Patricia Morosini, directrice Selectour Affaires : "nous sommes quasiment sur la même tendance que 2019. En 2024, nous n’aurons plus de référence à 2019, mais à 2023." - Photo JDL
TourMaG.com - Quel bilan faîtes-vous de l’année écoulée ?
Patricia Morosini : Il est très positif. Nous nous attendions à rester bien en dessous des chiffres de 2019, car le début d’année a été un peu moins en progression que le premier trimestre 2022.
Notre portefeuille de clients compte beaucoup de TPE, ce sont souvent les dirigeants qui voyagent, ils n’ont pas mis de limites à leurs déplacements, contrairement aux grands comptes.
Finalement, nous sommes quasiment sur la même tendance. En 2024, nous n’aurons plus de référence à 2019, mais à 2023.
L’inflation a bien sûr servi le volume d’affaires, car les prix ont sérieusement augmenté sur de nombreux axes, notamment sur le long-courrier.
Lire aussi : GBTA : récession, inflation, géopolitique, climat… les défis de 2024
TourMaG.com – Vous avez lancé en 2023 Izirez, de quoi s’agit-il ?
Patricia Morosini : Il est issu du même écosystème que Wonderbooking, agent booking tool, moteur de réservation pour les agences. Izirez est son compagnon pour les clients. Sur Izirez, le client peut paramétrer sa politique de voyages et appliquer ses circuits d’approbation.
Si les deux outils cohabitent, il est possible de brancher sur Izirez des connecteurs que n’aurait pas Wonderbooking. C’est le gros avantage de cette solution : nous sommes maîtres de la direction que va prendre l’outil et de son développement.
Nous avons démarré rapidement avec la connexion en direct de l’API Air France, ce qui nous assurait d’avoir accès aux tarifs NDC. Lufthansa s’est rapidement imposée, car elle n’était pas présente sur Amadeus.
Nous sommes en train de faire les aménagements pour d’autres connecteurs importants pour nous : British Airways et American Airlines.
Au fur et à mesure, nous allons déterminer quelles sont les compagnies sur lesquelles nous voulons avoir des liens directs. En attendant, bien sûr nous avons de la connexion GDS.
Izirez est un outil qui nous permet d’aborder la partie NDC. Les agences ont, elles aussi, accès à la solution et au contenu NDC direct, sans surcharge et avec des tarifs parfois plus avantageux, bien que ce ne soit pas toujours le cas.
C’est important pour les agences de voyages de s’assurer d’avoir le bon contenu et encore plus sur un SBT, car on ne peut pas rattraper le coup. Il faut que le SBT fournisse le bon contenu.
Patricia Morosini : Il est très positif. Nous nous attendions à rester bien en dessous des chiffres de 2019, car le début d’année a été un peu moins en progression que le premier trimestre 2022.
Notre portefeuille de clients compte beaucoup de TPE, ce sont souvent les dirigeants qui voyagent, ils n’ont pas mis de limites à leurs déplacements, contrairement aux grands comptes.
Finalement, nous sommes quasiment sur la même tendance. En 2024, nous n’aurons plus de référence à 2019, mais à 2023.
L’inflation a bien sûr servi le volume d’affaires, car les prix ont sérieusement augmenté sur de nombreux axes, notamment sur le long-courrier.
Lire aussi : GBTA : récession, inflation, géopolitique, climat… les défis de 2024
TourMaG.com – Vous avez lancé en 2023 Izirez, de quoi s’agit-il ?
Patricia Morosini : Il est issu du même écosystème que Wonderbooking, agent booking tool, moteur de réservation pour les agences. Izirez est son compagnon pour les clients. Sur Izirez, le client peut paramétrer sa politique de voyages et appliquer ses circuits d’approbation.
Si les deux outils cohabitent, il est possible de brancher sur Izirez des connecteurs que n’aurait pas Wonderbooking. C’est le gros avantage de cette solution : nous sommes maîtres de la direction que va prendre l’outil et de son développement.
Nous avons démarré rapidement avec la connexion en direct de l’API Air France, ce qui nous assurait d’avoir accès aux tarifs NDC. Lufthansa s’est rapidement imposée, car elle n’était pas présente sur Amadeus.
Nous sommes en train de faire les aménagements pour d’autres connecteurs importants pour nous : British Airways et American Airlines.
Au fur et à mesure, nous allons déterminer quelles sont les compagnies sur lesquelles nous voulons avoir des liens directs. En attendant, bien sûr nous avons de la connexion GDS.
Izirez est un outil qui nous permet d’aborder la partie NDC. Les agences ont, elles aussi, accès à la solution et au contenu NDC direct, sans surcharge et avec des tarifs parfois plus avantageux, bien que ce ne soit pas toujours le cas.
C’est important pour les agences de voyages de s’assurer d’avoir le bon contenu et encore plus sur un SBT, car on ne peut pas rattraper le coup. Il faut que le SBT fournisse le bon contenu.
Lancement officiel d'Izirez en 2024
TourMaG.com - Où en est le lancement de ce SBT, Izirez ?
Patricia Morosini : Nous avons lancé la phase pilote cet été, avec deux agences. Depuis l’IFTM, nous avons beaucoup communiqué auprès des agences, une dizaine sont en attente de lancement.
Les locations de voitures sont un élément manquant pour que la solution soit vraiment complète. Nous finalisons également l’accès aux cartes virtuelles. C’est essentiel sur certains produits. Au premier trimestre 2024, nous aurons tous les ingrédients pour nous permettre de le proposer officiellement à l’ensemble des comptes.
De nombreux développements sont prévus : des centrales, des agrégateur tiers… Nous avons aujourd’hui un contrat avec Trenitalia, mais pas avec les autres.
KDS est une belle solution, mais c’est un outil sur lequel nous avons moins la main. Si nous avons besoin de développement particulier, c’est un peu plus compliqué.
Nous proposons à nos agences des référencements, des contrats préférentiels, elles ont le choix d’y aller ou pas. Si elles ont besoin de contracter avec Amadeus sur un produit comme Cytric, elles iront d’elles-mêmes.
TourMaG.com – Le déploiement de NDC s’est accéléré ses derniers mois. Qu’en pensez-vous ?
Patricia Morosini : Il s’est accéléré car sur la partie loisir les agences n’avaient pas vraiment le choix. Les tarifs bas étaient uniquement présents dans NDC. Si elles voulaient rester concurrentielles sur leur marché, elles étaient obligées d’utiliser le contenu NDC d’Air France, qui représente 50% du volume d’affaires. C’est important.
Dans le voyage d’affaires, en 2023, la problématique a beaucoup reposé sur l’absence ou la faible proportion de contenu NDC dans les SBT. Sur certains plateaux, on arrive à 75% d’activité on-line par rapport au off line. Si ce contenu n’apparait pas dans les 75%, il n’existe pas !
KDS est le premier éditeur online au sein du réseau. Nous sommes en train de finaliser les tests NDC et pourtant, je pense que nous sommes l’une des premières agences TMC à l’avoir demandé à KDS. Ils ne se bousculent pas pour fournir le contenu à leurs clients. Et je les comprends au vu des premiers résultats.
Le principal problème sur NDC reste l’après-vente, notamment en cas d’annulation avant émission. Si vous n’avez pas émis vos billets, vous êtes obligés de tout annuler pour modifier un trajet. Dans le voyage d’affaires, ce n’est pas du tout productif.
Patricia Morosini : Nous avons lancé la phase pilote cet été, avec deux agences. Depuis l’IFTM, nous avons beaucoup communiqué auprès des agences, une dizaine sont en attente de lancement.
Les locations de voitures sont un élément manquant pour que la solution soit vraiment complète. Nous finalisons également l’accès aux cartes virtuelles. C’est essentiel sur certains produits. Au premier trimestre 2024, nous aurons tous les ingrédients pour nous permettre de le proposer officiellement à l’ensemble des comptes.
De nombreux développements sont prévus : des centrales, des agrégateur tiers… Nous avons aujourd’hui un contrat avec Trenitalia, mais pas avec les autres.
KDS est une belle solution, mais c’est un outil sur lequel nous avons moins la main. Si nous avons besoin de développement particulier, c’est un peu plus compliqué.
Nous proposons à nos agences des référencements, des contrats préférentiels, elles ont le choix d’y aller ou pas. Si elles ont besoin de contracter avec Amadeus sur un produit comme Cytric, elles iront d’elles-mêmes.
TourMaG.com – Le déploiement de NDC s’est accéléré ses derniers mois. Qu’en pensez-vous ?
Patricia Morosini : Il s’est accéléré car sur la partie loisir les agences n’avaient pas vraiment le choix. Les tarifs bas étaient uniquement présents dans NDC. Si elles voulaient rester concurrentielles sur leur marché, elles étaient obligées d’utiliser le contenu NDC d’Air France, qui représente 50% du volume d’affaires. C’est important.
Dans le voyage d’affaires, en 2023, la problématique a beaucoup reposé sur l’absence ou la faible proportion de contenu NDC dans les SBT. Sur certains plateaux, on arrive à 75% d’activité on-line par rapport au off line. Si ce contenu n’apparait pas dans les 75%, il n’existe pas !
KDS est le premier éditeur online au sein du réseau. Nous sommes en train de finaliser les tests NDC et pourtant, je pense que nous sommes l’une des premières agences TMC à l’avoir demandé à KDS. Ils ne se bousculent pas pour fournir le contenu à leurs clients. Et je les comprends au vu des premiers résultats.
Le principal problème sur NDC reste l’après-vente, notamment en cas d’annulation avant émission. Si vous n’avez pas émis vos billets, vous êtes obligés de tout annuler pour modifier un trajet. Dans le voyage d’affaires, ce n’est pas du tout productif.
RSE : Les achats responsables
TourMaG.com – En termes de RSE , sur quels chantiers planchez-vous ?
Patricia Morosini : Nous travaillons sur les achats responsables. Une première réunion a réuni une cinquantaine de partenaires fournisseurs, le 14 décembre dernier. L’objectif ? Expliquer le fonctionnement de notre démarche et de la plateforme sur laquelle ils doivent renseigner les documents nécessaires à l’évaluation de leur démarche RSE.
Une grosse partie des achats sont des achats groupe sur lesquels nous n’avons pas vraiment la main. Nous voulons savoir : Est-ce qu’on peut qualifier nos achats de responsables ? C’est pour cela que nous avons initié cette démarche.
Beaucoup de fournisseurs ont déjà quelque chose de structuré. Nous allons le recenser pour avoir une vision globale et pour savoir où en sont nos partenaires. Nous sommes redevables par rapport à nos clients.
TourMaG.com – Quelle est la genèse de ce projet ?
Patricia Morosini : C’est parti de la démarche RSE, initiée par Selectour Entreprise.
Nous avons d’abord accompagné les agences, c’était le besoin premier : mettre à disposition les formations, les ateliers pour qu’elles comprennent l’enjeu et qu’elles se lancent dans cette stratégie.
Mais ça n’avait pas de sens si Selectour Entreprise ne faisait pas la même chose. Nous avons créé un Comité RSE au sein de Selectour Entreprise. Nous sommes accompagnés par Positive Compagny, car la démarche n’est pas simple. Elle a beaucoup de pans, notamment au niveau de la gouvernance
Positive Compagny met à notre disposition une plateforme pour nous permettre d’auditer notre entreprise, d’établir un bilan et de nous donner une trajectoire RSE, ainsi que des engagements. Ainsi, nous allons redéfinir les actions et les dates auxquelles nous devons avoir atteint ces objectifs.
Patricia Morosini : Nous travaillons sur les achats responsables. Une première réunion a réuni une cinquantaine de partenaires fournisseurs, le 14 décembre dernier. L’objectif ? Expliquer le fonctionnement de notre démarche et de la plateforme sur laquelle ils doivent renseigner les documents nécessaires à l’évaluation de leur démarche RSE.
Une grosse partie des achats sont des achats groupe sur lesquels nous n’avons pas vraiment la main. Nous voulons savoir : Est-ce qu’on peut qualifier nos achats de responsables ? C’est pour cela que nous avons initié cette démarche.
Beaucoup de fournisseurs ont déjà quelque chose de structuré. Nous allons le recenser pour avoir une vision globale et pour savoir où en sont nos partenaires. Nous sommes redevables par rapport à nos clients.
TourMaG.com – Quelle est la genèse de ce projet ?
Patricia Morosini : C’est parti de la démarche RSE, initiée par Selectour Entreprise.
Nous avons d’abord accompagné les agences, c’était le besoin premier : mettre à disposition les formations, les ateliers pour qu’elles comprennent l’enjeu et qu’elles se lancent dans cette stratégie.
Mais ça n’avait pas de sens si Selectour Entreprise ne faisait pas la même chose. Nous avons créé un Comité RSE au sein de Selectour Entreprise. Nous sommes accompagnés par Positive Compagny, car la démarche n’est pas simple. Elle a beaucoup de pans, notamment au niveau de la gouvernance
Positive Compagny met à notre disposition une plateforme pour nous permettre d’auditer notre entreprise, d’établir un bilan et de nous donner une trajectoire RSE, ainsi que des engagements. Ainsi, nous allons redéfinir les actions et les dates auxquelles nous devons avoir atteint ces objectifs.
Service H24 : +51% d'appels en 2023 versus 2019
TourMaG.com – Quelle place prend la RSE dans les demandes des clients ?
Patricia Morosini : Il n’existe quasiment plus d’appels d’offres qui ne l’évoque pas. Auparavant, la RSE était plutôt centrée sur le marché public.
Si la notion de RSE s’est généralisée, je ne suis pas sûre, pour autant, qu’elle ait un impact fort sur la prise de décision.
En revanche, nos clients nous demandent quasi systématiquement ce que nous faisons en matière de RSE et ce que nous pouvons leur apporter comme bilan ou information préalable à la réservation, notamment dans un outil multimodal comme KDS qui laisse apparaître la proposition de train en parallèle de l’avion. La notion de coût carbone influence également le choix.
TourMaG.com – Observez-vous d’autres tendances ?
Patricia Morosini : La demande croit de façon exponentielle sur notre service H24. A date nous sommes en progression de +51% versus 2019 en nombre d'appels avec 12 700 appels traités à fin novembre 2023.
Aujourd’hui, c’est une véritable valeur ajoutée. Un client s’attend à avoir la même réponse, le même niveau de service, dans les mêmes conditions et sans avancer de frais à 2h le matin qu’à 14h.
Il y a beaucoup d’irrégularités, comme des grèves annoncées un vendredi pour un lundi… Ce genre de disfonctionnements sera traité par ce service. C’est un service qui devient incontournable dans le voyage d’affaires, alors qu’il était optionnel par le passé.
Aujourd’hui, nous renforçons ce service interne. L’équipe compte actuellement six personnes.
Patricia Morosini : Il n’existe quasiment plus d’appels d’offres qui ne l’évoque pas. Auparavant, la RSE était plutôt centrée sur le marché public.
Si la notion de RSE s’est généralisée, je ne suis pas sûre, pour autant, qu’elle ait un impact fort sur la prise de décision.
En revanche, nos clients nous demandent quasi systématiquement ce que nous faisons en matière de RSE et ce que nous pouvons leur apporter comme bilan ou information préalable à la réservation, notamment dans un outil multimodal comme KDS qui laisse apparaître la proposition de train en parallèle de l’avion. La notion de coût carbone influence également le choix.
TourMaG.com – Observez-vous d’autres tendances ?
Patricia Morosini : La demande croit de façon exponentielle sur notre service H24. A date nous sommes en progression de +51% versus 2019 en nombre d'appels avec 12 700 appels traités à fin novembre 2023.
Aujourd’hui, c’est une véritable valeur ajoutée. Un client s’attend à avoir la même réponse, le même niveau de service, dans les mêmes conditions et sans avancer de frais à 2h le matin qu’à 14h.
Il y a beaucoup d’irrégularités, comme des grèves annoncées un vendredi pour un lundi… Ce genre de disfonctionnements sera traité par ce service. C’est un service qui devient incontournable dans le voyage d’affaires, alors qu’il était optionnel par le passé.
Aujourd’hui, nous renforçons ce service interne. L’équipe compte actuellement six personnes.