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L’environnement n'est pas la priorité du tourisme durable

La chronique de Christian Orofino, co-président de l'OBGET


Christian Orofino, co-président de l'Observatoire Géo Politique et Environnemental du Tourisme (OBGET) revient dans sa chronique sur la place qu'occupent les opérateurs de voyages sur l'échiquier du tourisme durable. Pour lui, c'est sur le chapitre humain du tourisme responsable, tout aussi important que le chapitre environnemental, que la profession peut exercer une pleine action.


Rédigé par Christian Orofino le Mercredi 9 Septembre 2015

La protection de l’environnement est sous la responsabilité des gouvernements. Dans ce contexte, il est difficile pour les opérateurs d’influer sur une politique environnementale de pays étrangers - DR : Fotolia / pogonici
La protection de l’environnement est sous la responsabilité des gouvernements. Dans ce contexte, il est difficile pour les opérateurs d’influer sur une politique environnementale de pays étrangers - DR : Fotolia / pogonici
Beaucoup d’acteurs économiques de différentes industries ont pris des décisions concrètes pour s’inscrire dans le processus du développement durable.

Pour le tourisme, à l’exception de nouveaux opérateurs qui ont émergé, basant leur modèle de production exclusivement sur les principes du tourisme durable, la profession composée d’opérateurs traditionnels généralistes ou spécialistes et de distributeurs classiques en est toujours au stade du débat quant à son action et sa place dans ce mouvement universel.

Cet immobilisme est préjudiciable compte tenu des enjeux environnementaux et sociaux inhérents au tourisme.

La migration du milliard et plus de touristes qui traverse les pays développés mais aussi ceux en voie de développement en ne respectant aucune règle comportementale vis-à-vis des environnements et des populations surtout les plus fragiles, met en danger le potentiel touristique de certaines régions avec un risque de détérioration voire de disparition de certaines cultures traditionnelles.

Cette réalité est déjà visible autour des sites à forte densification touristique, notamment dans les régions qui ont reçu le label de l’UNESCO « patrimoine de l’humanité ».

Immobilisme institutionnel et professionnel ?

Alors pourquoi cet immobilisme institutionnel et professionnel par rapport à une urgence flagrante pour l’avenir du tourisme que seule la préservation des environnements et des hommes pérennisera ?

Tout d’abord, la réflexion sur un tourisme de masse durable a été accaparée par des organismes consultants qui ont tendance à technocratiser, moraliser et culpabiliser les professionnels pour mieux se rendre indispensables, alors que la construction d’un tourisme s’inscrivant dans le respect des populations et de leurs environnements doit être maîtrisée par les entrepreneurs touristiques eux mêmes dans un mouvement d'optimisme et d’humanisme.

La deuxième raison de ce débat incessant sur le tourisme durable sans que jamais n’arrive une initiative de la majorité des professionnels, c’est que la réflexion sur le tourisme responsable est dominée par l’écologie.

L’activité touristique doit bien sûr s’inscrire dans la lutte contre le réchauffement climatique, notamment en terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de changement d’occupation des terres, de gestion des énergies.

Cependant, les producteurs et les distributeurs touristiques sont dépendants en grande partie des prestataires : compagnies aériennes ou maritimes, structures hôtelières etc… qui sont des entreprises importantes ayant leurs propres politiques environnementales et soumises à des normes légales sur lesquelles de toute façon les opérateurs touristiques n’ont aucun pouvoir ni influence.

Difficile d'influer sur une politique environnementale à l'étranger

La protection de l’environnement est aussi sous la responsabilité des gouvernements qui, selon leurs convictions et leurs moyens, gèrent de manière différente leur problématique écologique en mettant en place des arsenaux législatifs.

Dans ce contexte, il est difficile pour les opérateurs d’influer sur une politique environnementale de pays étrangers.

Les transports, les hébergements ou les territoires constituent les prestations essentielles des opérateurs touristiques qui ne maitrisent pas les politiques environnementales de ces sociétés ou pays et qui n’ont de toute façon aucun compte à rendre aux TO et distributeurs en la matière.

En revanche, l’activité des vrais tour-opérateurs identifiables en France, notamment au sein du SETO, consiste à construire une offre commerciale dont l’objectif est la découverte de régions au potentiel touristique riche et varié.

Quelle que soit la thématique des circuits ou des séjours : la culture, la nature, l’archéologie, l’art, l’histoire, le balnéaire etc., les visiteurs rencontreront inévitablement des enfants, des femmes et des hommes sur la route de leurs voyages.

La manière avec laquelle ces rencontres se feront dépend entièrement de la responsabilité de l’opérateur.

C'est dans ce chapitre humain du tourisme responsable, tout aussi important que le chapitre environnemental, que la profession peut exercer une pleine action pour un tourisme respectueux et durable.

A LIRE DEMAIN : Tourisme durable : comment intégrer le tourisme de masse ?

Christian OROFINO
Président de TOURCONSEIL
Co-Président de l'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Président de la commission Tourisme responsable du SNAV
Co-Président de l'Observatoire Géo Politique et Environnemental du Tourisme (OBGET)

Page Facebook de l'OBGET


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Commentaires

1.Posté par FAB97 le 09/09/2015 09:30 | Alerter
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L'environnement qui est déjà le 1er moteur de croissance du tourisme, est en passe d'occuper la 1ère place des gisements économiques. En fait, le phénomène est devenu un fourre tout des conséquences de comportement humain, dont les responsables politiques sont le centre.

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