« Ce qui a vraiment changé dans nos recrutements, c’est de devoir mettre en avant l’entreprise, de faire preuve d’attractivité », affirme Stéphane Carrière, DRH de l’hôtel Martinez. @Martinez
TourMaG.com - Quel est votre parcours ?
Stéphane Carrière : J’ai rejoint l’hôtel Martinez il y a une vingtaine d’années, d’abord à l’administration du personnel, puis en qualité de responsable des ressources humaines, avant de devenir DRH, en 2010.
Au pic de la saison, l’établissement compte jusqu’à 650 collaborateurs, dont 240 CDI et 350 saisonniers. Selon les jours, nous faisons appel à des extras de l’intérim, nous embauchons 25 apprentis et 60 stagiaires par an.
TourMaG.com – Comment la fonction RH a muté depuis vos débuts ?
Stéphane Carrière : Le recrutement a toujours été un point important au niveau de l’hôtellerie et de la restauration, surtout avec la saisonnalité que l’on connait.
L’aura de l’hôtellerie de luxe et du Martinez pouvait attirer beaucoup de candidatures. Ensuite nous avons observé un changement de génération et de mentalité. Post-covid, cela s’est accentué. Aujourd’hui, nous faisons face à un autre marché de l’emploi. Nous essayons de nous positionner sur des candidats locaux, car dans la région il y a des problèmes d’hébergement.
Ce qui a vraiment changé dans nos recrutements, c’est de devoir mettre en avant l’entreprise, de faire preuve d’attractivité.
TourMaG.com – Comment expliquer qu’une institution comme Le Martinez connaisse des difficultés de recrutement ?
Stéphane Carrière : Déjà par le volume. Nous recrutons 360 personnes par an.
Le marché de l’emploi de Cannes et de Nice est restreint et connait une grande concurrence. Sur la croisette, nous recrutons tous les mêmes profils et à la même période.
L’effet covid a joué également. L’hôtellerie propose de beaux métiers, qui durent 7 jours/7 et 24h/24. Certains y trouvent leur compte, pas tous.
Stéphane Carrière : J’ai rejoint l’hôtel Martinez il y a une vingtaine d’années, d’abord à l’administration du personnel, puis en qualité de responsable des ressources humaines, avant de devenir DRH, en 2010.
Au pic de la saison, l’établissement compte jusqu’à 650 collaborateurs, dont 240 CDI et 350 saisonniers. Selon les jours, nous faisons appel à des extras de l’intérim, nous embauchons 25 apprentis et 60 stagiaires par an.
TourMaG.com – Comment la fonction RH a muté depuis vos débuts ?
Stéphane Carrière : Le recrutement a toujours été un point important au niveau de l’hôtellerie et de la restauration, surtout avec la saisonnalité que l’on connait.
L’aura de l’hôtellerie de luxe et du Martinez pouvait attirer beaucoup de candidatures. Ensuite nous avons observé un changement de génération et de mentalité. Post-covid, cela s’est accentué. Aujourd’hui, nous faisons face à un autre marché de l’emploi. Nous essayons de nous positionner sur des candidats locaux, car dans la région il y a des problèmes d’hébergement.
Ce qui a vraiment changé dans nos recrutements, c’est de devoir mettre en avant l’entreprise, de faire preuve d’attractivité.
TourMaG.com – Comment expliquer qu’une institution comme Le Martinez connaisse des difficultés de recrutement ?
Stéphane Carrière : Déjà par le volume. Nous recrutons 360 personnes par an.
Le marché de l’emploi de Cannes et de Nice est restreint et connait une grande concurrence. Sur la croisette, nous recrutons tous les mêmes profils et à la même période.
L’effet covid a joué également. L’hôtellerie propose de beaux métiers, qui durent 7 jours/7 et 24h/24. Certains y trouvent leur compte, pas tous.
Le Martinez : "Le candidat choisit son employeur et non l’inverse"
TourMaG.com – Quels sont les défis auquel la fonction RH est confrontée ?
Stéphane Carrière : Recruter et attirer de nouveaux profils restent nos principaux enjeux. Aujourd’hui, il est nécessaire de se démarquer. Le candidat choisit son employeur et non l’inverse.
Nous avons travaillé sur la Qualité de vie au travail. Nous avons supprimé les coupures dans l’hôtel pour offrir de meilleures conditions de travail, nous investissons pour réduire la pénibilité. Par exemple, tous nos étages sont équipés de chariots électriques, nos lits de lèves-lits.
La rétention n’est pas notre principal enjeu, car nous sommes dans des métiers où les gens s’inscrivent dans une carrière à long terme et veulent bouger, mais peuvent revenir. Dans une chaîne comme Hyatt, c’est possible.
TourMaG.com – Quelles sont les attentes des collaborateurs ?
Stéphane Carrière : La recherche du CDI, d’un emploi à long terme a changé. Attention, il y a toujours des gens qui veulent s’invertir, mais parfois sur une période donnée, avant de faire autre chose.
On le voit aussi avec les personnes qui sortent d’écoles hôtelières. J’ai l’exemple d’un étudiant qui une fois diplômé a intégré un cabinet de recrutement. Certains entrent dans l'hôtellerie restauration, mais le secteur offre de nombreux métiers.
Il y a quelques années, nous avions beaucoup de saisonniers en demande d’un CDI. En fin d’entretien, ils nous interrogeaient sur les opportunités à l’issue de leur contrat. Aujourd’hui, ce n’est plus une question, même pour des postes administratifs. Ils nous expliquent qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent faire l’année suivante, pourquoi pas voyager, mais ne veulent surtout pas s’engager.
Auparavant, nous recrutions en début de saison et étions tranquilles jusqu’à fin décembre. Actuellement, en septembre, je dois recruter pour finir l’année. Désormais, c’est à nous de nous adapter aux disponibilité des saisonniers.
TourMaG.com – La crise sanitaire marque-t-elle un tournant ?
Stéphane Carrière : Tous ceux qui occupaient un métier de l'hôtellerie restauration, non pas par choix, mais par hasard de la vie ou par dépit, sont partis pendant le covid.
Ils ont retrouvé un métier « normal », avec des horaires du lundi au vendredi dans la logistique, la Grande distribution, etc…
L’été 2020 et l’année 2021 ont été très compliqués en termes de recrutement pour les métiers de la cuisine et de la salle également.
Stéphane Carrière : Recruter et attirer de nouveaux profils restent nos principaux enjeux. Aujourd’hui, il est nécessaire de se démarquer. Le candidat choisit son employeur et non l’inverse.
Nous avons travaillé sur la Qualité de vie au travail. Nous avons supprimé les coupures dans l’hôtel pour offrir de meilleures conditions de travail, nous investissons pour réduire la pénibilité. Par exemple, tous nos étages sont équipés de chariots électriques, nos lits de lèves-lits.
La rétention n’est pas notre principal enjeu, car nous sommes dans des métiers où les gens s’inscrivent dans une carrière à long terme et veulent bouger, mais peuvent revenir. Dans une chaîne comme Hyatt, c’est possible.
TourMaG.com – Quelles sont les attentes des collaborateurs ?
Stéphane Carrière : La recherche du CDI, d’un emploi à long terme a changé. Attention, il y a toujours des gens qui veulent s’invertir, mais parfois sur une période donnée, avant de faire autre chose.
On le voit aussi avec les personnes qui sortent d’écoles hôtelières. J’ai l’exemple d’un étudiant qui une fois diplômé a intégré un cabinet de recrutement. Certains entrent dans l'hôtellerie restauration, mais le secteur offre de nombreux métiers.
Il y a quelques années, nous avions beaucoup de saisonniers en demande d’un CDI. En fin d’entretien, ils nous interrogeaient sur les opportunités à l’issue de leur contrat. Aujourd’hui, ce n’est plus une question, même pour des postes administratifs. Ils nous expliquent qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent faire l’année suivante, pourquoi pas voyager, mais ne veulent surtout pas s’engager.
Auparavant, nous recrutions en début de saison et étions tranquilles jusqu’à fin décembre. Actuellement, en septembre, je dois recruter pour finir l’année. Désormais, c’est à nous de nous adapter aux disponibilité des saisonniers.
TourMaG.com – La crise sanitaire marque-t-elle un tournant ?
Stéphane Carrière : Tous ceux qui occupaient un métier de l'hôtellerie restauration, non pas par choix, mais par hasard de la vie ou par dépit, sont partis pendant le covid.
Ils ont retrouvé un métier « normal », avec des horaires du lundi au vendredi dans la logistique, la Grande distribution, etc…
L’été 2020 et l’année 2021 ont été très compliqués en termes de recrutement pour les métiers de la cuisine et de la salle également.
RiseHY : former et recruter des jeunes déscolarisés sans emploi
TourMaG.com – Comment répondre aux difficultés de recrutement ?
Stéphane Carrière : Nous avons toujours accueilli des stagiaires et apprentis. Avant la crise, nous avions entre 10 et 12 apprentis par an, depuis deux ans, nous en comptons 25.
Ils ne complètent pas un poste, notamment car ils ne sont pas là à temps plein, mais recruter des jeunes en écoles hôtelières, c’est se projeter dans l’avenir. Nous nous engageons auprès de ces jeunes qui ont choisi la filière. Bien souvent, ils finissent leur formation et signent un contrat.
Idem, nous avons 60 stagiaires en pleine saison. Eux sont souvent en cours d’étude et cherchent à développer leurs expériences. Nous restons en contact.
Il y a un marché caché de l’emploi. Certaines offres ne paraissent pas sur les réseaux. Il faut intégrer une boite. C’est comme cela que vous avez accès aux offres. C’est ce que nous essayons de mettre en place.
TourMaG.com – D’autres initiatives ?
Stéphane Carrière : Nous avons invité Pôle Emploi à l’hôtel, nous leur avons présenté nos métiers, fait découvrir nos établissements, nous leur avons expliqué qu’un réceptionniste dans un 2 étoiles ne fait pas le même métier que dans un 5 étoiles.
C’est désormais plus simple pour eux de nous aider à recruter. Les profils sont mieux orientés.
En 2023, nous avons embauché 360 personnes. En pleine saison, nous comptons +de 60% de saisonniers. Nous intégrons nos nouvelles recrues.
Pendant une journée d’accueil, nous présentons le groupe, l’établissement, les métiers, les opportunités. Ensuite, nous enchainons avec de la formation et nous adaptons aux profils. Nous avons un grand mix d’âge et d’expériences.
TourMaG.com - Comment avez-vous fait Ă©voluer vos process de recrutement ?
Stéphane Carrière : En complément des publications d’annonces et des présentations du groupe dans les écoles et forums de recrutement, une Talent team a été créée pour nous représenter à travers la France. Elle centralise toutes les candidatures pour les hôtels Hyatt dans l’Hexagone.
Nous développons RiseHY en France, un programme d’accompagnement visant à former et recruter des jeunes déscolarisés sans emploi.
Nous sommes partenaires des apprentis d’Auteuil pour d’autres formes de réinsertion.
Nous avons de belles histoires avec des personnes qui ont pu passer leur premier diplĂ´me, un Certificat de qualification professionnelle (CQP), avant de signer un contrat saisonnier ou un CDI.
Stéphane Carrière : Nous avons toujours accueilli des stagiaires et apprentis. Avant la crise, nous avions entre 10 et 12 apprentis par an, depuis deux ans, nous en comptons 25.
Ils ne complètent pas un poste, notamment car ils ne sont pas là à temps plein, mais recruter des jeunes en écoles hôtelières, c’est se projeter dans l’avenir. Nous nous engageons auprès de ces jeunes qui ont choisi la filière. Bien souvent, ils finissent leur formation et signent un contrat.
Idem, nous avons 60 stagiaires en pleine saison. Eux sont souvent en cours d’étude et cherchent à développer leurs expériences. Nous restons en contact.
Il y a un marché caché de l’emploi. Certaines offres ne paraissent pas sur les réseaux. Il faut intégrer une boite. C’est comme cela que vous avez accès aux offres. C’est ce que nous essayons de mettre en place.
TourMaG.com – D’autres initiatives ?
Stéphane Carrière : Nous avons invité Pôle Emploi à l’hôtel, nous leur avons présenté nos métiers, fait découvrir nos établissements, nous leur avons expliqué qu’un réceptionniste dans un 2 étoiles ne fait pas le même métier que dans un 5 étoiles.
C’est désormais plus simple pour eux de nous aider à recruter. Les profils sont mieux orientés.
En 2023, nous avons embauché 360 personnes. En pleine saison, nous comptons +de 60% de saisonniers. Nous intégrons nos nouvelles recrues.
Pendant une journée d’accueil, nous présentons le groupe, l’établissement, les métiers, les opportunités. Ensuite, nous enchainons avec de la formation et nous adaptons aux profils. Nous avons un grand mix d’âge et d’expériences.
TourMaG.com - Comment avez-vous fait Ă©voluer vos process de recrutement ?
Stéphane Carrière : En complément des publications d’annonces et des présentations du groupe dans les écoles et forums de recrutement, une Talent team a été créée pour nous représenter à travers la France. Elle centralise toutes les candidatures pour les hôtels Hyatt dans l’Hexagone.
Nous développons RiseHY en France, un programme d’accompagnement visant à former et recruter des jeunes déscolarisés sans emploi.
Nous sommes partenaires des apprentis d’Auteuil pour d’autres formes de réinsertion.
Nous avons de belles histoires avec des personnes qui ont pu passer leur premier diplĂ´me, un Certificat de qualification professionnelle (CQP), avant de signer un contrat saisonnier ou un CDI.
Rémunération : "Ce n’est pas une des premières questions posées par les candidats"
TourMaG.com – Quid de la rémunération ?
Stéphane Carrière : Nous sommes alignés avec nos collègues sur cette gamme d’établissement.
Ce n’est pas une des premières questions posées par les candidats. Celui qui se projette dans une carrière va plutôt choisir l’expérience, le lieu. Il va regarder les perspectives au sein d’une compagnie comme Hyatt.
Nous proposons des contrats de corporate leadership training pour former nos futurs managers pendant 12/18 mois. Nous sommes la seule société à les proposer en CDI. A l’issue de la formation un poste de manager ou d’assistant manager les attend.
Avec plus de 120 000 chambres sur la planète, sur près de 70 pays, dans plus de 1 200 hôtels… Nous pouvons faire la différence et laisser entrevoir des opportunités.
TourMaG.com - Quelles sont les principales Ă©volutions RH Ă venir ?
Stéphane Carrière : Pour répondre aux attentes de nos collaborateurs, nous devons appliquer la même agilité que celle que nous avons pour nos clients.
Stéphane Carrière : Nous sommes alignés avec nos collègues sur cette gamme d’établissement.
Ce n’est pas une des premières questions posées par les candidats. Celui qui se projette dans une carrière va plutôt choisir l’expérience, le lieu. Il va regarder les perspectives au sein d’une compagnie comme Hyatt.
Nous proposons des contrats de corporate leadership training pour former nos futurs managers pendant 12/18 mois. Nous sommes la seule société à les proposer en CDI. A l’issue de la formation un poste de manager ou d’assistant manager les attend.
Avec plus de 120 000 chambres sur la planète, sur près de 70 pays, dans plus de 1 200 hôtels… Nous pouvons faire la différence et laisser entrevoir des opportunités.
TourMaG.com - Quelles sont les principales Ă©volutions RH Ă venir ?
Stéphane Carrière : Pour répondre aux attentes de nos collaborateurs, nous devons appliquer la même agilité que celle que nous avons pour nos clients.