Même si la Birmanie a montré des signes d’ouverture politique, elle est encore bien loin de la démocratie. Mais pour Emmanuel Foiry (Kuoni) « le tourisme n'a jamais fait tomber les dictatures. Ce n'est d'ailleurs pas sa fonction...»./photo JDL
En Birmanie, l’ouverture politique semble donner des ailes aux séjours touristiques.
Après la libération de l’opposante Aung San Suu Kyi en novembre 2010 et les signes d’assouplissement du régime, le pays semble redevenir fréquentable aux yeux des voyageurs.
Les ventes progressent ainsi chez de nombreux TO : elles ont été multipliées par quatre chez Ikhar, par deux chez Voyageurs du Monde.
Chez Asia les réservations à la fin de janvier ont grimpé de 25%. Enfin au CETO, le pays est en progression de 44%, en partie grâce aux nouveaux opérateurs qui se lancent sur la destination.
Cet engouement pose déjà des problèmes d’encombrement à l’ambassade pour délivrer des visas. Sur place le manque d’hébergements se fait jour après jour un peu plus flagrant.
Le pays manque tellement d’infrastructures hôtelières qu’il faut désormais patienter près de 3 à 5 mois chez VDM avant de pouvoir partir.
Conséquence de cette pénurie, les tarifs risquent de s’envoler de 30 à 40% l’hiver prochain. « Les hôteliers en profitent et les prix flambent » déplore Bruno Roucou, le directeur Asie du Sud-Est chez VDM.
Lors du forum économique mondial de Davos en janvier dernier, auquel participait la Birmanie, les PDG des groupes Starwood et Marriott ont manifesté leur intérêt de s’implanter sur place.
Mais il faudra du temps. « Les autorités vont devoir investir » assure Antoine Paucot le directeur d’Ikhar.
Après la libération de l’opposante Aung San Suu Kyi en novembre 2010 et les signes d’assouplissement du régime, le pays semble redevenir fréquentable aux yeux des voyageurs.
Les ventes progressent ainsi chez de nombreux TO : elles ont été multipliées par quatre chez Ikhar, par deux chez Voyageurs du Monde.
Chez Asia les réservations à la fin de janvier ont grimpé de 25%. Enfin au CETO, le pays est en progression de 44%, en partie grâce aux nouveaux opérateurs qui se lancent sur la destination.
Cet engouement pose déjà des problèmes d’encombrement à l’ambassade pour délivrer des visas. Sur place le manque d’hébergements se fait jour après jour un peu plus flagrant.
Le pays manque tellement d’infrastructures hôtelières qu’il faut désormais patienter près de 3 à 5 mois chez VDM avant de pouvoir partir.
Conséquence de cette pénurie, les tarifs risquent de s’envoler de 30 à 40% l’hiver prochain. « Les hôteliers en profitent et les prix flambent » déplore Bruno Roucou, le directeur Asie du Sud-Est chez VDM.
Lors du forum économique mondial de Davos en janvier dernier, auquel participait la Birmanie, les PDG des groupes Starwood et Marriott ont manifesté leur intérêt de s’implanter sur place.
Mais il faudra du temps. « Les autorités vont devoir investir » assure Antoine Paucot le directeur d’Ikhar.
L’implication du gouvernement pose problème
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L’implication du gouvernement dans le secteur touristique : voilà justement ce qui pose problème. Les voyageurs n’ayant aucune envie de subventionner un régime militaire qui bafoue depuis des années les droits de l’Homme.
Même si la Birmanie a montré des signes d’ouverture politique, elle est encore bien loin de la démocratie. « Le système économique n’a pas changé.
Il est toujours aux mains des militaires » précise Marie Battini qui travaille pour l’association de défense des droits de l’homme Info Birmanie.
Entre 20 et 50% du territoire reste interdit aux touristes, officiellement pour des raisons de sécurité. «Déplacement de population et travail forcé, c’est dans ces zones non autorisées que se déroulent les pires horreurs, sans aucun témoin » se désole Marie Battini.
Le parcours classique du voyageur, entre superbes pagodes dorées et le lac Inlé, reste donc dans une bulle. Mais l’éternel sourire des Birmans cache parfois une terrible réalité.
Pour éviter au maximum de remplir les poches des militaires, les associations conseillent de choisir des petites structures d’hébergement.
Une solution prônée depuis longtemps par Terre Birmane, spécialisé depuis 20 ans. « Il faut pratiquer les activités touristiques avec discernement » avance Christophe Sentuc, le directeur.
D’autres estiment au contraire que le tourisme est une chance pour la Birmanie. «Il est plus facile de bafouer les droits de l’homme dans un pays totalement fermé que dans une destination ouverte aux voyageurs » assure Olivier Chiffert, le directeur de la production d’Asia.
A partir de quand une dictature est-elle fréquentable ? Une question délicate à laquelle les professionnels ne veulent pas donner de réponse.
Car comme l’expliquait Emmanuel Foiry le patron de Kuoni au journal La Croix : «le tourisme n'a jamais fait tomber les dictatures. Ce n'est d'ailleurs pas sa fonction».
Même si la Birmanie a montré des signes d’ouverture politique, elle est encore bien loin de la démocratie. « Le système économique n’a pas changé.
Il est toujours aux mains des militaires » précise Marie Battini qui travaille pour l’association de défense des droits de l’homme Info Birmanie.
Entre 20 et 50% du territoire reste interdit aux touristes, officiellement pour des raisons de sécurité. «Déplacement de population et travail forcé, c’est dans ces zones non autorisées que se déroulent les pires horreurs, sans aucun témoin » se désole Marie Battini.
Le parcours classique du voyageur, entre superbes pagodes dorées et le lac Inlé, reste donc dans une bulle. Mais l’éternel sourire des Birmans cache parfois une terrible réalité.
Pour éviter au maximum de remplir les poches des militaires, les associations conseillent de choisir des petites structures d’hébergement.
Une solution prônée depuis longtemps par Terre Birmane, spécialisé depuis 20 ans. « Il faut pratiquer les activités touristiques avec discernement » avance Christophe Sentuc, le directeur.
D’autres estiment au contraire que le tourisme est une chance pour la Birmanie. «Il est plus facile de bafouer les droits de l’homme dans un pays totalement fermé que dans une destination ouverte aux voyageurs » assure Olivier Chiffert, le directeur de la production d’Asia.
A partir de quand une dictature est-elle fréquentable ? Une question délicate à laquelle les professionnels ne veulent pas donner de réponse.
Car comme l’expliquait Emmanuel Foiry le patron de Kuoni au journal La Croix : «le tourisme n'a jamais fait tomber les dictatures. Ce n'est d'ailleurs pas sa fonction».