne, malgré une embellie de ses recettes en 2011 et 2012.
En effet, pour 100 touristes étrangers reçus en 2000, la France en reçoit aujourd’hui 108, l’Espagne 127 et l’Allemagne 160.
Pour 100€ gagnés du tourisme international en 2000, la France en gagne aujourd’hui 117, l’Espagne 134 et l’Allemagne 147.
Le rythme annuel de création d’emplois salariés dans le secteur s’est ralenti, passant de 24.700 en 2000 à 16.400 en 2010. Le tourisme continue donc à créer des emplois mais un tiers de moins que dix ans auparavant.
Par ailleurs, le niveau des dépenses par touriste étranger reste très largement inférieur en France à ce qu’il est chez d’autres pays leaders. Il apparait ainsi que si la France atteignait le niveau de recette unitaire de l’Espagne, c’est un supplément de 24,6 milliards d’euros qu’elle engrangerait, correspondant à environ 150.000 emplois salariés supplémentaires dans le secteur.
Si elle atteignait le niveau de recette unitaire des Etats-Unis, ce serait un supplément de revenu de 65,3 milliards d’euros dont elle bénéficierait permettant la création de 400.000 emplois.
Devant un bilan si contrasté, deux questions viennent à l’esprit :
- Qu’est-ce qui a fait et qu’est-ce qui fait de la France une destination touristique majeure ?
- Pourquoi la France perd-elle des parts de marché depuis une dizaine d’années ?
Nous y reviendrons.
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Né en 1953, Frédéric Pierret est actuellement Directeur exécutif de Programme et Coordination à l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), à Madrid (Espagne) où il occupe ce poste depuis janvier 2010.
Avant de rejoindre l’OMT, il était Directeur du tourisme au sein de l’Administration du tourisme française (de 2005 à 2007).
Frédéric Pierret a été en parallèle conseiller de l’OMT et présidé notamment le groupe de travail sur l’évaluation des risques et la gestion des crises (de 2005 à 2007).
Il a également travaillé comme consultant pour l’élaboration d’un manuel concernant la recherche de financements du tourisme en Afrique (en 2009).
Entre 1984 et 2004, il a occupé différents postes de Secrétaire général au sein du Ministère de l’intérieur français.
Il s’exprime ici à titre personnel.
Avant de rejoindre l’OMT, il était Directeur du tourisme au sein de l’Administration du tourisme française (de 2005 à 2007).
Frédéric Pierret a été en parallèle conseiller de l’OMT et présidé notamment le groupe de travail sur l’évaluation des risques et la gestion des crises (de 2005 à 2007).
Il a également travaillé comme consultant pour l’élaboration d’un manuel concernant la recherche de financements du tourisme en Afrique (en 2009).
Entre 1984 et 2004, il a occupé différents postes de Secrétaire général au sein du Ministère de l’intérieur français.
Il s’exprime ici à titre personnel.