La délégation des organisations syndicales françaises devant le siège de l’UGTT. Membre du « quartet » tunisien qui a reçu le 10 décembre 2015 le Prix Nobel de la Paix (avec la Fédération Syndicale patronale de Tunisie (UTICA), l’Ordre national des avocats et la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme). Les 4 organisations ont été primées pour avoir en 2013 animé le dialogue national et permis à la Tunisie de réaliser sa transition démocratique. Photo MS.
Lancé sous le signe de la solidarité, ce voyage effectué du 2 au 5 juin 2016 était organisé à l’initiative du Consulat Général de Tunisie à Paris, de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), de l’ONTT et de la compagnie Tunisair.
Au programme, rencontre avec Madame Salma Elloumi Rekik Ministre du Tourisme et de l’Artisanat de Tunisie, réunion au siège de l’UGTT, découverte de Tunis et de Sousse, et visite du musée du Bardo.
So - so – so Solidarité !
Le mot est lancé, il a même retenti sur l’avenue Bourguiba de Tunis scandé par la délégation française, - une centaine de personnes - représentants nationaux ou régionaux des trois principales forces syndicales françaises, CGT, CFDT et FO.
Opération de soutien à la jeune démocratie tunisienne afin qu’elle retrouve la place qui lui revient sur l’échiquier mondial du tourisme.
Au programme, rencontre avec Madame Salma Elloumi Rekik Ministre du Tourisme et de l’Artisanat de Tunisie, réunion au siège de l’UGTT, découverte de Tunis et de Sousse, et visite du musée du Bardo.
So - so – so Solidarité !
Le mot est lancé, il a même retenti sur l’avenue Bourguiba de Tunis scandé par la délégation française, - une centaine de personnes - représentants nationaux ou régionaux des trois principales forces syndicales françaises, CGT, CFDT et FO.
Opération de soutien à la jeune démocratie tunisienne afin qu’elle retrouve la place qui lui revient sur l’échiquier mondial du tourisme.
Plus de 2 millions d’emplois sur un total de 10,9 millions d’habitants
Au ministère du tourisme à Tunis, Salma Elloumi Rekik Ministre du Tourisme et de l’Artisanat de Tunisie reçoit les représentants des organisations syndicales françaises. Ici, entourée par Abdellatif Hamam Directeur Général de l'ONTT (à gauche) et par son Chef de Cabinet. Photo MS.
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En Tunisie, le tourisme fait travailler directement et indirectement plus 2 millions de personnes sur une population totale de 10 980 000 habitants. Sur le terrain, ce chiffre est certainement supérieur.
Dans ce pays, une seule source de revenus fait souvent vivre toute une famille !
« Au-delà des hébergements hôteliers le tourisme c’est de l’emploi dans l’agro-alimentaire, les communications, le commerce… L’artisanat à lui seul représente 350 000 emplois dont 80 % de femmes qui travaillent chez elles, dans leurs villages » a dit la ministre. Le seul port de la Goulette qui accueille les croisiéristes en escale fait travailler 700 familles. Aujourd’hui elles sont au chômage.
Ces chiffres liés à l’emploi et, de fait, à la dignité des hommes et des femmes d’un pays qui s’est engagé à bâtir une démocratie – la première du monde en terre d’Islam – a eu une résonance particulière auprès des représentants des organisations syndicales françaises
Dans ce pays, une seule source de revenus fait souvent vivre toute une famille !
« Au-delà des hébergements hôteliers le tourisme c’est de l’emploi dans l’agro-alimentaire, les communications, le commerce… L’artisanat à lui seul représente 350 000 emplois dont 80 % de femmes qui travaillent chez elles, dans leurs villages » a dit la ministre. Le seul port de la Goulette qui accueille les croisiéristes en escale fait travailler 700 familles. Aujourd’hui elles sont au chômage.
Ces chiffres liés à l’emploi et, de fait, à la dignité des hommes et des femmes d’un pays qui s’est engagé à bâtir une démocratie – la première du monde en terre d’Islam – a eu une résonance particulière auprès des représentants des organisations syndicales françaises
Près du tiers des touristes français issus des CE et des associations
D’autres chiffres significatifs représentent le poids qu’ont eu en Tunisie les CE et les associations. « En 2010 avant la révolution sur 1 400 000 vacanciers français près de 450 000 étaient issus des comités d’entreprises et des associations » a souligné Hakim Tounsi patron du TO français Authentique et membre du comité d’appui pour un tourisme social et solidaire en Tunisie.
Il s’agit de touristes qui oscillent leurs choix entre les clubs de vacances où l’on part en famille et les longs séjours propres aux seniors qui se déplacent en moyenne et basse saison, une clientèle ô combien bienvenue pour les professionnels tunisiens, hôteliers en particuliers.
Il resterait à développer quelques circuits culturels…
Mais pour l’heure - en réalité depuis 5 ans la Tunisie n’est pratiquement plus programmée par les voyagistes marchands et elle a disparu des listes des destinations de vacances des comités d’entreprises.
Pourtant, selon les dossiers Comité d’Entreprise Infos, le marché engloberait aujourd’hui en France environ 33 000 CE se répartissant en 28 000 comités d’entreprises et 5000 Comités d’œuvres sociales (COS) , Centres d’actions sociales (CAS) et Amicales du personnel. Il toucherait plus de 11 millions de salariés et retraités.
Il s’agit de touristes qui oscillent leurs choix entre les clubs de vacances où l’on part en famille et les longs séjours propres aux seniors qui se déplacent en moyenne et basse saison, une clientèle ô combien bienvenue pour les professionnels tunisiens, hôteliers en particuliers.
Il resterait à développer quelques circuits culturels…
Mais pour l’heure - en réalité depuis 5 ans la Tunisie n’est pratiquement plus programmée par les voyagistes marchands et elle a disparu des listes des destinations de vacances des comités d’entreprises.
Pourtant, selon les dossiers Comité d’Entreprise Infos, le marché engloberait aujourd’hui en France environ 33 000 CE se répartissant en 28 000 comités d’entreprises et 5000 Comités d’œuvres sociales (COS) , Centres d’actions sociales (CAS) et Amicales du personnel. Il toucherait plus de 11 millions de salariés et retraités.
« Un niveau sécuritaire qui répond aux normes internationales »
Après une année 2015 particulièrement difficile, la ministre a fait valoir les mesures économiques et sociales mises en œuvre pour aider les entreprises et les salariés du tourisme touchés depuis 5 ans par la crise du tourisme : mesures fiscales, nouvelles lois sociales de prise en charge, chômage technique renouvelable, formation etc.
Quid des mesures sécuritaires ?
« C’est la priorité des priorités. Nous avons passé des accords avec certains pays membres du G7. Avec eux, nous avons mis en place un niveau de sécurité qui répond aux normes internationales.
Ce niveau englobe obligatoirement toute la chaîne qui touche l’industrie du tourisme, les aéroports, les hôtels, les transports, les sites touristiques. Un hôtel qui n’obéirait pas aux normes sera fermé ».
Aux représentants des organisations syndicales – beaucoup d’entre eux découvraient la Tunisie - elle a brossé un tableau des ressources culturelles, historiques et humaines de la Tunisie.
3 000 ans d’histoire, 8 biens inscrits au patrimoine de l’Unesco dont un parc naturel et 10 biens figurant sur une liste indicative en processus d’inscription. Elle a évoqué les thématiques à fort potentiel que sont au-delà du balnéaire, la culture, la santé, le sport etc.
Sa conclusion ? « Le terrorisme ne peut se régler que de façon internationale. Dans la guerre contre le terrorisme tout le monde est impliqué. La Tunisie a besoin de la mobilisation de tous, à commencer par celle de la France notre premier partenaire qui a toujours été de notre côté et qui ne l’a pas toujours montré ».
Quid des mesures sécuritaires ?
« C’est la priorité des priorités. Nous avons passé des accords avec certains pays membres du G7. Avec eux, nous avons mis en place un niveau de sécurité qui répond aux normes internationales.
Ce niveau englobe obligatoirement toute la chaîne qui touche l’industrie du tourisme, les aéroports, les hôtels, les transports, les sites touristiques. Un hôtel qui n’obéirait pas aux normes sera fermé ».
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« Comment passer du dire aux faits ? Il y a urgence ! »
Ils signent un acte de solidarité sur une feuille de route commune. De gauche à droite Christan Faoro (CGT), Sylvie Szeferowicz (FO), Bouali Mbarki, secrétaire général adjoint de l'UGTT, et François Cuffini (CFDT). Photo MS.
Au siège de l’UG TT prix Nobel de la Paix, dans une petite salle bondée et surchauffée – beaucoup d’effervescence, un peu d’émotion et de solennité - les uns et les autres ont pris la parole.
Ils ont rappelé les liens étroits qui unissent les formations syndicales des deux rives de la Méditerranée. Ils ont parlé de valeurs communes, de combats pour l’emploi et la démocratie, de monde meilleur, de dialogues et de rencontres, de solidarité et de fraternité, de lutte contre tous les extrémistes…
Beaucoup de belles paroles. Quid des faits ? « Comment passer du dire au faire ? Il y a urgence » dira une déléguée CGT.
On peut s’attendre à une série d’actions menées auprès des organisations françaises du tourisme social et solidaire. A l’heure où j’écris ces lignes elles sont inscrites sur le papier par les représentants du comité de suivi créé ce 3 juin 2016.
Signé par les porte-paroles de l’UGTT, FO, CGT et CFDT la déclaration (voir pièce jointe) dit en substance que : «… les organisations syndicales invitent les comités d’entreprises à prendre des initiatives pour que les salariés s’inscrivent dans une démarche touristique solidaire avec la Tunisie…
Elles se déclarent prêtes à apporter leur contribution aux efforts de la Tunisie visant à reconquérir sa position dans le monde touristique. Elles s’engagent à favoriser le développement d’un tourisme social et culturel et solidaire envers la Tunisie et demandent que les associations de tourisme comme les comités d’entreprise inscrivent désormais la Tunisie dans leurs catalogues ».
Quid des TO traditionnels et des groupistes qui travaillent avec les CE ?
Question posée plus tard à mon voisin de car, un cégétiste. « Il faudrait qu’eux aussi programment la Tunisie sinon nous demanderons aux CE d’aller voir ailleurs ». C’est dit.
Les syndicalistes français ont découvert ou retrouvé pour certains une Tunisie accueillante qui fonctionne, un réseau routier en très bon état mais aussi de très nombreux hôtels (48 % du parc hôtelier touristique) et magasins fermés.
Ils ont observé et vécu les mesures sécuritaires. A l’unanimité j’en atteste ils se sont dits satisfaits et heureusement surpris d’une telle découverte.
En raison de la proximité du pays, ils ont évoqué la possibilité d’organiser des séminaires d’entreprises et des voyages culturels ou thématiques de courte durée, de 3 ou 4 nuits.
Petit bémol : ils auraient aimé séjourner dans une hôtellerie plus adaptée à leurs attentes – du types club de vacances - que les hôtels haut de gamme programmés. A ce détail près, ils ont dit qu’ils feront tout pour favoriser le développement en Tunisie d’un tourisme social culturel est solidaire.
A l’initiative de la CGT un « collectif » devrait être créé dans les prochains jours. Les actes d'achat militant sont-ils dans l'air du temps ou d'un autre temps ? A suivre...
Ils ont rappelé les liens étroits qui unissent les formations syndicales des deux rives de la Méditerranée. Ils ont parlé de valeurs communes, de combats pour l’emploi et la démocratie, de monde meilleur, de dialogues et de rencontres, de solidarité et de fraternité, de lutte contre tous les extrémistes…
Beaucoup de belles paroles. Quid des faits ? « Comment passer du dire au faire ? Il y a urgence » dira une déléguée CGT.
On peut s’attendre à une série d’actions menées auprès des organisations françaises du tourisme social et solidaire. A l’heure où j’écris ces lignes elles sont inscrites sur le papier par les représentants du comité de suivi créé ce 3 juin 2016.
Signé par les porte-paroles de l’UGTT, FO, CGT et CFDT la déclaration (voir pièce jointe) dit en substance que : «… les organisations syndicales invitent les comités d’entreprises à prendre des initiatives pour que les salariés s’inscrivent dans une démarche touristique solidaire avec la Tunisie…
Elles se déclarent prêtes à apporter leur contribution aux efforts de la Tunisie visant à reconquérir sa position dans le monde touristique. Elles s’engagent à favoriser le développement d’un tourisme social et culturel et solidaire envers la Tunisie et demandent que les associations de tourisme comme les comités d’entreprise inscrivent désormais la Tunisie dans leurs catalogues ».
Quid des TO traditionnels et des groupistes qui travaillent avec les CE ?
Question posée plus tard à mon voisin de car, un cégétiste. « Il faudrait qu’eux aussi programment la Tunisie sinon nous demanderons aux CE d’aller voir ailleurs ». C’est dit.
Les syndicalistes français ont découvert ou retrouvé pour certains une Tunisie accueillante qui fonctionne, un réseau routier en très bon état mais aussi de très nombreux hôtels (48 % du parc hôtelier touristique) et magasins fermés.
Ils ont observé et vécu les mesures sécuritaires. A l’unanimité j’en atteste ils se sont dits satisfaits et heureusement surpris d’une telle découverte.
En raison de la proximité du pays, ils ont évoqué la possibilité d’organiser des séminaires d’entreprises et des voyages culturels ou thématiques de courte durée, de 3 ou 4 nuits.
Petit bémol : ils auraient aimé séjourner dans une hôtellerie plus adaptée à leurs attentes – du types club de vacances - que les hôtels haut de gamme programmés. A ce détail près, ils ont dit qu’ils feront tout pour favoriser le développement en Tunisie d’un tourisme social culturel est solidaire.
A l’initiative de la CGT un « collectif » devrait être créé dans les prochains jours. Les actes d'achat militant sont-ils dans l'air du temps ou d'un autre temps ? A suivre...