Pascal de Izaguirre, président de TUI France : " Si une compagnie comme Norwegian vient taquiner les compagnies françaises, l'impact peut être catastrophique. Ça nous inquiète énormément" - Photo CE
TourMaG.com - Corsair semblerait en passe de dégager, enfin, des résultats positifs. Réalité ?
Pascal de Izaguirre : Absolument. Les deux dernières années, nous n'en étions pas très loin. Nous étions à moins 1 million, chiffres réels et contrairement à ce que vous pouvez penser, le groupe ne peut se permettre d'habiller ses résultats.
Cette année, nous sommes partis pour faire un profit que je pressens notable !
Nous communiquerons les résultats en décembre prochain, mais pour l'instant, nous sommes largement sur la pente : à fin juin, nous sommes dans nos objectifs.
TourMaG.com - Parlons maintenant des projets de Corsair. Vous semblez réorganiser la compagnie en faisant notamment appel à des "transfuges" d'Air France…
Pascal de Izaguirre : Mais c'est très simple. Nous avons recruté deux collaborateurs, issus d'Air France. Et sans aucune malice. Deux personnes ont quitté Air France début janvier et sont venus nous rejoindre : un directeur commercial et un patron du revenue management.
Une troisième personne, qui vient également d'Air France, va s'occuper du "pricing" et prendra ses fonctions le 11 juillet prochain.
Mais tout ceci n'est pas de la "réorganisation" ainsi que vous le suggérez. Ce sont simplement des changements de titulaires.
Certes, ils viennent de chez Air France. Mais j'ai besoin avant tout de professionnels de l'aérien. Quand on regarde le secteur en France, à part Air France, on trouve peu de monde.
Et comme chez eux, c'est un peu la débandade, il y a pléthore de gens qui veulent partir, le choix est assez large !
Et je n'allais pas me priver de gens qui sont très compétents et professionnels.
De plus, comme le métier est très technique, notamment sur le pricing et le revenue management, plus l'expertise est pointue, reconnaissons que c'est chez Air France qu'on trouve les meilleurs !
Et vous remarquerez que je ne suis pas le seul à débaucher chez eux : Accor, SNCF y ont fait leurs courses.
La personne qui vient le 11 juillet vient effectivement d'Air France.
Mais ce n'est pas, chez Corsair, une question de réorganisation : c'est l'évolution normale d'une société, les uns passant quelques années, les autres y faisant carrière.
Pascal de Izaguirre : Absolument. Les deux dernières années, nous n'en étions pas très loin. Nous étions à moins 1 million, chiffres réels et contrairement à ce que vous pouvez penser, le groupe ne peut se permettre d'habiller ses résultats.
Cette année, nous sommes partis pour faire un profit que je pressens notable !
Nous communiquerons les résultats en décembre prochain, mais pour l'instant, nous sommes largement sur la pente : à fin juin, nous sommes dans nos objectifs.
TourMaG.com - Parlons maintenant des projets de Corsair. Vous semblez réorganiser la compagnie en faisant notamment appel à des "transfuges" d'Air France…
Pascal de Izaguirre : Mais c'est très simple. Nous avons recruté deux collaborateurs, issus d'Air France. Et sans aucune malice. Deux personnes ont quitté Air France début janvier et sont venus nous rejoindre : un directeur commercial et un patron du revenue management.
Une troisième personne, qui vient également d'Air France, va s'occuper du "pricing" et prendra ses fonctions le 11 juillet prochain.
Mais tout ceci n'est pas de la "réorganisation" ainsi que vous le suggérez. Ce sont simplement des changements de titulaires.
Certes, ils viennent de chez Air France. Mais j'ai besoin avant tout de professionnels de l'aérien. Quand on regarde le secteur en France, à part Air France, on trouve peu de monde.
Et comme chez eux, c'est un peu la débandade, il y a pléthore de gens qui veulent partir, le choix est assez large !
Et je n'allais pas me priver de gens qui sont très compétents et professionnels.
De plus, comme le métier est très technique, notamment sur le pricing et le revenue management, plus l'expertise est pointue, reconnaissons que c'est chez Air France qu'on trouve les meilleurs !
Et vous remarquerez que je ne suis pas le seul à débaucher chez eux : Accor, SNCF y ont fait leurs courses.
La personne qui vient le 11 juillet vient effectivement d'Air France.
Mais ce n'est pas, chez Corsair, une question de réorganisation : c'est l'évolution normale d'une société, les uns passant quelques années, les autres y faisant carrière.
"Seul Dubreuil pouvait faire un vrai pôle aérien français. Raté !"
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TourMaG.com : Justement, parlant d'Air France, quelles sont vos relations ?
Pascal de Izaguirre : Il n'y a pas à proprement parler de relations. Nous nous voyons dans le cadre de la FNAM (Fédération Nationale de l’Aviation Marchande).
C'est moi qui suis chargé de construire, pour le transport aérien français, la plateforme pour les élections présidentielles de 2017. Ce sont toutes les propositions des transporteurs aériens français à relayer auprès des candidats à l'élection. Et je travaille au nom de toutes les compagnies françaises.
En revanche, il est bien certain que nous sommes concurrents et nous avons aussi des relations concurrentielles !
TourMaG.com - Justement, vous vous développez sur l'Afrique. Comment ça se passe ?
Pascal de Izaguirre : Sur le Sénégal, c'est vraiment très bon. C'est une ligne qui nous comble de satisfaction et nous avons acquis une position extrêmement solide sur le marché. C'est devenu un état de fait pour Air France.
A partir d'octobre prochain, nous allons augmenter la capacité sur la ligne Paris-Dakar de 20% par rapport à cette année. En base, nous aurons au minimum 5 fréquences par semaine et nous monterons à une fréquence quotidienne. C'est une ligne qui fonctionne très bien.
Sur la Cote d'Ivoire, nous avons rouvert, le 13 juin, la ligne Paris-Abidjan à raison de 4 fréquences hebdomadaires et nous allons la maintenir toute l'année.
C'est un gros challenge et nous espérons qu'à l'été 2017 nous pourrons augmenter à raison de 6 fréquences par semaine.
Nous sommes assez confiants : Corsair est très bien accueillie par la population, par les autorités… Mais c'est toujours un challenge, nous verrons à la rentrée les résultats. Pour l'été, nous ne sommes pas très inquiets. L'hiver, ce sera plus dur…
TourMaG.com - Mais quel va être votre clientèle ? Pas le tourisme en tout cas ?
Pascal de Izaguirre : Non, c'est clair. Un peu d'affinitaire. Beaucoup d'expatriés qui voyagent beaucoup, du trafic affaires, du trafic administration, etc.
Beaucoup d'aspects positifs qui font de la Cote d'Ivoire aujourd'hui un pays dont la croissance économique est en constante augmentation.
TourMaG.com - Mais vous marchez quand même sur les pieds d'Air France ?
P. de I : Oui, mais de toute façon, Air France est partout. Et quelle que soit la ligne que l'on ouvre, on leur marche sur les pieds ! C'est une compagnie mondiale et on ne peut pas faire autrement.
C'est comme Cuba et ça, il faut qu'Air France l'accepte. C'est le jeu de la concurrence.
TourMaG.com - XL Airways semble aussi jouer sur certaines destinations communes, au départ de province. N'auriez-vous pas intérêt à vous "consolider" entre vous ?
Pascal de Izaguirre : C'est une idée qui vous tient à cœur. Mais il ne peut pas y avoir de consolidation : d'abord parce que le groupe TUI n'a pas vocation à jouer ce rôle de consolidateur et que d'autre part, il n'y a pas, sur le marché, de partie ayant la volonté de construire un grand pôle aérien français.
Cela aurait pu se faire il y a une quinzaine d'années, à l'époque d'AOM ou d'Air Lib, c'est trop tard.
Le seul qui aurait pu faire ça, c'était Dubreuil, on a vu comment ça s'est terminé : il n'a pas eu Corsair, pas plus que XL Airways ou Air Austral…
Laurent Magnin n'a pas d'actionnaires… Quel est l'intérêt pour TUI d'acheter XL ? Aucun.
En plus, particulièrement en France, c'est très difficile de fusionner deux compagnies. XL est à Roissy, Corsair est à Orly, nous n'avons pas le même produit, ni le même type de clientèle.
Corsair a choisi de monter en gamme, notamment au niveau de la classe affaires, tandis que XL se positionne plus low cost. Et je ne crois pas à ça.
Je préfère améliorer ma classe affaires, sur laquelle nous comptons beaucoup !
Pascal de Izaguirre : Il n'y a pas à proprement parler de relations. Nous nous voyons dans le cadre de la FNAM (Fédération Nationale de l’Aviation Marchande).
C'est moi qui suis chargé de construire, pour le transport aérien français, la plateforme pour les élections présidentielles de 2017. Ce sont toutes les propositions des transporteurs aériens français à relayer auprès des candidats à l'élection. Et je travaille au nom de toutes les compagnies françaises.
En revanche, il est bien certain que nous sommes concurrents et nous avons aussi des relations concurrentielles !
TourMaG.com - Justement, vous vous développez sur l'Afrique. Comment ça se passe ?
Pascal de Izaguirre : Sur le Sénégal, c'est vraiment très bon. C'est une ligne qui nous comble de satisfaction et nous avons acquis une position extrêmement solide sur le marché. C'est devenu un état de fait pour Air France.
A partir d'octobre prochain, nous allons augmenter la capacité sur la ligne Paris-Dakar de 20% par rapport à cette année. En base, nous aurons au minimum 5 fréquences par semaine et nous monterons à une fréquence quotidienne. C'est une ligne qui fonctionne très bien.
Sur la Cote d'Ivoire, nous avons rouvert, le 13 juin, la ligne Paris-Abidjan à raison de 4 fréquences hebdomadaires et nous allons la maintenir toute l'année.
C'est un gros challenge et nous espérons qu'à l'été 2017 nous pourrons augmenter à raison de 6 fréquences par semaine.
Nous sommes assez confiants : Corsair est très bien accueillie par la population, par les autorités… Mais c'est toujours un challenge, nous verrons à la rentrée les résultats. Pour l'été, nous ne sommes pas très inquiets. L'hiver, ce sera plus dur…
TourMaG.com - Mais quel va être votre clientèle ? Pas le tourisme en tout cas ?
Pascal de Izaguirre : Non, c'est clair. Un peu d'affinitaire. Beaucoup d'expatriés qui voyagent beaucoup, du trafic affaires, du trafic administration, etc.
Beaucoup d'aspects positifs qui font de la Cote d'Ivoire aujourd'hui un pays dont la croissance économique est en constante augmentation.
TourMaG.com - Mais vous marchez quand même sur les pieds d'Air France ?
P. de I : Oui, mais de toute façon, Air France est partout. Et quelle que soit la ligne que l'on ouvre, on leur marche sur les pieds ! C'est une compagnie mondiale et on ne peut pas faire autrement.
C'est comme Cuba et ça, il faut qu'Air France l'accepte. C'est le jeu de la concurrence.
TourMaG.com - XL Airways semble aussi jouer sur certaines destinations communes, au départ de province. N'auriez-vous pas intérêt à vous "consolider" entre vous ?
Pascal de Izaguirre : C'est une idée qui vous tient à cœur. Mais il ne peut pas y avoir de consolidation : d'abord parce que le groupe TUI n'a pas vocation à jouer ce rôle de consolidateur et que d'autre part, il n'y a pas, sur le marché, de partie ayant la volonté de construire un grand pôle aérien français.
Cela aurait pu se faire il y a une quinzaine d'années, à l'époque d'AOM ou d'Air Lib, c'est trop tard.
Le seul qui aurait pu faire ça, c'était Dubreuil, on a vu comment ça s'est terminé : il n'a pas eu Corsair, pas plus que XL Airways ou Air Austral…
Laurent Magnin n'a pas d'actionnaires… Quel est l'intérêt pour TUI d'acheter XL ? Aucun.
En plus, particulièrement en France, c'est très difficile de fusionner deux compagnies. XL est à Roissy, Corsair est à Orly, nous n'avons pas le même produit, ni le même type de clientèle.
Corsair a choisi de monter en gamme, notamment au niveau de la classe affaires, tandis que XL se positionne plus low cost. Et je ne crois pas à ça.
Je préfère améliorer ma classe affaires, sur laquelle nous comptons beaucoup !
"Transat : tant que ce n'est pas signé, je reste prudent..."
TourMaG.com - Cette nouvelle classe Affaires verra le jour bientôt ?
Pascal de Izaguirre : Mais oui, à partir de la mi-2017 et jusqu'en juin 2018, au fur et à mesure des chantiers de nos avions, à des tarifs nettement moins chers que nos concurrents.
Et nous allons jouer surtout sur la qualité du service, une "spécialité" Corsair : nous n'aurons surement pas les plus beaux avions, ni les plus beaux sièges, mais une véritable relation avec le client !
Par ailleurs, nous gardons la classe Grand Large, en créneau Premium Economy, avec des fauteuils qui n'ont rien à voir avec de l'éco !
Et dans la partie "éco", nous aurons également une sorte "d'éco plus" avec un siège différent, plus confortable.
Nous aurons ainsi de quoi nous adresser à tous les types de clientèle à des tarifs très compétitifs. C'est dans l'ADN de Corsair.
TourMaG.com - Vous allez ouvrir Cuba ? Pourquoi ?
Pascal de Izaguirre : Parce que, après avoir étudié une multitude de possibilités, y compris vers la Chine, on s'aperçoit que la destination fait partie des Antilles Caraïbes, que la concurrence n'y est pas encore très développée et surtout que la ligne va exploser.
Avec un élément très important, c'est la composante touristique, qui "matche" parfaitement avec notre TO. Lequel veut se développer sur Cuba. Il est très important pour Corsair d'être présent dès le début de l'aventure.
Nous devons y être parmi les premiers, car c'est une destination qui va grossir très vite. En outre, si l'opération Transat se réalise, c'est le pactole, Transat étant sur le marché français, le premier tour-opérateur sur Cuba !
Et là, nous aurons une véritable synergie entre la compagnie et le TO du groupe TUI.
L'objectif est d'ouvrir à partir de mai 2017 à raison de trois fréquences hebdomadaires, La Havane et Varadero, en montant à quatre fréquences en juillet.
TourMaG.com - Pourquoi dites-vous "si" en parlant de Transat ?
Pascal de Izaguirre : Je suis toujours prudent tant que les choses ne sont pas signées. Le dossier est actuellement à l'étude par l'Union Européenne. Tant que cette dernière n'a pas donné son accord...
Pascal de Izaguirre : Mais oui, à partir de la mi-2017 et jusqu'en juin 2018, au fur et à mesure des chantiers de nos avions, à des tarifs nettement moins chers que nos concurrents.
Et nous allons jouer surtout sur la qualité du service, une "spécialité" Corsair : nous n'aurons surement pas les plus beaux avions, ni les plus beaux sièges, mais une véritable relation avec le client !
Par ailleurs, nous gardons la classe Grand Large, en créneau Premium Economy, avec des fauteuils qui n'ont rien à voir avec de l'éco !
Et dans la partie "éco", nous aurons également une sorte "d'éco plus" avec un siège différent, plus confortable.
Nous aurons ainsi de quoi nous adresser à tous les types de clientèle à des tarifs très compétitifs. C'est dans l'ADN de Corsair.
TourMaG.com - Vous allez ouvrir Cuba ? Pourquoi ?
Pascal de Izaguirre : Parce que, après avoir étudié une multitude de possibilités, y compris vers la Chine, on s'aperçoit que la destination fait partie des Antilles Caraïbes, que la concurrence n'y est pas encore très développée et surtout que la ligne va exploser.
Avec un élément très important, c'est la composante touristique, qui "matche" parfaitement avec notre TO. Lequel veut se développer sur Cuba. Il est très important pour Corsair d'être présent dès le début de l'aventure.
Nous devons y être parmi les premiers, car c'est une destination qui va grossir très vite. En outre, si l'opération Transat se réalise, c'est le pactole, Transat étant sur le marché français, le premier tour-opérateur sur Cuba !
Et là, nous aurons une véritable synergie entre la compagnie et le TO du groupe TUI.
L'objectif est d'ouvrir à partir de mai 2017 à raison de trois fréquences hebdomadaires, La Havane et Varadero, en montant à quatre fréquences en juillet.
TourMaG.com - Pourquoi dites-vous "si" en parlant de Transat ?
Pascal de Izaguirre : Je suis toujours prudent tant que les choses ne sont pas signées. Le dossier est actuellement à l'étude par l'Union Européenne. Tant que cette dernière n'a pas donné son accord...
"Nous devons tous ensemble faire face à Norwegian !"
TourMaG.com : Pas d'autres ouvertures ?
Pascal de Izaguirre : C'est déjà pas mal. Néanmoins, une petite chose encore : nous avons changé la structure de vols sur la Réunion.
C’est-à-dire que nous allons faire une "bretelle" entre La Réunion et Dzaoudzi (Mayotte, ndlr), de façon à pouvoir opérer du "régional" sur l'Océan Indien.
J'y crois beaucoup, d'autant que nous allons aussi mettre sur ces dessertes, des tarifs très compétitifs auxquels les Mahorais ne sont pas habitués.
Par ailleurs, nous allons faire la même chose vers Tananarive… si nous arrivons à avoir les droits de trafic que nous n'avons pas encore !
Et je ne désespère pas d'acquérir enfin les droits vers l'Île Maurice.
TourMaG.com - Quel regard portez-vous sur le transport aérien français ?
Pascal de Izaguirre : Le transport aérien français est moribond, d'autant que les charges ne s'arrangent pas. Si une compagnie comme Norwegian vient taquiner les compagnies françaises, l'impact peut être catastrophique.
Ça nous inquiète énormément. Norwegian, c'est un monstre, en termes de taille, de capacités… Ce n'est plus Magnin avec XL !
Norwegian a commencé à opérer du Pointe-à-Pitre / USA, ils commencent à être connus. Et leur projet entre la France et les Antilles menace toutes les compagnies françaises, y compris Air France.
Ça va être le bain de sang !
Et si les pouvoirs publics, grâce à l'accord aérien entre la France et la Norvège le permettent, laissent faire, ils en porteront une responsabilité historique.
D'un autre côté, cela peut réunir les compagnies françaises pour réagir ensemble. Car cela va poser un problème à chacune de nos compagnies et menacer notre pérennité sur la ligne.
Nous allons devoir vite réfléchir… tous ensembles et faire face.
Si le gouvernement français laisse faire ça, c'est une catastrophe !
C'est là où l'Europe ne fonctionne pas très bien : elle donne à un petit pays des droits considérables, tandis que personne n'est vraiment intéressé par le marché norvégien.
Pascal de Izaguirre : C'est déjà pas mal. Néanmoins, une petite chose encore : nous avons changé la structure de vols sur la Réunion.
C’est-à-dire que nous allons faire une "bretelle" entre La Réunion et Dzaoudzi (Mayotte, ndlr), de façon à pouvoir opérer du "régional" sur l'Océan Indien.
J'y crois beaucoup, d'autant que nous allons aussi mettre sur ces dessertes, des tarifs très compétitifs auxquels les Mahorais ne sont pas habitués.
Par ailleurs, nous allons faire la même chose vers Tananarive… si nous arrivons à avoir les droits de trafic que nous n'avons pas encore !
Et je ne désespère pas d'acquérir enfin les droits vers l'Île Maurice.
TourMaG.com - Quel regard portez-vous sur le transport aérien français ?
Pascal de Izaguirre : Le transport aérien français est moribond, d'autant que les charges ne s'arrangent pas. Si une compagnie comme Norwegian vient taquiner les compagnies françaises, l'impact peut être catastrophique.
Ça nous inquiète énormément. Norwegian, c'est un monstre, en termes de taille, de capacités… Ce n'est plus Magnin avec XL !
Norwegian a commencé à opérer du Pointe-à-Pitre / USA, ils commencent à être connus. Et leur projet entre la France et les Antilles menace toutes les compagnies françaises, y compris Air France.
Ça va être le bain de sang !
Et si les pouvoirs publics, grâce à l'accord aérien entre la France et la Norvège le permettent, laissent faire, ils en porteront une responsabilité historique.
D'un autre côté, cela peut réunir les compagnies françaises pour réagir ensemble. Car cela va poser un problème à chacune de nos compagnies et menacer notre pérennité sur la ligne.
Nous allons devoir vite réfléchir… tous ensembles et faire face.
Si le gouvernement français laisse faire ça, c'est une catastrophe !
C'est là où l'Europe ne fonctionne pas très bien : elle donne à un petit pays des droits considérables, tandis que personne n'est vraiment intéressé par le marché norvégien.