Le 12 août dernier, le gouvernement a autorisé l’aéroport de Nice-Côte d’Azur à mettre en place un système de « double caisse » lui permettant de séparer les revenus venant des activités aériennes de ceux provenant des autres activités de l’aéroport (immobilier, parkings, commerces…).
Jusqu’à présent, seul l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle procédait de cette manière, au grand dam des compagnies aériennes.
Vent debout contre ce genre de pratique depuis de nombreuses années, ces dernières ne décolèrent pas.
En cause : la perte de revenus engendrée par ce système de comptabilité séparée et la crainte de voir encore augmenter les redevances aériennes.
Pire, les compagnies craignent maintenant une propagation du modèle sur les tarmacs français, et la fin du système de « caisse unique » dans lequel les revenus des activités commerciales servent à faire baisser le niveau des redevances pour les transporteurs aériens.
Jusqu’à présent, seul l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle procédait de cette manière, au grand dam des compagnies aériennes.
Vent debout contre ce genre de pratique depuis de nombreuses années, ces dernières ne décolèrent pas.
En cause : la perte de revenus engendrée par ce système de comptabilité séparée et la crainte de voir encore augmenter les redevances aériennes.
Pire, les compagnies craignent maintenant une propagation du modèle sur les tarmacs français, et la fin du système de « caisse unique » dans lequel les revenus des activités commerciales servent à faire baisser le niveau des redevances pour les transporteurs aériens.
Une situation "inique"
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« La mise en place systématique d’une double caisse permet aux aéroports de bénéficier à leur seul profit des revenus générés par la chalandise apportée par les compagnies aériennes.
Là où ces revenus contribuaient par le passé à faire baisser le niveau des charges facturées aux compagnies aériennes », résume Jean-Pierre Bes, secrétaire général du Scara, un syndicat de compagnies aériennes qui a demandé à Estelle Malavolti, chercheur économiste, la première analyse économique sur la régulation des redevances aéroportuaires.
« Le système de double-caisse conduit à augmenter sans cesse les redevances aéronautiques », ajoute-t-il.
« Les compagnies aériennes sont les moteurs du tourisme, et elles sont privées des recettes qui découlent de leurs propres activités par l’apport des clients qu’elles transportent et font transiter par les aéroports », s’énerve aussi Jean-Pierre Sauvage, président du BAR (Board of Airlines Représentatives).
A lire : "Le CDG Express... Est un gros enfumage !" selon Jean-Pierre Sauvage (BAR)
« Ce qu’il se passe à Nice est inique. La situation est insupportable et inacceptable », ajoute-t-il.
D’autant que l’aéroport de Nice, troisième plateforme française derrière les deux parisiennes, voit encore ses activités grimper en flèche, de l’ordre de +4,2% sur le début de l’année 2018 et ce malgré les nombreuses grèves et annulations de vols.
Contactée, la direction du troisième aéroport français n’a pas donné suite à nos demandes. Toutefois, d’après nos informations, elle devrait faire un geste en faveur des compagnies aériennes et baisser de 4% ses redevances aéroportuaires uniquement pour la saison d’hiver.
Cette diminution interviendrait dès cet hiver, et doit permettre d’attirer également des touristes et des voyageurs d’affaires en basse-saison.
Là où ces revenus contribuaient par le passé à faire baisser le niveau des charges facturées aux compagnies aériennes », résume Jean-Pierre Bes, secrétaire général du Scara, un syndicat de compagnies aériennes qui a demandé à Estelle Malavolti, chercheur économiste, la première analyse économique sur la régulation des redevances aéroportuaires.
« Le système de double-caisse conduit à augmenter sans cesse les redevances aéronautiques », ajoute-t-il.
« Les compagnies aériennes sont les moteurs du tourisme, et elles sont privées des recettes qui découlent de leurs propres activités par l’apport des clients qu’elles transportent et font transiter par les aéroports », s’énerve aussi Jean-Pierre Sauvage, président du BAR (Board of Airlines Représentatives).
A lire : "Le CDG Express... Est un gros enfumage !" selon Jean-Pierre Sauvage (BAR)
« Ce qu’il se passe à Nice est inique. La situation est insupportable et inacceptable », ajoute-t-il.
D’autant que l’aéroport de Nice, troisième plateforme française derrière les deux parisiennes, voit encore ses activités grimper en flèche, de l’ordre de +4,2% sur le début de l’année 2018 et ce malgré les nombreuses grèves et annulations de vols.
Contactée, la direction du troisième aéroport français n’a pas donné suite à nos demandes. Toutefois, d’après nos informations, elle devrait faire un geste en faveur des compagnies aériennes et baisser de 4% ses redevances aéroportuaires uniquement pour la saison d’hiver.
Cette diminution interviendrait dès cet hiver, et doit permettre d’attirer également des touristes et des voyageurs d’affaires en basse-saison.
Vers un recours en justice
L’ensemble des instances représentatives des compagnies aériennes en France réfléchit actuellement aux actions à mener contre cet arrêté gouvernemental.
Un recours devant le tribunal administratif est évoqué. « Nous ne pouvons pas accepter cette décision qui va à l’encontre de tout ce qu’on a toujours préconisé sur la caisse unique », martèle Jean-Pierre Sauvage. « Le gouvernement ne tient pas compte de nos revendications. On ne peut que douter de la finalité des Assises du transport aérien », lâche-t-il aussi.
Quant à d’éventuelles négociations avec le propriétaire de l’aéroport, privatisé en 2015, au sujet d’une baisse des redevances ou de l’instauration d’un contrat de régulation économique, le patron du BAR ne se fait pas trop d’illusion : « je suppose qu’ils ont d’autres problèmes en ce moment… ».
Et pour cause, Atlantia, actionnaire majoritaire et gestionnaire de Nice-Côte d’Azur via son consortium Azzurra, est également le gestionnaire de l’autoroute italienne A10 et du fameux pont Morandi de Gènes, qui s’est effondré mardi 14 août dernier…
Un recours devant le tribunal administratif est évoqué. « Nous ne pouvons pas accepter cette décision qui va à l’encontre de tout ce qu’on a toujours préconisé sur la caisse unique », martèle Jean-Pierre Sauvage. « Le gouvernement ne tient pas compte de nos revendications. On ne peut que douter de la finalité des Assises du transport aérien », lâche-t-il aussi.
Quant à d’éventuelles négociations avec le propriétaire de l’aéroport, privatisé en 2015, au sujet d’une baisse des redevances ou de l’instauration d’un contrat de régulation économique, le patron du BAR ne se fait pas trop d’illusion : « je suppose qu’ils ont d’autres problèmes en ce moment… ».
Et pour cause, Atlantia, actionnaire majoritaire et gestionnaire de Nice-Côte d’Azur via son consortium Azzurra, est également le gestionnaire de l’autoroute italienne A10 et du fameux pont Morandi de Gènes, qui s’est effondré mardi 14 août dernier…