Location de voiture courte durée : la France, un marché à fort potentiel

Crise ou pas, les loueurs de voitures réussissent à garder le sourire.

Leur marché de 2,2 Mds € résiste bien, même si le prix moyen de location connaît une légère érosion.

Selon l’étude qu’ils commandent chaque année auprès du Cabinet GMV Conseil, 6,2 millions de Français ont eu recours à leurs services en 2012, soit 300 000 de plus qu’en 2011, pour un total de 17 millions de locations contre 16,6 un an auparavant.

Certes la fréquence des locations reste stable, à 2,8 transactions par locataires, mais leur durée moyenne augmente passe de 3,2 à 4 jours.

Les motifs privés perdent 8 points mais ils restent largement majoritaires pour 59% des locations et ce sont les déplacements professionnels qui maintiennent visiblement le marché en grimpant de 24 à 31% des transactions.

Quelques chiffres sont également rassurants. Par exemple : 92% des locataires possèdent un véhicule et 49% des gens qui ont le permis n’ont encore jamais eu recours à la location.

Et puis ceux-ci encore : 12% des locataires sont de nouveaux clients et 46% des locations sont dues aux jeunes actifs de 25 à 44 ans, c’est à dire des clients qu’on reverra sûrement.

Autant d’indices qui laissent deviner un marché à fort potentiel de développement.

Aux USA, 1er marché mondial, par exemple, le taux de pénétration du marché atteint les 25% ; en France, 2ème marché du monde, il dépasse à peine les 12,2%.

« Même si on souffre de la crise, » explique André Gallin, président de la branche Loueurs du CNPA, « dans 10 ans, nous serons au même niveau que les Etats-Unis. »

Trois raisons essentielles à cet optimisme. D’abord, dans la clientèle montante, la valeur d’usage prend de plus en plus le pas sur la possession d’une voiture.

L’étude du Cabinet GMV montre ainsi que 65% des locataires estiment que la voiture en libre-service est une alternative à l’acquisition d’une voiture personnelle.

50% pensent également louer plus souvent pour des besoins privés et 16% songent vraiment à ne plus avoir de voiture du tout.

Ensuite, alors que 31% des transactions passent par internet, la location dématérialisée, avec son portable désormais, rend les choses toujours plus simples pour des clients de plus en plus connectés, la clientèle justement qui s’impose petit à petit.

Enfin, tandis que le coût de possession d’un véhicule ne cesse de grimper, à plus de 5 000 € par an tout compris, la crise économique suscite chez le consommateur des arbitrages en faveur de la location.

« La location pour motifs personnels a peut-être chuté cette année, il n’empêche que le développement de la location courte durée se fera sur ce segment, » assure donc André Gallin, en s’appuyant à la fois sur la progression du marché de l’autopartage, à 5% en 2012 contre 3% en 2011, et sur la croissance des locations de quelques heures seulement.

Les touristes étrangers, notamment chinois, semble l’avoir entendu : de ce côté-là, selon André Gallin, la demande semble déjà orientée à la hausse.