XL Airways se jette dans la bataille pour la desserte des Antilles françaises

Laurent Magnin, le président d'XL Airways, est un grand enfant (gâté) doublé d'un excellent communiquant.

A l'occasion de son vol inaugural sur les Antilles françaises samedi 15 décembre, il a emmené 130 jeunes guadeloupéens faire leur baptême de l'air.

Une joyeuse bande qui a mis une belle ambiance à bord du nouvel A330-300 flambant neuf, qui desservira les Antilles cet hiver.

Trois vols hebdomadaires sur la Guadeloupe et la Martinique sont programmés depuis Charles de Gaulle, pour un total de 220 000 sièges.

Les billets sont vendus avec un tarif d'appel de 399 euros TTC aller-retour sur 12% de la capacité.

Une arrivée en fanfare qui forcément ne plait pas à ses concurrents. La plupart ne donnent pas cher de sa peau, arguant que la destination n'a jamais pu supporter quatre compagnies.

Mais Laurent Magnin n'en a cure. Il veut secouer un marché qu'il estime endormi. "Air Caraïbes et Corsair se sont alliés et ne forment pour moi plus qu'une seule compagnie".

Il récuse également certaines rumeurs qui l'accusent de faire voyager ses clients les genoux dans le menton. "J'attends de pied ferme les huissiers pour vérifier l'écart entre mes sièges" s'exclame-t-il.

Et avec un pitch de 31-32, force est de constater qu'il se trouve dans la même configuration que ses concurrents.

Afin de réduire les coûts, XL a choisi un appareil monoclasse de 408 sièges sans écrans individuels. Les clients peuvent apporter leur propre ordinateur ou tablette tactile, et les brancher sur des prises électriques à disposition sous le siège.

Plusieurs écrans collectifs diffusent des films grands publics, mais les écouteurs sont facturés 3 euros.

Coté restauration, un repas chaud sommaire est distribué au cours du vol. Tous les extras sont payants avec des tarifs raisonnables : 2,50€ le café ou le coca et 5€ le sandwich.

Grâce à cette offre, XL espère séduire une clientèle du nord de la France, qui rechigne à descendre jusqu'à Orly.

Elle espère également profiter du hub de Charles de Gaulle pour capter des voyageurs de toute l'Europe.

"Nous sommes en contact avec d'autres low-cost européennes" confirme Olivier Besnard, chargé de mission pour les nouvelles lignes long-courrier.

"Nous venons également de signer un accord avec un TO belge et avons été approchés par un TO allemand".

Un groupe de 170 Suédois a d'ailleurs participé au vol inaugural, une belle illustration de ses velléités internationales.

Comme les autres passagers, ils ont été ravis de déguster une coupe de champagne offerte à l'occasion du baptême, afin de porter chance à la compagnie.

Pontus Langley, directeur du TO suédois Langley

"Nous sommes un TO scandinave et nous possédons l'hôtel Resort Fort Royal à Basse-Terre.

Nous faisons partir 3 000 ou 4 000 clients par an et travaillons avec différentes compagnies aériennes.

Mais pour cet hiver, nous avons pris des engagements avec Air Caraïbes et XL. En effet, le vol XL depuis Charles de Gaulle est très pratique.

Même si notre clientèle n'est pas vraiment low cost, le tarif est appréciable. D'autant plus que l'appareil est flambant neuf.

XL est une compagnie à taille humaine, très accessible et réactive. Il est facile de discuter avec la direction et les décisions se prennent très vite. C'est moins compliqué qu'Air France."

Aline Favaloro, Massilia Voyages

"Nous attendions qu'XL se lance pour commencer à vendre les Antilles.

Nous travaillons avec une forte clientèle antillaise, qui cherche avant tout un prix et d'un billet facilement modifiable et échangeable.

Nous allons également essayer de vendre quelques circuits de TO. Par contre, il faudra bien expliquer aux clients les détails de ce vol, comme par exemple le prix des boissons qui est raisonnable.

L'absence d'écran individuel n'est pas un inconvénient car aujourd'hui tout le monde a une tablette. D'ailleurs, cela peut constituer un argument de vente !"

Caroline Louis-Etienne, Jet Set

"Nous travaillons déjà avec XL sur les Etats-Unis et j'avais hâte de tester le produit sur les Antilles, étant d'origine antillaise.

L'équipage était très sympa et l'ambiance agréable. Et c'est souvent ce que nos clients retiennent du vol, bien plus que le contenu de leur plateau repas.

L'absence d'écran n'est pas du tout gênant, car une grande partie des passagers possèdent une tablette tactile.

Pourtant, même si je suis convaincue par le produit, j'attends de voir ce qu'il va donner à long terme, et les retours de mes premiers clients."

Marc Desnos, directeur transport et revenu management chez Look Voyages

"L'arrivée d'XL tombe à pic avec l'ouverture de notre nouveau club Lookea Carayou.

Grâce à cela, nous avons pu avoir des tarifs vraiment compétitifs, avec des prix d'appels à 990 euros sur le mois de mai. Ils sont presque similaires à la République Dominicaine.

Par contre, pour nos départs depuis la province, nous travaillons toujours avec Air France.

Le produit est satisfaisant, avec tout le confort que peut offrir un avion neuf. Il faut également expliquer aux clients qu'ils peuvent venir avec leur matériel et le recharger dans l'avion."