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II. Quels sont les 4 principaux points faibles de la Méditerranée ?

La synthèse d'Etienne Pauchant, Fondateur de META


Comment réinventer la Méditerranée ? Quels sont les enjeux, les points faibles ? Etienne Pauchant, Fondateur de META (Mediterranean Travel Association) recense dans cette 2ème partie, les 4 principaux points faibles de la Méditerranée.


Rédigé par Etienne Pauchant, Fondateur de META le Lundi 15 Septembre 2014

1/ La Méditerranée, un produit qui a soixante ans

Les concentrations d’un grand nombre de chambres touristiques au bord de la plage ne sont plus en adéquation avec la sensibilité écologique née dans les années 70 - DR JdL
Les concentrations d’un grand nombre de chambres touristiques au bord de la plage ne sont plus en adéquation avec la sensibilité écologique née dans les années 70 - DR JdL
C’est en Méditerranée qu’est né le tourisme moderne, après l’apparition des congés payés d’après-guerre.

Ils ont été suivis quelques années plus tard par l’éclosion d’immeubles touristiques à grand diviseur face à la mer, d’abord en Espagne, puis en France sur sa côte méditerranéenne, à l’ouest du Rhône.

Puis, plus tard en Tunisie, suivie par Sharm-El-Sheik au Sud Égyptien, et le développement actuel de la rive méditerranéenne égyptienne, pour n’en citer que quelque uns.

Ces concentrations d’un grand nombre de chambres touristiques au bord de la plage ne sont plus en adéquation avec la sensibilité écologique.

Née dans les années 70, elle est devenue progressivement une qualité de vie, que les touristes européens exigent de retrouver sur leur lieu de vacances, au moins égale à celle établie dans leur lieu d’habitation principale.

Les autorités espagnoles, conscientes de la difficile cohabitation d’une concentration festive de jeunes touristes, avec une population plus âgée et plus familiale étudient plusieurs solutions pour séparer deux populations touristiques devenues antagonistes.

2/ Une concentration immobilière obsolète

Les touristes sont de plus en plus favorables à la protection du littoral et celle des espaces naturels.

Les prospects sont en recherche d’hébergements de taille moyenne ou petite, à haute qualité environnementale, optimisant leur gestion de l’eau, de l’énergie, et des déchets, ainsi que la protection de l’écosystème.

Mais aussi une labellisation stricte et internationalement reconnue, y compris dans les règles phytosanitaires mises en place en cuisine.

Les services personnalisés et les hôtels de charme « smart hôtels » « Ryads » et le « slow tourism », sont en plein développement.

D’autres types d’hébergement foisonnent : cabanes dans les arbres, roulottes, bulles, yourtes, phares, tentes caidales, etc, tous mariant l’originalité avec le strict respect de l’environnement.

3/ Une exigence de qualité

Cette exigence s’étend maintenant à la propreté des sols, et de l’air, en ville comme hors des villes, à l’embellissement du cadre urbain et à la protection de la faune et de la flore des sites naturels.

Ce n’est plus une simple revendication militante des écologistes des années 70, mais bien l’appropriation de ces critères de qualité de vie qui sont apparus au Nord de l’Europe.

Maintenant adoptés par la grande masse des 500 millions d’Européens, ils se diffusent progressivement vers son Sud, puis, inexorablement, aux Euro-Méditerranéens ; bientôt sur toutes les côtes de la Mare Nostrum.

L’adoption des labels européens par les offres méditerranéennes serait de ce point de vue un système unique de plus en plus reconnu par les prospects, international et très performant.

En tous les cas plus stables que les classifications nationales, toutes différentes les unes des autres, et largement dépassées par les sites d’avis.

Ces labels sont également disponibles pour un pays entier (Earth Check, Green Globe) et sont opérationnels dans plusieurs pays du nord de l’Europe, ainsi que sur d’autres continents.

4/ Une connexion numérique insuffisante

L’organisation hiérarchisée de la chaîne touristique mise en place au siècle dernier - Producteurs, Réceptifs, Transporteurs, Fournisseurs, Distributeurs - est fortement remise en cause par l’évolution numérique.

En 2014, tout le monde vend tout le monde.

Les Producteurs distribuent, les Réceptifs aussi, les Distributeurs et les Fournisseurs produisent et distribuent en direct, les Transporteurs s’auto-organisent dans des Entrepôts de Données directement accessibles par les prospects et proposent la comparaison des prix.

L’accès de chaque acteur du tourisme méditerranéen à l’internet, la maîtrise de l’outil et son utilisation intensive pour la promotion et la vente directe des offres (y compris en Peer to Peer qui s’accélère) deviennent des règles de bonne gestion.

L’accès aux réseaux à très haut débit est plus développé dans les régions septentrionales que dans les régions méridionales de la Méditerranée.

En 2014, aucun marché euro-méditerranéen ne dispose d’un accès aussi facile et rapide au net, que celui existant au Nord de l’Europe.

Ce manque d’accès aux informations numériques, essentiellement dans les pays de la rive Sud (sauf au Maroc) et sur la rive Est (sauf en Turquie), sont réellement un handicap pour la promotion du tourisme méditerranéen à l’international.

L’évolution continue des techniques utilisées par les producteurs et les distributeurs de tourisme implique un suivi auprès de chacun d’eux, comprenant une présentation complète des outils disponibles :

- Property Managment System (PMS), permettant à chaque exploitant d’optimiser ses résultats en termes de Revenu Brut d’Exploitation (RBE) ou de Retour sur Investissement (ROI), par la génération automatisée des prix proposés sur les sites web en fonction des objectifs à atteindre préalablement fixés par les professionnels concernés.

- Channel Managment, permettant de se lier à un ou plusieurs moteurs de réservation en fonction de ses performances à diverses époques de l’année touristique et de ses coûts de commission.

Cette liaison nécessitera la fourniture du code source de chaque moteur concerné, ne serait-ce que pour établir un continuum graphique entre le site web du professionnel (optimisé Google) et celui du (ou des) moteurs retenus, ouverts ou fermés par l’exploitant.

- Customer Relation Managment (CRM), permettant à chaque exploitant de maintenir un lien avec tous ses clients, les informant continuellement des nouvelles offres disponibles.

Il sera également utile pour être immédiatement informé des avis laissés par les clients sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter et tous les autres sites d’avis), et de contrer rapidement les avis négatifs.

Ces accompagnements pourraient être proposés par les Chambres de Commerce méditerranéennes concernées, regroupées dans l’ASCAME, pour le bien de tous.

Les CCI pourraient proposer une expertise technique payante, à coût brut, accompagnée par des réunions, également facturées à coût brut, recherchées par la grande majorité des professionnels du tourisme, (surtout les petits et très petits), celle qui promeut des outils et solutions adaptés, « au juste prix » pour optimiser les résultats des producteurs et des distributeurs de tourisme et augmenter leurs résultats.

Les pouvoirs publics pourraient accompagner la promotion de l’activité, avec les outils de notre temps, analysant les positionnements des concurrents internationaux dans le BigData, créant des « marques » innovantes et constituant leurs « attributs » qui seront ciblés et déclinés sur les médias d’aujourd’hui (et non plus sur ceux du siècle précédent).

Si l’on considère les arrivées touristiques depuis le début du siècle, le tourisme mondial aura accueilli plus de 12 milliards d’arrivées touristiques en seulement quatorze ans, la Méditerranée en assurant le tiers (32.99%), soit 3,9 milliards d’arrivées.

Tous les articles sur le même thème

I. 2009-2013 : Il est temps de réinventer l’identité méditerranéenne - LIRE

III. Réinventer la Méditerranée : vers la fin de la crise économique de 2008 ? - LIRE

Note de conjoncture 2014

52 millions de nouvelles arrivées touristiques mondiales en 2013.

En 2012, les arrivées internationales dans le monde dépassaient pour la première fois la barre symbolique du milliard de « pax » référencées en arrivées dans les 202 marchés observés par l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT/UNWTO), soit 1 035 396 000 arrivées.

Elles sont 52 millions de plus en 2013 (+5,03% vs 2012) totalisant 1 087 438 000 arrivées réparties en cinq grandes zones de destination :

- L’Europe, distribuée entre le Nord, le Centre, l’Est, l’Ouest, et le Sud : 563 808 000 (+5,5%)
- L’Asie et le Pacifique : 248 723 000 (+6,5%)
- Les Amériques du Nord, Centrale et du Sud : 168 240 000 (+3,25%)
- L’Afrique : 55 861 000 (+6,28%)
- Le Moyen Orient : 50 816 000 (-2,18%)

La zone META, regroupant 30 marchés méditerranéens reçoit en 2013 328 897 130 arrivées, soit une progression de 3,716% vs 2012, (+ 11 784 132 arrivées) réparties entre :

- META Nord : 228 309 162 (+4,36%)
- META Sud : 28 222 500 (-3,2%)
- META Balkans : 25 898 000 (+5,35%)
- META Est : 46 467 470 (+4,18%)

Tous les chiffres présentés dans cette note de conjoncture ont pour source les travaux de La Mediterranean Travel Association, ceux du World Travel & Tourism Council.

Ceux publiés par des organisations et agences internationales et la mise à jour du Baromètre 2013 de l’Organisation Mondiale du Tourisme publiée en juillet 2014.

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