TourMaG.com - Le dépôt de bilan d’American Airlines signifie-t-il que cette grande compagnie américaine va disparaître comme PANAM et TWA et, en Europe, comme Swissair et Sabena ?
Jean Belotti : Tout d’abord, il convient de préciser qu’il ne s’agit pas d’une faillite, mais d’un dépôt de bilan, dès lors que la compagnie n’a plus été en mesure de rembourser la totalité de ses créanciers, ce qui la place, aux États-Unis, sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites.
Cette disposition américaine bien spécifique permet donc à une entreprise de continuer à fonctionner normalement tout en conservant la propriété de ses actifs, sans pour autant avoir à rembourser ses dettes.
Cela étant, placée sous contrôle de justice, elle doit présenter dans les meilleurs délais un plan de restructuration. S’il est approuvé, l’entreprise dispose du temps nécessaire à sa mise en œuvre.
S’il est refusé, c’est l’article 7 de la même loi, précisant les dispositions de la mise en liquidation judiciaire, qui est appliqué.
TourMaG.com - Pourquoi cette “major” en est-elle arrivé là ?
Jean Belotti : Essentiellement du fait de l’augmentation des coûts, du quart de sa flotte composée d’avions anciens gros consommateurs de carburant et de la concurrence des “low cost”, d’où une perte qui s’élève à plusieurs milliards de dollars en quelques années.
Jean Belotti : Tout d’abord, il convient de préciser qu’il ne s’agit pas d’une faillite, mais d’un dépôt de bilan, dès lors que la compagnie n’a plus été en mesure de rembourser la totalité de ses créanciers, ce qui la place, aux États-Unis, sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites.
Cette disposition américaine bien spécifique permet donc à une entreprise de continuer à fonctionner normalement tout en conservant la propriété de ses actifs, sans pour autant avoir à rembourser ses dettes.
Cela étant, placée sous contrôle de justice, elle doit présenter dans les meilleurs délais un plan de restructuration. S’il est approuvé, l’entreprise dispose du temps nécessaire à sa mise en œuvre.
S’il est refusé, c’est l’article 7 de la même loi, précisant les dispositions de la mise en liquidation judiciaire, qui est appliqué.
TourMaG.com - Pourquoi cette “major” en est-elle arrivé là ?
Jean Belotti : Essentiellement du fait de l’augmentation des coûts, du quart de sa flotte composée d’avions anciens gros consommateurs de carburant et de la concurrence des “low cost”, d’où une perte qui s’élève à plusieurs milliards de dollars en quelques années.
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Air France suspend le survol de la Mer Rouge jusqu'à nouvel ordre
TourMaG.com - Y a-t-il un danger potentiel pour les grandes compagnies européennes qui, elles, ne pourront pas se placer sous la protection d’une loi ?
Jean Belotti : Dans un premier temps des plans de restructuration permettant de concurrencer les “low cost” ont été mis en œuvre, comme par exemple celui d’Air France/KLM.
Il convient désormais d’attendre quels en seront les résultats. Dans le cadre de ces plans de restructuration, des coupes sombres ne manqueront pas d’être faites dans les coûts.
Ayant, à plusieurs reprises, montré des effets pervers de ces mesures de redressement, il reste qu’on ne peut écarter la crainte de voir des réductions portant sur des postes touchant la sécurité des vols (formation, conditions de travail, maintenance,...).
Restons optimistes ! Plusieurs des plus grandes compagnies aériennes américaines telles que United Airlines, US Airways, Delta, Northwest, Continental (absorbée par United en 2010) sont passées par là !
Jean Belotti : Dans un premier temps des plans de restructuration permettant de concurrencer les “low cost” ont été mis en œuvre, comme par exemple celui d’Air France/KLM.
Il convient désormais d’attendre quels en seront les résultats. Dans le cadre de ces plans de restructuration, des coupes sombres ne manqueront pas d’être faites dans les coûts.
Ayant, à plusieurs reprises, montré des effets pervers de ces mesures de redressement, il reste qu’on ne peut écarter la crainte de voir des réductions portant sur des postes touchant la sécurité des vols (formation, conditions de travail, maintenance,...).
Restons optimistes ! Plusieurs des plus grandes compagnies aériennes américaines telles que United Airlines, US Airways, Delta, Northwest, Continental (absorbée par United en 2010) sont passées par là !
TourMaG.com - Dans la période difficile que nous traversons actuellement, que pensez-vous du blocage des salaires annoncé par Air France ?
Jean Belotti : Non seulement il conduira probablement à la réaction des syndicats, mais certainement à une démotivation des personnels qui, en plus du gel général des salaires, ne recevront plus les primes liées à la productivité et aux promotions.
N’y a-t-il pas d’autres moyens de réduire les coûts ?
Un lecteur note qu’un simple calcul, même grossier, montre que la suppression de la prime de départ de 1,3 millions d’euros décernée à son Directeur Général permettrait d’accorder le 1,6 % d’augmentation à plus de 2.000 employés !
Bloquer les salaires est une décision qui s’inscrit dans le cadre d’un futur plan de restructuration qui comportera, en priorité, la fermeture de lignes déficitaires, et au minimum à la réduction de la fréquence des vols et à une recherche d’augmentation de la productivité des personnels.
TourMaG.com - Quelles seraient les conséquences ?
Jean Belotti : D'une part la réduction des fréquences ou suppression de certaines lignes est une mesure qui pénalisera la clientèle des régions qui ne seront plus desservies.
D'autre part dans ce contexte de réduction de l’activité, une augmentation de productivité ne peut conduire qu’à un sureffectif, lequel impliquera forcément un plan de départ de différentes catégories de personnels.
Ainsi, la compagnie perdra une partie de son patrimoine de "savoir faire" qui lui fera gravement défaut en cas de reprise de la croissance.
Jean Belotti : Non seulement il conduira probablement à la réaction des syndicats, mais certainement à une démotivation des personnels qui, en plus du gel général des salaires, ne recevront plus les primes liées à la productivité et aux promotions.
N’y a-t-il pas d’autres moyens de réduire les coûts ?
Un lecteur note qu’un simple calcul, même grossier, montre que la suppression de la prime de départ de 1,3 millions d’euros décernée à son Directeur Général permettrait d’accorder le 1,6 % d’augmentation à plus de 2.000 employés !
Bloquer les salaires est une décision qui s’inscrit dans le cadre d’un futur plan de restructuration qui comportera, en priorité, la fermeture de lignes déficitaires, et au minimum à la réduction de la fréquence des vols et à une recherche d’augmentation de la productivité des personnels.
TourMaG.com - Quelles seraient les conséquences ?
Jean Belotti : D'une part la réduction des fréquences ou suppression de certaines lignes est une mesure qui pénalisera la clientèle des régions qui ne seront plus desservies.
D'autre part dans ce contexte de réduction de l’activité, une augmentation de productivité ne peut conduire qu’à un sureffectif, lequel impliquera forcément un plan de départ de différentes catégories de personnels.
Ainsi, la compagnie perdra une partie de son patrimoine de "savoir faire" qui lui fera gravement défaut en cas de reprise de la croissance.
Comme je l’ai récemment montré, force est de constater que le manque de visibilité sur l’évolution de l’économie mondiale a conduit les compagnies à prendre simultanément des décisions adaptées à des situations de récession et à des situations de croissance, ce qui est tout à fait incompatible.
La preuve - et il fallait s’y attendre - indépendamment de la livraison de quelques appareils en raison des contrats déjà bien engagés, Air France n'exclut pas de procéder à des reports en 2013.
La preuve - et il fallait s’y attendre - indépendamment de la livraison de quelques appareils en raison des contrats déjà bien engagés, Air France n'exclut pas de procéder à des reports en 2013.
Ancien Commandant de bord, notre chroniqueur Jean Belotti est également expert auprès des tribunaux et écrivain. Voici une fiche bibliographique de ses ouvrages.
1.- “Les accidents aériens, pour mieux comprendre”. Frédéric COUFFY Éditions - 1999.
12, rue de Nazareth 13100 Aix en Provence. Tél : 04 42 26 18 08. Fax : 04 42 26 63 26
2.- “Les Titanics du ciel”. FRANCE-EUROPE-EDITIONS - 2001
9, rue Boyer BP 4049 06301 Nice Cedex 4
3.- “Chroniques aéronautiques”. VARIO - 2003
1034, rue H.Poincaré 83340 Le Luc en Provence
4.- "Le Transport International de Marchandises". VUIBERT - 3ième édition en 2004.
www.vuibert.fr
6.- “Une passion du ciel”. NOUVELLES EDITIONS LATINES - 2005
1, rue de Palatine 75006 Paris
1.- “Les accidents aériens, pour mieux comprendre”. Frédéric COUFFY Éditions - 1999.
12, rue de Nazareth 13100 Aix en Provence. Tél : 04 42 26 18 08. Fax : 04 42 26 63 26
2.- “Les Titanics du ciel”. FRANCE-EUROPE-EDITIONS - 2001
9, rue Boyer BP 4049 06301 Nice Cedex 4
3.- “Chroniques aéronautiques”. VARIO - 2003
1034, rue H.Poincaré 83340 Le Luc en Provence
4.- "Le Transport International de Marchandises". VUIBERT - 3ième édition en 2004.
www.vuibert.fr
6.- “Une passion du ciel”. NOUVELLES EDITIONS LATINES - 2005
1, rue de Palatine 75006 Paris