Caroline Debonnaire, créatrice de Vision Ethique à Périyar dans la région du Kérala en Inde du Sud.
TourMag.Com : Racontez-nous l’histoire de Vision Ethique.
Caroline Debonnaire : J’ai toujours été passionnée par les voyages. Un jour, devant un lac à Hanoï j’ai aperçu deux touristes qui tentaient de s’échapper de leur groupe pour profiter seuls du paysage.
J’ai réalisé que c’était exactement ce que je voulais faire : proposer aux voyageurs un séjour organisé tout en gardant l’esprit Routard.
Par la suite, lors d’un séjour à Madagascar, j’ai rencontré Nathanaël Oudiette qui travaillait sur l’organisation de circuits ainsi qu’une association d’agriculteurs qui voulait développer l’écotourisme.
Il ne leur manquait plus qu’un relais pour les vendre en France. Je suis revenue à Paris et j’ai ouvert mon agence Vision Ethique.
TourMag.Com : Vous vous êtes lancée sans aucune expérience dans le tourisme ?
Caroline Debonnaire : Exactement ! Auparavant j’étais commerciale dans d’autres domaines et je n’avais aucune idée du fonctionnement du secteur. J’ai monté cette agence avec un peu d’inconscience ! Après avoir effectué une vaste étude de marché j’ai débuté comme courtier. Maintenant je produis et vends mes propres séjours.
Caroline Debonnaire : J’ai toujours été passionnée par les voyages. Un jour, devant un lac à Hanoï j’ai aperçu deux touristes qui tentaient de s’échapper de leur groupe pour profiter seuls du paysage.
J’ai réalisé que c’était exactement ce que je voulais faire : proposer aux voyageurs un séjour organisé tout en gardant l’esprit Routard.
Par la suite, lors d’un séjour à Madagascar, j’ai rencontré Nathanaël Oudiette qui travaillait sur l’organisation de circuits ainsi qu’une association d’agriculteurs qui voulait développer l’écotourisme.
Il ne leur manquait plus qu’un relais pour les vendre en France. Je suis revenue à Paris et j’ai ouvert mon agence Vision Ethique.
TourMag.Com : Vous vous êtes lancée sans aucune expérience dans le tourisme ?
Caroline Debonnaire : Exactement ! Auparavant j’étais commerciale dans d’autres domaines et je n’avais aucune idée du fonctionnement du secteur. J’ai monté cette agence avec un peu d’inconscience ! Après avoir effectué une vaste étude de marché j’ai débuté comme courtier. Maintenant je produis et vends mes propres séjours.
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TourMag.Com : Avez-vous une licence ?
Caroline Debonnaire : Non, je suis adossée à l’agence Eventis-voyages évènementiels qui possède la licence. A l’époque je ne remplissais pas les conditions pour l’obtenir et je n’avais pas la garantie financière de 100 000€.
Ce partenariat était également utile pour découvrir l’envers du décor, apprendre le fonctionnement d’Amadeus, des GDS, des compagnies aériennes.
TourMag.Com : Quelles sont vos destinations?
Caroline Debonnaire : J’ai démarré avec Madagascar, puis le Viêt-Nam, le Sri Lanka et le Cambodge. Je viens d’ouvrir l’Inde du Sud et la Casamance (Sénégal). Je travaille à la carte sur d’autres pays que je connais également et je vends quelques week-ends en France et en Italie.
Mes programmes incluent bien sûr les sites incontournables d’un pays que j’essaie de montrer sous un angle original. Il y a également une dimension humaine, des vraies rencontres avec la population locale. Lorsqu'ils rentrent mes clients doivent avoir des clés de compréhension de la destination et pas seulement l’impression de l’avoir « consommée ».
TourMag.Com : Comment vous faites-vous connaître ?
Caroline Debonnaire : Mon site web reçoit 20 à 30 visites par jour. Je suis référencée sur réseau Archimède, le Journal de l’éco-tourisme et Voyageons Autrement, ainsi que dans les boutiques de commerce équitable comme Artisans du Monde, Altermundi ou les librairies spécialisées en voyage. Je participe à de nombreux salons, comme Solidarissimo à Colmar mais aussi des marchés bios.
Enfin, le bouche à oreille m’apporte beaucoup de clients car j’ai déjà des fidèles qui reviennent. Je les reçois souvent dans un café bio c’est très convivial. Désormais je pourrais les accueillir dans mon bureau de l’Association Acteurs du Tourisme Durable.
Caroline Debonnaire : Non, je suis adossée à l’agence Eventis-voyages évènementiels qui possède la licence. A l’époque je ne remplissais pas les conditions pour l’obtenir et je n’avais pas la garantie financière de 100 000€.
Ce partenariat était également utile pour découvrir l’envers du décor, apprendre le fonctionnement d’Amadeus, des GDS, des compagnies aériennes.
TourMag.Com : Quelles sont vos destinations?
Caroline Debonnaire : J’ai démarré avec Madagascar, puis le Viêt-Nam, le Sri Lanka et le Cambodge. Je viens d’ouvrir l’Inde du Sud et la Casamance (Sénégal). Je travaille à la carte sur d’autres pays que je connais également et je vends quelques week-ends en France et en Italie.
Mes programmes incluent bien sûr les sites incontournables d’un pays que j’essaie de montrer sous un angle original. Il y a également une dimension humaine, des vraies rencontres avec la population locale. Lorsqu'ils rentrent mes clients doivent avoir des clés de compréhension de la destination et pas seulement l’impression de l’avoir « consommée ».
TourMag.Com : Comment vous faites-vous connaître ?
Caroline Debonnaire : Mon site web reçoit 20 à 30 visites par jour. Je suis référencée sur réseau Archimède, le Journal de l’éco-tourisme et Voyageons Autrement, ainsi que dans les boutiques de commerce équitable comme Artisans du Monde, Altermundi ou les librairies spécialisées en voyage. Je participe à de nombreux salons, comme Solidarissimo à Colmar mais aussi des marchés bios.
Enfin, le bouche à oreille m’apporte beaucoup de clients car j’ai déjà des fidèles qui reviennent. Je les reçois souvent dans un café bio c’est très convivial. Désormais je pourrais les accueillir dans mon bureau de l’Association Acteurs du Tourisme Durable.
TourMag.Com : Arrivez-vous à vivre de votre activité ?
Caroline Debonnaire : En 2010 j’ai fait partir 110 voyageurs, avec un panier moyen de 1900 à 2100 euros. Mon chiffre d’affaires est de 230 000€ auquel il faut déduire la commission que me prend l’agence Eventis. Depuis cette année, je me verse 600€ de salaire tous les mois.
Je donne également 3% de ma marge à des projets solidaires. L’an passé, ajouté aux nombreux dons que j’ai reçu, la somme est montée à plus de 7200€. J’aimerais bien grandir un peu mais pas trop. Si j’arrive à me dégager un salaire et assez de financement pour mes projets, je serai heureuse. Je ne veux surtout pas m’éparpiller et perdre ainsi le lien direct avec les acteurs locaux.
TourMag.Com : En quoi consistent vos actions localement ?
Caroline Debonnaire : Elles sont très variées. Par exemple pour l’année prochaine, nous souhaitons construire deux éco-gîtes à Madagascar, un observatoire à oiseaux et mener une opération de reboisement. Je suis fortement impliquée dans chacun des projets, une activité passionnante mais qui prend un temps fou.
C’est la raison pour laquelle je n’ouvrirai certainement pas de nouvelle destination. Sur place, mes clients sont accueillis comme « les amis de Caroline » et pas des voyageurs anonymes. Je veux conserver ce lien personnel, cette dimension humaine.
TourMag.Com : Le voyage durable est une toute petite niche déjà occupée par beaucoup d’acteurs, comme les structures de l’ATES. Pensez-vous pouvoir vous faire une place ?
Caroline Debonnaire : Je ne crois pas être en concurrence avec les membres de l’ATES qui ont d’autres destinations. De même, je ne suis qu’une poussière à coté d’ATR. Néanmoins, je commence à me faire mon trou après quatre années de travail.
J’ai crée ma société sous forme d’une SARL et pas d’une association pour avoir une relation professionnelle avec mes partenaires locaux. Ils voient souvent défiler de nombreuses associations qui ne restent pas toujours sur le long terme. Je leur explique que s'il fournissent une prestation de qualité, nous pourrons travailler ensemble et faire fructifier le tourisme.
TourMag.Com : Voulez-vous développer des partenariats avec d’autres TO plus grands ?
Caroline Debonnaire : Je suis revendue par quelques voyagistes que je connais. Mais je ne veux pas de partenariat à long terme avec un TO de tourisme responsable. Je me méfie du greenwashing. J’ai travaillé avec Ushuaïa en tant que consultante l’année dernière, mais j’ai préféré reprendre mon indépendance.
TourMag.Com : Que pensez-vous de l’action du SNAV concernant la promotion du tourisme durable?
Caroline Debonnaire : Le Livret Vert que le syndicat a édité est très bien fait. De même, leur tentative de fédérer la profession autour du tourisme durable est louable. Mais c’est un immense chantier difficile à mettre en œuvre car les acteurs sont multiples. Le SNAV a également un grand rôle à jouer dans la formation des vendeurs.
Car 76% des Français sont sensibilisés au tourisme responsable, et seulement 8% achètent ce type de séjour. Il faut leur faire savoir qu’aujourd’hui le tourisme durable est multiple, qu’il existe des produits pour tous, des familles aux séjours de luxe.
Caroline Debonnaire : En 2010 j’ai fait partir 110 voyageurs, avec un panier moyen de 1900 à 2100 euros. Mon chiffre d’affaires est de 230 000€ auquel il faut déduire la commission que me prend l’agence Eventis. Depuis cette année, je me verse 600€ de salaire tous les mois.
Je donne également 3% de ma marge à des projets solidaires. L’an passé, ajouté aux nombreux dons que j’ai reçu, la somme est montée à plus de 7200€. J’aimerais bien grandir un peu mais pas trop. Si j’arrive à me dégager un salaire et assez de financement pour mes projets, je serai heureuse. Je ne veux surtout pas m’éparpiller et perdre ainsi le lien direct avec les acteurs locaux.
TourMag.Com : En quoi consistent vos actions localement ?
Caroline Debonnaire : Elles sont très variées. Par exemple pour l’année prochaine, nous souhaitons construire deux éco-gîtes à Madagascar, un observatoire à oiseaux et mener une opération de reboisement. Je suis fortement impliquée dans chacun des projets, une activité passionnante mais qui prend un temps fou.
C’est la raison pour laquelle je n’ouvrirai certainement pas de nouvelle destination. Sur place, mes clients sont accueillis comme « les amis de Caroline » et pas des voyageurs anonymes. Je veux conserver ce lien personnel, cette dimension humaine.
TourMag.Com : Le voyage durable est une toute petite niche déjà occupée par beaucoup d’acteurs, comme les structures de l’ATES. Pensez-vous pouvoir vous faire une place ?
Caroline Debonnaire : Je ne crois pas être en concurrence avec les membres de l’ATES qui ont d’autres destinations. De même, je ne suis qu’une poussière à coté d’ATR. Néanmoins, je commence à me faire mon trou après quatre années de travail.
J’ai crée ma société sous forme d’une SARL et pas d’une association pour avoir une relation professionnelle avec mes partenaires locaux. Ils voient souvent défiler de nombreuses associations qui ne restent pas toujours sur le long terme. Je leur explique que s'il fournissent une prestation de qualité, nous pourrons travailler ensemble et faire fructifier le tourisme.
TourMag.Com : Voulez-vous développer des partenariats avec d’autres TO plus grands ?
Caroline Debonnaire : Je suis revendue par quelques voyagistes que je connais. Mais je ne veux pas de partenariat à long terme avec un TO de tourisme responsable. Je me méfie du greenwashing. J’ai travaillé avec Ushuaïa en tant que consultante l’année dernière, mais j’ai préféré reprendre mon indépendance.
TourMag.Com : Que pensez-vous de l’action du SNAV concernant la promotion du tourisme durable?
Caroline Debonnaire : Le Livret Vert que le syndicat a édité est très bien fait. De même, leur tentative de fédérer la profession autour du tourisme durable est louable. Mais c’est un immense chantier difficile à mettre en œuvre car les acteurs sont multiples. Le SNAV a également un grand rôle à jouer dans la formation des vendeurs.
Car 76% des Français sont sensibilisés au tourisme responsable, et seulement 8% achètent ce type de séjour. Il faut leur faire savoir qu’aujourd’hui le tourisme durable est multiple, qu’il existe des produits pour tous, des familles aux séjours de luxe.