Une atmosphère de stupéfaction régnait dans les bureaux de Transat France le 12 janvier 2016.
C'est ce jour-là que la direction de la filiale française du groupe touristique canadien a annoncé à ses salariés qu'elle est mise en vente.
"Nous nous sommes pris un mur. Nous ne nous attendions absolument pas à cela", se souvient Stéphanie Dayan, déléguée CFDT chez Transat France.
Rapidement, la surprise laisse place à l'inquiétude. Les quelque 800 salariés de Transat France craignent pour leur avenir. Que vont-ils devenir une fois leur entreprise vendue ?
La direction promet que personne ne sera laissé sur le bord de la route. Un message que certains représentants du personnel ont du mal à croire
C'est ce jour-là que la direction de la filiale française du groupe touristique canadien a annoncé à ses salariés qu'elle est mise en vente.
"Nous nous sommes pris un mur. Nous ne nous attendions absolument pas à cela", se souvient Stéphanie Dayan, déléguée CFDT chez Transat France.
Rapidement, la surprise laisse place à l'inquiétude. Les quelque 800 salariés de Transat France craignent pour leur avenir. Que vont-ils devenir une fois leur entreprise vendue ?
La direction promet que personne ne sera laissé sur le bord de la route. Un message que certains représentants du personnel ont du mal à croire
"Beaucoup d'opacité"
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"Même si on nous assure l'inverse, nous savons bien qu'il y aura de la casse sociale avec cette vente", explique Stéphanie Dayan.
Un sentiment renforcé par le silence qui suit les premières annonces.
"La presse est devenue quasiment notre seule source d'information", regrette la déléguée CFDT.
C'est notamment par cette voie qu'ils apprennent l'intérêt grandissant de TUI pour Transat France.
Jusqu'à l'officialisation, le 11 mai 2016, de l'ouverture de négociations exclusives avec le géant allemand.
La direction de Transat ne tarde alors pas à consulter le comité d'entreprise (CE) et lui demande de rendre un avis (consultatif) sur la cession à venir.
Officiellement le CE de Transat France doit se prononcer avant le 10 juin 2016. Mais sa réponse tarde à venir car, comme, le souligne Stéphanie Dayan, "il y a beaucoup d'opacité. On nous interroge sur la cession, mais ce qui nous intéresse, c'est le volet social. Et sur ce point là, nous n'avons plus aucune information..."
De l'autre côté de la table, le point de vue diffère mais les craintes se ressemblent pour le personnel de TUI France.
Selon Lazare Razkallah, délégué CGT et secrétaire général du CE du groupe, le rachat annoncé de Transat France sera "une bonne opération sur le plan économique, mais pas forcément sur le plan social."
Un sentiment renforcé par le silence qui suit les premières annonces.
"La presse est devenue quasiment notre seule source d'information", regrette la déléguée CFDT.
C'est notamment par cette voie qu'ils apprennent l'intérêt grandissant de TUI pour Transat France.
Jusqu'à l'officialisation, le 11 mai 2016, de l'ouverture de négociations exclusives avec le géant allemand.
La direction de Transat ne tarde alors pas à consulter le comité d'entreprise (CE) et lui demande de rendre un avis (consultatif) sur la cession à venir.
Officiellement le CE de Transat France doit se prononcer avant le 10 juin 2016. Mais sa réponse tarde à venir car, comme, le souligne Stéphanie Dayan, "il y a beaucoup d'opacité. On nous interroge sur la cession, mais ce qui nous intéresse, c'est le volet social. Et sur ce point là, nous n'avons plus aucune information..."
De l'autre côté de la table, le point de vue diffère mais les craintes se ressemblent pour le personnel de TUI France.
Selon Lazare Razkallah, délégué CGT et secrétaire général du CE du groupe, le rachat annoncé de Transat France sera "une bonne opération sur le plan économique, mais pas forcément sur le plan social."
Certains services seront en doublon
Selon lui, la reprise pourrait permettre à TUI France de récupérer les parts de marchés perdues depuis la fusion avec Marmara, tout en éliminant un concurrent direct.
L'opération comblerait également certaines lacunes du groupe, notamment sur le segment des groupes et des clubs long-courrier. Elle lui offrirait également la possibilité d'élargir son réseau de distribution et d'intégrer des circuits en Amérique du Nord à sa production.
Tout cela inquiète beaucoup la représentante CFDT de Transat France : "Nous avons le sentiment que TUI nous achète uniquement pour mettre en valeur ses marques. Leur projet ne semble pas prendre en compte les salariés de Transat France. Nous nous demandons vraiment à quelle sauce nous allons être mangés."
Surtout qu'avec les dernières déclarations de la direction de TUI, le scenario d'une absorption de Transat France avec la disparition de certaines marques de la filiale paraît se préciser.
"Nous ne sommes pas dupes, nous savons très bien que certains services comme le support, le marketing, la comptabilité par exemple, seront en doublon et qu'il devra y avoir des départs", s'inquiète Stéphanie Dayan.
L'opération comblerait également certaines lacunes du groupe, notamment sur le segment des groupes et des clubs long-courrier. Elle lui offrirait également la possibilité d'élargir son réseau de distribution et d'intégrer des circuits en Amérique du Nord à sa production.
Tout cela inquiète beaucoup la représentante CFDT de Transat France : "Nous avons le sentiment que TUI nous achète uniquement pour mettre en valeur ses marques. Leur projet ne semble pas prendre en compte les salariés de Transat France. Nous nous demandons vraiment à quelle sauce nous allons être mangés."
Surtout qu'avec les dernières déclarations de la direction de TUI, le scenario d'une absorption de Transat France avec la disparition de certaines marques de la filiale paraît se préciser.
"Nous ne sommes pas dupes, nous savons très bien que certains services comme le support, le marketing, la comptabilité par exemple, seront en doublon et qu'il devra y avoir des départs", s'inquiète Stéphanie Dayan.
"L'argument du manque d'argent ne passera pas"
Même appréhension pour Lazare Razkallah chez TUI France. "Les salariés sont inquiets car Transat France est une entreprise qui ressemble beaucoup à TUI France." Il anticipe, lui aussi, un plan social à la suite du rachat.
"Mais dans ce cas, nos actionnaires doivent savoir que nous nous battrons. Ils devront mettre les moyens. Si plan de départ il y a, nous demanderons des indemnités décentes et un congé de reclassement de qualité. Cette fois, l'argument du manque d'argent ne passera pas", prévient le secrétaire général du CE.
Une réunion extraordinaire du CE de Transat France aura lieu fin juin ou début juillet dans les trois jours qui suivront la publication de l'avis de la Commission européenne sur le projet de reprise et ses conséquences du point de vue de la concurrence.
En attendant, chez Transat France, "en ce moment, on nous demande beaucoup de faire du chiffre", assure la déléguée CFDT.
Est-ce un moyen de valoriser la situation financière de l'entreprise en vue de sa vente ? Ou l'occasion pour la direction de la filiale de montrer les muscles car elle n'est, elle non plus, pas à l'abri d'un plan de départs...
"Mais dans ce cas, nos actionnaires doivent savoir que nous nous battrons. Ils devront mettre les moyens. Si plan de départ il y a, nous demanderons des indemnités décentes et un congé de reclassement de qualité. Cette fois, l'argument du manque d'argent ne passera pas", prévient le secrétaire général du CE.
Une réunion extraordinaire du CE de Transat France aura lieu fin juin ou début juillet dans les trois jours qui suivront la publication de l'avis de la Commission européenne sur le projet de reprise et ses conséquences du point de vue de la concurrence.
En attendant, chez Transat France, "en ce moment, on nous demande beaucoup de faire du chiffre", assure la déléguée CFDT.
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