Le salon Les Thermalies a eu lieu à Paris du 1e au 4 février 2018 et reprend à Lyon du 2 au 4 mars 2018 - DR pixabay
Q. Comment voyez-vous évoluer les marchés de la thalasso et du thermalisme ?
Karelle Geyer. Les Thermalies est un salon mature, créé il y a 36 ans. Aux côtés de ses habitués nous voyons chaque année de nouveaux visiteurs de plus en plus jeunes. J’en suis la directrice depuis 10 ans. Au vu de l'intérêt suscité, des inscriptions engrangées ici et de la diversité de l’offre, je peux dire que Thalassothérapie et Thermalisme sont des marchés en pleine croissance. En 2017 les Thermalies ont accueilli 36 000 visiteurs et nous avions 250 exposants directs et indirects. En 2018 nous accueillons trois nouveaux exposants représentant le bien-être à l’international. Il s’agit des offices de tourisme de Jordanie, de Croatie et de l’Espagne. Quant aux visiteurs, après la version parisienne (ndlr : 1er au 4 février 2018, à Lyon du 2 au4 mars) je peux d’ores et déjà vous dire qu’ils seront plus nombreux.
Q. Les raisons du succès ?
K.G. Qu’il s’agisse de cures à l'eau de mer ou de cures thermales conventionnées les acteurs du marché répondent aux maux de la société. Il les anticipent même. Le burn-out, le stress au travail, l’intox au digital sont désormais au programme des établissements aux côtés du mal au dos. des tensions musculaires, des troubles du sommeil... C’est un marché qui renouvelle ses offres, qui rénove et modernise ses établissements, qui investit. Les acteurs du secteur représentent un marché en pleine effervescence.
Q. Un portrait type du visiteur des Thermalies ?
K.G. Il n’y a pas de portrait- type. Les curistes changent en fonction des cures. Les actifs trentenaires et quarantenaires privilégient les cures anti-stress ou prévention burn-out ou ils/elles s’offrent simplement un moment de détente, de remise en forme et en beauté. Les jeunes mamans sont de plus adeptes des cures avec bébé. Curatives ou préventives les cures médicales sont multiples. Elles s’adressent à tous les publics, à toutes les générations.
Q. Les nouvelles tendances ?
K.G. Les mini-cures thermales sont en plein développement. Sur prescription médicale la cure thermale dure 3 semaines. De nombreux établissements proposent, et c’est nouveau, des cures libres de 6, 9 ou 12 jours à ceux qui disposent de peu de temps. Ces mini cures non conventionnées représentent une alternative qui conjugue les vertus de l’eau thermale aux soins actifs des cures traditionnelles comme les cures mal de dos, sevrage tabagique, détox, anti surmenage, postnatales, minceur etc. La liste est longue
Karelle Geyer. Les Thermalies est un salon mature, créé il y a 36 ans. Aux côtés de ses habitués nous voyons chaque année de nouveaux visiteurs de plus en plus jeunes. J’en suis la directrice depuis 10 ans. Au vu de l'intérêt suscité, des inscriptions engrangées ici et de la diversité de l’offre, je peux dire que Thalassothérapie et Thermalisme sont des marchés en pleine croissance. En 2017 les Thermalies ont accueilli 36 000 visiteurs et nous avions 250 exposants directs et indirects. En 2018 nous accueillons trois nouveaux exposants représentant le bien-être à l’international. Il s’agit des offices de tourisme de Jordanie, de Croatie et de l’Espagne. Quant aux visiteurs, après la version parisienne (ndlr : 1er au 4 février 2018, à Lyon du 2 au4 mars) je peux d’ores et déjà vous dire qu’ils seront plus nombreux.
Q. Les raisons du succès ?
K.G. Qu’il s’agisse de cures à l'eau de mer ou de cures thermales conventionnées les acteurs du marché répondent aux maux de la société. Il les anticipent même. Le burn-out, le stress au travail, l’intox au digital sont désormais au programme des établissements aux côtés du mal au dos. des tensions musculaires, des troubles du sommeil... C’est un marché qui renouvelle ses offres, qui rénove et modernise ses établissements, qui investit. Les acteurs du secteur représentent un marché en pleine effervescence.
Q. Un portrait type du visiteur des Thermalies ?
K.G. Il n’y a pas de portrait- type. Les curistes changent en fonction des cures. Les actifs trentenaires et quarantenaires privilégient les cures anti-stress ou prévention burn-out ou ils/elles s’offrent simplement un moment de détente, de remise en forme et en beauté. Les jeunes mamans sont de plus adeptes des cures avec bébé. Curatives ou préventives les cures médicales sont multiples. Elles s’adressent à tous les publics, à toutes les générations.
Q. Les nouvelles tendances ?
K.G. Les mini-cures thermales sont en plein développement. Sur prescription médicale la cure thermale dure 3 semaines. De nombreux établissements proposent, et c’est nouveau, des cures libres de 6, 9 ou 12 jours à ceux qui disposent de peu de temps. Ces mini cures non conventionnées représentent une alternative qui conjugue les vertus de l’eau thermale aux soins actifs des cures traditionnelles comme les cures mal de dos, sevrage tabagique, détox, anti surmenage, postnatales, minceur etc. La liste est longue
Source des Célestins à Vichy. E.Lattes/Auvergne - Rhônes-Alpes.
Entre 2016 et 2021 825 M€ investis dans les stations thermales
En 2018 le thermalisme en France représente 770 sources - soit 20 % du capital thermal européen -, 90 stations en activité, 110 établissements. Plus de 10 millions de journées de soins sont délivrées tous les ans par les établissements thermaux. En 2017 près de 600 500 curistes ont séjourné en moyenne 18 jours dans les stations thermales françaises soit une progression de 1,8% par rapport à 2016.
Chaque année la filière thermale génère un volume d’activité de 1,100 milliard d’euros. 100 000 emplois directs, indirects ou induits dépendent du thermalisme. 100 curistes supplémentaires génèrent 6 emplois nouveaux.
Entre 2016 et 2021 le montant estimé des investissements des stations thermales s’élève à 825 M€. Quelques exemples : la Compagnie Lebon termine la rénovation et l’extension des sites de Brides-les-Bains et Salins-les-Thermes et reprend la station d’Allevard en Isère. Le groupe L’Oréal a acquis les thermes de Saint-Gervais-les-Bain et démarre un programme de rénovation. France Thermes à Châtel-Guyon lance avec la Caisse des Dépôts un chantier de 32 M€ pour créer un resort thermal. A Dax le groupe Bérot investit dans la réfection des Thermes Jean Nouvel. Horizon 2020 l’agglomération de Nancy inaugurera au cœur de la ville les anciens thermes fermés depuis un siècle. Ils deviendront le Grand Nancy Thermal.
De son côté Auvergne – Rhône-Alpes a lancé un plan thermal de 20 M€ pour booster la clientèle « bien-être ». L’enjeu est de répondre à ce double objectif : diversifier l’offre et attirer plus de clientèles en particulier sur ce marché du bien-être. La région qui possède 24 stations thermales, 9 en Auvergne et 15 en Rhône-Alpes ambitionne de se positionner comme « la région de référence » sur le champ de la prévention santé et la première région thermale de France en termes de fréquentation. Elle arrive aujourd’hui en 3e position après l’Occitanie et la Nouvelle Aquitaine. Le thermalisme figure parmi les 5 axes prioritaires de la politique touristique régionale aux côtés de la pleine nature, de l’oenotourisme/gastronomie, des stations de montagne et des itinérances et grandes randonnées.
A savoir : le 8 novembre dernier le CNETh (Conseil National des Etablissements Thermaux) signait avec l’UNCAM (Caisses d’Assurances Maladie) un accord selon lequel étaient pris en charge pour la première fois deux nouveaux programmes dans le domaine de la prévention : le sevrage des psychotropes (anti-dépresseurs, hypnotiques etc.) et le programme post-cancer du sein.
La part du thermalisme représente seulement 0,15 % des dépenses de l’Assurance Maladie.
(Sources CNETh).
A suivre : Thalasso 2018 en France et ailleurs.
En 2018 le thermalisme en France représente 770 sources - soit 20 % du capital thermal européen -, 90 stations en activité, 110 établissements. Plus de 10 millions de journées de soins sont délivrées tous les ans par les établissements thermaux. En 2017 près de 600 500 curistes ont séjourné en moyenne 18 jours dans les stations thermales françaises soit une progression de 1,8% par rapport à 2016.
Chaque année la filière thermale génère un volume d’activité de 1,100 milliard d’euros. 100 000 emplois directs, indirects ou induits dépendent du thermalisme. 100 curistes supplémentaires génèrent 6 emplois nouveaux.
Entre 2016 et 2021 le montant estimé des investissements des stations thermales s’élève à 825 M€. Quelques exemples : la Compagnie Lebon termine la rénovation et l’extension des sites de Brides-les-Bains et Salins-les-Thermes et reprend la station d’Allevard en Isère. Le groupe L’Oréal a acquis les thermes de Saint-Gervais-les-Bain et démarre un programme de rénovation. France Thermes à Châtel-Guyon lance avec la Caisse des Dépôts un chantier de 32 M€ pour créer un resort thermal. A Dax le groupe Bérot investit dans la réfection des Thermes Jean Nouvel. Horizon 2020 l’agglomération de Nancy inaugurera au cœur de la ville les anciens thermes fermés depuis un siècle. Ils deviendront le Grand Nancy Thermal.
De son côté Auvergne – Rhône-Alpes a lancé un plan thermal de 20 M€ pour booster la clientèle « bien-être ». L’enjeu est de répondre à ce double objectif : diversifier l’offre et attirer plus de clientèles en particulier sur ce marché du bien-être. La région qui possède 24 stations thermales, 9 en Auvergne et 15 en Rhône-Alpes ambitionne de se positionner comme « la région de référence » sur le champ de la prévention santé et la première région thermale de France en termes de fréquentation. Elle arrive aujourd’hui en 3e position après l’Occitanie et la Nouvelle Aquitaine. Le thermalisme figure parmi les 5 axes prioritaires de la politique touristique régionale aux côtés de la pleine nature, de l’oenotourisme/gastronomie, des stations de montagne et des itinérances et grandes randonnées.
A savoir : le 8 novembre dernier le CNETh (Conseil National des Etablissements Thermaux) signait avec l’UNCAM (Caisses d’Assurances Maladie) un accord selon lequel étaient pris en charge pour la première fois deux nouveaux programmes dans le domaine de la prévention : le sevrage des psychotropes (anti-dépresseurs, hypnotiques etc.) et le programme post-cancer du sein.
La part du thermalisme représente seulement 0,15 % des dépenses de l’Assurance Maladie.
(Sources CNETh).
A suivre : Thalasso 2018 en France et ailleurs.
Thermalisme et loisirs ont toujours fait bon ménage
Déjà dans l’Antiquité la santé et le plaisir faisaient bon ménage dans de somptueux bains publics d’eaux thermales. En France de nombreuses stations thermales possèdent ces vestiges de thermes romains ou gaulois Des clients « locomotive » lanceront la vogue des eaux minérales dès le 16e siècle. La pratique thermale sera prônée par Rabelais et Montaigne. Le médecin du roi Henri IV revendiquera la cure thermale pour le traitement - entre autres – de la goutte et des rhumatismes. Vichy, Forges-les-Eaux, Luchon auront les faveurs du Louis XIII, Richelieu, Madame de Montespan...
C’est au 19e siècle sous le Second Empire que le thermalisme prendra son envol avec la naissance d’un véritable urbanisme thermal tourné vers les loisirs. Longtemps réservé à l’aristocratie le thermalisme va conquérir la bourgeoisie inspirée par la vague romantique et les séjours de l’impératrice Eugénie (Royat/Chamalières et Cambo-les-Bains).
Dans un cadre naturel le plus souvent magnifique, au pied des volcans, au creux des vallées ou en plein bocage normand comme Bagnoles-de-L’Orne, les stations thermales au charme certain se sont construites. Au fil des ans elles sont devenues des lieux de villégiature. A partir d’un établissement thermal prestigieux va naître un nouveau patrimoine constitué d’hôtels de de luxe, de casino, de salles de spectacles, de galeries, de restaurants, de salons de thé, de promenades, de magnifiques villas et même d’hippodromes. La station savoyarde d’Aix-les-Bains possède le sien un depuis 1872.
Déjà dans l’Antiquité la santé et le plaisir faisaient bon ménage dans de somptueux bains publics d’eaux thermales. En France de nombreuses stations thermales possèdent ces vestiges de thermes romains ou gaulois Des clients « locomotive » lanceront la vogue des eaux minérales dès le 16e siècle. La pratique thermale sera prônée par Rabelais et Montaigne. Le médecin du roi Henri IV revendiquera la cure thermale pour le traitement - entre autres – de la goutte et des rhumatismes. Vichy, Forges-les-Eaux, Luchon auront les faveurs du Louis XIII, Richelieu, Madame de Montespan...
C’est au 19e siècle sous le Second Empire que le thermalisme prendra son envol avec la naissance d’un véritable urbanisme thermal tourné vers les loisirs. Longtemps réservé à l’aristocratie le thermalisme va conquérir la bourgeoisie inspirée par la vague romantique et les séjours de l’impératrice Eugénie (Royat/Chamalières et Cambo-les-Bains).
Dans un cadre naturel le plus souvent magnifique, au pied des volcans, au creux des vallées ou en plein bocage normand comme Bagnoles-de-L’Orne, les stations thermales au charme certain se sont construites. Au fil des ans elles sont devenues des lieux de villégiature. A partir d’un établissement thermal prestigieux va naître un nouveau patrimoine constitué d’hôtels de de luxe, de casino, de salles de spectacles, de galeries, de restaurants, de salons de thé, de promenades, de magnifiques villas et même d’hippodromes. La station savoyarde d’Aix-les-Bains possède le sien un depuis 1872.