Depuis septembre 2017, le Mont Agung est devenu un marronnier pour l'ensemble de la presse française. Le volcan situé à l'Est sur l'île de Bali est devenu une véritable star du net. Il bénéficie même d'une chaîne Youtube retransmettant des images de son activité 24h/24.
Les semaines passent et chaque image de coulée de lave ou de foule massée aux portes de l'aéroport international de Denpasar (Bali) permet d'enclencher des milliers de vues pour l'ensemble des médias.
A tel point que l'office de tourisme d'Indonésie a décidé de taper du poing sur la table, afin de mener une campagne pour redorer le blason de la destination.
"J'ai vu des fausses informations véhiculées par les journaux français, notamment avec l'aéroport de Bali qui n'a été fermé que deux jours, je suis très remontée" clame haut et fort Eka Moncarre la responsable de l'OT en France.
Les exemples de "fake-news" sont légion d'après les professionnels du tourisme basés dans l'archipel. Les populations déplacées" sont devenues des "réfugiés" selon Alexis Encinas de Shanti Travel, pouvant faire craindre un amalgame.
Il y a aussi cet autre exemple de vidéo publiée par Le Monde sur les réseaux sociaux. "Ils ont utilisé l’éruption du Mont Sinabung, pour illustrer un article sur le Mont Agung, qui ne lâchait alors que des panaches de fumée" selon Dominique Clarisse directeur général d'Azimuth Adventure Travel.
Sauf qu'à ce petit jeu des images spectaculaires, c'est bien souvent le pays qui trinque, à l'image de la Tunisie et de ses manifestations surmédiatisées.
"Le tourisme se portait bien juste avant le problème du Mont Agung. Les gens ont pris peur. Nous avons eu quelques annulations" confie Laurent Tanguy du réceptif Essence of Bali.
Les effets négatifs n'ont pas tardé à se faire ressentir, à tel point que les ambassades indonésiennes à travers le monde ont reçu les spécialistes de la destination.
Les semaines passent et chaque image de coulée de lave ou de foule massée aux portes de l'aéroport international de Denpasar (Bali) permet d'enclencher des milliers de vues pour l'ensemble des médias.
A tel point que l'office de tourisme d'Indonésie a décidé de taper du poing sur la table, afin de mener une campagne pour redorer le blason de la destination.
"J'ai vu des fausses informations véhiculées par les journaux français, notamment avec l'aéroport de Bali qui n'a été fermé que deux jours, je suis très remontée" clame haut et fort Eka Moncarre la responsable de l'OT en France.
Les exemples de "fake-news" sont légion d'après les professionnels du tourisme basés dans l'archipel. Les populations déplacées" sont devenues des "réfugiés" selon Alexis Encinas de Shanti Travel, pouvant faire craindre un amalgame.
Il y a aussi cet autre exemple de vidéo publiée par Le Monde sur les réseaux sociaux. "Ils ont utilisé l’éruption du Mont Sinabung, pour illustrer un article sur le Mont Agung, qui ne lâchait alors que des panaches de fumée" selon Dominique Clarisse directeur général d'Azimuth Adventure Travel.
Sauf qu'à ce petit jeu des images spectaculaires, c'est bien souvent le pays qui trinque, à l'image de la Tunisie et de ses manifestations surmédiatisées.
"Le tourisme se portait bien juste avant le problème du Mont Agung. Les gens ont pris peur. Nous avons eu quelques annulations" confie Laurent Tanguy du réceptif Essence of Bali.
Les effets négatifs n'ont pas tardé à se faire ressentir, à tel point que les ambassades indonésiennes à travers le monde ont reçu les spécialistes de la destination.
Pour quelles conséquences ?
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"Les ambassadeurs ont eu pour consignes de sonder les marchés locaux" nous rapporte Karine Vampouille, chef de produit chez Asia.
Le tour-opérateur français a fait voyager en 2017, 4 500 touristes (+28%) dans le pays. Malgré les caprices du Mont Agung, ils ne semblent pas vouloir s'arrêter en si bon chemin.
"Nous n'avons eu aucun impact réel sur notre clientèle, la période d'activité se situe entre mars et octobre. D'ailleurs en 2018 nous visons les 10% de croissance en volume. Toutefois, l'influence n'a pas été la même partout dans le globe".
En effet, le marché français semble épargné, selon les chiffres communiqués par les réceptifs et le Seto (+11% sur l'année 2017). En revanche ce n'est pas le cas d'autres marchés sources plus proches.
Les Australiens ont semble-t-il abandonné la destination. La raison ? Les compagnies aériennes n'auraient pas mis en oeuvre des facilités commerciales (remboursement) en cas d'éruption, freinant les voyageurs dans leur décision de voyage.
Problème aussi du côté de la Chine. Suite aux panaches de fumée et aux différentes alertes, le gouvernement chinois a déconseillé aux voyageurs de se rendre en Indonésie. La suspension a été levée le 27 décembre 2017.
Et sans eux, c'est toute le secteur du tourisme en Indonésie qui craque.
Pour Alexis Encinas "il faut recontextualiser, entre 60 et 80% des Balinais vivent directement du tourisme. L'effondrement de l'activité a été telle, qu'il y a eu une importante vague de licenciements et de fermeture d'hôtels.
Je connais des partenaires hôteliers qui ont connu des chutes de fréquentation de 70%".
Le tour-opérateur français a fait voyager en 2017, 4 500 touristes (+28%) dans le pays. Malgré les caprices du Mont Agung, ils ne semblent pas vouloir s'arrêter en si bon chemin.
"Nous n'avons eu aucun impact réel sur notre clientèle, la période d'activité se situe entre mars et octobre. D'ailleurs en 2018 nous visons les 10% de croissance en volume. Toutefois, l'influence n'a pas été la même partout dans le globe".
En effet, le marché français semble épargné, selon les chiffres communiqués par les réceptifs et le Seto (+11% sur l'année 2017). En revanche ce n'est pas le cas d'autres marchés sources plus proches.
Les Australiens ont semble-t-il abandonné la destination. La raison ? Les compagnies aériennes n'auraient pas mis en oeuvre des facilités commerciales (remboursement) en cas d'éruption, freinant les voyageurs dans leur décision de voyage.
Problème aussi du côté de la Chine. Suite aux panaches de fumée et aux différentes alertes, le gouvernement chinois a déconseillé aux voyageurs de se rendre en Indonésie. La suspension a été levée le 27 décembre 2017.
Et sans eux, c'est toute le secteur du tourisme en Indonésie qui craque.
Pour Alexis Encinas "il faut recontextualiser, entre 60 et 80% des Balinais vivent directement du tourisme. L'effondrement de l'activité a été telle, qu'il y a eu une importante vague de licenciements et de fermeture d'hôtels.
Je connais des partenaires hôteliers qui ont connu des chutes de fréquentation de 70%".
Une situation politique stable
Pourtant depuis quelques années, le pays semble vivre dans une certaine sérénité politique, ce qui ne fut pas toujours le cas.
L'élection du nouveau président en 2014, le premier a ne pas faire partie de l'élite de Jakarta, a apporté une stabilité."La situation politique est actuellement bonne en Indonésie, analyse Dominique Clarisse.
Nous sommes informés chaque semaine d’histoires de corruption plus “abracadabrantesques" les unes que les autres, mais dans l'ensemble l'Etat est sûr."
Et pour ceux craignant, une application rude de la religion, le réceptif tend à calmer les craintes (88% de musulmans en Indonésie et 93% d'Hindouistes à Bali, ndlr) "les occidentaux sont totalement libres. Ils ne sont en rien surveillés, et peuvent agir comme bon leur semble."
De plus, selon Eka Moncarre, le ministère du tourisme souhaiterait désengorger les rues de Bali et faire découvrir une autre Indonésie, celle de l'intérieur aux 5 millions de voyageurs annuels.
La seule promotion ne suffit pas. Le vieux serpent de mer du projet de Mandalika, à savoir la création d'une nouvelle station balnéaire, refait surface "une sorte de Bali 2", selon Alexis Encinas.
Après 10 ans de gel, la décongélation est actée. Le spécialiste du BTP, Vinci a remporté l'appel d'offres concernant la construction du futur Grand Prix Moto pour l'année 2019, et avec lui sa flopée d'hôtels pour accueillir les fans.
De quoi remettre en avant la destination.
L'élection du nouveau président en 2014, le premier a ne pas faire partie de l'élite de Jakarta, a apporté une stabilité."La situation politique est actuellement bonne en Indonésie, analyse Dominique Clarisse.
Nous sommes informés chaque semaine d’histoires de corruption plus “abracadabrantesques" les unes que les autres, mais dans l'ensemble l'Etat est sûr."
Et pour ceux craignant, une application rude de la religion, le réceptif tend à calmer les craintes (88% de musulmans en Indonésie et 93% d'Hindouistes à Bali, ndlr) "les occidentaux sont totalement libres. Ils ne sont en rien surveillés, et peuvent agir comme bon leur semble."
De plus, selon Eka Moncarre, le ministère du tourisme souhaiterait désengorger les rues de Bali et faire découvrir une autre Indonésie, celle de l'intérieur aux 5 millions de voyageurs annuels.
La seule promotion ne suffit pas. Le vieux serpent de mer du projet de Mandalika, à savoir la création d'une nouvelle station balnéaire, refait surface "une sorte de Bali 2", selon Alexis Encinas.
Après 10 ans de gel, la décongélation est actée. Le spécialiste du BTP, Vinci a remporté l'appel d'offres concernant la construction du futur Grand Prix Moto pour l'année 2019, et avec lui sa flopée d'hôtels pour accueillir les fans.
De quoi remettre en avant la destination.
Des projets nombreux
Ces projets ne sont pas les seuls. En effet, quatre hôtels de luxe devraient voir le jour dans les prochains mois. Le Six Senses, Capella Ubud à Bali, Waldorf Astoria à Jarkarta, tous prévus en 2018, ou encore le futur Club Med de Lombok en 2019.
Pour l'Europe, moins atteinte par "l'effet Mont Agung" aucune action n'est prévue pour soutenir la demande. Toutefois du côté d'Asia le levier de la contre-publicité a été anticipée, avec une offre spéciale à Bali.
Et l'office de tourisme s'est lancé dans un important travail BtoC "Pour montrer qu'il n'y a pas que des volcans en Indonésie.
Puis nous voulons que le public impulse aux tour-opérateurs la volonté de développer des circuits loin du traditionnel Java, et autres, car 90% des TO restent sur Bali."
Sans toutefois délaisser les professionnels. Un roadshow sillonnera les agences de France en mars 2018 pour "remettre la destination dans toutes les têtes" pour Eka Moncarre.
Après des exercices 2016 et 2017, plus que bon, avec des croissances constatées à deux chiffres, l'exercice estival 2018 est reparti du bon pied.
Et bonne nouvelle le Mont Agung semble plutôt calme...
Pour l'Europe, moins atteinte par "l'effet Mont Agung" aucune action n'est prévue pour soutenir la demande. Toutefois du côté d'Asia le levier de la contre-publicité a été anticipée, avec une offre spéciale à Bali.
Et l'office de tourisme s'est lancé dans un important travail BtoC "Pour montrer qu'il n'y a pas que des volcans en Indonésie.
Puis nous voulons que le public impulse aux tour-opérateurs la volonté de développer des circuits loin du traditionnel Java, et autres, car 90% des TO restent sur Bali."
Sans toutefois délaisser les professionnels. Un roadshow sillonnera les agences de France en mars 2018 pour "remettre la destination dans toutes les têtes" pour Eka Moncarre.
Après des exercices 2016 et 2017, plus que bon, avec des croissances constatées à deux chiffres, l'exercice estival 2018 est reparti du bon pied.
Et bonne nouvelle le Mont Agung semble plutôt calme...