Soneva Hôtels : l’éco-luxe, un marché qui résiste à la crise grâce aux nouveaux riches

En juin 2012, le groupe Soneva a vendu la chaîne Evason et les célèbres spas Six Senses, soit 41 établissements, au fond américain Pegasus Capital.

En ne conservant que les deux hôtels historiques, le Soneva Fushi, aux Maldives, et le Soneva Kiri, en Thaïlande, Sonu Shivdasani et sa femme, Eva, les fondateurs de la marque, ont décidé de se concentrer sur leur concept originel, l’éco-luxe.

"L’engagement environnemental est au cœur de notre concept", explique Sonu Shivdasani qui soutient de nombreuses ONG et organise également tous les ans, au Soneva Fushi, un « éco-symposium » international, auquel des personnalités comme Daryl Hannah, Edward Norton ou Richard Branson et le Président des Maldives ont participé en 2011.

Dans les hôtels de Sonu Shivdasani, tous situés dans des endroits exceptionnels, cet engagement moral ne laisse rien au hasard.

Depuis la qualité des produits servis aux restaurants jusqu’aux infrastructures et aux matériaux de construction, tout est pensé à la fois pour réduire la consommation d’eau et d’énergie, diminuer les émissions de CO2 et préserver la beauté du site.

Les hôtes eux mêmes sont invités à vivre leur séjour de la manière la plus naturelle possible, en allant dîner « nu-pieds » par exemple.

"Les riches d’aujourd’hui vivent dans un monde urbain, bruyant, sale et survolté, confie Sonu Shivdasani, en évoquant les attentes de sa clientèle.

Pour eux, la nature est une denrée si rare qu’elle devient le premier critère du luxe."

Avec un taux de remplissage à 68 % et 52 % de « repeaters », à 1 100 $ (environ 850 €) net la nuit, les clients, en majorité européens, semblent lui donner raison.

Sonu Shivdasani a donc des projets plein la tête. D’ici 2015, il compte ouvrir 5 à 10 hôtels. Les deux premiers sont prévus pour 2014, au Sri Lanka, près d’Ahungalla, et en Grèce, sur l’île de Milos.

Ils seront suivis par le Soneva in Aqua, un yacht de 19 m de long et 6,40 m de large qui naviguera à la carte dans l’archipel des Maldives.

À côté de ces projets hôteliers, le groupe Soneva développe également une offre immobilière de luxe, avec des villas dont le prix s’échelonne entre 3 et 15 millions $ (entre 2,3 et 11,6 millions d'euros).

Un prix qui n’a pas l’air d’effrayer le chaland. Sur les 12 résidences prévues au Soneva Fushi, par exemple, 4 sont déjà vendues, 2 autres le seront à la fin de l’année.

Au Soneva Kiri, sur l’île de Ko Koot, c’est encore mieux : 14 des 27 villas programmées sont déjà vendues. Pour ne pas faire de compromis et développer librement son concept, Sonu Shivdasani n’a pas peur d’aller à contre-courant de ses confrères.

Il veut rester à la fois propriétaire des murs, gestionnaire des établissements et détenteur de la marque.

Pour la commercialisation en revanche, notamment en France, le 3ème marché émetteur en Europe après la Grande Bretagne et l’Allemagne, le Pdg de Soneva fait confiance aux TO et aux agences de voyages avec lesquels il travaille très bien depuis ses débuts dans le tourisme.

Quand on est fidèle à son concept, on l’est aussi avec ses partenaires.