Le secteur du tourisme doit compenser ses dépenses carbone, oui mais comment ? - crédit photo : CC_Flickr_Alexanderpf
Dans une tribune publiée en juin 2019 et intitulée « les compensations carbone ne nous sauveront pas », l’ONU Environnement pousse un cri d’alarme et condamne les abus en la matière.
Pour les scientifiques, la compensation est nécessaire à condition que les émissions baisses… Or, elles augmentent.
La compensation sert bien souvent à se donner bonne conscience, voire à cacher des comportements d’achat – vente en bourse de crédit carbone, et enrichir certains aux dépens de la crise climatique.
Planter des arbres, une fausse bonne idée ? C’est un peu ce qu’explique le texte.
Pour les scientifiques, la compensation est nécessaire à condition que les émissions baisses… Or, elles augmentent.
La compensation sert bien souvent à se donner bonne conscience, voire à cacher des comportements d’achat – vente en bourse de crédit carbone, et enrichir certains aux dépens de la crise climatique.
Planter des arbres, une fausse bonne idée ? C’est un peu ce qu’explique le texte.
Autres articles
-
Véloscénie : "Nous avons l’ambition de rendre désirable le voyage à vélo"
-
Abandonnons l’idée de faire de la France la première destination durable au monde 🔑
-
RSE : 6 actions pour "verdir" votre agence de voyages 🔑
-
Découvrez la Charte Éthique du Jeune Voyageur !
-
IA et durable : vers une évolution des modèles touristiques ? 🔑
« Si nous voulons réellement éviter des changements planétaires catastrophiques, expliquent les scientifiques de l’ONU Environnement, nous devons réduire nos émissions de 45% d’ici à 2030.
Or, les arbres plantés aujourd’hui ne peuvent pousser suffisamment vite pour atteindre cet objectif et les projets de compensation carbone ne seront jamais suffisants si des centrales à charbon continuent d’être construites, des voitures d’être achetées, la population de croître… »
D'ailleurs les entreprises les plus énergivores ou celles qui sont le plus montrées du doigts se ruent littéralement sur la plantation d'arbres.
Or, les arbres plantés aujourd’hui ne peuvent pousser suffisamment vite pour atteindre cet objectif et les projets de compensation carbone ne seront jamais suffisants si des centrales à charbon continuent d’être construites, des voitures d’être achetées, la population de croître… »
D'ailleurs les entreprises les plus énergivores ou celles qui sont le plus montrées du doigts se ruent littéralement sur la plantation d'arbres.
Faudra-t-il déforester pour planter un arbre ?!
Dans un entretien publié par le Parisien cet automne, Air France communiquait largement sur sa volonté dès janvier 2020 de compenser ses émissions sur les vols intérieurs par la plantation d'environ 70 millions d'arbres, via « un investissement de plusieurs millions d'euros».
La société est bientôt suivie d'autres compagnies aériennes (notamment) faisant exploser la plantation de forêts. Pourtant, au-delà du temps qu'il faut à une branche pour devenir un arbre, la solution devient alors absurde : si la plantation d'arbre se révèle plus importante que le nombre d'hectares disponibles, que faudra-t-il faire ?
Ces plantations correspondent-elles toujours aux besoins locaux ?
La société est bientôt suivie d'autres compagnies aériennes (notamment) faisant exploser la plantation de forêts. Pourtant, au-delà du temps qu'il faut à une branche pour devenir un arbre, la solution devient alors absurde : si la plantation d'arbre se révèle plus importante que le nombre d'hectares disponibles, que faudra-t-il faire ?
Ces plantations correspondent-elles toujours aux besoins locaux ?
Enfin et surtout, comme indiqué plus haut, les scientifiques de l'ONU Environnement alertent : sans réduction des émissions - voire en les augmentant, la compensation reste une simple communication d'intention qui pourrait, si on était taquin, s'apparenter à un forme de greenwashing.
La seule énergie verte, c’est celle qui n’est pas produite. Mais quelles solutions, quand on ne peut pas ne pas en consommer ?
Le texte se conclut sur un point de vue moins tranché : « les compensations, si elles sont examinées et appliquées avec clarté, peuvent aider la transition là où des changements soudains et radicaux pourraient nous faire reculer davantage ».
La seule énergie verte, c’est celle qui n’est pas produite. Mais quelles solutions, quand on ne peut pas ne pas en consommer ?
Le texte se conclut sur un point de vue moins tranché : « les compensations, si elles sont examinées et appliquées avec clarté, peuvent aider la transition là où des changements soudains et radicaux pourraient nous faire reculer davantage ».
ATR propose des solutions à ses adhérents
C’est justement la mission que s’est donné, à peu près au même moment, Agir pour un Tourisme Responsable (ATR). L’association à la pointe du tourisme durable indiquait en juin dernier : « A partir de 2020, toutes les entreprises prétendant au label ATR devront compenser 100% de leurs émissions de CO2 à travers des projets de solidarité climatique. Les émissions liées au transport des voyageurs devront être compensées par les entreprises titulaires du label ATR, à hauteur de 50% à partir de 2023, puis à 100% à partir de 2025. »
Concrètement : dès cette année 2020, les compensations carbone des adhérents ATR doivent couvrir le périmètre de leur entreprise (déplacements, charges, dépenses énergétiques…). En 2023, elles devront en plus couvrir 50% des émissions clients et en 2025, 100% de ses émissions (internes et clients).
Tardif, diront certains, mais l’association a le mérite d’imposer des actions – et de les réaliser avant la date fatidique de 2030 annoncée par l’ONU Environnement.
Comment ? « Par une mutualisation s’enthousiasme Aurélien Seux, co-fondateur de Double Sens. On veut porter un discours fort, se réunir, fédérer et partager les bonnes pratiques ».
Pour se faire, ATR a « confronté » les solutions proposées par différents acteurs, et propose à ses adhérents, dès janvier 2020, 3 initiatives concrètes.
Concrètement : dès cette année 2020, les compensations carbone des adhérents ATR doivent couvrir le périmètre de leur entreprise (déplacements, charges, dépenses énergétiques…). En 2023, elles devront en plus couvrir 50% des émissions clients et en 2025, 100% de ses émissions (internes et clients).
Tardif, diront certains, mais l’association a le mérite d’imposer des actions – et de les réaliser avant la date fatidique de 2030 annoncée par l’ONU Environnement.
Comment ? « Par une mutualisation s’enthousiasme Aurélien Seux, co-fondateur de Double Sens. On veut porter un discours fort, se réunir, fédérer et partager les bonnes pratiques ».
Pour se faire, ATR a « confronté » les solutions proposées par différents acteurs, et propose à ses adhérents, dès janvier 2020, 3 initiatives concrètes.
3 solutions pour les pros
Les 3 actions qu’ATR a sélectionnées sont réparties en Amérique du Sud, Asie et Afrique, pour correspondre à un maximum de destination. Elles ne permettent pas uniquement d’avoir un impact environnemental mais tient compte de l’économie sociale et solidaire.
Au Pérou, Microsol propose de soutenir la fabrication, l’installation et l’entretien de cuiseurs à bois autonomes. Fermés par une cheminée, ils permettent à la fois de réduire la consommation de bois (impact environnemental) mais aussi d’agir sur la santé des populations en leur évitant d’inhaler les fumées toxiques que dégagent les fours traditionnels (impact social). Enfin, la fabrication de ces fours agit sur l’emploi et l’économie locale.
Au Vietnam, EcoAct propose un programme certifié Gold Standard pour aider les populations à construire et gérer la maintenance de digesteurs de biogaz par le traitement de déchets. Une énergie verte abordable, via l’utilisation de déchets qui resteraient non traités à l’air libre (impact aussi sur la santé) et fournit des emplois.
En Ethiopie, EcoAct toujours soutien une action locale de réhabilitation et préservation de puits d’eau potable.
Le manque d’eau en Ethopie oblige les habitants à faire bouillir l’eau, utilisant du bois de chauffage, ce qui génère à la fois une déforestation et des problèmes de fumées toxiques. La réparation de puits de forage en ruine apporte une eau propre et permet d’économiser le coût du bois. Les opérations sont dirigées par des femmes, leur fournissant des emplois.
Au Pérou, Microsol propose de soutenir la fabrication, l’installation et l’entretien de cuiseurs à bois autonomes. Fermés par une cheminée, ils permettent à la fois de réduire la consommation de bois (impact environnemental) mais aussi d’agir sur la santé des populations en leur évitant d’inhaler les fumées toxiques que dégagent les fours traditionnels (impact social). Enfin, la fabrication de ces fours agit sur l’emploi et l’économie locale.
Au Vietnam, EcoAct propose un programme certifié Gold Standard pour aider les populations à construire et gérer la maintenance de digesteurs de biogaz par le traitement de déchets. Une énergie verte abordable, via l’utilisation de déchets qui resteraient non traités à l’air libre (impact aussi sur la santé) et fournit des emplois.
En Ethiopie, EcoAct toujours soutien une action locale de réhabilitation et préservation de puits d’eau potable.
Le manque d’eau en Ethopie oblige les habitants à faire bouillir l’eau, utilisant du bois de chauffage, ce qui génère à la fois une déforestation et des problèmes de fumées toxiques. La réparation de puits de forage en ruine apporte une eau propre et permet d’économiser le coût du bois. Les opérations sont dirigées par des femmes, leur fournissant des emplois.