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Le volet sur la libéralisation du marché de l'autocar dans le cadre du projet de loi Macron actuellement examinée par le Sénat, pourrait être voté par l'Assemblée Nationale dès juin, pour une mise en application cet été.
Les voyageurs français auront ainsi accès à une nouvelle offre de transport, à côté de l'avion, du train ou encore du co-voiturage. Pour autant, l'autocar bousculera t-il vraiment le paysage du transport domestique français ?
Pour Ingrid Mareschal, secrétaire générale de la FNTV (Fédération Nationale du Transport de Voyageurs), c'est sûr, il y aura un avant et un après "loi Macron" : "C'est une reconnaissance pour l'autocar. Jusqu'ici ce mode de transport était cantonné à du transport scolaire, à la demande, ou pour des personnes handicapées, et des groupes touristiques.
Cette loi est une avancée importante qui va révolutionner notre secteur. Cela va offrir un mode de transport supplémentaire qui va transformer le paysage du transport de voyageurs, car l’autocar n’existait pas avant".
A ce jour, il n'y pas d'étude précise sur le potentiel à venir des nouvelles lignes régulières qui pourraient être lancées pour la saison estivale.
En France, on estime à plus de 110 000, le nombre de passagers annuels qui utilisent l'autocar dans le cadre assez restreint du cabotage international.
Les voyageurs français auront ainsi accès à une nouvelle offre de transport, à côté de l'avion, du train ou encore du co-voiturage. Pour autant, l'autocar bousculera t-il vraiment le paysage du transport domestique français ?
Pour Ingrid Mareschal, secrétaire générale de la FNTV (Fédération Nationale du Transport de Voyageurs), c'est sûr, il y aura un avant et un après "loi Macron" : "C'est une reconnaissance pour l'autocar. Jusqu'ici ce mode de transport était cantonné à du transport scolaire, à la demande, ou pour des personnes handicapées, et des groupes touristiques.
Cette loi est une avancée importante qui va révolutionner notre secteur. Cela va offrir un mode de transport supplémentaire qui va transformer le paysage du transport de voyageurs, car l’autocar n’existait pas avant".
A ce jour, il n'y pas d'étude précise sur le potentiel à venir des nouvelles lignes régulières qui pourraient être lancées pour la saison estivale.
En France, on estime à plus de 110 000, le nombre de passagers annuels qui utilisent l'autocar dans le cadre assez restreint du cabotage international.
FNTV : "cela va très vite être exponentiel"
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Pour la FNTV, il ne fait pas de doute que le nombre de passagers va rapidement grimper : "cela va très vite être exponentiel" assure la secrétaire générale de la fédération.
Cette dernière s'appuie notamment sur les exemples des autres pays européens.
En Allemagne, qui a ouvert son marché le 1er janvier 2013, le nombre de voyages en autocar a atteint 8,5 millions la première année, puis la barre des 20 millions dès 2014.
Sur des marchés plus matures, tels que le Royaume-Uni ou la Suède, l'autocar représente près de 5% des voyages longues distances.
Pour autant viendra t-il cannibaliser la clientèle du train, de l'avion ou encore du co-voiturage ?
Selon l'Avis relatif au fonctionnement concurrentiel du marché du transport interrégional régulier par autocar publié par l'Autorité de la Concurrence en février 2014, cette nouvelle offre favorisera une induction de trafic.
Le document précise que "de manière générale, l’arrivée sur un marché d’une offre de transport « low cost » se traduit le plus souvent par une augmentation du trafic et donc de la taille du marché , la baisse des prix incitant de nouvelles catégories de la population à voyager."
L'Autorité de la concurrence ajoute : "La possible substitution entre modes de transport s’analyse (...) ligne par ligne, en tenant compte d’un certain nombre de facteurs, comme le temps et le coût du trajet".
En effet, si les trajets en autocar sont plus longs et dépendants du trafic routier, ils disposent de plusieurs arguments : des prix bas, et la possibilité de transporter davantage de bagages.
Ainsi les étudiants, les séniors avec peu de moyens et les familles sont les segments de clientèles clairement visés.
Cette dernière s'appuie notamment sur les exemples des autres pays européens.
En Allemagne, qui a ouvert son marché le 1er janvier 2013, le nombre de voyages en autocar a atteint 8,5 millions la première année, puis la barre des 20 millions dès 2014.
Sur des marchés plus matures, tels que le Royaume-Uni ou la Suède, l'autocar représente près de 5% des voyages longues distances.
Pour autant viendra t-il cannibaliser la clientèle du train, de l'avion ou encore du co-voiturage ?
Selon l'Avis relatif au fonctionnement concurrentiel du marché du transport interrégional régulier par autocar publié par l'Autorité de la Concurrence en février 2014, cette nouvelle offre favorisera une induction de trafic.
Le document précise que "de manière générale, l’arrivée sur un marché d’une offre de transport « low cost » se traduit le plus souvent par une augmentation du trafic et donc de la taille du marché , la baisse des prix incitant de nouvelles catégories de la population à voyager."
L'Autorité de la concurrence ajoute : "La possible substitution entre modes de transport s’analyse (...) ligne par ligne, en tenant compte d’un certain nombre de facteurs, comme le temps et le coût du trajet".
En effet, si les trajets en autocar sont plus longs et dépendants du trafic routier, ils disposent de plusieurs arguments : des prix bas, et la possibilité de transporter davantage de bagages.
Ainsi les étudiants, les séniors avec peu de moyens et les familles sont les segments de clientèles clairement visés.
Les opérateurs dans les starting-blocks
Les opérateurs au premier rang desquels Megabus, Starshipper, Fixbus ou iDBUS restent pour l'instant discrets sur leur programme, mais ils ne nient pas être d'ores et déjà dans les starting-blocks, prêts à dégainer dès que la loi sera votée.
"Le marché de l’autocar a un réel potentiel sur le territoire français. Nous accueillons donc avec enthousiasme cette nouvelle qui permettra d’élargir et d’adapter notre offre de transport aux besoins des voyageurs français, " nous a simplement répondu, Marti Harti, Directrice Générale d’iDBUS.
Transdev (Eurolines), elle, ne s'en cache pas. La compagnie lancera un nouveau service sous une nouvelle marque. Ce nouvel acteur prévoit de desservir une quarantaine de villes.
"Notre nouvelle offre sera positionnée sur un segment premium, avec des autocars confortables et équipés de Wifi. Nous sommes persuadés qu'il y a un vrai marché et une forte attente", souligne Laurence Broseta, directrice France de Transdev sans dévoiler le réseau à venir.
L'Avis publié par l'Autorité de la Concurrence donne quelques pistes, sur les lignes qui devraient attirer les autocaristes.
Les liaisons radiales au départ de l’Ile-de-France disposent d'un fort potentiel. Idem pour : les lignes transversales entre capitales régionales telles que Lyon-Bordeaux, Rennes - Bordeaux, Lyon - Nantes ou encore Bordeaux - Nice.
"Le marché de l’autocar a un réel potentiel sur le territoire français. Nous accueillons donc avec enthousiasme cette nouvelle qui permettra d’élargir et d’adapter notre offre de transport aux besoins des voyageurs français, " nous a simplement répondu, Marti Harti, Directrice Générale d’iDBUS.
Transdev (Eurolines), elle, ne s'en cache pas. La compagnie lancera un nouveau service sous une nouvelle marque. Ce nouvel acteur prévoit de desservir une quarantaine de villes.
"Notre nouvelle offre sera positionnée sur un segment premium, avec des autocars confortables et équipés de Wifi. Nous sommes persuadés qu'il y a un vrai marché et une forte attente", souligne Laurence Broseta, directrice France de Transdev sans dévoiler le réseau à venir.
L'Avis publié par l'Autorité de la Concurrence donne quelques pistes, sur les lignes qui devraient attirer les autocaristes.
Les liaisons radiales au départ de l’Ile-de-France disposent d'un fort potentiel. Idem pour : les lignes transversales entre capitales régionales telles que Lyon-Bordeaux, Rennes - Bordeaux, Lyon - Nantes ou encore Bordeaux - Nice.
iDBUS, Transdev, Megabus... et les opérateurs régionaux
Ce type de liaisons est d'autant plus intéressant que l’offre ferroviaire y est souvent imparfaite. Dans le viseur également : les trajets de nuit, ainsi que certaines lignes déjà desservies par le TGV qui d'un point de vue tarifaire ne sont pas accessibles à toutes les bourses.
Ce que confirme Laurence Broseta : "Nous souhaitons être présents sur des lignes transversales non ou mal desservies par le train, mais aussi proposer une nouvelle alternative aux voyageurs sur des axes TGV" précise t-elle.
Elle évoque notamment les trajets Paris - Lyon, Paris - Bordeaux, ou Paris - Strasbourg. "Dans une deuxième phase, nous ciblerons davantage de villes moyennes, mais aussi de plus petites villes."
Les acteurs régionaux regardent également d'un œil attentif toutes les possibilités.
Toutefois Ingrid Mareschal de la FNTV se veut plus modérée : "Il faut quand même avoir les reins solides pour se lancer sur ce marché, surtout qu’il faut un certain temps pour rentabiliser ce type de ligne.
Des associations de PME ou TPE adhérents de la FNTV se réunissent régulièrement pour étudier la manière dont ils pourraient se regrouper pour proposer un service longue distance", ajoute t-elle.
Toutes les lignes ne seront pas lancées dès le 1er juillet 2015. Le cadre législatif n'est pas encore fixé. C'est l'Assemblée Nationale qui devrait avoir le dernier mot en juin prochain. (voir encadré)
Ce que confirme Laurence Broseta : "Nous souhaitons être présents sur des lignes transversales non ou mal desservies par le train, mais aussi proposer une nouvelle alternative aux voyageurs sur des axes TGV" précise t-elle.
Elle évoque notamment les trajets Paris - Lyon, Paris - Bordeaux, ou Paris - Strasbourg. "Dans une deuxième phase, nous ciblerons davantage de villes moyennes, mais aussi de plus petites villes."
Les acteurs régionaux regardent également d'un œil attentif toutes les possibilités.
Toutefois Ingrid Mareschal de la FNTV se veut plus modérée : "Il faut quand même avoir les reins solides pour se lancer sur ce marché, surtout qu’il faut un certain temps pour rentabiliser ce type de ligne.
Des associations de PME ou TPE adhérents de la FNTV se réunissent régulièrement pour étudier la manière dont ils pourraient se regrouper pour proposer un service longue distance", ajoute t-elle.
Toutes les lignes ne seront pas lancées dès le 1er juillet 2015. Le cadre législatif n'est pas encore fixé. C'est l'Assemblée Nationale qui devrait avoir le dernier mot en juin prochain. (voir encadré)
Création d'emplois et nouveaux acteurs
Pour la FNTV, cette loi permettra aussi de créer des emplois.
"Plusieurs dizaines de milliers d’emplois verront le jour en quelques années", assure Ingrid Mareschal "Conducteurs, fonctions back office, création du réseau de gares routières et des points d'arrêt... les emplois induits seront aussi nombreux".
Déjà de nouveaux acteurs se positionnent sur cette nouvelle opportunité.
Franck Le Péculier, patron de l'agence Havas de Challans (Vendée) et fondateur de VoyageR-en-car.com se prépare à lancer une plate-forme en ligne dédiée à la réservation de billet pour des trajets en autocar.
GoEuro, site de recherche de voyage en Europe annonce également avoir conclu des accords préparatoires en vue de la libéralisation du secteur français des transports interurbains par autocar avec iDBUS, Eurolines et Starshipper.
L'autocar fera peut-être irruption à moyen terme dans les systèmes de réservations des agences de voyages ?
Transdev n’exclut pas, en tout cas, de nouer des partenariats avec les professionnels du tourisme. "Nous lancerons notre propre site de commercialisation, mais tous les types de collaboration peuvent-être envisagés..."
Qui sait les distributeurs pourront aussi en profiter ?
Participez à notre sondage colonne de droite sur le sujet.
"Plusieurs dizaines de milliers d’emplois verront le jour en quelques années", assure Ingrid Mareschal "Conducteurs, fonctions back office, création du réseau de gares routières et des points d'arrêt... les emplois induits seront aussi nombreux".
Déjà de nouveaux acteurs se positionnent sur cette nouvelle opportunité.
Franck Le Péculier, patron de l'agence Havas de Challans (Vendée) et fondateur de VoyageR-en-car.com se prépare à lancer une plate-forme en ligne dédiée à la réservation de billet pour des trajets en autocar.
GoEuro, site de recherche de voyage en Europe annonce également avoir conclu des accords préparatoires en vue de la libéralisation du secteur français des transports interurbains par autocar avec iDBUS, Eurolines et Starshipper.
L'autocar fera peut-être irruption à moyen terme dans les systèmes de réservations des agences de voyages ?
Transdev n’exclut pas, en tout cas, de nouer des partenariats avec les professionnels du tourisme. "Nous lancerons notre propre site de commercialisation, mais tous les types de collaboration peuvent-être envisagés..."
Qui sait les distributeurs pourront aussi en profiter ?
Participez à notre sondage colonne de droite sur le sujet.
Le cadre législatif n'est pas encore fixé
Le projet de loi sera soumis au vote du Sénat le 6 mai prochain. Après le passage en Commission mixte paritaire, c'est l'Assemblée Nationale qui aura le dernier mot en juin prochain.
Parmi les points qui restent en suspend, la distance en-dessous de laquelle les liaisons par autocar pourront être interdites ou limitées par l'autorité organisatrice de transports (AOT), au motif qu'elle porte atteinte à l'équilibre économique de la convention TER qu'elle finance.
Ce seuil, encore en débat, devrait être de 100 km ou 200 km.
"Si une AOT souhaite refuser l'ouverture d'une liaison par autocar car elle estime qu'elle porte atteinte à l'équilibre économique de sa convention, elle pourra saisir l'ARAFER (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières - actuellement ARAF), et qui se prononcera ensuite pour donner un avis qui valide ou invalide la demande." explique Anne Yvrande-Billon vice-présidente de l'ARAF.
Cet avis sera un avis conforme, c'est à dire qu'il devra être suivi.
Toutefois le Sénat a modifié le texte et a préconisé un "avis motivé". "Cela peut encore bouger à l'Assemblée Nationale. Si l'avis reste "motivé", l'AOT pourra aller à l'encontre de notre avis, mais elle devra toutefois en préciser les motifs", ajoute Anne Yvrande-Billon qui précise que ce système de régulation ne sera pas mis en place avant le 1er janvier 2016.
Ce décalage règlementaire freinera les ardeurs des entreprises les plus petites selon la secrétaire générale de la FNTV : "Les acteurs qui ne sont pas de grands groupes auront besoin de minimiser les risques.
Plus les entreprises ouvriront tôt, moins le contexte législatif sera stable et plus le risque financier sera grand", résume t-elle.
Parmi les points qui restent en suspend, la distance en-dessous de laquelle les liaisons par autocar pourront être interdites ou limitées par l'autorité organisatrice de transports (AOT), au motif qu'elle porte atteinte à l'équilibre économique de la convention TER qu'elle finance.
Ce seuil, encore en débat, devrait être de 100 km ou 200 km.
"Si une AOT souhaite refuser l'ouverture d'une liaison par autocar car elle estime qu'elle porte atteinte à l'équilibre économique de sa convention, elle pourra saisir l'ARAFER (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières - actuellement ARAF), et qui se prononcera ensuite pour donner un avis qui valide ou invalide la demande." explique Anne Yvrande-Billon vice-présidente de l'ARAF.
Cet avis sera un avis conforme, c'est à dire qu'il devra être suivi.
Toutefois le Sénat a modifié le texte et a préconisé un "avis motivé". "Cela peut encore bouger à l'Assemblée Nationale. Si l'avis reste "motivé", l'AOT pourra aller à l'encontre de notre avis, mais elle devra toutefois en préciser les motifs", ajoute Anne Yvrande-Billon qui précise que ce système de régulation ne sera pas mis en place avant le 1er janvier 2016.
Ce décalage règlementaire freinera les ardeurs des entreprises les plus petites selon la secrétaire générale de la FNTV : "Les acteurs qui ne sont pas de grands groupes auront besoin de minimiser les risques.
Plus les entreprises ouvriront tôt, moins le contexte législatif sera stable et plus le risque financier sera grand", résume t-elle.