Plusieurs risques pèsent sur l'industrie du tourisme et des transports concernant le réchauffement climatique : des risques de transition et des risques physiques - Depositphotos.com uteur tawanlubfah
"Nous devons préparer notre pays à une évolution des températures de +4 degrés." Cette phrase est celle de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique qui s'exprimait dans le JDD (Le Journal du Dimanche) fin mai 2023.
Comme le rappelle le ministre, "si tous les États du monde n’accentuent pas leurs efforts pour diminuer encore leurs émissions, on se dirige vers un réchauffement de +2,8 et +3,2 degrés en 2100 en moyenne au niveau mondial, ce qui correspond à +4 degrés pour la France, car l’Europe se réchauffe plus vite".
A lire aussi : Europe : Que vont engendrer des étés toujours plus extrêmes ?
Dans un tel scénario, "il faut réaliser les impacts très profonds que cela va engendrer sur de nombreux aspects sur lesquels nous organisons notre vie. Le transport et le tourisme n'échapperont pas à la règle. Il faut bien se rendre compte que nous ne sommes pas face à une crise. Il n'y aura pas de retour en arrière.
Nous allons devoir gouverner le changement climatique pendant au moins toute la durée du 21e siècle" lançait lors du Forum du SETO François Gemenne, politologue et coauteur du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
Comme le rappelle le ministre, "si tous les États du monde n’accentuent pas leurs efforts pour diminuer encore leurs émissions, on se dirige vers un réchauffement de +2,8 et +3,2 degrés en 2100 en moyenne au niveau mondial, ce qui correspond à +4 degrés pour la France, car l’Europe se réchauffe plus vite".
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Dans un tel scénario, "il faut réaliser les impacts très profonds que cela va engendrer sur de nombreux aspects sur lesquels nous organisons notre vie. Le transport et le tourisme n'échapperont pas à la règle. Il faut bien se rendre compte que nous ne sommes pas face à une crise. Il n'y aura pas de retour en arrière.
Nous allons devoir gouverner le changement climatique pendant au moins toute la durée du 21e siècle" lançait lors du Forum du SETO François Gemenne, politologue et coauteur du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
Climat : risques de transition et risques physiques
Dans quelle mesure le tourisme et le transport seront-ils impactés ? Et comment pourront-ils s'adapter ? Pour Clément Mallet, chef de projet Mobilités et Adaptation chez Carbone 4, cabinet de conseil sur les enjeux énergie et climat, plusieurs types de risques pèsent sur l'industrie.
"Nous avons d'une part les risques de transition. Dans une économie qui se décarbone, nous ne sommes plus dans du business as usual. Sur le plan technologique, règlementaire, politique ou social, les conditions de marché vont changer.
Par exemple, l'Europe est amenée à faire peser des contraintes financières de plus en plus fortes au secteur du transport. Il faut se poser la question : dans quelle mesure dans une économie qui se décarbone, mon business ou les business dont je dépends sont amenés à évoluer ?
D'autre part, il y a les risques physiques liés au réchauffement climatique, qui ne sont pas linéaires : évènements climatiques extrêmes, vagues de chaleur... Là il faut s'interroger sur ce que signifient les conséquences physiques du réchauffement climatique pour mon activité. Il faut raisonner à la fois pour son activité, mais aussi sa chaine de valeur".
Transport longue distance, avion, croisières... est-ce que ces secteurs du tourisme pourront perdurer dans un monde où les gouvernements changent leur réglementation et où les habitudes des voyageurs seront amenées à se modifier ?
Pour rappel, en 2021, l'Union européenne a rendu la neutralité climatique, c'est-à -dire l'objectif de zéro émission nette d'ici 2050, juridiquement contraignante dans l'UE. Elle a fixé un objectif intermédiaire de 55 % de réduction des émissions d'ici à 2030. Et le Pacte Vert en est la feuille de route.
A côté des contraintes règlementaires qui pourraient s'imposer, il y a aussi les contraintes technologiques mais aussi sociales comme nous avons pu le voir avec la montée en puissance du Flygskam, honte de prendre de l'avion. En effet sera t-il acceptable socialement d'effectuer des trajets longue distance en avion dans les années à venir ?
Quant aux risques physiques, avec une hausse des températures de + 4 degrés en France sur une température moyenne de 14°C, quelles pourraient être alors les conséquences concrètes du réchauffement dans le tourisme ?
"Nous avons d'une part les risques de transition. Dans une économie qui se décarbone, nous ne sommes plus dans du business as usual. Sur le plan technologique, règlementaire, politique ou social, les conditions de marché vont changer.
Par exemple, l'Europe est amenée à faire peser des contraintes financières de plus en plus fortes au secteur du transport. Il faut se poser la question : dans quelle mesure dans une économie qui se décarbone, mon business ou les business dont je dépends sont amenés à évoluer ?
D'autre part, il y a les risques physiques liés au réchauffement climatique, qui ne sont pas linéaires : évènements climatiques extrêmes, vagues de chaleur... Là il faut s'interroger sur ce que signifient les conséquences physiques du réchauffement climatique pour mon activité. Il faut raisonner à la fois pour son activité, mais aussi sa chaine de valeur".
Transport longue distance, avion, croisières... est-ce que ces secteurs du tourisme pourront perdurer dans un monde où les gouvernements changent leur réglementation et où les habitudes des voyageurs seront amenées à se modifier ?
Pour rappel, en 2021, l'Union européenne a rendu la neutralité climatique, c'est-à -dire l'objectif de zéro émission nette d'ici 2050, juridiquement contraignante dans l'UE. Elle a fixé un objectif intermédiaire de 55 % de réduction des émissions d'ici à 2030. Et le Pacte Vert en est la feuille de route.
A côté des contraintes règlementaires qui pourraient s'imposer, il y a aussi les contraintes technologiques mais aussi sociales comme nous avons pu le voir avec la montée en puissance du Flygskam, honte de prendre de l'avion. En effet sera t-il acceptable socialement d'effectuer des trajets longue distance en avion dans les années à venir ?
Quant aux risques physiques, avec une hausse des températures de + 4 degrés en France sur une température moyenne de 14°C, quelles pourraient être alors les conséquences concrètes du réchauffement dans le tourisme ?
Des aéroports qui pourraient voir leur trafic stoppé
Carbone4 a publié en mai 2018 un rapport intitulé "Gérer les impacts du changement climatique sur les infrastructures, exemple des aéroports en période de fortes chaleurs".
"Suppression de vols, avions déroutés, dégradation des pistes, explosion de la consommation en climatisation, risques de rupture de la chaîne du froid pour certains produits sensibles... les impacts du changement climatique sur un aéroport sont multiples", explique ce document de 9 pages qui revient notamment sur la vague de chaleur qui a touché l'aéroport de Phoenix en Arizona en 2017.
Pendant 4 jours, la température, qui a atteint jusqu'à 48°C, a affecté le trafic : 50 vols en partance ou arrivant sur la plateforme ont été annulés en raison des fortes chaleurs. "Plus l'air est chaud, moins il est dense. Il faut donc atteindre une vitesse plus élevée pour décoller. La longueur de la piste peut être un élément déterminant pour atteindre cette vitesse. A Phoenix avec cette vague de chaleur, la densité de l'air a rendu impossibles les décollages", précise Clément Mallet.
Plus récemment en juillet 2022 au Royaume-Uni, l'aéroport de Londres Luton a interrompu ses opérations pendant un après-midi pour réparer la piste détériorée par la chaleur, le tarmac ayant en partie fondu.
Mais la chaleur n'est pas la seule menace. Des aéroports qui ont gagné sur la mer pourraient aussi voir leurs infrastructures endommagées, en raison de l'augmentation du niveau de l'eau. "Il y a l'augmentation du niveau liée à la fonte des glaces et à la dilatation de l'eau. Mais à cela se rajoutent l'aggravation et la fréquence des évènements climatiques extrêmes. Des ouragans plus puissants pourraient se former et provoquer des submersions plus importantes."
Selon Carbone4, il s’agit probablement du premier facteur de risques physiques pour le secteur. 269 aéroports seraient déjà à risque et dans un scénario de +2°C en 2100 (respect des accords de Paris), 30% d'aéroports supplémentaires pourraient être concernés.
"Suppression de vols, avions déroutés, dégradation des pistes, explosion de la consommation en climatisation, risques de rupture de la chaîne du froid pour certains produits sensibles... les impacts du changement climatique sur un aéroport sont multiples", explique ce document de 9 pages qui revient notamment sur la vague de chaleur qui a touché l'aéroport de Phoenix en Arizona en 2017.
Pendant 4 jours, la température, qui a atteint jusqu'à 48°C, a affecté le trafic : 50 vols en partance ou arrivant sur la plateforme ont été annulés en raison des fortes chaleurs. "Plus l'air est chaud, moins il est dense. Il faut donc atteindre une vitesse plus élevée pour décoller. La longueur de la piste peut être un élément déterminant pour atteindre cette vitesse. A Phoenix avec cette vague de chaleur, la densité de l'air a rendu impossibles les décollages", précise Clément Mallet.
Plus récemment en juillet 2022 au Royaume-Uni, l'aéroport de Londres Luton a interrompu ses opérations pendant un après-midi pour réparer la piste détériorée par la chaleur, le tarmac ayant en partie fondu.
Mais la chaleur n'est pas la seule menace. Des aéroports qui ont gagné sur la mer pourraient aussi voir leurs infrastructures endommagées, en raison de l'augmentation du niveau de l'eau. "Il y a l'augmentation du niveau liée à la fonte des glaces et à la dilatation de l'eau. Mais à cela se rajoutent l'aggravation et la fréquence des évènements climatiques extrêmes. Des ouragans plus puissants pourraient se former et provoquer des submersions plus importantes."
Selon Carbone4, il s’agit probablement du premier facteur de risques physiques pour le secteur. 269 aéroports seraient déjà à risque et dans un scénario de +2°C en 2100 (respect des accords de Paris), 30% d'aéroports supplémentaires pourraient être concernés.
Réseau ferroviaire : fortes chaleurs et aléas climatiques extrêmes
Le rail ne fait pas exception. Problème de caténaire, d'alimentation électrique ou de surchauffe du rail : le réseau ferroviaire français a déjà fait face aux conséquences de vagues de chaleur en France, provoquant une limitation de la vitesse ou dans les cas extrêmes, d'arrêts du trafic.
Comme nous l'explique SNCF Réseau : "la température des rails peut atteindre 60°C lorsque la température de l’air approche les 40°C. SNCF Réseau surveille aussi le risque de détente du fil caténaire, ce dernier devant être parfaitement rectiligne pour fonctionner correctement.
Pour autant, les lignes à grande vitesse et les lignes modernisées sont conçues pour supporter des variations de températures extrêmes. Au fur et à mesure de sa modernisation, le réseau intègre ainsi de nouvelles règles de conception qui permettent de le rendre plus résilient. Les longs rails soudés qui sont posés actuellement, par exemple, absorbent les contraintes liées aux températures élevées et ils sont notamment fixés aux traverses et calés par un ballast en quantité calculée afin que l’ensemble ne se déforme pas.
Des évolutions technologiques sur les caténaires et des actions sur leur réglage permettent également de réduire leur risque de détente. Les lignes qui n’incluent pas de longs rails soudés font l'objet d'une maintenance spécifique supplémentaire."
Et puis il reste les risques liés là aussi aux épisodes climatiques extrêmes : fortes pluies, incendies, tempêtes, submersions qui peuvent entraver le bon fonctionnement des liaisons ferroviaires, mais également du réseau routier.
Comme nous l'explique SNCF Réseau : "la température des rails peut atteindre 60°C lorsque la température de l’air approche les 40°C. SNCF Réseau surveille aussi le risque de détente du fil caténaire, ce dernier devant être parfaitement rectiligne pour fonctionner correctement.
Pour autant, les lignes à grande vitesse et les lignes modernisées sont conçues pour supporter des variations de températures extrêmes. Au fur et à mesure de sa modernisation, le réseau intègre ainsi de nouvelles règles de conception qui permettent de le rendre plus résilient. Les longs rails soudés qui sont posés actuellement, par exemple, absorbent les contraintes liées aux températures élevées et ils sont notamment fixés aux traverses et calés par un ballast en quantité calculée afin que l’ensemble ne se déforme pas.
Des évolutions technologiques sur les caténaires et des actions sur leur réglage permettent également de réduire leur risque de détente. Les lignes qui n’incluent pas de longs rails soudés font l'objet d'une maintenance spécifique supplémentaire."
Et puis il reste les risques liés là aussi aux épisodes climatiques extrêmes : fortes pluies, incendies, tempêtes, submersions qui peuvent entraver le bon fonctionnement des liaisons ferroviaires, mais également du réseau routier.
Les normes de construction se basent très souvent sur l'historique du climat et pas sur le climat futur
"Les normes de construction se basent très souvent sur l'historique du climat et pas sur le climat futur. Ce qui est intéressant dans les annonces de Christophe Béchu, c'est que certains éléments sont en discussion sur l'adaptation de la stratégie française par rapport au changement climatique.
Un des éléments de cette nouvelle référence, c'est que les normes devront tenir compte du réchauffement climatique" explique Clément Mallet.
Le gouvernement prépare en ce sens un plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) qui va tenir compte d'une hausse de 4°C. Le précédent plan se basait sur l'hypothèse d'une hausse de +3°C.
Une consultation sera organisée sur les moyens de faire face aux défis posés par un réchauffement plus important.
Un des éléments de cette nouvelle référence, c'est que les normes devront tenir compte du réchauffement climatique" explique Clément Mallet.
Le gouvernement prépare en ce sens un plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) qui va tenir compte d'une hausse de 4°C. Le précédent plan se basait sur l'hypothèse d'une hausse de +3°C.
Une consultation sera organisée sur les moyens de faire face aux défis posés par un réchauffement plus important.
Quid de l'attractivité des destinations ?
A côté des transports, un des premiers impacts du réchauffement climatique concernera selon Clément Mallet : l'attractivité même des destinations.
Il ne fait plus de doute que la pérennité du ski l'hiver dans les Alpes est assez fortement remise en question : "La question de la neige naturelle en basse en altitude où les scénarios sont très pessimistes et où même la neige de culture ne peut pas être faite dans n'importe quelles conditions de température. Certaines stations ne pourront plus opérer à moyen terme, car il fera trop chaud".
Mais les destinations dites "soleil" pourraient toutes aussi être impactées.
"En Europe, les clients cherchent le soleil l'été, mais pas la canicule. Dans quelle mesure après plusieurs années de très fortes chaleurs, les voyageurs auront-ils toujours envie d'aller sur les plages par exemple de Catalogne. Tout cela peut vraiment venir bouleverser le paysage touristique.
La question de la sécheresse se pose aussi de manière très marquée sur le bassin Méditerranéen. Est-ce qu'un territoire en été va continuer à vouloir doubler, tripler ou plus sa population avec l'afflux de touristes alors même qu'il a déjà dû mal à s'alimenter en eau potable... ce n'est pas sûr.
C'est un arbitrage qui n'est pas garanti. Ces situations peuvent rebattre les cartes des destinations considérées comme attirantes pour les vacanciers."
Une sècheresse qui n'impacte pas seulement les zones côtières. Le lac de Serre-Ponçon, ou encore le Verdon ont dû faire face en 2022, à des niveaux extrêmement bas. La croisière fluviale a également dû s'adapter sur le Rhin, dans le Doubs, ou encore en Franche-Comté et en Bourgogne.
Et puis il ne faut pas oublier les zones littorales impactées par la montée des eaux, qui devront là aussi faire face à des évènements climatiques plus intenses...
Il ne fait plus de doute que la pérennité du ski l'hiver dans les Alpes est assez fortement remise en question : "La question de la neige naturelle en basse en altitude où les scénarios sont très pessimistes et où même la neige de culture ne peut pas être faite dans n'importe quelles conditions de température. Certaines stations ne pourront plus opérer à moyen terme, car il fera trop chaud".
Mais les destinations dites "soleil" pourraient toutes aussi être impactées.
"En Europe, les clients cherchent le soleil l'été, mais pas la canicule. Dans quelle mesure après plusieurs années de très fortes chaleurs, les voyageurs auront-ils toujours envie d'aller sur les plages par exemple de Catalogne. Tout cela peut vraiment venir bouleverser le paysage touristique.
La question de la sécheresse se pose aussi de manière très marquée sur le bassin Méditerranéen. Est-ce qu'un territoire en été va continuer à vouloir doubler, tripler ou plus sa population avec l'afflux de touristes alors même qu'il a déjà dû mal à s'alimenter en eau potable... ce n'est pas sûr.
C'est un arbitrage qui n'est pas garanti. Ces situations peuvent rebattre les cartes des destinations considérées comme attirantes pour les vacanciers."
Une sècheresse qui n'impacte pas seulement les zones côtières. Le lac de Serre-Ponçon, ou encore le Verdon ont dû faire face en 2022, à des niveaux extrêmement bas. La croisière fluviale a également dû s'adapter sur le Rhin, dans le Doubs, ou encore en Franche-Comté et en Bourgogne.
Et puis il ne faut pas oublier les zones littorales impactées par la montée des eaux, qui devront là aussi faire face à des évènements climatiques plus intenses...
Pertes et investissement : des coûts importants
Des aléas climatiques qui vont avoir un coût en termes d'investissement pour rendre plus résilientes nos infrastructures au changement climatique, mais également en termes de pertes financières quand un évènement extrême touche un territoire.
Selon le Conseil européen, les pertes financières causées par les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes ont dépassé 487 milliards d'€ dans l'UE‑27 au cours des 40 dernières années.
Le coût global a été le plus élevé pour l'Allemagne, l'Italie et la France. Le coût économique des crues en Europe dépasse 5 milliards d'euros par an en moyenne.
Les incendies de forêt causent chaque année environ 2 milliards d'euros de dommages économiques.
Selon France Assureurs, le coût des aléas climatiques pris en charge par l’assurance pourrait doubler à l’horizon 2050 en France, passant de 73 milliards à 143 milliards d’euros.
Des perspectives qui doivent faire prendre une nouvelle fois conscience de l'urgence climatique. Surtout qu'en Europe nous pourrions nous retrouver dans le pire des deux mondes : devoir faire de gros efforts pour se décarboner sous la contrainte des règles tout en devant faire face aux risques climatiques, conséquence d'une explosion des émissions dans un scénario où le reste du monde ne ferait pas les mêmes efforts...
"Il faut être conscient que les impacts qui vont toucher l’Europe et la France ne vont dépendre que très marginalement de ce que nous allons faire en France et en Europe pour réduire nos gaz à effet de serre.
C’est toute la difficulté du changement climatique : nous sommes liées comme jamais par la physique du climat" expliquait François Gemenne lors du Forum du SETO.
Reste une bonne nouvelle selon lui : "Le réchauffement climatique c’est 50 nuances de rouge. Tout va se jouer de manière graduelle cela veut dire qu’il va falloir aller chercher chaque tonne de CO². Toutes les tonnes de CO² qui ne sont pas envoyées dans l’atmosphère, c’est toujours ça de gagné.
Il n’y a absolument aucune action contre le changement climatique qui soit inutile. Tout ce que nous allons entreprendre va faire une différence et même une énorme différence." A bon entendeur !
Selon le Conseil européen, les pertes financières causées par les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes ont dépassé 487 milliards d'€ dans l'UE‑27 au cours des 40 dernières années.
Le coût global a été le plus élevé pour l'Allemagne, l'Italie et la France. Le coût économique des crues en Europe dépasse 5 milliards d'euros par an en moyenne.
Les incendies de forêt causent chaque année environ 2 milliards d'euros de dommages économiques.
Selon France Assureurs, le coût des aléas climatiques pris en charge par l’assurance pourrait doubler à l’horizon 2050 en France, passant de 73 milliards à 143 milliards d’euros.
Des perspectives qui doivent faire prendre une nouvelle fois conscience de l'urgence climatique. Surtout qu'en Europe nous pourrions nous retrouver dans le pire des deux mondes : devoir faire de gros efforts pour se décarboner sous la contrainte des règles tout en devant faire face aux risques climatiques, conséquence d'une explosion des émissions dans un scénario où le reste du monde ne ferait pas les mêmes efforts...
"Il faut être conscient que les impacts qui vont toucher l’Europe et la France ne vont dépendre que très marginalement de ce que nous allons faire en France et en Europe pour réduire nos gaz à effet de serre.
C’est toute la difficulté du changement climatique : nous sommes liées comme jamais par la physique du climat" expliquait François Gemenne lors du Forum du SETO.
Reste une bonne nouvelle selon lui : "Le réchauffement climatique c’est 50 nuances de rouge. Tout va se jouer de manière graduelle cela veut dire qu’il va falloir aller chercher chaque tonne de CO². Toutes les tonnes de CO² qui ne sont pas envoyées dans l’atmosphère, c’est toujours ça de gagné.
Il n’y a absolument aucune action contre le changement climatique qui soit inutile. Tout ce que nous allons entreprendre va faire une différence et même une énorme différence." A bon entendeur !
L'Atlas du GIEC vous permettra de visualiser le changement climatique à l’échelle régionale.
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