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L’île Maurice accroît ses capacités d’accueil

Interview de Karl Mootoosamy, directeur de l’office du tourisme de l’Ile


A Port-Louis, les ambitions sont claires : faire du tourisme le premier secteur économique du pays, devant le textile et l’agriculture. La méthode ? Miser sur l’hôtellerie et les dessertes aériennes. De passage à Paris, Karl Mootoosamy, directeur de l’office du tourisme de l’Ile, a souligné la nécessité d’une évolution en accord avec l’écoute et la qualité. Il s’est par ailleurs voulu rassurant sur les cas de chikungunya détectés sur le territoire.


Rédigé par Propos recueillis Louis-Cyril Tharaux - redaction@tourmag.co le Lundi 20 Mars 2006

L’île Maurice accroît ses capacités d’accueil
TourMaG.com - Le tourisme est-il en bonne forme sur l’île Maurice ?

Karl Mootoosamy -
"Oui, le secteur se porte très bien au vu des chiffres des deux derniers mois. En janvier, nous avons eu une augmentation de 18 % des arrivées, et en février, elle a été de 15 %. Sur le marché français, qui est le plus important avec plus de 220 000 Français venus en 2005, la hausse de la fréquentation est de 10 %."

TourMaG.com - Quelles sont les clés de la réussite à court et long terme ?

K.M -
"Nous basons notre action sur trois dynamiques principales. La plus forte est celle de la population, qui possède un sens inné de l’accueil et qui parle à la fois français et anglais, deux langues d’ouverture sur le monde. Le deuxième aspect, ce sont nos hôtels puisque chaque établissement est différent, géré à sa manière, avec beaucoup d’originalité, beaucoup d’allure. Enfin, toutes les opérations qui s’articulent autour du tourisme sont tenues de s’enregistrer dans un label intitulé « Plan qualité Maurice. » Actuellement, la professionnalisation du secteur est amorcée et elle va apporter une forte valeur ajoutée."

TourMaG.com - Quels sont les grands projets à l’étude ?

K.M -
"Au niveau de l’avenir, il y a de grandes zones touristiques qui se développent. On prévoit des projets très modernes comme la construction de bungalows, qui donnent tous accès à la mer, et qui seront combinés avec piscine, golf et spa. On convertit aussi des terrains de canne à sucre en friche ou devenus moins fertiles en des concepts immobiliers, ce qui valorise les régions."

TourMaG.com - Les habitants sont-ils consultés ?

K.M -
"Oui, absolument, tous les projets doivent s’engager à embellir et à enrichir les villages. Il est donc très important de tenir compte de la réaction de la population et de l’impliquer dans le développement de toute nouvelle structure. Les Mauriciens, en règle générale, sont très intéressés par l’activité touristique et c’est aussi grâce à eux que l’expansion réussit."

TourMaG.com - Le parc hôtelier d’un côté, les liaisons aériennes de l’autre ?

K.M -
"Depuis longtemps, Maurice cherche à avoir plus de flexibilité en matière de connexions avec l’extérieur, et c’est pourquoi, avec la desserte de Corsair, à partir de l’automne, nous faisons un grand pas dans cette voie. Il faut signaler également la venue d’une compagnie suédoise, et de liaisons supplémentaires avec l’Italie, l’Afrique du Sud, et le marché anglais, par le biais notamment de Air Mauritius. Créer davantage de liaisons, c’était devenu essentiel par rapport à la progression en chambres."

TourMaG.com - Comment gérer cette fréquentation ?

K.M -
"Il faut certes que l’île Maurice soit un rêve pour un public beaucoup plus large, mais l’objectif, au-delà d’une meilleure flexibilité aérienne et d’une capacité d’hébergement accrue, reste le même : que le client ne reparte pas déçu ! Actuellement, nous avons 30 % de fidélisation. Il ne s’agit donc pas de faire du volume pour faire du volume, mais il faut véritablement faire en sorte que cet essor touristique se conjugue avec un contrat de confiance ! "

TourMaG.com - Enfin, comment le pays fait-il face au virus du chikungunya ?

K.M -
"Ca se passe très bien car Maurice a pris l’habitude de communiquer, à tous les échelons de la population, sur toute crise de santé publique. C’est d’ailleurs ce dialogue qui avait permis au territoire d’éradiquer la malaria il y a plusieurs années.

Fort de cette expérience, nous avons mis en place très vite des mesures sanitaires face aux moustiques, les poches ont été isolées puis traitées, et actuellement, on ne détecte plus que 50 cas de chikungunya par jour, soit une vingtaine de cas avérés. On peut dire que la situation est à présent sous contrôle."

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Tags : amadeus, maurice
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Commentaires

1.Posté par jp simeon le 22/03/2006 09:28 | Alerter
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voila en effet un bel exemple de communication bien faite, de crise potentielle bien gérée.
Je pense que notre gouvernement et nos autorités locales devraient faire un stage à Maurice.
Comment dans un département français, les moustiques peuvent ils aujourd'hui encore représenter un risque majeur, alors que la malaria tue 1 à 2 millions de personnes dans le monde et que nous avons des moyens financiers que de nombreux pays n'ont pas ?
faut dire qu'on ne peut pas financer des immeubles administratifs somptueux et dépenser le budjet de la région et du département pour le sanitaire.
Et pendant que notre 1 er ministre ferait son stage, il pourrait également prendre l'option communication, cela pourra lui servir !!


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