Dans tous les cas, les traversées prévues jusqu'à cet été seront assurées - DR : SNCM
TourMaG.com - Comment s'annonce l'été 2015 pour la SNCM ? Toutes les lignes sont-elles ouvertes à la vente ?
Guillaume Sauzier : Oui, les lignes vers la Corse assurées dans le cadre de la délégation de service public (DSP) sont ouvertes depuis le 23 octobre 2014, celles vers la Tunisie depuis le 3 mars et vers l'Algérie depuis le 1er avril.
Nous avons également ajouté des capacités vers la Corse (Bastia, Ajaccio, Propriano) - hors DSP - pour transporter 102 000 passagers supplémentaires.
Nous en avons déjà écoulé 5 000 depuis leur mise en vente, le 21 avril dernier.
Ces capacités font l'objet d'offres tarifaires un peu moins onéreuses que celles de notre concurrent, La Méridionale, et seront relayées, dès la semaine prochaine, via une campagne de communication, en partenariat avec Belambra et Vente Privée.
TourMaG.com - Quels sont vos objectifs de vente ?
Guillaume Sauzier : Sur l'année 2015, nous visons 475 000 passagers, dont 335 000 pour la Corse.
L'offre a sensiblement diminué par rapport à l'année dernière, de près de 60%, puisque nous n'assurons plus les départs depuis Nice et Toulon et le nombre de rotations est en baisse, notamment vers le Maghreb.
Du 4 mai à la fin de l'année 2015, nous enregistrons plus de 160 000 réservations, dont 86 000 sur la Corse et 50 000 sur le Maghreb : 25 000 sur la Tunisie (Tunis) et 25 000 sur l'Algérie (Alger et quelques escales à Bejaïa).
Guillaume Sauzier : Oui, les lignes vers la Corse assurées dans le cadre de la délégation de service public (DSP) sont ouvertes depuis le 23 octobre 2014, celles vers la Tunisie depuis le 3 mars et vers l'Algérie depuis le 1er avril.
Nous avons également ajouté des capacités vers la Corse (Bastia, Ajaccio, Propriano) - hors DSP - pour transporter 102 000 passagers supplémentaires.
Nous en avons déjà écoulé 5 000 depuis leur mise en vente, le 21 avril dernier.
Ces capacités font l'objet d'offres tarifaires un peu moins onéreuses que celles de notre concurrent, La Méridionale, et seront relayées, dès la semaine prochaine, via une campagne de communication, en partenariat avec Belambra et Vente Privée.
TourMaG.com - Quels sont vos objectifs de vente ?
Guillaume Sauzier : Sur l'année 2015, nous visons 475 000 passagers, dont 335 000 pour la Corse.
L'offre a sensiblement diminué par rapport à l'année dernière, de près de 60%, puisque nous n'assurons plus les départs depuis Nice et Toulon et le nombre de rotations est en baisse, notamment vers le Maghreb.
Du 4 mai à la fin de l'année 2015, nous enregistrons plus de 160 000 réservations, dont 86 000 sur la Corse et 50 000 sur le Maghreb : 25 000 sur la Tunisie (Tunis) et 25 000 sur l'Algérie (Alger et quelques escales à Bejaïa).
Les sommes encaissées sont déposées sur un compte dédié
Autres articles
-
La Case de l'Oncle Dom : Corsica Línea, l’histoire se corse !
-
Corsica Linea voit rouge et blanc pour aborder le marché corse
-
Desserte de la Corse : Maritima Ferries cédée à Corsica Maritima ?
-
Nice - Bastia : Moby Lines de retour entre la France et la Corse
-
Comment Corsicatours profite-t-il de l’engouement pour la Corse ?
TourMaG.com - Comment se répartissent les ventes ?
Guillaume Sauzier : 50% de nos ventes sont effectuées sur notre site Internet, 20% via le centre d'appels et 30% par les réseaux de distribution, notamment Selectour Afat, Belambra - dans le cadre d'offres transports + hébergement - ou encore les comités d'entreprises.
Nous sommes également en discussion avec Havas Voyages, pour être référencés chez eux.
TourMaG.com - Les agences continuent-elles de jouer le jeu ? Quel discours adoptez-vous pour les rassurer depuis votre placement en redressement judiciaire ?
Guillaume Sauzier : Quand une agence a des doutes et qu'elle contacte le service commercial ou le service clients, nous leur faisons parvenir un courrier explicatif, co-signé par les deux administrateurs judiciaires et moi-même, à présenter à leurs clients.
Dans cette lettre, nous leur indiquons que toutes les sommes encaissées - acompte ou totalité du voyage - sont déposées sur un compte dédié sous l'autorité des administrateurs judiciaires, jusqu'au départ de leurs clients.
En cas de non-réalisation de la prestation, nous leur remboursons l'intégralité de leur règlement, conformément aux conditions générales de vente. Il n'y a pas de risque financier pour les clients.
TourMaG.com - Quelle est la prochaine date importante à retenir pour la SNCM ?
Guillaume Sauzier : Le 11 mai 2015. Ce jour-là, le tribunal de commerce de Marseille doit statuer sur la prolongation de la période d'observation, avec peut-être la possibilité pour les repreneurs de modifier leur offre pour que l'entreprise puisse être poursuivie.
Dans tous les cas, les traversées prévues jusqu'à cet été seront assurées, soit sous le nom de la SNCM parce que la période d'observation sera prolongée jusqu'en septembre, soit sous celui de son repreneur.
Nous avons la trésorerie nécessaire pour tenir la saison, avec plus de 40 M€ actuellement et nous enregistrons 1 500 réservations de clients par jour.
En revanche, nous militons pour que le choix du repreneur se fasse rapidement.
TourMaG.com - Pour quelles raisons ?
Guillaume Sauzier : Prolonger la période d'observation, afin que les repreneurs revoient leurs offres, me parait suicidaire.
Il s'agit là d'une réquisition du procureur, du 22 avril dernier, qui jugeait que les offres n'étaient pas satisfaisantes - alors qu'elles préservaient des emplois, sans même entendre d'ailleurs les repreneurs.
C'est suicidaire dans le sens où aucun repreneur ne va vouloir se lancer après la haute saison et perdre les recettes de l'été. Il va arriver en septembre, devoir assumer six mois de basse saison sans revenus, payer les salaires, tout ça en devant améliorer son offre...
C'est une aberration économique... ou alors il y a une volonté de créer les conditions pour une liquidation d'entreprise.
Il y a donc une très grande pression autour du dossier, à laquelle s'ajoutent les 440 M€ d'amende dus à Bruxelles, qui sont le principal frein à la reprise.
Un véritable lobbying s'est formé pour que juridiquement cette pénalité soit levée. Et il y a un bon espoir pour que les repreneurs puissent être reconsidérés dans une offre un peu modifiée, dans un changement de périmètre.
C'est aussi le sens de l'action qui est menée par le gouvernement français actuellement.
Guillaume Sauzier : 50% de nos ventes sont effectuées sur notre site Internet, 20% via le centre d'appels et 30% par les réseaux de distribution, notamment Selectour Afat, Belambra - dans le cadre d'offres transports + hébergement - ou encore les comités d'entreprises.
Nous sommes également en discussion avec Havas Voyages, pour être référencés chez eux.
TourMaG.com - Les agences continuent-elles de jouer le jeu ? Quel discours adoptez-vous pour les rassurer depuis votre placement en redressement judiciaire ?
Guillaume Sauzier : Quand une agence a des doutes et qu'elle contacte le service commercial ou le service clients, nous leur faisons parvenir un courrier explicatif, co-signé par les deux administrateurs judiciaires et moi-même, à présenter à leurs clients.
Dans cette lettre, nous leur indiquons que toutes les sommes encaissées - acompte ou totalité du voyage - sont déposées sur un compte dédié sous l'autorité des administrateurs judiciaires, jusqu'au départ de leurs clients.
En cas de non-réalisation de la prestation, nous leur remboursons l'intégralité de leur règlement, conformément aux conditions générales de vente. Il n'y a pas de risque financier pour les clients.
TourMaG.com - Quelle est la prochaine date importante à retenir pour la SNCM ?
Guillaume Sauzier : Le 11 mai 2015. Ce jour-là, le tribunal de commerce de Marseille doit statuer sur la prolongation de la période d'observation, avec peut-être la possibilité pour les repreneurs de modifier leur offre pour que l'entreprise puisse être poursuivie.
Dans tous les cas, les traversées prévues jusqu'à cet été seront assurées, soit sous le nom de la SNCM parce que la période d'observation sera prolongée jusqu'en septembre, soit sous celui de son repreneur.
Nous avons la trésorerie nécessaire pour tenir la saison, avec plus de 40 M€ actuellement et nous enregistrons 1 500 réservations de clients par jour.
En revanche, nous militons pour que le choix du repreneur se fasse rapidement.
TourMaG.com - Pour quelles raisons ?
Guillaume Sauzier : Prolonger la période d'observation, afin que les repreneurs revoient leurs offres, me parait suicidaire.
Il s'agit là d'une réquisition du procureur, du 22 avril dernier, qui jugeait que les offres n'étaient pas satisfaisantes - alors qu'elles préservaient des emplois, sans même entendre d'ailleurs les repreneurs.
C'est suicidaire dans le sens où aucun repreneur ne va vouloir se lancer après la haute saison et perdre les recettes de l'été. Il va arriver en septembre, devoir assumer six mois de basse saison sans revenus, payer les salaires, tout ça en devant améliorer son offre...
C'est une aberration économique... ou alors il y a une volonté de créer les conditions pour une liquidation d'entreprise.
Il y a donc une très grande pression autour du dossier, à laquelle s'ajoutent les 440 M€ d'amende dus à Bruxelles, qui sont le principal frein à la reprise.
Un véritable lobbying s'est formé pour que juridiquement cette pénalité soit levée. Et il y a un bon espoir pour que les repreneurs puissent être reconsidérés dans une offre un peu modifiée, dans un changement de périmètre.
C'est aussi le sens de l'action qui est menée par le gouvernement français actuellement.
Aujourd'hui, le réseau enregistre une perte annuelle de 500 000€
Guillaume Sauzier
TourMaG.com - Et comment se porte le réseau d'agences intégré au groupe, Aliso Voyages ?
Guillaume Sauzier : Les 12 agences du réseau réalisent 10% des ventes de la SNCM, majoritairement vers le Maghreb, même si cette année, elles souffrent, du fait de l'arrêt de notre partenariat avec Algerie Ferries, le 1er avril 2015. De ce fait, il n'y a plus d'interchangeabilité des billets.
En revanche, le partenariat avec la Compagnie Tunisienne de Navigation (CTN) est toujours en place.
TourMaG.com - Vous parlez de 12 agences, elles n'étaient pas au nombre de 16 il y a peu ?
Guillaume Sauzier : Quatre ont fermé ou ont été regroupées fin 2014. Il s'agit des agences de Neuilly, regroupée avec celle de Paris, Toulon, Sète et Lille.
50% des revenus des agences Aliso proviennent de la vente de billetterie maritime, dont la moitié de la SNCM. L'autre moitié des revenus provient de l'activité classique d'agence de voyages. Evidemment, ces chiffres correspondent à une moyenne.
L'agence de Marseille est très orientée maritime, celle de Lyon est positionnée sur le voyage d'affaires, celle de Paris sur la Tunisie...
TourMaG.com - Qu'adviendra-t-il de ces agences en cas de reprise de la SNCM ? Elles ne sont pas concernées par le plan de redressement judiciaire et pourtant, l'un des repreneurs, a évoqué dans son offre de reprise, sa volonté d'intégrer les agences...
Guillaume Sauzier : L'une des conditions de la reprise de la SNCM est de changer son périmètre d'activité, pour créer, selon le souhait de Bruxelles, une discontinuité juridique, en excluant certaines filiales.
M. Garin a décidé de garder les agences dans son projet. En effet, il s'agit d'un actif important, qui réalise 40 M€ de chiffre d'affaires. Et pour le racheter, il faut obtenir la validation des administrateurs judiciaires.
Pour autant, elles ne sont pas actuellement en redressement judiciaire, elles continuent de fonctionner de manière indépendante, mais elles sont un actif de la SNCM, à 100%.
Si demain l'entreprise était liquidée, Aliso pourrait continuer à vivre. Les agences perdraient simplement 25% de leurs recettes, provenant de la billetterie SNCM.
Elles devraient aussi intégrer une culture de résultats, ne plus compter sur l'aide de la SNCM, qui renfloue les caisses tous les ans.
Car aujourd'hui, le réseau enregistre une perte annuelle de 500 000€. Si c’était une entreprise indépendante, il y a longtemps qu'elle aurait déposé le bilan.
Il faudrait désormais qu'elle soit exigeante avec ses coûts, son revenu, sa marge, ses loyers, ses charges, comme une entreprise normale.
En 2015, le réseau devrait tout de même revenir à l'équilibre, grâce à la mise en place d'un plan d'actions fort.
Guillaume Sauzier : Les 12 agences du réseau réalisent 10% des ventes de la SNCM, majoritairement vers le Maghreb, même si cette année, elles souffrent, du fait de l'arrêt de notre partenariat avec Algerie Ferries, le 1er avril 2015. De ce fait, il n'y a plus d'interchangeabilité des billets.
En revanche, le partenariat avec la Compagnie Tunisienne de Navigation (CTN) est toujours en place.
TourMaG.com - Vous parlez de 12 agences, elles n'étaient pas au nombre de 16 il y a peu ?
Guillaume Sauzier : Quatre ont fermé ou ont été regroupées fin 2014. Il s'agit des agences de Neuilly, regroupée avec celle de Paris, Toulon, Sète et Lille.
50% des revenus des agences Aliso proviennent de la vente de billetterie maritime, dont la moitié de la SNCM. L'autre moitié des revenus provient de l'activité classique d'agence de voyages. Evidemment, ces chiffres correspondent à une moyenne.
L'agence de Marseille est très orientée maritime, celle de Lyon est positionnée sur le voyage d'affaires, celle de Paris sur la Tunisie...
TourMaG.com - Qu'adviendra-t-il de ces agences en cas de reprise de la SNCM ? Elles ne sont pas concernées par le plan de redressement judiciaire et pourtant, l'un des repreneurs, a évoqué dans son offre de reprise, sa volonté d'intégrer les agences...
Guillaume Sauzier : L'une des conditions de la reprise de la SNCM est de changer son périmètre d'activité, pour créer, selon le souhait de Bruxelles, une discontinuité juridique, en excluant certaines filiales.
M. Garin a décidé de garder les agences dans son projet. En effet, il s'agit d'un actif important, qui réalise 40 M€ de chiffre d'affaires. Et pour le racheter, il faut obtenir la validation des administrateurs judiciaires.
Pour autant, elles ne sont pas actuellement en redressement judiciaire, elles continuent de fonctionner de manière indépendante, mais elles sont un actif de la SNCM, à 100%.
Si demain l'entreprise était liquidée, Aliso pourrait continuer à vivre. Les agences perdraient simplement 25% de leurs recettes, provenant de la billetterie SNCM.
Elles devraient aussi intégrer une culture de résultats, ne plus compter sur l'aide de la SNCM, qui renfloue les caisses tous les ans.
Car aujourd'hui, le réseau enregistre une perte annuelle de 500 000€. Si c’était une entreprise indépendante, il y a longtemps qu'elle aurait déposé le bilan.
Il faudrait désormais qu'elle soit exigeante avec ses coûts, son revenu, sa marge, ses loyers, ses charges, comme une entreprise normale.
En 2015, le réseau devrait tout de même revenir à l'équilibre, grâce à la mise en place d'un plan d'actions fort.