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Jean-Yves Le Drian entend faire rentrer la France "dans un tourisme de conquête"

89 millions de touristes cette année ?


Ouvrant mardi 21 novembre 2017 au soir le 65e congrès national de l'UMIH (Union des métiers et industries de l'hôtellerie), le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, était très attendu par les professionnels du secteur. Au menu des doléances : la faible place du tourisme dans les politiques gouvernementales, ou encore la concurrence "déloyale" d'Airbnb. Face à la profession réunie à Reims (Marne), le ministre a cherché à rassurer, en réaffirmant l'objectif de 100 millions de touristes internationaux par an d'ici à 2020.


Rédigé par le Mardi 21 Novembre 2017

Jean-Yves Le Drian, ministre en charge de l'Europe et des Affaires étrangères, à l'ouverture du congrès de l'UMIH, mardi 21 novembre à Reims © UMIH
Jean-Yves Le Drian, ministre en charge de l'Europe et des Affaires étrangères, à l'ouverture du congrès de l'UMIH, mardi 21 novembre à Reims © UMIH
Le rendez-vous était très attendu par les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration.

Pour inaugurer le 65e congrès de l'Union des métiers et industries de l'hôtellerie (UMIH), mardi 21 novembre 2017 en fin de journée, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait fait entre deux voyages un détour par le Centre des congrès de Reims (Marne).

"Nous sommes sensibles à votre venue, et nous attendons beaucoup de vous, monsieur le ministre", lui a lancé Roland Héguy, président confédéral de l'UMIH, lors d'une discussion privée dans les bureaux du Centre des congrès champenois.

"Catalyseur" du tourisme plutôt que ministre

D'emblée, Jean-Yves Le Drian a justifié sa présence : "j'entends des critiques sur le fait qu'il n'existe pas de ministère du tourisme en propre. J'espère que ma présence vous rassure sur le fait qu'il y a un ministre en charge, il est là, devant vous".

Le ministre en charge de l'Europe et des Affaires étrangères a ensuite cherché à convaincre, expliquant qu'il comptait améliorer la contribution des services publics à la qualité de l'offre touristique française. "Je veux vous rassurer sur l'engagement de tous les ministères sur la question. Je suis leur catalyseur".

"Vous pouvez être sûr que le développement de l'emploi dans un secteur comme le vôtre constitue une priorité pour le gouvernement".

Airbnb : "personne n'est dupe"

Principale préoccupation des hôteliers ces dernières années, la concurrence jugée "déloyale" des plateformes d'hébergement type Airbnb.

"Notre profession a subi violemment l'arrivée de l'économie dite collaborative, voire illégale. Personne n'est dupe", a lancé Roland Héguy devant une salle comble. Avant de marteler : "Si nous sommes favorables à la concurrence, elle doit s'exercer dans une transparence totale. Airbnb ne peut plus échapper au cadre réglementaire, notamment sur le plan fiscal".

Porteuse d'espoir pour les professionnels de l'hébergement, la loi pour une République numérique promulguée en 2016 par Axelle Lemaire, est "un progrès très sensible et très attendu par la profession", explique le président du syndicat hôtelier, précisant que les décrets d'applications étaient toujours attendus.




"J'y veillerai personnellement", lui a répondu Jean-Yves Le Drian. "Ma volonté est de faire en sorte que cette irruption ne se fasse pas au détriment des acteurs du tourisme", a-t-il voulu rassurer.

"Il n'y a aucune raison que le numérique échappe à la taxation". Avant de promettre que le cadre réglementaire complet serait opérationnel avant les grands évènements que le pays attend : coupe du monde de football féminin, coupe du monde de rugby, jeux-olympiques...

"Et j'ai l'habitude de tenir mes engagements", a lancé le pensionnaire du Quai d'Orsay.

Ruralité, sécurité, promotion... objectif 2020

Au centre des discussions également : l'objectif du gouvernement d'atteindre la barre des 100 millions de touristes étrangers, et les 50 milliards d'euros de recettes générées, d'ici à 2020. "Nous restons lucides sur cet objectif", tempère Roland Héguy.

"Il faut que cela concerne tous les territoires : en re-dynamisant le maillage territoriale, améliorant les dessertes, en faisant rimer ruralité avec modernité et développement", a demandé le patron des hôteliers et restaurateurs français, en profitant pour inviter Jean-Yves Le Drian à ses Assises de la ruralité, prévues au printemps 2018 à Rodez.

En réponse, le ministre a développé les trois axes de ses travaux pour le secteur touristique. Une meilleure participation des services publics d'abord. "Améliorer l'offre touristique elle même, sa structuration, ainsi que sa promotion, ensuite", a détaillé le ministre des Affaires étrangères.

Parmi les mesures évoquées : 200 agents de police aux frontières et 90 nouveaux systèmes PARAFE déployés dans les aéroports pour diminuer les temps d'attente (sans toutefois préciser dans quels aéroports), la poursuite du fonds d'investissement tourisme de la BPI initié en 2015, un conseil interministériel du tourisme le 19 janvier prochain, ou bien encore la pérennisation du financement d'Atout-France.

Un long discours apprécié par les professionnels du tourisme réunis à Reims, alors que le thème du congrès cette année était clair : "Quand le tourisme gagne, c'est la France qui gagne".

"Vous êtes la clef de voute de notre offre touristique, et vous êtes parmi les premiers contributeurs à la richesse de la nation", leur a glissé le ministre, annonçant que la barre des 89 millions de touristes devrait être atteinte en 2017. "Nous faisons mieux que rebondir. Tout ça est le fruit de vos efforts".

Avant de conclure : "Nous sommes en train de passer du tourisme de cueillette au tourisme de conquête, et je suis convaincu que nous gagnerons".

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Commentaires

1.Posté par Frederic Dimanche le 23/11/2017 01:08 | Alerter
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D'accord, bien-sûr, pour sortir du tourisme de cueillette. Mais le congrès et le ministre ont-t-ils évoqué, pour que la France gagne, l'importance de réfléchir au yield (rendement) par touriste ou par marché? Les impacts (sociaux ou environnementaux) du tourisme sont-ils pris en compte dans le calcul de ce yield? Comment définissons-nous une destination (une region, un pays) "qui gagne"?

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