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Réceptif et baisse de l'Euro : de nombreux distributeurs s'assoient sur leurs marges !

le prix du séjour augmente entre la réservation et le paiement du réceptif


Les agences de voyagent qui réservent des prestations en direct auprès de réceptifs qu'il faut payer en dollars US sont pénalisées par la baisse du cours de l'Euro. Entre la réservation et le règlement, le prix augmente. Elles doivent sacrifier une partie de leurs marges ou demander à leurs clients de payer plus cher. Sauf si elles ont assez de trésorerie pour se couvrir en achetant des dollars à terme.


Rédigé par Pierre CORONAS le Jeudi 12 Février 2015

La baisse du cours de l'Euro par rapport au Dollars US conduit certaines agences à rogner leurs marges - © fotomek Fotolia.com
La baisse du cours de l'Euro par rapport au Dollars US conduit certaines agences à rogner leurs marges - © fotomek Fotolia.com
Si la chute régulière du cours de l'Euro face au Dollar US profitent aux entreprises qui produisent des biens ou des services dans la zone Euro et les exportent hors de celle-ci en augmentant leur marge, beaucoup d'autres souffrent actuellement de cette situation.

Parmi elles, se trouvent de nombreuses agences de voyages françaises.

Surtout celles qui traitent en direct avec des réceptifs sur des destinations où les règlements se font en dollars.

Entre le jour où elles réservent les prestations pour leurs clients et le moment où elles doivent payer, la valeur de l'Euro par rapport au Dollar US a diminué. Conséquence : le prix final du séjour augmente.

L'agence voit alors sa marge fondre.

Rogner sur la marge pour ne pas vexer le client

C'est ce qui est arrivé à l'agence Pass'Color sur un séjour en Asie. Elle a réservé en décembre 2014 et, au moment de régler son prestataire, en février 2015, une mauvaise surprise l'attend.

"Alors que nous devions réaliser entre 300 et 400 € de marge sur ce séjour, le différentiel fait qu'elle se réduit à moins de 50 €, en fin de compte", déplore Patricia Gerlinger, responsable de l'agence.

Une mésaventure qu'a également connu Agetours, à Nice. Là aussi pour un voyage en Asie. Mais, en l’occurrence, il s'agissait d'un groupe à 14 000 euros. La perte est donc largement plus importante.

"Au moment de la réservation, l'Euro était à 1,48 dollars US. Pour m'assurer une marge de sécurité, car la baisse avait déjà débuté, je l'avais alors côté à 1,30 dollars, raconte Jean-Pierre Perezparlato, Directeur de l'agence.

Sauf qu'au moment de payer la facture, l'Euro était descendu à environ 1,10 dollars US. Je me retrouve ainsi avec une marge de seulement 450 euros sur un groupe de 11 personne. C'est vraiment trop peu."

Si le cours de l'Euro ne remonte pas nettement dans les prochaines semaines, Laurent Conseil, responsable de l'agence Les Voyages de Thybus, à Paris, pourrait être confronté au même problème.

Sur un dossier à 10 419 dollars US (9 200 euros environ), réservé mi-novembre 2014, sa marge serait réduite de près de 260 euros, selon le cours actuel de l'Euro.

"A ce jour, je devrais rogner ma marge et donc perdre de l'argent pour ne pas vexer un client au risque de le perdre", explique-t-il.

Répercuter la hausse sur le prix final du séjour

Car, effectivement, les agences de voyages qui se retrouvent dans cette situation ont la possibilité de réduire leur perte de marge en répercutant la hausse du montant à régler à leur partenaire sur le prix que devra payer leur client.

"Sur plusieurs dossiers aux USA et en Asie, je vais devoir appliquer une hausse entre 5% et 7 % sur la partie terrestre pour limiter les dégâts", confirme Patricia Gerlinger de Pass'Color.

Mais attention, cette pratique est encadrée légalement.

Comme le prévoit l'article R211-8 du Code du Tourisme, qui doit être obligatoirement inscrit dans les Conditions générales de ventes (CGV) d'une agence de voyages, pour réviser le prix d'un séjour, il faut que le contrat de vente comporte une clause qui le permet.

"Cette clause doit être précise au sujet des modalités de calcul d'une éventuelle hausse, précise Me Emmanuelle Llop, avocate spécialisée dans le Tourisme (Equinoxe Avocats) au Barreau de Paris.

Elle doit mentionner le pourcentage du forfait acheté en dollars US sur lequel la hausse peut s'appliquer. Elle ne doit pas seulement reproduire l'article du Code du Tourisme."

De plus, la modification du prix du séjour n'est possible que jusqu'à 30 jours de la date de départ.

Enfin, "il ne faut pas oublier que le client peut accepter la modification ou la refuser et demander le remboursement sans frais de l'intégralité du contrat (R211-9 du Code du Tourisme)", ajoute Me Llop.

Par ailleurs, demander à son client de payer un prix plus élevé que celui qui lui avait été annoncé au moment de la réservation est délicat. Il peut avoir du mal à l'accepter et choisir de ne plus faire appel à la même agence pour ses futurs voyages.

"Ce sont les risques du métier", philosophe Jean-Pierre Perezparlato, Directeur d'Agetours.

Transparence pour le client

Des risques qui peuvent cependant parfois être évités. "Une agence avertie en vaut deux", se félicite ainsi Michèle Faure, Directrice de Courtine Voyages, à Avignon.

Elle a déjà été confrontée plusieurs fois aux conséquences négatives des variations du cours de l'Euro, par le passé. Désormais, pour s'en protéger, elle achète des dollars à terme. (Voir encadré)

"Peu importe les variations du cours de l'Euro, que sa valeur monte ou qu'elle baisse, je sais que je paierai le prix fixé au moment de la réservation. Et mon client également", explique-t-elle.

Une transparence qu'elle met en œuvre pour fidéliser ses voyageurs. "Ils savent que je ne vais pas les rappeler après leur réservation pour modifier le prix de leur séjour", conclut-elle.

Mais, toutes les agences ne peuvent pas se permettre d'en faire autant. "Je n'ai pas assez de trésorerie pour me couvrir en achetant des dollars à terme", regrette la responsable de Pass'Color.

Même son de cloche du côté d'Agetours. "J'aurais pu acheter des dollars à terme mais il m'aurait fallu bloquer le montant correspondant sur ma trésorerie. Sauf qu'aujourd'hui, je n'en ai pas les moyens, répond, quant à lui, Jean-Pierre Perezparlato.

Comme nous vendons de plus en plus sur Internet avec des tarifs de plus en plus bas, nous comptons davantage de clients, mais nos bénéfices sont plus faibles."

Paiement comptant

Il existe une autre solution pour éviter de sacrifier sa marge en cas de baisse du cours de l'Euro.

Elle est notamment appliqué par le réseau d'agences de voyages Boiloris. "Nous n'avons pas été affectés par la baisse de la valeur de l'Euro car, lorsque nous faisons du package dynamique, nous payons le jour de la réservation.

Cela nous permet d'éviter tous les problèmes liés au change
", assure Didier Munin, Président-Directeur général (PDG) du groupe.

Payer comptant peut éviter pas mal de mauvaises surprises. Mais, là aussi, attention au niveau de la trésorerie.

En fin de compte, la meilleure solution pour se protéger des conséquences des fluctuations monétaires reste encore de ne distribuer que les produits des tour-opérateurs.

Mais ce n'est plus vraiment tendance désormais...

Acheter une devise à terme, par rapport à l'Euro, consiste à effectuer un emprunt en Euro, sur une période donnée. Les devises sont alors achetées au comptant et placées sur le marché interbancaire.

Cette pratique permet de se protéger d'une évolution défavorable du cours de change qui entraînerait une hausse du prix d'achat d'une prestation. Aucune prime n'est à payer. Le compte du point de vente n'est débité qu'à la date du terme.

En revanche, acheter des devises à terme empêche l'entreprise de profiter, à l'inverse, d'une éventuelle évolution favorable du cours.

Par ailleurs, si le contrat est annulé, l'agence devra déboucler l'opération en vendant les devises précédemment achetées. Ce qui l'expose alors à un potentiel risque de change.

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Commentaires

1.Posté par CHUPA CHUPS le 13/02/2015 08:28 | Alerter
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@Mr Coronas... Où avez-vous vu qu'un Tour-Opérateur protège de la fluctuation monétaire ? Peu nombreux sont les TO garantissant leurs prix...

2.Posté par Hervé ROCLE le 13/02/2015 08:43 (depuis mobile) | Alerter
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L''agence a aussi la possibilité de vendre l''option garantie du taux de change (et des surcharges carburant) de certaines assurances et protéger ainsi son client (s''il a bien précisé le taux initial dans son contrat de vente)

3.Posté par Loopi Loops le 13/02/2015 09:37 (depuis mobile) | Alerter
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Chupa Chups : Même si le To augmente son prix la marge du distributeur n'est pas censé baisser...

4.Posté par Franck S. le 13/02/2015 09:42 | Alerter
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L'article est intéressant.. il aurait pu être complété avec un autre exemple plus proche, sur le Franc Suisse qui voit son taux s'effondrer brutalement avec un surcoût pour les clients de cette destination de 20%...

5.Posté par BESSE MARTINE le 13/02/2015 09:45 | Alerter
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CHEZ TOURCOM, nous avons la possibilité de faire bloquer les $ au taux du jour où nous concrétisons ; sans avoir à régler la totalité du voyage.Et donc pas de surprise à l'arrivée
Merci TOURCOM de garantir notre marge!

6.Posté par Thomas le 13/02/2015 10:00 | Alerter
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Cet article et surtout les commentaires me rappellent : 1) la phrase magique "je perds de l'argent sur chaque dossier mais je me rattrape sur le volume" (coucou Léa), 2) comment les vendeurs sont trop "gentils" avec les clients (tu mets des conditions de vente sur ton contrat... tu les expliques et tu appliques les conditions contractuelles, c'est quand même pas bien complique), 3) le lobbying des assureurs (c'est toujours un grand moment d'expliquer à un client "tu signes à un prix mais regarde les petites lignes... alors si tu veux la garantie, tu payes un truc en plus") et 4) la remarque de Martine, tellement "discours officiel" du Colonel...
Vive la liberté d'expression. (et des bisous)

7.Posté par nimportekoi le 13/02/2015 10:35 | Alerter
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A moins d'avoir acheter des dollars à terme, Ne pas répercuter des hausses devises est une ineptie totale et une grave erreur de gestion.
La loi nous protège à ce sujet !

Par ailleurs, le client est capable de comprendre que pour lui + X € est peut être important mais pour l'agence X € x X clients = trou financier !

Ne pas vexer les clients... je rêve !...
On a vraiment un grave problème avec l'argent dans les agences de voyages !.....

8.Posté par westar le 13/02/2015 12:40 | Alerter
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bonjour


chacun sa facon de gerer, il n empeche quer Mr Nimportekoi ne vas pas garder ses clients longtemps

il est clair quer les politiques nous ont prevenu , l euro est trop haut depuis longtemps, il devait baisser,........plein d info nous i indiquait, il fallait prendre en compte cela au moment de vendre


bien à vous

9.Posté par BESSE MARTINE le 13/02/2015 14:53 | Alerter
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Quitte à vous déplaire Cher Thomas, ce discours "officiel" vient de ma propre personne et n'ai jamais demandé depuis 17 ans que je suis adhérente, à Richard Vainopoulos l'autorisation de m'exprimer.
Mais pourquoi quand une démarche est bonne, devez vous quand même la critiquer ?
Vous m'avez l'air assez de mauvaise foi, Monsieur Thomas ? ( moi j'ai quand même le courage de mette mon nom C'EST CA LA LIBERTE D'EXPRESSION MR)
Je viens de regarder la définition du colonel : sorbet citron, Vodka et chantilly : moi j'aime bien!

10.Posté par Charles Gomes le 16/02/2015 17:00 | Alerter
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Etonnant que les règles du jeu client / agences ne soient pas écrites à l'inscription : la part réajustable de la devise #dollar a pourtant toujours existé et est prévue je crois dans la plupart des BI..

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