La case de l’Oncle Dom : ces compagnies qui méprisent la concurrence…

Pas plus tard que la semaine dernière, c’était le patron de Norwegian, Bjørn Kjos, qui débarquait en France quasi en terrain conquis, afin de « dévoiler » les grands projets de sa compagnie au départ de la Gaule.

Bon, déjà, faudrait quand même que Bjørn Kjos (pas facile à prononcer, ni à écrire), arrête de raconter tout et son contraire.

Ainsi, dit-il, « Norwegian est la troisième compagnie low cost à opérer en France ».

Je sais bien qu’en Norvège les hivers sont durs et que la glace a tendance à figer les esprits, mais easyjet, Ryanair, Volotea, Vueling et d’autres comptent sans doute pour du beurre ?

Y’en a un peu marre de toutes ces opérations dites « marketing » qui consistent aussi à promettre un tarif qui n’existe que le temps que met la rose à éclore, c’est-à-dire l’espace d’un matin…

D’ailleurs, j’ai eu beau chercher, j’ai toujours pas trouvé cette fameuse promo à 179€ TTC entre la France et les USA.

Pipeau, comme dirait mon ami Jacques Maillot que je vais très bientôt rejoindre périodiquement sur Radio Voyageurs, histoire de continuer à pourfendre certains concepts dépassés !

Voilà aussi que, par-dessus le marché, Norwegian, qui décidément ne doute de rien, entend porter la lutte sur le terrain des Antilles au départ de France. Ben voyons !

Sans vergogne, son patron déclare vouloir et je cite « se développer à la fois en métropole, mais aussi en Guadeloupe et en Martinique. »

Eh, si je ne m’abuse, la Norvège a toujours refusé d’entrer dans la communauté européenne et il m’étonnerait fort que la DGAC lui accorde des droits de trafic rien qu’à entendre son patron.

Ou alors, c’est qu’il y a quelque chose de pourri quelque part. M’étonnerait quand même que Corsair, XL ou Air Caraïbes n’y aillent pas d’une levée, légitime, de bouclier.

Parce que, quand même, faut pas trop prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages, comme le disait ce regretté Michel Audiard.

Norwegian a beau jeu de dire qu’elle a une flotte jeune, qui lui permet des coûts d’exploitation très bas et par conséquent la capacité d’offrir des tarifs également très bas.

Si nous jouions à égalité entre compagnies arborant le pavillon français et les flibustiers qui profitent des largesses de l’Europe sans en avoir les contraintes sociales, ce serait nettement plus équitable : une saine concurrence comme on dit quand on est bien élevé.

Mais pour Norwegian, pas question de droit social français. Il est bien établi que sur de nombreuses routes opérées par cette compagnie, les équipages viennent plutôt d’Asie, à des conditions sociales qui n’ont rien à voir avec notre pavillon français.

Et comme la Norvège se fout du droit social comme de sa première aurore boréale, son propre ministre du travail et des affaires sociales ne verrait aucun inconvénient à amender les dispositions légales sur le travail, autorisant notamment Norwegian à engager des personnels issus du Royaume-Uni, des USA ou d’Asie.

Et je cite une dépêche du 23 juin dernier : « Le Ministère du Transport et des Communication de Norvège estime que l’utilisation d’équipages de cabine issus des pays les moins développés, particulièrement en Asie, permettrait aux transporteurs aériens nationaux d’économiser environ 35 à 40% en charges sociales.

Par exemple, pour un équipage de deux pilotes et de cinq PNC, cela se traduirait par une économie annuelle de près de 181 000$ par équipage ! »

Tiens, faudrait peut-être envoyer les syndicats d’Air France en vacances en Norvège, histoire de briser la glace, non ?