Le travail de reconquête du marché français par l'ONTT, le ministère du Tourisme tunisien et les professionnels commence à payer : les Français reviennent passer des vacances dans le pays - Photo : Anastasiia-Fotolia.com
Et si 2017 était l'année de la reprise du tourisme en Tunisie ?
"Nous sentons qu'il y a pas mal de signaux positifs", répond Anis Meghirbi, directeur des ventes et du marketing chez Seabel Hôtels Tunisia. Le groupe détient 3 établissements en Tunisie, dont deux à Djerba.
En ce début de saison, il enregistre une progression de 40% du nombre de clients français en long séjour, par rapport à l'hiver 2015/2016.
Au niveau du marché français, la fréquentation grimpe de 29,5% en janvier 2017, selon des données de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT). Une croissance qui fait suite à celle de 39% en décembre 2016.
Ces augmentations sont à relativiser en les comparant au nombre d'arrivées françaises particulièrement faible de fin 2015 et début 2016 en Tunisie.
Aujourd'hui, selon Anis Meghirbi, les clients "constatent que la situation est apaisée en Tunisie, et surtout à Djerba, que la sécurité est renforcée et aussi que la Tunisie n'est pas le seul pays qui a été touché par le terrorisme."
Le marché est rassuré. Alors Seabel en profite et affiche des réservations en hausse pour l'été 2017. "Mais les volumes restent malgré tout faibles par rapport à 2014 et 2010", nuance le directeur des ventes et du marketing.
"Nous sentons qu'il y a pas mal de signaux positifs", répond Anis Meghirbi, directeur des ventes et du marketing chez Seabel Hôtels Tunisia. Le groupe détient 3 établissements en Tunisie, dont deux à Djerba.
En ce début de saison, il enregistre une progression de 40% du nombre de clients français en long séjour, par rapport à l'hiver 2015/2016.
Au niveau du marché français, la fréquentation grimpe de 29,5% en janvier 2017, selon des données de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT). Une croissance qui fait suite à celle de 39% en décembre 2016.
Ces augmentations sont à relativiser en les comparant au nombre d'arrivées françaises particulièrement faible de fin 2015 et début 2016 en Tunisie.
Aujourd'hui, selon Anis Meghirbi, les clients "constatent que la situation est apaisée en Tunisie, et surtout à Djerba, que la sécurité est renforcée et aussi que la Tunisie n'est pas le seul pays qui a été touché par le terrorisme."
Le marché est rassuré. Alors Seabel en profite et affiche des réservations en hausse pour l'été 2017. "Mais les volumes restent malgré tout faibles par rapport à 2014 et 2010", nuance le directeur des ventes et du marketing.
"Nous ne nous emballons pas"
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"Je suis optimiste, les choses vont dans le bon sens. Depuis octobre 2016, les ventes progressent sur le marché français, ajoute Wahida Jaiet, directrice de l'ONTT en France. Mais nous ne nous emballons pas."
D'autant plus que, comme le montre un reportage diffusé par le journal télévisé (JT) de France 2 lundi 13 février 2017, si les hôteliers de Djerba voient les touristes revenir, c'est, surtout, grâce à une politique tarifaire forcément agressive.
Les prix des séjours sont très bas. En témoigne l'exemple de cette famille avec deux enfants qui passe une semaine sur l'île pour seulement 1 100 € à 4 en formule « tout compris ».
Les chambres se remplissent, mais la rentabilité n'est pas encore au rendez-vous. Surtout que les hôtels ont dû beaucoup investir dans le renforcement de leurs systèmes de vidéo-surveillance et de contrôle. A Djerba, ils ont aussi demandé la mise en place de patrouilles policières sur les plages.
A l'heure actuelle, même si la reprise est clairement là, "cela reste encore insuffisant pour un engagement massif des tour-opérateurs" sur la Tunisie, constate Anis Meghirbi.
Actuellement en pleine opération de reconquête des voyageurs français, l'ONTT fait le tour de France des salons touristiques grand public. "Les gens se renseignent beaucoup et font de plus en plus de demandes de réservation", assure Wahida Jaiet.
Reste maintenant à faire revenir les voyagistes pour booster l'offre et renouer avec des volumes de visites qui permettront aux professionnels d'envisager l'avenir plus sereinement.
D'autant plus que, comme le montre un reportage diffusé par le journal télévisé (JT) de France 2 lundi 13 février 2017, si les hôteliers de Djerba voient les touristes revenir, c'est, surtout, grâce à une politique tarifaire forcément agressive.
Les prix des séjours sont très bas. En témoigne l'exemple de cette famille avec deux enfants qui passe une semaine sur l'île pour seulement 1 100 € à 4 en formule « tout compris ».
Les chambres se remplissent, mais la rentabilité n'est pas encore au rendez-vous. Surtout que les hôtels ont dû beaucoup investir dans le renforcement de leurs systèmes de vidéo-surveillance et de contrôle. A Djerba, ils ont aussi demandé la mise en place de patrouilles policières sur les plages.
A l'heure actuelle, même si la reprise est clairement là, "cela reste encore insuffisant pour un engagement massif des tour-opérateurs" sur la Tunisie, constate Anis Meghirbi.
Actuellement en pleine opération de reconquête des voyageurs français, l'ONTT fait le tour de France des salons touristiques grand public. "Les gens se renseignent beaucoup et font de plus en plus de demandes de réservation", assure Wahida Jaiet.
Reste maintenant à faire revenir les voyagistes pour booster l'offre et renouer avec des volumes de visites qui permettront aux professionnels d'envisager l'avenir plus sereinement.
Quand les enfants reviennent, la peur est oubliée
Sur ce point, "nous redoublons d'efforts auprès de nos partenaires pour convaincre un maximum de tour-opérateurs de s'engager en Tunisie", explique la directrice de l'ONTT en France.
Certains producteurs sont déjà convaincus. Au premier rang desquels Mondial Tourisme qui vient de reprendre en commercialisation exclusive le Seabel Aladin, à Djerba, sur un allotement de 80 chambres pour la saison 2017. Un établissement sur lequel il déploie même son concept Mondi Club.
Mondial Tourisme n'a jamais quitté la Tunisie. Un choix payant pour le TO qui a fait partir 15 000 personnes dans le pays en 2016, se réjouit Selatt Erdogan, le directeur commercial.
Un total que le voyagiste compte au moins doubler en 2017. Pour cela, il propose 35 000 sièges au départ de la France sur l'ensemble de la saison. Il prend aussi des engagements terrestres avec un autre Mondi Club à Hammamet et des partenariats avec plusieurs hôtels.
Pour le moment, c'est payant avec 5 884 pax confirmés entre le 1er novembre 2016 et le 13 février 2017. Parmi eux, 10% d'enfants. "Quand il y a beaucoup d'enfants qui viennent, on peut commencer à considérer que la peur est oubliée", se félicite Selatt Edogan.
Autre TO fidèle à la Tunisie, Voyamar voit aussi ses ventes repartir nettement à la hausse actuellement. "Depuis le 1er janvier 2017, nous avons un niveau de prises de commandes à plus du double de l'an dernier", affirme Aurélien Aufort, directeur général adjoint de Voyamar-Aerosun.
Il assure également que c'est la première fois depuis le Printemps arabe qu'il enregistre une telle reprise d'activité sur la destination. Ce qui le conduit à engager une montée en gamme de sa production en Tunisie pour 2017.
Certains producteurs sont déjà convaincus. Au premier rang desquels Mondial Tourisme qui vient de reprendre en commercialisation exclusive le Seabel Aladin, à Djerba, sur un allotement de 80 chambres pour la saison 2017. Un établissement sur lequel il déploie même son concept Mondi Club.
Mondial Tourisme n'a jamais quitté la Tunisie. Un choix payant pour le TO qui a fait partir 15 000 personnes dans le pays en 2016, se réjouit Selatt Erdogan, le directeur commercial.
Un total que le voyagiste compte au moins doubler en 2017. Pour cela, il propose 35 000 sièges au départ de la France sur l'ensemble de la saison. Il prend aussi des engagements terrestres avec un autre Mondi Club à Hammamet et des partenariats avec plusieurs hôtels.
Pour le moment, c'est payant avec 5 884 pax confirmés entre le 1er novembre 2016 et le 13 février 2017. Parmi eux, 10% d'enfants. "Quand il y a beaucoup d'enfants qui viennent, on peut commencer à considérer que la peur est oubliée", se félicite Selatt Edogan.
Autre TO fidèle à la Tunisie, Voyamar voit aussi ses ventes repartir nettement à la hausse actuellement. "Depuis le 1er janvier 2017, nous avons un niveau de prises de commandes à plus du double de l'an dernier", affirme Aurélien Aufort, directeur général adjoint de Voyamar-Aerosun.
Il assure également que c'est la première fois depuis le Printemps arabe qu'il enregistre une telle reprise d'activité sur la destination. Ce qui le conduit à engager une montée en gamme de sa production en Tunisie pour 2017.
"Prêts à augmenter les capacités en cours de saison"
Pour d'autres TO généralistes, l'heure est plutôt à l'optimisme prudent sur la Tunisie.
"Nous enregistrons un frémissement des ventes depuis quelques semaines", explique Jean-Emmanuel Chometon, directeur de production chez Jet tours.
Avec une accélération lors de la sixième semaine de l'année qui s'achève sur une hausse de 74% des prises de commandes pour le groupe en Tunisie.
Mais le nombre de produits de Jet tours dans le pays reste faible. Ils sont tous concentrés sur Djerba avec, entre autres, un club Jet tours, un partenariat avec Seabel Hôtels Tunisia et l'exploitation du concept Sentido.
Le tout soutenu par un vol hebdomadaire en charter au départ de Lille et de Paris, des engagements sur Nantes et Lyon et des packages dynamiques depuis d'autres villes en France pour l'été 2017.
"Nous sommes prêts à augmenter les capacités au cours de la saison, si tout se passe bien", envisage le directeur de production de Jet tours.
Chez TUI France, qui a fait voyager 13 000 pax en Tunisie en 2016, on nous annonce un "frémissement" sur les ventes pour l'été 2017.
Quant au Club Med, il confirme l'ouverture de son club de Djerba La Douce à partir de juillet 2017. Mais "il est encore trop tôt pour dire si nous sommes optimistes sur le déroulement de la saison à venir", explique un porte-parole du groupe.
Pour ses homologues qui se montreraient plus frileux, Mondial Tourisme propose ses services. "Nous avons décidé de nous engager et sommes en mesure de le faire, en marque blanche, pour le compte des TO qui veulent limiter les risques", informe Selatt Erdogan.
"Nous enregistrons un frémissement des ventes depuis quelques semaines", explique Jean-Emmanuel Chometon, directeur de production chez Jet tours.
Avec une accélération lors de la sixième semaine de l'année qui s'achève sur une hausse de 74% des prises de commandes pour le groupe en Tunisie.
Mais le nombre de produits de Jet tours dans le pays reste faible. Ils sont tous concentrés sur Djerba avec, entre autres, un club Jet tours, un partenariat avec Seabel Hôtels Tunisia et l'exploitation du concept Sentido.
Le tout soutenu par un vol hebdomadaire en charter au départ de Lille et de Paris, des engagements sur Nantes et Lyon et des packages dynamiques depuis d'autres villes en France pour l'été 2017.
"Nous sommes prêts à augmenter les capacités au cours de la saison, si tout se passe bien", envisage le directeur de production de Jet tours.
Chez TUI France, qui a fait voyager 13 000 pax en Tunisie en 2016, on nous annonce un "frémissement" sur les ventes pour l'été 2017.
Quant au Club Med, il confirme l'ouverture de son club de Djerba La Douce à partir de juillet 2017. Mais "il est encore trop tôt pour dire si nous sommes optimistes sur le déroulement de la saison à venir", explique un porte-parole du groupe.
Pour ses homologues qui se montreraient plus frileux, Mondial Tourisme propose ses services. "Nous avons décidé de nous engager et sommes en mesure de le faire, en marque blanche, pour le compte des TO qui veulent limiter les risques", informe Selatt Erdogan.
500 000 Français prévus en Tunisie en 2017
D'après Hosni Djemmali, président-directeur général (PDG) de Sangho, la reprise de la Tunisie est la conséquence du bouche-à-oreille. Les Français qui franchissent le pas et viennent en Tunisie rentrent satisfaits et rassurent leurs proches.
"Cela permet d'équilibrer les effets engendrés par le traitement médiatique très négatif qu'a connu la Tunisie depuis deux ans, considère Hosni Djemmali. Malheureusement, le travail de reconstruction est beaucoup plus long que celui de destruction."
Il fait état de la très bonne santé du marché russe avec près de 700 000 visites en 2016 et constate le retour du marché allemand. Pour la France, "la reprise est timide, mais ça peut s'accélérer très vite", prévient le PDG de Sangho.
Il se félicite notamment de voir que Cyril Hanouna a récemment fait gagner 400 séjours en Tunisie aux téléspectateurs de son émission de C8 Touche Pas à Mon Poste. Cela fait partie des "petits signaux qui montrent que le contexte est favorable", selon Hosni Djemmali.
"Tout le travail que nous effectuons depuis des mois en promotion, communication et formation commence à payer", confirme Wahida Jaiet.
Une action saluée par Jean-Emmanuel Chometon de Jet tours : "L'ONTT France réalise un gros travail en misant sur la transparence. C'est un très bon choix."
Selon certaines prévisions, 500 000 Français sont attendus en Tunisie en 2017.
Le patron des hôtel Sangho applaudit, lui, le travail de Selma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme tunisienne : "Elle comprend les contraintes des entrepreneurs et prend des mesures efficaces. Elle a bien compris que les hôtels tunisiens doivent être prêts pour la reprise et que cela passe notamment par la formation."
La directrice de l'ONTT France évoque, de son côté, le retour des demandes pour des séjours de groupes en Tunisie. "Et ça, c'est réellement très positif pour la destination", s'enthousiasme Wahida Jaiet.
"Cela permet d'équilibrer les effets engendrés par le traitement médiatique très négatif qu'a connu la Tunisie depuis deux ans, considère Hosni Djemmali. Malheureusement, le travail de reconstruction est beaucoup plus long que celui de destruction."
Il fait état de la très bonne santé du marché russe avec près de 700 000 visites en 2016 et constate le retour du marché allemand. Pour la France, "la reprise est timide, mais ça peut s'accélérer très vite", prévient le PDG de Sangho.
Il se félicite notamment de voir que Cyril Hanouna a récemment fait gagner 400 séjours en Tunisie aux téléspectateurs de son émission de C8 Touche Pas à Mon Poste. Cela fait partie des "petits signaux qui montrent que le contexte est favorable", selon Hosni Djemmali.
"Tout le travail que nous effectuons depuis des mois en promotion, communication et formation commence à payer", confirme Wahida Jaiet.
Une action saluée par Jean-Emmanuel Chometon de Jet tours : "L'ONTT France réalise un gros travail en misant sur la transparence. C'est un très bon choix."
Selon certaines prévisions, 500 000 Français sont attendus en Tunisie en 2017.
Le patron des hôtel Sangho applaudit, lui, le travail de Selma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme tunisienne : "Elle comprend les contraintes des entrepreneurs et prend des mesures efficaces. Elle a bien compris que les hôtels tunisiens doivent être prêts pour la reprise et que cela passe notamment par la formation."
La directrice de l'ONTT France évoque, de son côté, le retour des demandes pour des séjours de groupes en Tunisie. "Et ça, c'est réellement très positif pour la destination", s'enthousiasme Wahida Jaiet.