1 - Narbonne, pour commencer
Le choeur de la cathédrale gothique Saint-Just-et-Saint-Pasteur affiche une impressionnante hauteur sous voûte ©Ville de Narbonne
Avec ses 55 000 habitants, c’est la ville la plus peuplée de l’Aude. C’est une agréable ville méridionale où il fait bon déambuler.
Tous les matins, les Halles, abritées dans un bâtiment de style Baltard y offrent, depuis 1901, un concentré du savoir-faire et du savoir vivre audois.
Dans une ambiance bon enfant à l’accent méridional, les étals colorés et animés des 68 commerçants débordent de poissons de la Méditerranée, d’huîtres charnues à la saveur iodée venues de Leucate et de Gruissan, de fleur de sel de Gruissan, d’olives de table vertes ou noires, de tapenade, d’huile d’olive, de vins, de viandes, de fruits, de légumes… Il ne faut surtout pas résister à l’envie d’y faire quelques emplettes.
Tout près se dresse le somptueux palais de l’archevêque. En réalité, il y en a deux, le premier de style roman, le second, de style gothique. Les tours rondes, les imposants logis et la tour carrée qui forme le pendant avec le puissant donjon construit dès 1308, disent la puissance passée des archevêques.
Ce palais est relié par un cloître bâti dans la seconde moitié du XIVe siècle à la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur, de style gothique méridional, dont le chœur affiche une impressionnante hauteur sous voûte (41 mètres).
Erigée à la fin du XIIIe, elle devait être bien plus monumentale. En raison de bisbilles locales et de la guerre de Cent ans, la nef n’a jamais été construite ! Saint-Just-et-Saint-Pasteur n’en héberge pas moins les plus vastes orgues d’Europe continentale !
Les terres du sud n’ont pourtant pas toujours été un bastion du catholicisme. Au Moyen-Age, elles se sont souvent laissé séduire par la religion cathare, vite qualifiée d’hérésie par les Papes. Ceux-ci feront appel aux rois de France pour la réprimer et mener la « croisade contre les Albigeois ».
À partir de 1233, la redoutable Inquisition sera chargée de finir le travail et Narbonne n’y échappera pas.
Pour aborder sans trop se prendre la tête ces pages d’histoire pour le moins compliquées, on gagnera à s’offrir une visite théâtralisée de Narbonne proposée par de jeunes comédiens en costumes d’époque. C’est très ludique, et donc idéal notamment pour les familles avec enfants ! Bien sûr, il faut réserver à l’avance sur le site www.lesvisitesepiques.fr/
En les écoutant, le visiteur (re)découvre que la région a vu passer bien d’autres envahisseurs, les Wisigoths bien sûr au IVe et Ve siècles puis, au VIIIe siècle, les troupes musulmanes des Omeyyades alors au pouvoir en Espagne. Et aussi que les Romains les avaient largement précédés.
C’est à tort en effet que, très souvent, seuls les noms de Nîmes et d’Arles sont associés à la romanité !
Bien qu’elle n’ait pas conservé les mêmes vestiges monumentaux que ses deux voisines. Narbonne a été la première colonie romaine établie hors de la péninsule italienne, dès 118 avant J-C., sous le nom de Narbo Martius. Situé à un emplacement géographique stratégique, elle deviendra très vite la capitale de la province de Gaule narbonnaise et un port très actif qui commerçait avec l’Italie, l’Hispanie (l’Espagne) et même l’Aquitaine.
De cette période glorieuse témoigne désormais Narbo Via, le nouveau musée de la romanité, installé au milieu d’un jardin de plantes méditerranéennes, le long du canal de la Robine.
L’architecte Norman Foster a conçu un bâtiment de verre et de béton structurel stratifié - pigmenté avec les terres de la région - capable de résister aux vents forts et à la chaleur estivale. Le parcours des collections (7 000 objets antiques) s’ouvre avec un mur monumental qui abrite 760 blocs de pierre issus pour la plupart des nécropoles romaines de la ville antique.
Suivent d’innombrables pierres sculptées, statues, amphores, objets et aussi des mosaïques et des peintures murales pour beaucoup venues du Clos de la Lombarde, un quartier antique aisé mis à jour à Narbonne à partir de 1973.
Le parcours chronologique qui démarre à la fin du IIe siècle avant Jésus-Christ et restitue six siècles d’histoire de Narbonne, est enrichi par des dispositifs multimédias en 3D bluffants.
Grâce à eux, le visiteur est littéralement entraîné vers le Capitole, devant le temple et dans les rues de l’antique Narbo Martius, où il a la sensation de côtoyer les habitants de l’Antiquité. Petits comme grands se laisseront prendre au jeu !
Tous les matins, les Halles, abritées dans un bâtiment de style Baltard y offrent, depuis 1901, un concentré du savoir-faire et du savoir vivre audois.
Dans une ambiance bon enfant à l’accent méridional, les étals colorés et animés des 68 commerçants débordent de poissons de la Méditerranée, d’huîtres charnues à la saveur iodée venues de Leucate et de Gruissan, de fleur de sel de Gruissan, d’olives de table vertes ou noires, de tapenade, d’huile d’olive, de vins, de viandes, de fruits, de légumes… Il ne faut surtout pas résister à l’envie d’y faire quelques emplettes.
Tout près se dresse le somptueux palais de l’archevêque. En réalité, il y en a deux, le premier de style roman, le second, de style gothique. Les tours rondes, les imposants logis et la tour carrée qui forme le pendant avec le puissant donjon construit dès 1308, disent la puissance passée des archevêques.
Ce palais est relié par un cloître bâti dans la seconde moitié du XIVe siècle à la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur, de style gothique méridional, dont le chœur affiche une impressionnante hauteur sous voûte (41 mètres).
Erigée à la fin du XIIIe, elle devait être bien plus monumentale. En raison de bisbilles locales et de la guerre de Cent ans, la nef n’a jamais été construite ! Saint-Just-et-Saint-Pasteur n’en héberge pas moins les plus vastes orgues d’Europe continentale !
Les terres du sud n’ont pourtant pas toujours été un bastion du catholicisme. Au Moyen-Age, elles se sont souvent laissé séduire par la religion cathare, vite qualifiée d’hérésie par les Papes. Ceux-ci feront appel aux rois de France pour la réprimer et mener la « croisade contre les Albigeois ».
À partir de 1233, la redoutable Inquisition sera chargée de finir le travail et Narbonne n’y échappera pas.
Pour aborder sans trop se prendre la tête ces pages d’histoire pour le moins compliquées, on gagnera à s’offrir une visite théâtralisée de Narbonne proposée par de jeunes comédiens en costumes d’époque. C’est très ludique, et donc idéal notamment pour les familles avec enfants ! Bien sûr, il faut réserver à l’avance sur le site www.lesvisitesepiques.fr/
En les écoutant, le visiteur (re)découvre que la région a vu passer bien d’autres envahisseurs, les Wisigoths bien sûr au IVe et Ve siècles puis, au VIIIe siècle, les troupes musulmanes des Omeyyades alors au pouvoir en Espagne. Et aussi que les Romains les avaient largement précédés.
C’est à tort en effet que, très souvent, seuls les noms de Nîmes et d’Arles sont associés à la romanité !
Bien qu’elle n’ait pas conservé les mêmes vestiges monumentaux que ses deux voisines. Narbonne a été la première colonie romaine établie hors de la péninsule italienne, dès 118 avant J-C., sous le nom de Narbo Martius. Situé à un emplacement géographique stratégique, elle deviendra très vite la capitale de la province de Gaule narbonnaise et un port très actif qui commerçait avec l’Italie, l’Hispanie (l’Espagne) et même l’Aquitaine.
De cette période glorieuse témoigne désormais Narbo Via, le nouveau musée de la romanité, installé au milieu d’un jardin de plantes méditerranéennes, le long du canal de la Robine.
L’architecte Norman Foster a conçu un bâtiment de verre et de béton structurel stratifié - pigmenté avec les terres de la région - capable de résister aux vents forts et à la chaleur estivale. Le parcours des collections (7 000 objets antiques) s’ouvre avec un mur monumental qui abrite 760 blocs de pierre issus pour la plupart des nécropoles romaines de la ville antique.
Suivent d’innombrables pierres sculptées, statues, amphores, objets et aussi des mosaïques et des peintures murales pour beaucoup venues du Clos de la Lombarde, un quartier antique aisé mis à jour à Narbonne à partir de 1973.
Le parcours chronologique qui démarre à la fin du IIe siècle avant Jésus-Christ et restitue six siècles d’histoire de Narbonne, est enrichi par des dispositifs multimédias en 3D bluffants.
Grâce à eux, le visiteur est littéralement entraîné vers le Capitole, devant le temple et dans les rues de l’antique Narbo Martius, où il a la sensation de côtoyer les habitants de l’Antiquité. Petits comme grands se laisseront prendre au jeu !
2 - L’époustouflant canal du Midi passe par Narbonne
Au hameau du Somail, les visiteurs peuvent louer des bateaux ou des vélos pour découvrir le Canal du Midi (Photo Céline Deschamps)
Si Narbonne se vante volontiers de posséder à 5 kilomètres du centre ville une plage de sable fin longue de 5 kilomètres, elle paraît désormais bien enserrée à l’intérieur des terres.
Au fil des siècles, l’accumulation des sédiments apportés notamment par le fleuve Aude (appelé Atax dans l’Antiquité) a changé sa géographie. Aujourd’hui, la lagune et les étangs - remplis d’eau saumâtre - qui se sont formés entre terre et mer sont peuplés de flamants roses et d’échasses blanches.
On en oublie presque que, dans l’Antiquité, Narbonne possédait le plus important port romain d’Occident après… Rome ! Au IVe siècle, l’écrivain Ausone affirmait à son propos : « tout ce qui navigue dans l’univers vient aborder à tes quais ».
Plus tard, l’emplacement stratégique de Narbonne a suscité l’une des réalisations de génie civil les plus extraordinaires de l’ère moderne : l’époustouflant canal royal des deux mers - rebaptisé « canal du Midi », à la Révolution.
Avec ses 240 km de voie navigable assurant la liaison entre Toulouse et la Méditerranée et ses 300 ouvrages d’art (écluses, aqueducs, ponts, tunnels), il a ouvert la voie à la révolution industrielle.
Il a été conçu sous le règne de Louis XIV par le notable audois Pierre-Paul Riquet qui y laissera sa fortune. Le canal n’était pas encore terminé à sa mort en 1680, mais le génie de cet homme était déjà salué dans l’Europe entière !
Par la suite, d’autres canaux sont venus compléter l’œuvre de Riquet. Ainsi, les 5 km et les sept écluses du canal de Jonction relient le canal du Midi à la Méditerranée, via le canal de la Robine aménagé à l’emplacement d’un ancien bras de l'Aude qui traversait Narbonne.
LIRE AUSSI : Canal du Midi : de Narbonne à Homps, l’éloge de la lenteur…
Le développement du chemin de fer à partir du XIXe siècle finira par avoir raison de la vocation commerciale du Canal du Midi, dédié depuis 1989 au seul tourisme fluvial.
Aujourd’hui, bateaux-hôtels, bateaux de croisière Nicols à louer pour plusieurs jours, balade à bord de La Capitane, réplique d’une gabare (bateau à fond plat) du XIXe siècle, petits bateaux électriques du restaurant le Comptoir Nature (5 personnes maxi) et barque du Somail (12 personnes maximum) - il n’y a que l’embarras du choix ! - permettent de profiter de ces voies d’eau et des nombreux ouvrages d’art qui les parsèment.
La balade sur le canal de la Robine permet de voir Narbonne autrement. Quant au charme du Canal du midi, il reste intact car il est toujours joliment arboré malgré les maladies des ormes et des platanes.
Ceux qui n’ont pas envie de naviguer, peuvent pédaler sur l’ancien chemin de halage. Big Up Cycling loue vélos et trottinettes électriques.
Au hameau du Somail qui avant d’être un port de plaisance fut, du XVIIe au XXe siècle, un important port de commerce et de voyageurs, l’Office de tourisme, installé dans un ancien domaine vigneron, présente un intéressant film et une exposition (entrée gratuite) sur l’histoire de ces canaux.
Juste à côté, le bateau-épicerie Tamata permet aux plaisanciers et aux vélocipédistes de s’approvisionner, de boire un café ou de manger un en-cas, avant de faire un tour au « Trouve tout du livre », une fabuleuse librairie qui aligne plus de 60 000 livres d’occasion - dont certains anciens - sur ses rayons.
Cette véritable caverne d’Ali Baba est appréciée des simples lecteurs comme des collectionneurs, des artistes et des écrivains.
Au fil des siècles, l’accumulation des sédiments apportés notamment par le fleuve Aude (appelé Atax dans l’Antiquité) a changé sa géographie. Aujourd’hui, la lagune et les étangs - remplis d’eau saumâtre - qui se sont formés entre terre et mer sont peuplés de flamants roses et d’échasses blanches.
On en oublie presque que, dans l’Antiquité, Narbonne possédait le plus important port romain d’Occident après… Rome ! Au IVe siècle, l’écrivain Ausone affirmait à son propos : « tout ce qui navigue dans l’univers vient aborder à tes quais ».
Plus tard, l’emplacement stratégique de Narbonne a suscité l’une des réalisations de génie civil les plus extraordinaires de l’ère moderne : l’époustouflant canal royal des deux mers - rebaptisé « canal du Midi », à la Révolution.
Avec ses 240 km de voie navigable assurant la liaison entre Toulouse et la Méditerranée et ses 300 ouvrages d’art (écluses, aqueducs, ponts, tunnels), il a ouvert la voie à la révolution industrielle.
Il a été conçu sous le règne de Louis XIV par le notable audois Pierre-Paul Riquet qui y laissera sa fortune. Le canal n’était pas encore terminé à sa mort en 1680, mais le génie de cet homme était déjà salué dans l’Europe entière !
Par la suite, d’autres canaux sont venus compléter l’œuvre de Riquet. Ainsi, les 5 km et les sept écluses du canal de Jonction relient le canal du Midi à la Méditerranée, via le canal de la Robine aménagé à l’emplacement d’un ancien bras de l'Aude qui traversait Narbonne.
LIRE AUSSI : Canal du Midi : de Narbonne à Homps, l’éloge de la lenteur…
Le développement du chemin de fer à partir du XIXe siècle finira par avoir raison de la vocation commerciale du Canal du Midi, dédié depuis 1989 au seul tourisme fluvial.
Aujourd’hui, bateaux-hôtels, bateaux de croisière Nicols à louer pour plusieurs jours, balade à bord de La Capitane, réplique d’une gabare (bateau à fond plat) du XIXe siècle, petits bateaux électriques du restaurant le Comptoir Nature (5 personnes maxi) et barque du Somail (12 personnes maximum) - il n’y a que l’embarras du choix ! - permettent de profiter de ces voies d’eau et des nombreux ouvrages d’art qui les parsèment.
La balade sur le canal de la Robine permet de voir Narbonne autrement. Quant au charme du Canal du midi, il reste intact car il est toujours joliment arboré malgré les maladies des ormes et des platanes.
Ceux qui n’ont pas envie de naviguer, peuvent pédaler sur l’ancien chemin de halage. Big Up Cycling loue vélos et trottinettes électriques.
Au hameau du Somail qui avant d’être un port de plaisance fut, du XVIIe au XXe siècle, un important port de commerce et de voyageurs, l’Office de tourisme, installé dans un ancien domaine vigneron, présente un intéressant film et une exposition (entrée gratuite) sur l’histoire de ces canaux.
Juste à côté, le bateau-épicerie Tamata permet aux plaisanciers et aux vélocipédistes de s’approvisionner, de boire un café ou de manger un en-cas, avant de faire un tour au « Trouve tout du livre », une fabuleuse librairie qui aligne plus de 60 000 livres d’occasion - dont certains anciens - sur ses rayons.
Cette véritable caverne d’Ali Baba est appréciée des simples lecteurs comme des collectionneurs, des artistes et des écrivains.
3 - Narbonne, un terroir gourmet et gourmand
Depuis l’époque romaine, le vin est solidement ancré dans les traditions et la culture de l’Aude. Ici, les vignes de L'Hospitalet (Photo Gilles Deschamps)
Depuis l’époque romaine, le vin est solidement ancré dans les traditions et la culture de l’Aude !
Il y a un siècle, ce département était, tout comme l’Hérault voisin, le royaume du « gros rouge » destiné aux soldats et aux travailleurs de force. Ce temps n’est plus.
La « commune de Narbonne », elle aussi, n’est plus qu’un souvenir. Son initiateur, Marcelin Albert, reste cependant un héros local : en 1907, alors que le midi viticole « se meurt » comme il l’écrivit dans un télégramme à Clémenceau, ce cafetier et vigneron d’Argeliers, un petit village du Minervois, lança un puissant mouvement de révolte pour défendre le « vin naturel contre le vin de fraude ».
Las, Clémenceau, inflexible, envoya l’armée rétablir l’ordre et discrédita Marcelin Albert qui mourut dans la misère. Par la suite, des comités d’action viticole, parfois violents, firent encore parler d’eux lorsque les viticulteurs ne s’en sortaient plus.
Depuis les années 1980, les arrachages de vignes favorisés par les primes de l’Union européenne et la politique résolue de qualité ont porté bien des vins de l’Aude au niveau des grands nectars.
Si les appellations Corbières et Minervois sont réputées, les vins du massif de la Clape qui sépare la ville de Narbonne de la mer sont moins connus et c’est dommage.
Et si les rouges de l’Aude sont plus célèbres que ses blancs, ces derniers n’en valent pas moins le détour, comme par exemple cet étonnant Coteau de Narbonne appelé « Les Terres Salées » produit à 100% à base de Bourboulenc, le grand cépage du Massif de la Clape. Ou encore la cuvée « Romarin », obtenue exclusivement à base de Viognier par la coopérative d’Argeliers.
Enfin qui vient dans l’Aude se verra forcément offrir, à un moment ou à un autre, un verre de « blanquette ». Le terroir de ce vin effervescent, protégé par une AOC, se situe cependant assez loin de Narbonne, dans la région de Limoux, à 25 kilomètres au sud de Carcassonne.
Moins réputées que celles des Alpilles (Bouches-du-Rhône) ou celles de Nyons (Drôme), les huiles d’olive de l’Aude n’ont pourtant à rougir, bien au contraire. Au hameau de Cabezac, à Bize-Minervois, la coopérative L’Oulibo - créée en 1942 - rassemble près de 850 producteurs de variétés locales dont la fameuse olive de Lucques.
Cette coopérative oléicole - c’est la seule de l’Aude - propose des visites guidées (à réserver en ligne sur le site www.loulibo.com/), des dégustations, des paniers-repas.
Son centre d’interprétation, unique en Occitanie, raconte l’histoire et la culture de l’olivier à travers les âges. Sa boutique vend d’excellentes huiles d’olive de tradition, notamment une remarquable cuvée à base de bouteillan, une variété assez rustique, des olives de table, de la tapenade maison et une large sélection de produits du terroir.
Il y a aussi le mas d’Antonin, sur les hauteurs d’Argeliers. Depuis qu’elle a repris les oliviers de son arrière grand-père, il y a une dizaine d’années, Eléna Anton-Marty s’est toute entière adonnée à sa passion.
Elle a racheté d’autres vergers, planté des oliviers et des chênes truffiers, remonté des murets, construit une bastide, aménagé des gîtes. Sa boutique vend d’excellentes olives de table lucques AOP au croquant incomparable, des huiles raffinées produites avec des olives cueillies à partir du mois d’octobre lorsqu’elles sont encore bien vertes.
Douces en fin de saison, elles ont ainsi un arôme intense et un brin d’ardance lorsqu’elles sont pressées en début de saison, surtout lorsqu’elles sont à base d‘olivière, une variété locale très ancienne.
Elena qui travaille désormais avec sa fille, vend aussi des truffes, des produits à base de truffes et une sélection de produits gourmands de l’Aude. Elle organise également des dégustations d’huile d’olive, des stages d’initiation au monde de la truffe et des repas.
Il y a un siècle, ce département était, tout comme l’Hérault voisin, le royaume du « gros rouge » destiné aux soldats et aux travailleurs de force. Ce temps n’est plus.
La « commune de Narbonne », elle aussi, n’est plus qu’un souvenir. Son initiateur, Marcelin Albert, reste cependant un héros local : en 1907, alors que le midi viticole « se meurt » comme il l’écrivit dans un télégramme à Clémenceau, ce cafetier et vigneron d’Argeliers, un petit village du Minervois, lança un puissant mouvement de révolte pour défendre le « vin naturel contre le vin de fraude ».
Las, Clémenceau, inflexible, envoya l’armée rétablir l’ordre et discrédita Marcelin Albert qui mourut dans la misère. Par la suite, des comités d’action viticole, parfois violents, firent encore parler d’eux lorsque les viticulteurs ne s’en sortaient plus.
Depuis les années 1980, les arrachages de vignes favorisés par les primes de l’Union européenne et la politique résolue de qualité ont porté bien des vins de l’Aude au niveau des grands nectars.
Si les appellations Corbières et Minervois sont réputées, les vins du massif de la Clape qui sépare la ville de Narbonne de la mer sont moins connus et c’est dommage.
Et si les rouges de l’Aude sont plus célèbres que ses blancs, ces derniers n’en valent pas moins le détour, comme par exemple cet étonnant Coteau de Narbonne appelé « Les Terres Salées » produit à 100% à base de Bourboulenc, le grand cépage du Massif de la Clape. Ou encore la cuvée « Romarin », obtenue exclusivement à base de Viognier par la coopérative d’Argeliers.
Enfin qui vient dans l’Aude se verra forcément offrir, à un moment ou à un autre, un verre de « blanquette ». Le terroir de ce vin effervescent, protégé par une AOC, se situe cependant assez loin de Narbonne, dans la région de Limoux, à 25 kilomètres au sud de Carcassonne.
Moins réputées que celles des Alpilles (Bouches-du-Rhône) ou celles de Nyons (Drôme), les huiles d’olive de l’Aude n’ont pourtant à rougir, bien au contraire. Au hameau de Cabezac, à Bize-Minervois, la coopérative L’Oulibo - créée en 1942 - rassemble près de 850 producteurs de variétés locales dont la fameuse olive de Lucques.
Cette coopérative oléicole - c’est la seule de l’Aude - propose des visites guidées (à réserver en ligne sur le site www.loulibo.com/), des dégustations, des paniers-repas.
Son centre d’interprétation, unique en Occitanie, raconte l’histoire et la culture de l’olivier à travers les âges. Sa boutique vend d’excellentes huiles d’olive de tradition, notamment une remarquable cuvée à base de bouteillan, une variété assez rustique, des olives de table, de la tapenade maison et une large sélection de produits du terroir.
Il y a aussi le mas d’Antonin, sur les hauteurs d’Argeliers. Depuis qu’elle a repris les oliviers de son arrière grand-père, il y a une dizaine d’années, Eléna Anton-Marty s’est toute entière adonnée à sa passion.
Elle a racheté d’autres vergers, planté des oliviers et des chênes truffiers, remonté des murets, construit une bastide, aménagé des gîtes. Sa boutique vend d’excellentes olives de table lucques AOP au croquant incomparable, des huiles raffinées produites avec des olives cueillies à partir du mois d’octobre lorsqu’elles sont encore bien vertes.
Douces en fin de saison, elles ont ainsi un arôme intense et un brin d’ardance lorsqu’elles sont pressées en début de saison, surtout lorsqu’elles sont à base d‘olivière, une variété locale très ancienne.
Elena qui travaille désormais avec sa fille, vend aussi des truffes, des produits à base de truffes et une sélection de produits gourmands de l’Aude. Elle organise également des dégustations d’huile d’olive, des stages d’initiation au monde de la truffe et des repas.
4 - Une incursion en pays cathare depuis Narbonne
Depuis les ruines haut perchées du château de Peyrepertuse, la vue est éblouissante sur les collines des Corbières. Photo Paula BOYER
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Après s’être ainsi régalé les papilles, il sera temps de tenter une échappée loin de Narbonne, au cœur du pays cathare. La cité fortifiée de Carcassonne mérite bien sûr une halte.
LIRE AUSSI : Carcassonne : à la découverte de la forteresse la plus célèbre de France et de sa ville basse
Mais, les châteaux de Quéribus et de Peyrepertuse, d'anciennes places fortes médiévales accrochées sur des pitons rocheux, au milieu des vignes, de la garrigue, dans les collines des Corbières, du côté de Cucugnan, méritent vraiment leur surnom de « citadelles du vertige ».
Quéribus a été l’ultime bastion aux mains des Cathares : il a résisté jusqu’en 1255, soit plus de dix ans après la capitulation de la forteresse de Montségur (Ariège), souvent présentée comme l’épilogue dramatique du combat contre les Cathares, avant le rattachement des terres du Midi à la couronne de France.
Juste en face du donjon de Quéribus, une crête héberge les imposantes ruines du château de Peyrepertuse. Pendant la « croisade contre les Albigeois », son seigneur, Guilhem, bien que catholique, s’était refusé aux croisés. Il fut néanmoins obligé de se rendre !
Les constructions initiales des seigneurs locaux étaient assez modestes. Les citadelles dont on voit aujourd’hui les ruines ont été construites par les rois de France à la fin du XIIIe et au XIVe siècle pour garder la frontière avec le royaume d’Aragon.
Après qu’en 1659 le traité des Pyrénées a fixé définitivement une nouvelle frontière entre France et Espagne, elles ont perdu leur intérêt stratégique et ont été abandonnées.
Désormais, les sites du pays cathare sont l’un des fers de lance de la politique touristique audoise.
Un sentier cathare (GR 367) mène même en douze étapes (240 km) de Port-la-Nouvelle (Aude) à Foix (Ariège). Marcher de château en château demande cependant du souffle, de l’endurance et un bon équipement. De l’eau aussi lorsque le soleil tape dur. Et une veste car, sur les hauteurs, le vent peut être terrible : à Quéribus par exemple, il faut parfois se cramponner à des cordes dans les escaliers.
Des agences de voyages proposent des circuits à pied accompagnés d’un guide, avec portage des bagages pour doser l’effort.
Si l’on n’est pas en forme ou si l’on a peu de temps, on se contentera d’aller en voiture à Cucugnan ou à Duilhac-sous-Peyrepertuse. Il ne restera alors que quelques kilomètres pour rallier ces nids d’aigle.
Attention, l’ultime grimpette, jusqu’aux ruines, reste un peu exigeante. Evidemment, l’effort est récompensé. De là-haut, la vue est superbe sur les collines environnantes.
LIRE AUSSI : Carcassonne : à la découverte de la forteresse la plus célèbre de France et de sa ville basse
Mais, les châteaux de Quéribus et de Peyrepertuse, d'anciennes places fortes médiévales accrochées sur des pitons rocheux, au milieu des vignes, de la garrigue, dans les collines des Corbières, du côté de Cucugnan, méritent vraiment leur surnom de « citadelles du vertige ».
Quéribus a été l’ultime bastion aux mains des Cathares : il a résisté jusqu’en 1255, soit plus de dix ans après la capitulation de la forteresse de Montségur (Ariège), souvent présentée comme l’épilogue dramatique du combat contre les Cathares, avant le rattachement des terres du Midi à la couronne de France.
Juste en face du donjon de Quéribus, une crête héberge les imposantes ruines du château de Peyrepertuse. Pendant la « croisade contre les Albigeois », son seigneur, Guilhem, bien que catholique, s’était refusé aux croisés. Il fut néanmoins obligé de se rendre !
Les constructions initiales des seigneurs locaux étaient assez modestes. Les citadelles dont on voit aujourd’hui les ruines ont été construites par les rois de France à la fin du XIIIe et au XIVe siècle pour garder la frontière avec le royaume d’Aragon.
Après qu’en 1659 le traité des Pyrénées a fixé définitivement une nouvelle frontière entre France et Espagne, elles ont perdu leur intérêt stratégique et ont été abandonnées.
Désormais, les sites du pays cathare sont l’un des fers de lance de la politique touristique audoise.
Un sentier cathare (GR 367) mène même en douze étapes (240 km) de Port-la-Nouvelle (Aude) à Foix (Ariège). Marcher de château en château demande cependant du souffle, de l’endurance et un bon équipement. De l’eau aussi lorsque le soleil tape dur. Et une veste car, sur les hauteurs, le vent peut être terrible : à Quéribus par exemple, il faut parfois se cramponner à des cordes dans les escaliers.
Des agences de voyages proposent des circuits à pied accompagnés d’un guide, avec portage des bagages pour doser l’effort.
Si l’on n’est pas en forme ou si l’on a peu de temps, on se contentera d’aller en voiture à Cucugnan ou à Duilhac-sous-Peyrepertuse. Il ne restera alors que quelques kilomètres pour rallier ces nids d’aigle.
Attention, l’ultime grimpette, jusqu’aux ruines, reste un peu exigeante. Evidemment, l’effort est récompensé. De là-haut, la vue est superbe sur les collines environnantes.
5 - Près de Narbonne, la pureté de l’abbaye de Fontfroide
Cette ancienne abbaye bénédictine fondée en 1093 et rattachée à l’ordre cistercien en 1145, est l’une des mieux conservées de France. - Depositphotos.com Auteur Wirestock
Aux portes du pays cathare, mais plus près de Narbonne, à l’écart dans les collines boisées au cœur du parc naturel régional de la Narbonnaise, l’abbaye de Fontfroide mérite franchement un détour.
Non pas parce que, pendant la croisade contre les Albigeois, cette abbaye a été le fer de lance de l'orthodoxie catholique. Mais parce que cette ancienne abbaye bénédictine fondée en 1093 et rattachée à l’ordre cistercien en 1145, est l’une des mieux conservées de France.
Ses bâtiments, entourés de vastes jardins en terrasses, sont exceptionnels : le cloître et la salle capitulaire datent du XIIe siècle, l’église abbatiale est admirable avec ses lignes pures, les bâtiments des frères convers sont d’une taille imposante, quant aux aménagements des XVIIe et XVIIIe siècle, ils lui confèrent parfois un air de château.
Devenue propriété privée après son rachat en 1908 par Gustave Fayet, l’abbaye a bénéficié, depuis, d’un vaste chantier de restauration. Cet artiste et collectionneur, y a installé des œuvres commandées à ses amis, notamment le peintre Odilon Redon.
Aujourd’hui, ses descendants s’emploient à en faire un foyer touristique, culturel et artistique ainsi qu’un lieu prestigieux de réceptions. L’abbaye possède aussi un restaurant et un beau domaine viticole.
Visites guidées et déambulation nocturnes permettent de découvrir ce lieu exceptionnel et d’appréhender l’histoire des Cisterciens.
Pour en savoir plus, consulter le site de l’Office de tourisme de la Côte du Midi : www.cotedumidi.com
Et celui de l’Agence de développement touristique de l’Aude : www.audetourisme.com
Non pas parce que, pendant la croisade contre les Albigeois, cette abbaye a été le fer de lance de l'orthodoxie catholique. Mais parce que cette ancienne abbaye bénédictine fondée en 1093 et rattachée à l’ordre cistercien en 1145, est l’une des mieux conservées de France.
Ses bâtiments, entourés de vastes jardins en terrasses, sont exceptionnels : le cloître et la salle capitulaire datent du XIIe siècle, l’église abbatiale est admirable avec ses lignes pures, les bâtiments des frères convers sont d’une taille imposante, quant aux aménagements des XVIIe et XVIIIe siècle, ils lui confèrent parfois un air de château.
Devenue propriété privée après son rachat en 1908 par Gustave Fayet, l’abbaye a bénéficié, depuis, d’un vaste chantier de restauration. Cet artiste et collectionneur, y a installé des œuvres commandées à ses amis, notamment le peintre Odilon Redon.
Aujourd’hui, ses descendants s’emploient à en faire un foyer touristique, culturel et artistique ainsi qu’un lieu prestigieux de réceptions. L’abbaye possède aussi un restaurant et un beau domaine viticole.
Visites guidées et déambulation nocturnes permettent de découvrir ce lieu exceptionnel et d’appréhender l’histoire des Cisterciens.
Pour en savoir plus, consulter le site de l’Office de tourisme de la Côte du Midi : www.cotedumidi.com
Et celui de l’Agence de développement touristique de l’Aude : www.audetourisme.com