Investir, de manière à préserver les différences, dans des initiatives touristiques locales c’est renforcer l’ offre commerciale des entreprises émettrices et contribuer, certes modestement mais efficacement, à fixer les populations dans leurs milieux d’origine © kbuntu - Fotolia.com
On peut exercer un tourisme de masse qui s’inscrive dans un tourisme respectueux et durable en mettant en place plusieurs volets complémentaires :
- Le premier concerne la production et consiste en une connaissance parfaite des histoires et traditions des populations que les clients vont rencontrer surtout dans les milieux hors urbains afin d’ adapter selon leurs caractères des types de visites différents.
On ne construit pas le même type de circuits à Madère, région mono culturelle, qu’en Birmanie, pays composé d’une multitude d’ethnies: les Bamars, les Shan, les Karen etc…ayant toutes des caractères et histoires différentes construites souvent sur des conflits entre elles.
La visite doit à un moment donné du séjour se transformer en rencontre en faisant descendre du bus ou sortir des hôtels les clients non pas pour faire le plein d’objets de souvenirs mais aussi pour s’immerger ne serait ce qu’une heure dans un quotidien réel et non mis en scène pour les touristes.
Ce moment peut comporter une prestation de restauration ou d’hébergement authentique dont la recette revient intégralement aux hôtes locaux.
Ce moment peut être aussi transformé en offre complète comprenant ce type d’ hébergements , d’activités et de restauration comme le font quelques opérateurs dans des circuits authentiques : Salaün Holidays le propose à Madagascar.
D’autres paramètres de production durable peuvent être introduits dans les programmes des opérateurs en fonction de leurs moyens et de leurs volontés.
En fait , si les visites de sites naturel ou culturel restent actuellement l’axe essentiel des offres, il faut aussi donner autant d’importance, dans les programmes touristiques, aux rencontres humaines .Celles ci seront de plus en plus appréciées compte tenu de la recherche d’authenticité d’une nouvelle génération de voyageurs.
Cette dimension est valable aussi bien dans les pays du Sud que du Nord car même dans les pays développés comme la France, les territoires et leurs cultures régionales portées par les femmes et les hommes constituent un renouvellement de l’activité réceptive.
Quid de la formation des visiteurs
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- L’autre volet est la formation des futurs visiteurs qui doit inclure des informations sur le type des prestations mais aussi sur la réalité des populations qu’ils vont rencontrer afin de leur donner les outils comportementaux adaptés aux informations recueillies.
- Enfin le tourisme en général est à la recherche de sens, poussé en cela par une prise de conscience générale dite « citoyenne » surtout des habitants des pays du Nord sur les risques d’un développement économique débridé et sans vision pour l’avenir des individus et des sociétés.
L’activité touristique doit prendre sa place dans cette quête sociétale lucide en montrant qu’elle aussi peut s’inscrire professionnellement dans cette prise de conscience.
Cette action en direction surtout des pays du Sud peut se concrétiser en investissant dans des projets locaux qui bénéficient aux populations locales et qui constitueront des prestations de futures productions touristiques d’opérateurs du Nord.
Ainsi la réalisation de villages d’hôtes, l’apprentissage du français, la réhabilitation de techniques artisanales sont-ils quelques exemples d’implication forte des professionnels aux côtés des populations pour lutter contre l’uniformisation d’un tourisme gommant les différences et permettre une juste redistribution.
Organiser toute une corporation d’opérateurs
Le tourisme est l’une des rares activités économiques communes à la quasi totalité des nations et c’est dans ce secteur que les emplois et la croissance restent encore possibles.
Investir, de manière à préserver les différences, dans des initiatives touristiques locales c’est renforcer l’ offre commerciale des entreprises émettrices et contribuer, certes modestement mais efficacement, à fixer les populations dans leurs milieux d’origine.
Des TO généralistes français ont depuis longtemps adopté cette stratégie, Salaün Holidays, Transat, Voyageurs du monde, mais ils sont trop peu pour inverser la courbe d’un tourisme parfois prédateur.
Pour donner un véritable poids à ces actions il faudrait que toute une corporation d’opérateurs s’organise autour d’une fondation ou d’un organisme similaire qui s’engagerait concrètement dans cette démarche.
Cette initiative permettrait de donner un message fort à la clientèle des professionnels du tourisme dont tous s’accordent à dire qu’elle fond progressivement au bénéfice d’un tourisme direct.
Ce positionnement, tout en restant dans une optique de rentabilité indispensable à toute entreprise, relancerait une profession qui perd du terrain mais qui jouerait elle aussi la partition du volet humain dans ce concert du 21ème de plus en plus médiatisé de la protection des hommes et de leurs environnements.
A LIRE AUSSI : L’environnement n'est pas la priorité du tourisme durable
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Christian OROFINO
Président de TOURCONSEIL
Co-Président de l'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Président de la commission Tourisme responsable du SNAV
Co-Président de l'Observatoire Géo Politique et Environnemental du Tourisme (OBGET)
Page Facebook de l'OBGET
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