Orizonia, 2e groupe espagnol de tourisme, a été placé en procédure de sauvegarde, lundi 18 février 2013 - DR : Orizonia
"Découvrir et profiter en toute confiance" était leur slogan.
Pourtant, difficile aujourd’hui d’avoir confiance en Orizonia, 2e groupe espagnol de tourisme, qui a été placé en procédure de sauvegarde, lundi 18 février 2013, à la demande de son patron, Jose Duato, avec une période d’observation de 4 mois.
Le groupe aurait quelque 650 millions d’euros de dettes, selon le journal espagnol El Pais, et pourrait laisser entre 3 000 et 4 000 salariés sur le carreau, sur les 5 100 personnes qu'il compte.
Depuis trois jours, la direction cherche un moyen de limiter les dégâts, si l’on en croit la presse espagnole, en essayant de vendre certaines de ses filiales* (voir en fin d'article).
Il s’agirait de la compagnie aérienne Orbest, qui dessert principalement les Caraïbes, la dizaine d’hôtels de la chaîne Luabay, qui pourrait être reprise par Globalia et les 950 agences de voyages de son réseau Vibo Viajes, dont 150 intéresseraient Barcelo Viajes.
Pourtant, difficile aujourd’hui d’avoir confiance en Orizonia, 2e groupe espagnol de tourisme, qui a été placé en procédure de sauvegarde, lundi 18 février 2013, à la demande de son patron, Jose Duato, avec une période d’observation de 4 mois.
Le groupe aurait quelque 650 millions d’euros de dettes, selon le journal espagnol El Pais, et pourrait laisser entre 3 000 et 4 000 salariés sur le carreau, sur les 5 100 personnes qu'il compte.
Depuis trois jours, la direction cherche un moyen de limiter les dégâts, si l’on en croit la presse espagnole, en essayant de vendre certaines de ses filiales* (voir en fin d'article).
Il s’agirait de la compagnie aérienne Orbest, qui dessert principalement les Caraïbes, la dizaine d’hôtels de la chaîne Luabay, qui pourrait être reprise par Globalia et les 950 agences de voyages de son réseau Vibo Viajes, dont 150 intéresseraient Barcelo Viajes.
L'émission des billets bloquée par IATA
Pour l’instant, il semblerait "qu’il n’existe pas de solution globale", a indiqué le groupe par mail à ses agences espagnoles, « mais que des solutions par secteur sont à l’étude ».
C’est ce qu’affirme une salariée d’une agence de Vibo Viajes basée au Pays Basque, dans le journal El Correo.com. Interrogés, plusieurs agents indiquent se tenir informés via la presse espagnole (voir encadré).
En attendant de trouver des solutions, l’IATA a bloqué les émissions de billets de la compagnie Orbest, dont tous les vols à partir du 20 février 2013 ont été annulés.
Les clients, avertis par voie de presse, débarquent tous les jours dans les agences pour exiger des solutions. Si les distributeurs espagnols se sont retrouvés "plantés" du jour au lendemain, en France, les agences frontalières doivent aussi faire face à cette défaillance.
Les offres alléchantes proposées par Iberojet au départ de Barcelone ou Bilbao via Madrid vers les Caraïbes, le Mexique ou encore les Canaries, répondaient aussi aux demandes des clients des agences tricolores situées juste de l’autre côté des Pyrénées.
C’est ce qu’affirme une salariée d’une agence de Vibo Viajes basée au Pays Basque, dans le journal El Correo.com. Interrogés, plusieurs agents indiquent se tenir informés via la presse espagnole (voir encadré).
En attendant de trouver des solutions, l’IATA a bloqué les émissions de billets de la compagnie Orbest, dont tous les vols à partir du 20 février 2013 ont été annulés.
Les clients, avertis par voie de presse, débarquent tous les jours dans les agences pour exiger des solutions. Si les distributeurs espagnols se sont retrouvés "plantés" du jour au lendemain, en France, les agences frontalières doivent aussi faire face à cette défaillance.
Les offres alléchantes proposées par Iberojet au départ de Barcelone ou Bilbao via Madrid vers les Caraïbes, le Mexique ou encore les Canaries, répondaient aussi aux demandes des clients des agences tricolores situées juste de l’autre côté des Pyrénées.
En France les agences frontalières sur le pont !
“Les tarifs étaient tellement intéressants. Les vacances scolaires n’étant pas les mêmes en Espagne, les prix étaient attractifs”, nous confie cette agence de voyages de Perpignan.
“Et les prestations terrestres étaient très bien négociées. Travailler avec les TO espagnols est incontournable pour les agences frontalières, poursuit Mme Carrère, de Belharra Voyages à Saint-Jean-de-Luz. Mais cette faillite nous est tombée dessus.”
Certains points de vente, pourtant, avaient senti le vent tourner.
C’est le cas de l’agence Marmara Perpignan. Ancien collaborateur de Leclerc Voyages dans la même ville, Raphaël Ponce responsable de l’agence avait pour habitude de réaliser de “gros volumes” avec ce voyagiste.
Mais “après le départ du commercial il y a 6 mois, nous avons levé le pied”, explique t-il, sans avoir totalement arrêté les ventes.
Conséquence, il doit gérer 4 dossiers pour des départs le 23 février prochain.
“J’ai pu trouver des solutions pour les vols avec Air France, et j’ai payé en direct les hôteliers. Pour d’autres, je suis passé par Bedsonline.”
Une opération qui va bien sûr se répercuter dans ses comptes : “Je perds de l’argent c’est sûr, mais l’essentiel c’est que les clients puissent partir aux dates voulues”.
Pour Béatrice Villalba, responsable de Verdié Voyages à Bayonne, tout s'est finalement bien goupillé. Les clients sur place à Lanzarote et Marrakech, n'ont pas été sollicités par les hôteliers ni les réceptifs pour payer leurs prestations.
Et le seul dossier encore en cours a pu être annulé sans frais, "nous avons donc pu proposer un séjour équivalent en package dynamique sans sur-coût", se réjouit-elle.
“Et les prestations terrestres étaient très bien négociées. Travailler avec les TO espagnols est incontournable pour les agences frontalières, poursuit Mme Carrère, de Belharra Voyages à Saint-Jean-de-Luz. Mais cette faillite nous est tombée dessus.”
Certains points de vente, pourtant, avaient senti le vent tourner.
C’est le cas de l’agence Marmara Perpignan. Ancien collaborateur de Leclerc Voyages dans la même ville, Raphaël Ponce responsable de l’agence avait pour habitude de réaliser de “gros volumes” avec ce voyagiste.
Mais “après le départ du commercial il y a 6 mois, nous avons levé le pied”, explique t-il, sans avoir totalement arrêté les ventes.
Conséquence, il doit gérer 4 dossiers pour des départs le 23 février prochain.
“J’ai pu trouver des solutions pour les vols avec Air France, et j’ai payé en direct les hôteliers. Pour d’autres, je suis passé par Bedsonline.”
Une opération qui va bien sûr se répercuter dans ses comptes : “Je perds de l’argent c’est sûr, mais l’essentiel c’est que les clients puissent partir aux dates voulues”.
Pour Béatrice Villalba, responsable de Verdié Voyages à Bayonne, tout s'est finalement bien goupillé. Les clients sur place à Lanzarote et Marrakech, n'ont pas été sollicités par les hôteliers ni les réceptifs pour payer leurs prestations.
Et le seul dossier encore en cours a pu être annulé sans frais, "nous avons donc pu proposer un séjour équivalent en package dynamique sans sur-coût", se réjouit-elle.
Les agences françaises gèrent l'urgence, les départs proches
Certains en revanche, ont eu moins de chance et n'ont rien vu venir, comme cette agence de Perpignan qui préfère rester discrète.
Avec 15 dossiers sur les bras, elle pare au plus pressé en essayant de rebooker les forfaits aux mêmes tarifs. Mais cette quête paraît quasi vaine : “Le sur-coût sera pour nous !”, constate t-elle amère.
Une quinzaine de dossiers c’est aussi ce que doit gérer cette agence du centre de Bayonne.
Des dossiers, qui pour la plupart, ont déjà été réglés au tour-opérateur. Il faudra donc payer deux fois pour faire partir les clients vers les Canaries, le Mexique ou la République Dominicaine.
“Le manque à gagner sera conséquent”, annonce la responsable d’agence qui a mis la priorité sur les départs proches.
Même configuration pour Garrouste Voyages à Bayonne, qui se retrouve aussi avec 5 dossiers payés d’avance à Iberojet.
“J’ai trouvé des solutions pour mes clients en partance pour les Canaries, en revanche il me reste sur les bras un dossier qui concerne un petit groupe”, précise un peu résigné Marie-Claude Hiriart, responsable de l’agence.
“Trouver 14 places pour un voyage au Mexique pendant les vacances scolaires, ça va être compliqué mais on continue de chercher des solutions”, lance t-elle tout de même combattante.
Avec 15 dossiers sur les bras, elle pare au plus pressé en essayant de rebooker les forfaits aux mêmes tarifs. Mais cette quête paraît quasi vaine : “Le sur-coût sera pour nous !”, constate t-elle amère.
Une quinzaine de dossiers c’est aussi ce que doit gérer cette agence du centre de Bayonne.
Des dossiers, qui pour la plupart, ont déjà été réglés au tour-opérateur. Il faudra donc payer deux fois pour faire partir les clients vers les Canaries, le Mexique ou la République Dominicaine.
“Le manque à gagner sera conséquent”, annonce la responsable d’agence qui a mis la priorité sur les départs proches.
Même configuration pour Garrouste Voyages à Bayonne, qui se retrouve aussi avec 5 dossiers payés d’avance à Iberojet.
“J’ai trouvé des solutions pour mes clients en partance pour les Canaries, en revanche il me reste sur les bras un dossier qui concerne un petit groupe”, précise un peu résigné Marie-Claude Hiriart, responsable de l’agence.
“Trouver 14 places pour un voyage au Mexique pendant les vacances scolaires, ça va être compliqué mais on continue de chercher des solutions”, lance t-elle tout de même combattante.
Aucun recours pour les agences françaises
Une autre agence située à Biarritz a eu plus de chance. Elle n’avait pas encore réglé Iberojet. Une dizaine de dossiers ont été réservés avec des départs jusqu’au mois de mai.
Chez Belharra Voyages à Saint-Jean-de-Luz, aussi le règlement n'a pas encore été efectué. Une dizaine de dossiers ont été réservés, dont 5 concernent une clientèle familiale pour des départs récents.
“Mon souci actuellement est de replacer les clients et de trouver des alternatives équivalentes en terme de tarifs, pour ne perdre ni les clients ni de l’argent. Mais le gros problème c’est l’aérien”, explique Mme Carrère responsable de l’agence.
Adhérente Thomas Cook, elle dit pouvoir aussi compter sur son réseau pour l’épauler : “Le TO nous aide et essaie de trouver des solutions, on se sent soutenu”.
Reste que ces agences françaises ne se font guère d'illusions sur les recours possibles. "Je vais essayer de faire des réclamations régulièrement" annonce Marie-Claude Hiriart, de Garrouste Voyages à Bayonne sans trop y croire.
Une chose est sûre, aucune des agences interrogées n'a l'intention de se tourner vers la justice espagnole. Pour elles, c'est sûr le combat est perdu d'avance...
* Orizonia regroupe Vibo Viajes (anciennement Viajes Iberia), Iberojet, Solplan, Orbest, Luabay, Smilo, Kiruna, Viva Tours, Condor, Orizonia Live, Kaledoscopio, Vibo BCD Travel, etc...
Chez Belharra Voyages à Saint-Jean-de-Luz, aussi le règlement n'a pas encore été efectué. Une dizaine de dossiers ont été réservés, dont 5 concernent une clientèle familiale pour des départs récents.
“Mon souci actuellement est de replacer les clients et de trouver des alternatives équivalentes en terme de tarifs, pour ne perdre ni les clients ni de l’argent. Mais le gros problème c’est l’aérien”, explique Mme Carrère responsable de l’agence.
Adhérente Thomas Cook, elle dit pouvoir aussi compter sur son réseau pour l’épauler : “Le TO nous aide et essaie de trouver des solutions, on se sent soutenu”.
Reste que ces agences françaises ne se font guère d'illusions sur les recours possibles. "Je vais essayer de faire des réclamations régulièrement" annonce Marie-Claude Hiriart, de Garrouste Voyages à Bayonne sans trop y croire.
Une chose est sûre, aucune des agences interrogées n'a l'intention de se tourner vers la justice espagnole. Pour elles, c'est sûr le combat est perdu d'avance...
* Orizonia regroupe Vibo Viajes (anciennement Viajes Iberia), Iberojet, Solplan, Orbest, Luabay, Smilo, Kiruna, Viva Tours, Condor, Orizonia Live, Kaledoscopio, Vibo BCD Travel, etc...
Quelles mesures commerciales pour les agents de voyages en Espagne ?
D’après El Mundo.es, voici les conseils proposés par Orizonia aux agents de voyages espagnols dans une circulaire :
- Pour les clients qui ont réglé leur achat par carte de crédit, il leur est recommandé de refuser le paiement directement auprès de leur banque.
- La situation se complique dans le cas où les fournisseurs des agences n’ont pas encore été payés.
Ceux qui ont été payés pour la vente de voyages à forfait, de billets aériens ou de prestations hôtelières « ne devraient pas rencontrer de problèmes », précise le groupe.
Par contre, pour les clients qui ont payé à l’avance au comptant ou par transfert, il n’y a pas de possibilité de remboursement.
- Les agences ne peuvent effectuer aucun changement ni aucune réservation
- Les vols de la compagnie Orbest sont tous annulés, mais les vols sur les autres compagnies, inclus dans un package et émis, sont maintenus.
- Les croisiéristes et les TO tiers respecteront les commandes prépayées des clients, à condition que les dossiers soient transférés vers d’autres agences.
- Tous les billets de train et vols secs émis sont valides, assure Orizonia. Les passagers sans billet de retour devront s’adresser directement à la compagnie aérienne ou à une autre agence de voyages.
- En ce qui concerne les services de location de voitures et les réservations hôtelières, le groupe conseille aux clients de payer directement sur place et de renseigner au préalable pour savoir si la réservation est confirmée et maintenue.
- Pour les clients qui ont réglé leur achat par carte de crédit, il leur est recommandé de refuser le paiement directement auprès de leur banque.
- La situation se complique dans le cas où les fournisseurs des agences n’ont pas encore été payés.
Ceux qui ont été payés pour la vente de voyages à forfait, de billets aériens ou de prestations hôtelières « ne devraient pas rencontrer de problèmes », précise le groupe.
Par contre, pour les clients qui ont payé à l’avance au comptant ou par transfert, il n’y a pas de possibilité de remboursement.
- Les agences ne peuvent effectuer aucun changement ni aucune réservation
- Les vols de la compagnie Orbest sont tous annulés, mais les vols sur les autres compagnies, inclus dans un package et émis, sont maintenus.
- Les croisiéristes et les TO tiers respecteront les commandes prépayées des clients, à condition que les dossiers soient transférés vers d’autres agences.
- Tous les billets de train et vols secs émis sont valides, assure Orizonia. Les passagers sans billet de retour devront s’adresser directement à la compagnie aérienne ou à une autre agence de voyages.
- En ce qui concerne les services de location de voitures et les réservations hôtelières, le groupe conseille aux clients de payer directement sur place et de renseigner au préalable pour savoir si la réservation est confirmée et maintenue.