Tourisme religieux et sur tourisme : quelque 100 000 personnes cette année encore se sont amassées sur la Place Saint-Pierre à Rome Depositphotos.com Auteur jovannig
Quelque 100 000 personnes cette année encore se sont amassées sur la Place Saint-Pierre à Rome pour écouter la célèbre bénédiction pascale d’un pape en fin de course. Une place qui peut accueillir jusqu’à 300 000 personnes tandis que la basilique en accueille jusqu’à 60 000 par jour !
A quelques centaines de kilomètres de là, l’Andalousie après deux années de restrictions, avait bien du mal à gérer l’énorme affluence de visiteurs venus admirer les processions de pénitents caractéristiques de la Semaine Sainte, qui se déploient un peu partout mais surtout à Séville ou l’on compte une cinquantaine de fraternités.
A Jérusalem, ville sainte par excellence ou se déroulaient cette année au même moment la Pâques juive, chrétienne et les derniers jours du Ramadan, on a enregistré l’arrivée de 60 000 visiteurs français et la présence de plus de 15 000 personnes sur l’esplanade située devant le mur des Lamentations.
Tandis que le Saint Sépulcre quant à lui a dû limiter à 1800 le nombre d’entrées par jour contre 6000 précédemment ! Une restriction contestée mais préconisée par les autorités israéliennes particulièrement strictes en matière de surveillance de la vieille ville de Jérusalem.
Il va sans dire que bien des villes italiennes, espagnoles, portugaises comme Fatima ou grecques, polonaises, roumaines…sont confrontées à une affluence spectaculaire difficile à gérer. Même, la petite ville d’Antigua au Guatemala ne parvient pas à gérer l’affluence pascale, depuis que des guides ont mis sa semaine sainte en tête des hit-parades du genre.
Pour mémoire, rappelons encore que, dans le monde musulman, le seul pèlerinage du Hajj à La Mecque génère un million d’arrivées internationales sur 5 jours. Mais, avec des quotas très stricts par pays. Ainsi, depuis la France seuls 9500 pèlerins se voient délivrer un visa.
Tandis que l’Inde est en tête du hit-parade des pays accueillant le plus de pèlerinages, surtout indouistes mais aussi chrétiens et musulmans. Et cela, malgré la politique ultra nationaliste du gouvernement du président Modi qui multiple les atteintes à la liberté de culte des minorités.
Plus précisément, le seul Kumbh Mela, dans les eaux du Gange de trois villes sacrées dont Benarés, accueille environ 100 millions de pèlerins en quatre mois, selon l’AFP, et estime à 5 millions la fréquentation quotidienne des jours d’affluence !
A quelques centaines de kilomètres de là, l’Andalousie après deux années de restrictions, avait bien du mal à gérer l’énorme affluence de visiteurs venus admirer les processions de pénitents caractéristiques de la Semaine Sainte, qui se déploient un peu partout mais surtout à Séville ou l’on compte une cinquantaine de fraternités.
A Jérusalem, ville sainte par excellence ou se déroulaient cette année au même moment la Pâques juive, chrétienne et les derniers jours du Ramadan, on a enregistré l’arrivée de 60 000 visiteurs français et la présence de plus de 15 000 personnes sur l’esplanade située devant le mur des Lamentations.
Tandis que le Saint Sépulcre quant à lui a dû limiter à 1800 le nombre d’entrées par jour contre 6000 précédemment ! Une restriction contestée mais préconisée par les autorités israéliennes particulièrement strictes en matière de surveillance de la vieille ville de Jérusalem.
Il va sans dire que bien des villes italiennes, espagnoles, portugaises comme Fatima ou grecques, polonaises, roumaines…sont confrontées à une affluence spectaculaire difficile à gérer. Même, la petite ville d’Antigua au Guatemala ne parvient pas à gérer l’affluence pascale, depuis que des guides ont mis sa semaine sainte en tête des hit-parades du genre.
Pour mémoire, rappelons encore que, dans le monde musulman, le seul pèlerinage du Hajj à La Mecque génère un million d’arrivées internationales sur 5 jours. Mais, avec des quotas très stricts par pays. Ainsi, depuis la France seuls 9500 pèlerins se voient délivrer un visa.
Tandis que l’Inde est en tête du hit-parade des pays accueillant le plus de pèlerinages, surtout indouistes mais aussi chrétiens et musulmans. Et cela, malgré la politique ultra nationaliste du gouvernement du président Modi qui multiple les atteintes à la liberté de culte des minorités.
Plus précisément, le seul Kumbh Mela, dans les eaux du Gange de trois villes sacrées dont Benarés, accueille environ 100 millions de pèlerins en quatre mois, selon l’AFP, et estime à 5 millions la fréquentation quotidienne des jours d’affluence !
Les grandes religions dans le monde dominées par les chrétiens
Particulièrement intense le tourisme religieux chrétien qui en France attirerait selon des estimations, 50 millions de visiteurs, est donc très actif pour d’autres religions dans le monde. Selon l’OMT, 44% des déplacements touristiques sont d’ordre religieux.
Mais, pourquoi autant de monde ? Premièrement, il convient de jeter un coup d’œil sur la carte mondiale des religions. Selon celle-ci, on compte 2,2 milliards de chrétiens soit un tiers de la population mondiale qui en 2050 pourraient être un milliard de plus notamment sur le continent africain et grâce à la montée en puissance des églises évangélistes. Lesquelles accueillent, selon des recherches du CNRS, 665 millions de fidèles, notamment aux USA (quelque 100 millions).
Les Musulmans pour leur part sont 1.6 milliard et les Hindous plus d’un milliard alors que les Boudhistes sont 500 millions et les Juifs : 14 millions. Quant aux athées, en 2010, les recensements et les enquêtes indiquaient qu’il y en avait environ 1,1 milliard qui progresseront en 2050, pour atteindre 1,2 milliard !
En France seule, toutes les enquêtes constatent un déclin du nombre de pratiquants. Ainsi en 2018, les catholiques pratiquants représentent moins de 3 % des 18-29 ans contre 16 % chez les 70 ans et plus.
Mais, pourquoi autant de monde ? Premièrement, il convient de jeter un coup d’œil sur la carte mondiale des religions. Selon celle-ci, on compte 2,2 milliards de chrétiens soit un tiers de la population mondiale qui en 2050 pourraient être un milliard de plus notamment sur le continent africain et grâce à la montée en puissance des églises évangélistes. Lesquelles accueillent, selon des recherches du CNRS, 665 millions de fidèles, notamment aux USA (quelque 100 millions).
Les Musulmans pour leur part sont 1.6 milliard et les Hindous plus d’un milliard alors que les Boudhistes sont 500 millions et les Juifs : 14 millions. Quant aux athées, en 2010, les recensements et les enquêtes indiquaient qu’il y en avait environ 1,1 milliard qui progresseront en 2050, pour atteindre 1,2 milliard !
En France seule, toutes les enquêtes constatent un déclin du nombre de pratiquants. Ainsi en 2018, les catholiques pratiquants représentent moins de 3 % des 18-29 ans contre 16 % chez les 70 ans et plus.
Les strates du tourisme religieux : une typologie en quatre catégories
Outre ces statistiques, il convient également de souligner que le tourisme religieux ne touche pas, loin de là, qu’une population de croyants.
Le tourisme religieux attire la quasi-totalité des touristes grâce à ses composantes esthétiques, architecturales, mystiques et grâce aux liens étroits qu’il entretien avec l’histoire de l’humanité. Même le plus athée des individus a des références religieuses et possède un minimum de culture religieuse.
Plus précisément, si l’on prend en compte uniquement les Chrétiens et le tourisme qu’ils pratiquent, une étude réalisée en 2010, indiquait une typologie en quatre grandes catégories qui reste toujours valable. Quelle est-elle ?
Le tourisme religieux attire la quasi-totalité des touristes grâce à ses composantes esthétiques, architecturales, mystiques et grâce aux liens étroits qu’il entretien avec l’histoire de l’humanité. Même le plus athée des individus a des références religieuses et possède un minimum de culture religieuse.
Plus précisément, si l’on prend en compte uniquement les Chrétiens et le tourisme qu’ils pratiquent, une étude réalisée en 2010, indiquait une typologie en quatre grandes catégories qui reste toujours valable. Quelle est-elle ?
• Les dilettantes : une majorité
Ils entrent dans un édifice religieux comme ils entrent dans n’importe quel musée ou site historique. Peu importe la nature de la religion célébrée dans ce lieu. Peu avertis en matière religieuse, ils utilisent guides, prospectus, sites internet pour réaliser leurs visites qui restent souvent très superficielles. Processions, grandes messes et autres manifestations les intéressent aussi en tant que spectacles « touristiques » jugés typiques et authentiques. Ils comptent par exemple parmi les 13 millions de visiteurs que l’on dénombrait à Notre Dame de Paris, avant l’incendie !
• Les esthètes et autres architectes : une minorité de connaisseurs
Ils sont les moins nombreux. Très avertis en matière d’architecture, ils consacrent un temps important à leurs visites de grands et petits édifices religieux réputés. En tant que connaisseurs, ils sont prêts à suivre les visites de guides spécialisés. Tous les édifices religieux les intéressent en général, quelle que soit la religion à laquelle ils sont dédiés.
• Les fidèles sont peu fidèles
Cette catégorie possède des bases en matière religieuse. Peu pratiquants mais ayant reçu une éducation religieuse, ils sont plus ou moins intéressés par la visite approfondie de certaines grandes abbayes, basiliques, cathédrales. Ils fréquentent aussi parfois les grandes manifestations religieuses dont les messes de minuit par exemple et celles de Pâques. On peut les retrouver Place Saint Pierre à Rome ou à l’église de la nativité à Bethléem.
• Les pratiquants de moins en moins nombreux
Différents des précédents, les « pratiquants » sont pour leur part de véritables fidèles, croyants et pratiquants dont les motivations sont purement religieuses. Ils se déplacent dans les villes sanctuaires, visitent églises et cathédrales et y prient. Appartenant à des associations diverses, ils font des voyages à finalité religieuse proposées par des agences spécialisées. Les prochaines JMJ ( Journées mondiales de la Jeunesse) au Portugal seront d’ailleurs l’un des grands rendez-vous de 2023 ! On enregistre déjà 400 000 inscrits !). On les retrouve aussi dans les files d’attente parisienne de la rue du Bac en quête de la « médaille miraculeuse » ou à Lourdes !
• Et n’oublions pas la population locale !
Enfin, si les chiffres enflent dès que l’on parle de fréquentation, n’oublions pas que, partout, les édifices religieux et autres manifestations attirent la population locale dans des proportions variables. C’est elle qui fréquente messes et autres manifestations religieuses tout en célébrant dans ces édifices mariages, enterrements, communions… Aucun Sévillan ne raterait les processions de la semaine Sainte !
Ils entrent dans un édifice religieux comme ils entrent dans n’importe quel musée ou site historique. Peu importe la nature de la religion célébrée dans ce lieu. Peu avertis en matière religieuse, ils utilisent guides, prospectus, sites internet pour réaliser leurs visites qui restent souvent très superficielles. Processions, grandes messes et autres manifestations les intéressent aussi en tant que spectacles « touristiques » jugés typiques et authentiques. Ils comptent par exemple parmi les 13 millions de visiteurs que l’on dénombrait à Notre Dame de Paris, avant l’incendie !
• Les esthètes et autres architectes : une minorité de connaisseurs
Ils sont les moins nombreux. Très avertis en matière d’architecture, ils consacrent un temps important à leurs visites de grands et petits édifices religieux réputés. En tant que connaisseurs, ils sont prêts à suivre les visites de guides spécialisés. Tous les édifices religieux les intéressent en général, quelle que soit la religion à laquelle ils sont dédiés.
• Les fidèles sont peu fidèles
Cette catégorie possède des bases en matière religieuse. Peu pratiquants mais ayant reçu une éducation religieuse, ils sont plus ou moins intéressés par la visite approfondie de certaines grandes abbayes, basiliques, cathédrales. Ils fréquentent aussi parfois les grandes manifestations religieuses dont les messes de minuit par exemple et celles de Pâques. On peut les retrouver Place Saint Pierre à Rome ou à l’église de la nativité à Bethléem.
• Les pratiquants de moins en moins nombreux
Différents des précédents, les « pratiquants » sont pour leur part de véritables fidèles, croyants et pratiquants dont les motivations sont purement religieuses. Ils se déplacent dans les villes sanctuaires, visitent églises et cathédrales et y prient. Appartenant à des associations diverses, ils font des voyages à finalité religieuse proposées par des agences spécialisées. Les prochaines JMJ ( Journées mondiales de la Jeunesse) au Portugal seront d’ailleurs l’un des grands rendez-vous de 2023 ! On enregistre déjà 400 000 inscrits !). On les retrouve aussi dans les files d’attente parisienne de la rue du Bac en quête de la « médaille miraculeuse » ou à Lourdes !
• Et n’oublions pas la population locale !
Enfin, si les chiffres enflent dès que l’on parle de fréquentation, n’oublions pas que, partout, les édifices religieux et autres manifestations attirent la population locale dans des proportions variables. C’est elle qui fréquente messes et autres manifestations religieuses tout en célébrant dans ces édifices mariages, enterrements, communions… Aucun Sévillan ne raterait les processions de la semaine Sainte !
Les nouvelles stratégies : on limite les flux
Autres articles
Compte tenu de l’importance du tourisme religieux et du surtourisme qu’il engendre dans certaines régions et villes, terminons notre tour du monde, sur les mesures désormais prises par les autorités de certains pays très concernés.
Outre les limitations de flux imposées dans certains hauts-lieux, comme Jérusalem ou la Mecque, notons qu’au Proche et Moyen-Orient, les gouvernements israélien, jordanien et égyptien ont injecté de l’argent dans différents projets de réaménagement, notamment de sites qui attirent habituellement des pèlerins, afin de réguler l’affluence.
Ainsi, les rues du quartier chrétien de la vieille ville de Jérusalem ont vu une partie de leur pavement renouvelé, de nouveaux sentiers sont désormais accessibles au Garden Tomb, ainsi que des chemins de randonnée.
Le Saxum Visitor Center, à Abu Gosh, a également revu sa présentation multimédia afin de limiter les flux sur le site. Du côté palestinien, la basilique de la Nativité, récemment rénovée offre des visites plus confortables.
Autre site rénové : celui de la mosaïque du Palais d’Hisham, à Jéricho alors que de l’autre côté du Jourdain, le département des Antiquités jordanien a annoncé l’amélioration du site de la grotte de Zoar, sur les rives de la mer Morte…
Outre les limitations de flux imposées dans certains hauts-lieux, comme Jérusalem ou la Mecque, notons qu’au Proche et Moyen-Orient, les gouvernements israélien, jordanien et égyptien ont injecté de l’argent dans différents projets de réaménagement, notamment de sites qui attirent habituellement des pèlerins, afin de réguler l’affluence.
Ainsi, les rues du quartier chrétien de la vieille ville de Jérusalem ont vu une partie de leur pavement renouvelé, de nouveaux sentiers sont désormais accessibles au Garden Tomb, ainsi que des chemins de randonnée.
Le Saxum Visitor Center, à Abu Gosh, a également revu sa présentation multimédia afin de limiter les flux sur le site. Du côté palestinien, la basilique de la Nativité, récemment rénovée offre des visites plus confortables.
Autre site rénové : celui de la mosaïque du Palais d’Hisham, à Jéricho alors que de l’autre côté du Jourdain, le département des Antiquités jordanien a annoncé l’amélioration du site de la grotte de Zoar, sur les rives de la mer Morte…
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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