Il y a des idées reçues sur la formation de pilotes : « Vous n’avez pas besoin d’avoir fait maths sup' pour piloter : le bac peut suffire » - photo Airbus
« Partout dans le monde, et en particulier en Europe, la conjoncture est très favorable.
On pourra bientôt parler d'une pénurie de pilotes au niveau mondial », explique Jean-Michel Bossuet, à la tête du magazine Aviation & Pilote, qui organisait, du 1er au 3 février 2019, le Salon des formations et métiers aéronautiques.
C’était bien l’idée qu’avaient en tête la plupart des jeunes venus se renseigner sur la 27e édition du salon, qui se tenait au musée de l’Air et de l’espace sur l’aéroport de Paris-Le Bourget.
Dans un contexte de progression annuelle de 5 à 7% du trafic aérien mondial, les compagnies aériennes recrutent à tour de bras et les représentants des écoles et organismes de formation de pilotes se frottent les mains.
Tous citent les chiffres d’un avenir radieux : le trafic mondial doit doubler d’ici 2037 avec 8,2 milliards de passagers transportés, Boeing envisage de livrer 42 000 avions neufs d’ici 2035...
« La crise économique est terminée, les commandes d’avions sont au plus haut. Ryanair reçoit presque un nouveau 737 chaque semaine. La totalité des écoles de pilotage mondiales ne suffisent à pourvoir les besoins », explique un jeune diplômé.
« Toutes les planètes sont alignées : Air France relance sa filière cadet, les low costs recrutent en permanence, les compagnies du Golfe perdent des pilotes, et les instructeurs en clubs et en écoles se raréfient », confirme Jean-Michel Bossuet, s’adressant aux dizaines de scolaires et curieux de tous âges présents à la conférence de présentation du métier « pilote avion civile ».
On pourra bientôt parler d'une pénurie de pilotes au niveau mondial », explique Jean-Michel Bossuet, à la tête du magazine Aviation & Pilote, qui organisait, du 1er au 3 février 2019, le Salon des formations et métiers aéronautiques.
C’était bien l’idée qu’avaient en tête la plupart des jeunes venus se renseigner sur la 27e édition du salon, qui se tenait au musée de l’Air et de l’espace sur l’aéroport de Paris-Le Bourget.
Dans un contexte de progression annuelle de 5 à 7% du trafic aérien mondial, les compagnies aériennes recrutent à tour de bras et les représentants des écoles et organismes de formation de pilotes se frottent les mains.
Tous citent les chiffres d’un avenir radieux : le trafic mondial doit doubler d’ici 2037 avec 8,2 milliards de passagers transportés, Boeing envisage de livrer 42 000 avions neufs d’ici 2035...
« La crise économique est terminée, les commandes d’avions sont au plus haut. Ryanair reçoit presque un nouveau 737 chaque semaine. La totalité des écoles de pilotage mondiales ne suffisent à pourvoir les besoins », explique un jeune diplômé.
« Toutes les planètes sont alignées : Air France relance sa filière cadet, les low costs recrutent en permanence, les compagnies du Golfe perdent des pilotes, et les instructeurs en clubs et en écoles se raréfient », confirme Jean-Michel Bossuet, s’adressant aux dizaines de scolaires et curieux de tous âges présents à la conférence de présentation du métier « pilote avion civile ».
Un rêve loin d’être inaccessible
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Au cœur des préoccupations des visiteurs : les formations et les études.
« Nous leur expliquons que devenir pilote, c’est beaucoup plus accessible que l’on pense », lance ce responsable d’un centre de formation au pilotage au Québec.
« Vous n’avez pas besoin d’avoir fait maths sup' pour piloter : le bac peut suffire », ajoute Jean-Michel Bossuet, précisant que le plus important restait le niveau d’anglais, mais aussi la santé et l’hygiène de vie.
En détail, les visiteurs ont découvert les différentes étapes de leur future carrière : de la licence de pilote professionnel, vol aux instruments, qualification multi-moteur, travail en équipage, jusqu’à la partie théorique de la licence de pilote de ligne et aux qualifications selon le type d'appareils.
Pour y parvenir, trois solutions.
D’abord, la fameuse et très sélective Ecole nationale de l’aviation civile de Toulouse (Enac) et ses trois concours (S, U et P).
Ensuite, les organismes privés de formations (les ATO : approved training organisation), dont les formations sont payantes (entre 55 000 et 80 000 euros en moyenne).
Enfin, il est, depuis 2018, possible de passer par la filière cadet d’Air France (voir encadré).
« Nous leur expliquons que devenir pilote, c’est beaucoup plus accessible que l’on pense », lance ce responsable d’un centre de formation au pilotage au Québec.
« Vous n’avez pas besoin d’avoir fait maths sup' pour piloter : le bac peut suffire », ajoute Jean-Michel Bossuet, précisant que le plus important restait le niveau d’anglais, mais aussi la santé et l’hygiène de vie.
En détail, les visiteurs ont découvert les différentes étapes de leur future carrière : de la licence de pilote professionnel, vol aux instruments, qualification multi-moteur, travail en équipage, jusqu’à la partie théorique de la licence de pilote de ligne et aux qualifications selon le type d'appareils.
Pour y parvenir, trois solutions.
D’abord, la fameuse et très sélective Ecole nationale de l’aviation civile de Toulouse (Enac) et ses trois concours (S, U et P).
Ensuite, les organismes privés de formations (les ATO : approved training organisation), dont les formations sont payantes (entre 55 000 et 80 000 euros en moyenne).
Enfin, il est, depuis 2018, possible de passer par la filière cadet d’Air France (voir encadré).
Tous en Amérique ?
Dans les allées du musée de l’Air et de l’Espace, comme dans le programme des conférences, un large focus a enfin été fait sur les processus de formation aux Etats-Unis et au Canada.
« Le besoin de pilotes y est encore plus important et les recrutements sont exceptionnels », explique un pilote français formé au Québec.
« Les grandes compagnies se servent partout où elles peuvent, certaines doivent laisser des avions au sol par manque de pilotes ! », ajoute-t-il.
En cause, trois phénomènes : des départs en retraite importants, une conjoncture économique favorable et trop peu de pilotes qui sortent des centres de formation.
Quand les grandes compagnies comme Air Canada ou Air Transat attirent les jeunes pilotes avant même leur sortie d’école, certains petits transporteurs sont menacés de fermeture.
« Aujourd’hui, en quelques centaines d’heures, on peut être embauché dans des compagnies régionales, cela aurait été impensable il y a encore quelques années », lance le représentant d’une école de pilotage américaine, prodiguant ses conseils aux futurs pilotes.
« N’hésitez pas à pister l’actualité pour voir quelle compagnie achète des avions et donc s’apprête à embaucher ! ».
Des observations bien notées par l’audience. Parmi celle-ci, et sans surprise, une écrasante majorité d’hommes. Car comme l’auront rappelé plusieurs intervenants, les cockpits restent encore extrêmement masculins.
En France, 92% des pilotes sont des hommes. Un chiffre qui grimpe à 97% au niveau mondial.
« Le besoin de pilotes y est encore plus important et les recrutements sont exceptionnels », explique un pilote français formé au Québec.
« Les grandes compagnies se servent partout où elles peuvent, certaines doivent laisser des avions au sol par manque de pilotes ! », ajoute-t-il.
En cause, trois phénomènes : des départs en retraite importants, une conjoncture économique favorable et trop peu de pilotes qui sortent des centres de formation.
Quand les grandes compagnies comme Air Canada ou Air Transat attirent les jeunes pilotes avant même leur sortie d’école, certains petits transporteurs sont menacés de fermeture.
« Aujourd’hui, en quelques centaines d’heures, on peut être embauché dans des compagnies régionales, cela aurait été impensable il y a encore quelques années », lance le représentant d’une école de pilotage américaine, prodiguant ses conseils aux futurs pilotes.
« N’hésitez pas à pister l’actualité pour voir quelle compagnie achète des avions et donc s’apprête à embaucher ! ».
Des observations bien notées par l’audience. Parmi celle-ci, et sans surprise, une écrasante majorité d’hommes. Car comme l’auront rappelé plusieurs intervenants, les cockpits restent encore extrêmement masculins.
En France, 92% des pilotes sont des hommes. Un chiffre qui grimpe à 97% au niveau mondial.
Air France : la filière cadet s’envole
Relancée par la compagnie nationale en 2018 alors qu’elle reprenait, après plusieurs années, ses recrutements de pilotes, la filière cadet d’Air France accueille une nouvelle promotion en 2019.
Après plusieurs épreuves de sélection, les heureux élus se voient offrir par Air France une formation de 2 ans (à l’ENAC ou en institut privé) tout en étant rémunérés. Ils obtiennent ensuite une qualification A320 ou Boeing 737 et commencent une carrière chez Air France ou chez Transavia.
D’après les chiffres que nous nous sommes procurés, près de 5 000 personnes ont postulé en 2018 pour une centaine de sélectionnés. En 2019, 2 600 candidats vont se présenter aux sélections.
Lire : Comment devenir pilote Air France en deux ans et en étant rémunéré ?
Après plusieurs épreuves de sélection, les heureux élus se voient offrir par Air France une formation de 2 ans (à l’ENAC ou en institut privé) tout en étant rémunérés. Ils obtiennent ensuite une qualification A320 ou Boeing 737 et commencent une carrière chez Air France ou chez Transavia.
D’après les chiffres que nous nous sommes procurés, près de 5 000 personnes ont postulé en 2018 pour une centaine de sélectionnés. En 2019, 2 600 candidats vont se présenter aux sélections.
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