"Le Transactions fee nous convient, car notre valeur ajoutée est le offline, nous ne mettons pas nos clients sur un portail", affirme Isabelle Petit, co-gérante d’Isco Voyages d'affaires. -@ I.P.
TourMaG.com – Qui est Isco Voyages d'affaires ?
Isabelle Petit : L’agence existe depuis 15 ans, je l’ai créée avec une ancienne collègue, Corinne Perrin. Nous avons fait le choix de travailler uniquement en offline, sans portail, nos clients sont demandeurs de ce service.
Notre fidèle clientèle est constituée principalement de PME. Nous avons une vingtaine de sociétés en compte, ainsi que des demandes plus ponctuelles via recommandations. En parallèle, nous répondons aux demandes de nos clients affaires sur du voyage personnel.
Le volume d’affaires représentait 4 millions d’euros en 2019. Aujourd’hui, l’équipe compte deux co-gérantes, une salariée et une personne en freelance sur la partie groupe et tourisme.
TourMaG.com – Quel bilan tirez-vous de ce premier trimestre 2023 ?
Isabelle Petit : Nous sommes débordées ! C’est le cas depuis le dernier semestre 2022.
Nous avons deux mois de référence : janvier et septembre. Quand ils sont bons, on sait que l’activité des mois suivants sera bonne. Mais nous ne sommes pas à l’abri d’un accident de parcours, comme en 2020 !
TourMaG.com – L'inflation est-elle un nouvel obstacle à la reprise du voyage d'affaires ?
Isabelle Petit : Pas du tout ! Nos clients sont des techniciens ou des commerciaux. Ils ne voyagent pas pour le principe, mais par obligation. Ils se déplacent également pour participer à des salons. L’activité a bien repris sur l’événementiel.
Isabelle Petit : L’agence existe depuis 15 ans, je l’ai créée avec une ancienne collègue, Corinne Perrin. Nous avons fait le choix de travailler uniquement en offline, sans portail, nos clients sont demandeurs de ce service.
Notre fidèle clientèle est constituée principalement de PME. Nous avons une vingtaine de sociétés en compte, ainsi que des demandes plus ponctuelles via recommandations. En parallèle, nous répondons aux demandes de nos clients affaires sur du voyage personnel.
Le volume d’affaires représentait 4 millions d’euros en 2019. Aujourd’hui, l’équipe compte deux co-gérantes, une salariée et une personne en freelance sur la partie groupe et tourisme.
TourMaG.com – Quel bilan tirez-vous de ce premier trimestre 2023 ?
Isabelle Petit : Nous sommes débordées ! C’est le cas depuis le dernier semestre 2022.
Nous avons deux mois de référence : janvier et septembre. Quand ils sont bons, on sait que l’activité des mois suivants sera bonne. Mais nous ne sommes pas à l’abri d’un accident de parcours, comme en 2020 !
TourMaG.com – L'inflation est-elle un nouvel obstacle à la reprise du voyage d'affaires ?
Isabelle Petit : Pas du tout ! Nos clients sont des techniciens ou des commerciaux. Ils ne voyagent pas pour le principe, mais par obligation. Ils se déplacent également pour participer à des salons. L’activité a bien repris sur l’événementiel.
NDC : "Sur le principe, c’est une très bonne chose"
TourMaG.com – Que pensez-vous de NDC ? L'utilisez-vous ?
Isabelle Petit : Sur le principe, c’est une très bonne chose. Mais, les compagnies aériennes nous l’imposent, alors que nous n’avons pas les outils pour utiliser NDC au quotidien.
Ce n’est pas fait pour de la billetterie affaires. Les tarifs NDC ne sont pas systématiquement moins chers. S’il faut faire des comparaisons entre le site de la compagnie, Amadeus, les canaux NDC… on ne s’en sort plus ! C’est une perte de temps.
Sans parler de l’après-vente. Nous passons un quart de notre temps par jour à faire des modifications, donc si nous n'avons pas la main sur les dossiers, comme nous l'avions avant, c’est ingérable.
Malgré tout je l’utilise ponctuellement, selon le dossier, car je pense qu’il ne faut pas se fermer et qu’un jour ce sera la bonne solution. J’ai suivi des formations sur le sujet, mais ne le maîtrise pas parfaitement.
TourMaG.com – Vous espériez un nouveau report de la surcharge sur les GDS ?
Isabelle Petit : Oui, c’est une bonne nouvelle, mais je n’étais pas inquiète. Le président de notre réseau, Selectour, Laurent Abitbol a travaillé pour nous.
Je ne pense pas que le délai supplémentaire permettra d’avoir des outils optimisés, mais nous ne sommes pas à l’abri d’un nouveau report.
La surcharge est gênante sur du package dynamique, ça l’est moins concernant du voyage d’affaires. Nos clients affaires ne sont pas informés et ne sont pas à 10 ou 12 euros près.
Les compagnies vont râler, mais notre clientèle ne se rendra même pas compte de la surcharge.
Isabelle Petit : Sur le principe, c’est une très bonne chose. Mais, les compagnies aériennes nous l’imposent, alors que nous n’avons pas les outils pour utiliser NDC au quotidien.
Ce n’est pas fait pour de la billetterie affaires. Les tarifs NDC ne sont pas systématiquement moins chers. S’il faut faire des comparaisons entre le site de la compagnie, Amadeus, les canaux NDC… on ne s’en sort plus ! C’est une perte de temps.
Sans parler de l’après-vente. Nous passons un quart de notre temps par jour à faire des modifications, donc si nous n'avons pas la main sur les dossiers, comme nous l'avions avant, c’est ingérable.
Malgré tout je l’utilise ponctuellement, selon le dossier, car je pense qu’il ne faut pas se fermer et qu’un jour ce sera la bonne solution. J’ai suivi des formations sur le sujet, mais ne le maîtrise pas parfaitement.
TourMaG.com – Vous espériez un nouveau report de la surcharge sur les GDS ?
Isabelle Petit : Oui, c’est une bonne nouvelle, mais je n’étais pas inquiète. Le président de notre réseau, Selectour, Laurent Abitbol a travaillé pour nous.
Je ne pense pas que le délai supplémentaire permettra d’avoir des outils optimisés, mais nous ne sommes pas à l’abri d’un nouveau report.
La surcharge est gênante sur du package dynamique, ça l’est moins concernant du voyage d’affaires. Nos clients affaires ne sont pas informés et ne sont pas à 10 ou 12 euros près.
Les compagnies vont râler, mais notre clientèle ne se rendra même pas compte de la surcharge.
"Les hommes d’affaires sont intéressés par les horaires, ils ne s’aperçoivent même pas qu’ils ont choisi un Ouigo"
TourMaG.com – Sur le rail, que pensez-vous de la dernière convention SNCF ?
Isabelle Petit : Ils se fichent de nous. Ça fait des années, que l’on parle de Ouigo, que la SNCF nous dit que ce n’est pas pour les voyageurs d’affaires, alors que nous en vendons. Les hommes d’affaires sont intéressés par les horaires, ils ne s’aperçoivent même pas qu’ils ont choisi un Ouigo.
Quand nous vendons du Ouigo, nous mettons les frais de service en conséquence. Désormais nous allons pouvoir vendre un Ouigo via notre système de réservation, mais nous allons perdre sur le commissionnement général. Nous augmenterons nos frais. Boycotter un prestataire n’a jamais changé les choses.
Nous sommes obligés de travailler à la fois avec Air-Rail Display et avec SNCF Connect. La synchronisation est tellement mauvaise sur Rail Display que l’on est obligé d’aller voir la disponibilité en temps réel sur SNCF Connect.
TourMaG.com – Vous attendez la libéralisation du rail ?
Isabelle Petit : Oui, c’est une très bonne chose. Faire appel à d’autres compagnies n’était pas dans nos habitudes, ni celles de nos clients, mais ça va le devenir. Les clients guident nos ventes, s’ils en veulent on ira.
Suite à la grève, j’ai dû replacer un groupe de 40 personnes sur un Trenitalia, j’ai trouvé ça plutôt facile et pas trop cher.
Isabelle Petit : Ils se fichent de nous. Ça fait des années, que l’on parle de Ouigo, que la SNCF nous dit que ce n’est pas pour les voyageurs d’affaires, alors que nous en vendons. Les hommes d’affaires sont intéressés par les horaires, ils ne s’aperçoivent même pas qu’ils ont choisi un Ouigo.
Quand nous vendons du Ouigo, nous mettons les frais de service en conséquence. Désormais nous allons pouvoir vendre un Ouigo via notre système de réservation, mais nous allons perdre sur le commissionnement général. Nous augmenterons nos frais. Boycotter un prestataire n’a jamais changé les choses.
Nous sommes obligés de travailler à la fois avec Air-Rail Display et avec SNCF Connect. La synchronisation est tellement mauvaise sur Rail Display que l’on est obligé d’aller voir la disponibilité en temps réel sur SNCF Connect.
TourMaG.com – Vous attendez la libéralisation du rail ?
Isabelle Petit : Oui, c’est une très bonne chose. Faire appel à d’autres compagnies n’était pas dans nos habitudes, ni celles de nos clients, mais ça va le devenir. Les clients guident nos ventes, s’ils en veulent on ira.
Suite à la grève, j’ai dû replacer un groupe de 40 personnes sur un Trenitalia, j’ai trouvé ça plutôt facile et pas trop cher.
"Nous n’avons pas les clients pour un système d’abonnement"
TourMaG.com – Certaines agences ont choisi de revoir leur business model depuis la crise sanitaire. Pensez-vous à sauter le pas ?
Isabelle Petit : Le Transaction fee nous convient, car notre valeur ajoutée est le offline, nous ne mettons pas nos clients sur un portail.
Pour autant, je m’intéresse à l’évolution des business model, depuis longtemps, bien avant la fin de la commission zéro. J’ai participé à plusieurs réunions sur le sujet.
Changer le modèle peut faire évoluer la relation entre les entreprises et les agences de voyages. Mais ça me semble être une usine à gaz. Nous n’avons pas les clients pour un système d’abonnement, ce n’est pas encore dans les mentalités. Aujourd’hui, ceux qui ont adopté l’abonnement sont des grosses TMC implantées sur internet.
TourMaG.com – Quelle place prend la RSE dans la gestion du déplacement professionnel ?
Isabelle Petit : En interne, une réflexion est en cours. Pour autant, nous n’avons pas de levier très impactant et manquons de temps pour se lancer pleinement dans la démarche de certification.
Nous avons des demandes, car nos clients sont en train de mettre en place des politiques RSE. Nous les accompagnons en fournissant leur consommation de carbone sur l’aérien, le rail et la location de voiture. Mais ce n’est pas totalement abouti.
TourMaG.com – Les reporting RSE sont durement jugés. Qu’en pensez-vous ?
Isabelle Petit : Oui, en effet. Nous travaillons avec notre backoffice ViaXoft. Mais les résultats ne sont pas satisfaisants. Il faut aller plus loin, développer des outils différents.
Ça ira avec la mise en place de notre propre politique RSE et la production de données chiffrées utilisables dans la politique RSE. Nous sommes une petite structure, la tête dans le guidon, nous manquons de temps pour nous y atteler.
TourMaG.com – Quelles sont vos ambitions pour 2023 ?
Isabelle Petit : En 2023, nous devrions nous rapprocher des niveaux de 2019. Nous avons beaucoup de demandes. Elles sont différentes de celles que nous connaissions auparavant.
Nous sommes interrogés par de nouveaux clients pour des business tour, de l’incentive, des mini groupes. Nous ne vendons plus un hôtel, un avion, une voiture, comme on le faisait avant.
Sur le principe ça devrait payer mieux que de la billetterie.
Isabelle Petit : Le Transaction fee nous convient, car notre valeur ajoutée est le offline, nous ne mettons pas nos clients sur un portail.
Pour autant, je m’intéresse à l’évolution des business model, depuis longtemps, bien avant la fin de la commission zéro. J’ai participé à plusieurs réunions sur le sujet.
Changer le modèle peut faire évoluer la relation entre les entreprises et les agences de voyages. Mais ça me semble être une usine à gaz. Nous n’avons pas les clients pour un système d’abonnement, ce n’est pas encore dans les mentalités. Aujourd’hui, ceux qui ont adopté l’abonnement sont des grosses TMC implantées sur internet.
TourMaG.com – Quelle place prend la RSE dans la gestion du déplacement professionnel ?
Isabelle Petit : En interne, une réflexion est en cours. Pour autant, nous n’avons pas de levier très impactant et manquons de temps pour se lancer pleinement dans la démarche de certification.
Nous avons des demandes, car nos clients sont en train de mettre en place des politiques RSE. Nous les accompagnons en fournissant leur consommation de carbone sur l’aérien, le rail et la location de voiture. Mais ce n’est pas totalement abouti.
TourMaG.com – Les reporting RSE sont durement jugés. Qu’en pensez-vous ?
Isabelle Petit : Oui, en effet. Nous travaillons avec notre backoffice ViaXoft. Mais les résultats ne sont pas satisfaisants. Il faut aller plus loin, développer des outils différents.
Ça ira avec la mise en place de notre propre politique RSE et la production de données chiffrées utilisables dans la politique RSE. Nous sommes une petite structure, la tête dans le guidon, nous manquons de temps pour nous y atteler.
TourMaG.com – Quelles sont vos ambitions pour 2023 ?
Isabelle Petit : En 2023, nous devrions nous rapprocher des niveaux de 2019. Nous avons beaucoup de demandes. Elles sont différentes de celles que nous connaissions auparavant.
Nous sommes interrogés par de nouveaux clients pour des business tour, de l’incentive, des mini groupes. Nous ne vendons plus un hôtel, un avion, une voiture, comme on le faisait avant.
Sur le principe ça devrait payer mieux que de la billetterie.