Le Portugal : une famille, une maison
Intarissables, ces flux qui font le bonheur des compagnies aériennes desservant Lisbonne et Porto -un peu moins Faro-, sont tels qu’ils leur assurent quelque 60% de leurs passagers - Depositphotos.com Auteur Smallredgirl
L’immigration portugaise en France en est un exemple. Datant des années soixante, elle a consisté à fuir la dictature et à fuir un pays pauvre. Une obsession et la seule chance de survie pour environ un million et demi de citoyens portugais.
Restés en France, intégrés, voire assimilés, ceux-ci n’en restent pas moins profondément attachés à leur pays. A tel point qu’ils continuent d’y passer rituellement la majeure partie de leurs vacances, notamment les vacances d’été. Intarissables, ces flux qui font le bonheur des compagnies aériennes desservant Lisbonne et Porto -un peu moins Faro-, sont tels qu’ils leur assurent quelque 60% de leurs passagers.
Car, compte tenu des tarifs et de la rapidité des liaisons, certains franco-portugais font désormais une escapade dans leur pays plusieurs fois par an.
Après une petite accalmie, leurs descendants en font de même et à une écrasante majorité y acquièrent ou y construisent leurs maisons de vacances ou de futures retraites. Indispensable, cette maison n’abrite plus cependant la totalité des séjours des exilés portugais.
Lire aussi : Du "bled" à l’hôtel de luxe : les diasporas africaines évoluent🔑
Comme ailleurs, ceux-ci profitent des équipements touristiques de la destination où ils passent volontiers une partie de leur temps. Une bonne façon de découvrir leur pays mais aussi de le faire découvrir à un flux supplémentaire de proches avec lesquels ils ont noué des liens durant leurs années d’exil. Quant aux Portugais venant en France visiter leur famille, ils sont aussi de plus en plus nombreux.
Restés en France, intégrés, voire assimilés, ceux-ci n’en restent pas moins profondément attachés à leur pays. A tel point qu’ils continuent d’y passer rituellement la majeure partie de leurs vacances, notamment les vacances d’été. Intarissables, ces flux qui font le bonheur des compagnies aériennes desservant Lisbonne et Porto -un peu moins Faro-, sont tels qu’ils leur assurent quelque 60% de leurs passagers.
Car, compte tenu des tarifs et de la rapidité des liaisons, certains franco-portugais font désormais une escapade dans leur pays plusieurs fois par an.
Après une petite accalmie, leurs descendants en font de même et à une écrasante majorité y acquièrent ou y construisent leurs maisons de vacances ou de futures retraites. Indispensable, cette maison n’abrite plus cependant la totalité des séjours des exilés portugais.
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Comme ailleurs, ceux-ci profitent des équipements touristiques de la destination où ils passent volontiers une partie de leur temps. Une bonne façon de découvrir leur pays mais aussi de le faire découvrir à un flux supplémentaire de proches avec lesquels ils ont noué des liens durant leurs années d’exil. Quant aux Portugais venant en France visiter leur famille, ils sont aussi de plus en plus nombreux.
*Rappel : Pour l’ONU., un immigré est « une personne née dans un autre pays que celui où elle réside ». Et ce, quelle que soit sa nationalité.
En revanche selon la définition de l’Insee. c’est une personne étrangère née à l’étranger.
La France compte 5,3 millions d’immigrés, soit 8,3% de sa population totale. Mais, n’oublions pas que leurs descendants « français » composent une partie de ces diasporas.
En revanche selon la définition de l’Insee. c’est une personne étrangère née à l’étranger.
La France compte 5,3 millions d’immigrés, soit 8,3% de sa population totale. Mais, n’oublions pas que leurs descendants « français » composent une partie de ces diasporas.
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La Grèce : un retour solidaire et assidu
Arrivée par vagues successives, essentiellement au vingtième siècle, la diaspora grecque est estimée à environ 5 millions de personnes disséminées dans le monde. Présents surtout aux USA, les Grecs y sont environ 3 millions.
Chypre pour sa part en compte 720 000, l’Australie : 700.000 et le Canada : 300 000. En Amérique du sud et Amérique centrale, la diaspora représenterait 150 000 personnes. Enfin, en Asie et en Afrique, 100 000 expatriés grecs ont été recensés. Dans toute l’Europe, les Grecs seraient environ 1 million dont une majorité vit en Allemagne.
Lire aussi : Futuroscopie - Diasporas et flux touristiques : la quête de racines 🔑
Issus d’une immigration essentiellement économique, les Grecs ont introduit dans les cultures des pays d’accueil : folklore, savoir-faire, savoirs et slouvakis. Si bien que certains ont fait fortune, d’autres moins.
Mais, tous très attachés à leur pays natal y affluent en flots continus durant les périodes de vacances grâce à de nombreuses liaisons aériennes desservant quasiment toutes les destinations du pays, de Thessalonique à la Crète.
En 2022, année de reprise post-covid, les gréco Américains par exemple ont été quelque 500 000 à venir séjourner « au pays ». Sur les 33 millions de touristes enregistrés l’an dernier en Grèce, c’est certes peu. Mais, très généreux, les touristes grecs de la diaspora dépensent beaucoup d’argent en prestations touristiques, notamment tavernes et restaurants.
Quant à la rénovation ou la construction d’une maison neuve, là comme ailleurs, elle est incontournable. On la construit petit à petit et on l’occupe pendant les vacances ou plus tard, à l’heure de la retraite. En tout cas, par ces biais, les Grecs font preuve d’une solidarité sans faille pour leur pays et pour leurs proches et savent très bien se débrouiller pour y voyager.
Dans ce pays toujours très atteint par la crise économique, il est aussi beaucoup de jeunes et moins jeunes revenant définitivement dans leur pays, pour bénéficier d’une entraide familiale et exercer quelques petits « métiers » participant le plus souvent d’une économie informelle.
Quant aux milliers d’étudiants grecs, ils vont et vient entre le pays d’origine et le pays d’accueil, d’autant plus facilement que les compagnies low-cost leur offrent des tarifs attractifs.
Chypre pour sa part en compte 720 000, l’Australie : 700.000 et le Canada : 300 000. En Amérique du sud et Amérique centrale, la diaspora représenterait 150 000 personnes. Enfin, en Asie et en Afrique, 100 000 expatriés grecs ont été recensés. Dans toute l’Europe, les Grecs seraient environ 1 million dont une majorité vit en Allemagne.
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Issus d’une immigration essentiellement économique, les Grecs ont introduit dans les cultures des pays d’accueil : folklore, savoir-faire, savoirs et slouvakis. Si bien que certains ont fait fortune, d’autres moins.
Mais, tous très attachés à leur pays natal y affluent en flots continus durant les périodes de vacances grâce à de nombreuses liaisons aériennes desservant quasiment toutes les destinations du pays, de Thessalonique à la Crète.
En 2022, année de reprise post-covid, les gréco Américains par exemple ont été quelque 500 000 à venir séjourner « au pays ». Sur les 33 millions de touristes enregistrés l’an dernier en Grèce, c’est certes peu. Mais, très généreux, les touristes grecs de la diaspora dépensent beaucoup d’argent en prestations touristiques, notamment tavernes et restaurants.
Quant à la rénovation ou la construction d’une maison neuve, là comme ailleurs, elle est incontournable. On la construit petit à petit et on l’occupe pendant les vacances ou plus tard, à l’heure de la retraite. En tout cas, par ces biais, les Grecs font preuve d’une solidarité sans faille pour leur pays et pour leurs proches et savent très bien se débrouiller pour y voyager.
Dans ce pays toujours très atteint par la crise économique, il est aussi beaucoup de jeunes et moins jeunes revenant définitivement dans leur pays, pour bénéficier d’une entraide familiale et exercer quelques petits « métiers » participant le plus souvent d’une économie informelle.
Quant aux milliers d’étudiants grecs, ils vont et vient entre le pays d’origine et le pays d’accueil, d’autant plus facilement que les compagnies low-cost leur offrent des tarifs attractifs.
Les « Ritals » : l’Italie, un tropisme permanent
Fuyant la misère, les Italiens ont été quelque 30 millions à devoir quitter leur pays, depuis le dix-neuvième siècle.
Un chiffre énorme ! Si un tiers d’entre eux, est ensuite revenu en Italie, les autres constituent une diaspora tentaculaire très installée aux USA où 16 millions d’Américains revendiquent une ascendance italienne.
Tout aussi nombreux en Argentine (15 à 20 millions ont une ascendance italienne), on les évalue en France à environ 5 millions. Mais, si les Italiens sont proches de leur pays d’origine et fiers, ils n’en sont pas moins très intégrés à la France où ils entretiennent des relations cordiales avec la population et réussissent dans de nombreux secteurs.
Ils visitent donc souvent les différentes régions italiennes, notamment celles dont ils sont originaires mais sur un mode touristique, sans pour autant chercher à s’y installer. Même remarque sur les Italo-Américains qui affluent dès le printemps et sont quelque 10 millions chaque année à visiter la péninsule.
Parmi eux, une majorité sont d’origine italienne et sont enclins à rechercher eux aussi leurs racines. Mais, ils consomment l’Italie sur un mode aussi touristique que les autres nationalités.
Un chiffre énorme ! Si un tiers d’entre eux, est ensuite revenu en Italie, les autres constituent une diaspora tentaculaire très installée aux USA où 16 millions d’Américains revendiquent une ascendance italienne.
Tout aussi nombreux en Argentine (15 à 20 millions ont une ascendance italienne), on les évalue en France à environ 5 millions. Mais, si les Italiens sont proches de leur pays d’origine et fiers, ils n’en sont pas moins très intégrés à la France où ils entretiennent des relations cordiales avec la population et réussissent dans de nombreux secteurs.
Ils visitent donc souvent les différentes régions italiennes, notamment celles dont ils sont originaires mais sur un mode touristique, sans pour autant chercher à s’y installer. Même remarque sur les Italo-Américains qui affluent dès le printemps et sont quelque 10 millions chaque année à visiter la péninsule.
Parmi eux, une majorité sont d’origine italienne et sont enclins à rechercher eux aussi leurs racines. Mais, ils consomment l’Italie sur un mode aussi touristique que les autres nationalités.
Un poids très lourd : la Chine
Moins localisée, la diaspora chinoise se retrouve un peu partout dans le monde notamment en Asie du Sud Est où on l’évalue à 8 millions en Indonésie, 7,5 millions en Thaïlande et 6,5 millions en Malaisie.
Issue d’horizons diverses, souvent d’origine économique et politique, cette population se ventile dans les pays occidentaux en fonction de la grande Histoire. Très nombreuse en France où elle est évaluée par l’Insee à 100 000 personnes (et à 600 000 selon d’autres sources), cette immigration provient de plusieurs vagues dont la première date de la première guerre mondiale.
Très intégrés et diplômés, ces Chinois repartent rarement vers leur pays d’origine passer le reste de leur vie. En revanche, ils accueillent bon nombre de leurs proches en France durant les vacances. (N’oublions pas que le tourisme chinois a comptabilisé jusqu’à 2 millions de visiteurs en France, au meilleur de sa forme !)
Mais, au fur et à mesure que leur situation économique s’améliore et que les liaisons aériennes se diversifient, beaucoup retournent plus ou moins régulièrement passer leurs vacances dans leur pays d’origine.
Quant aux Vietnamiens, plus nombreux en France, ils devraient être environ 350 000. Très intégrés aussi, ils se déplacent beaucoup vers leur pays d’origine et accueillent leur famille en France. Et, sous l’impulsion du gouvernement vietnamien, certains se convertissent même en ambassadeurs de leur pays, en multipliant réunions et fêtes capables de donner le goût d’un voyage au Vietnam. Une réussite puisque près de 500 000 Français visitent ce pays chaque année !
Les Indiens pour leur part ne sont que 65 000 en France. Mais, ils constituent dans le monde la première communauté exilée. Nous y reviendrons.
… Et puis, il y a encore les Ukrainiens, les Siciliens aux USA, les Turcs en Allemagne, les Polonais en Irlande ou les Espagnols en France ou encore les latino Américains aux USA.
Vitales pour l’économie touristique des pays qui ont subi de fortes vagues d’émigration, ces diasporas ont chacune leurs spécificités et constituent autant de cas particuliers. Affinitaires, elles ont un poids économique indéniable et contribuent au multiculturalisme d’une population. Identitaires, elles ont une valeur symbolique tout aussi indéniable dans la mesure où elles contribuent à valoriser une destination en lui donnant les dimensions d’un paradis perdu…
Issue d’horizons diverses, souvent d’origine économique et politique, cette population se ventile dans les pays occidentaux en fonction de la grande Histoire. Très nombreuse en France où elle est évaluée par l’Insee à 100 000 personnes (et à 600 000 selon d’autres sources), cette immigration provient de plusieurs vagues dont la première date de la première guerre mondiale.
Très intégrés et diplômés, ces Chinois repartent rarement vers leur pays d’origine passer le reste de leur vie. En revanche, ils accueillent bon nombre de leurs proches en France durant les vacances. (N’oublions pas que le tourisme chinois a comptabilisé jusqu’à 2 millions de visiteurs en France, au meilleur de sa forme !)
Mais, au fur et à mesure que leur situation économique s’améliore et que les liaisons aériennes se diversifient, beaucoup retournent plus ou moins régulièrement passer leurs vacances dans leur pays d’origine.
Quant aux Vietnamiens, plus nombreux en France, ils devraient être environ 350 000. Très intégrés aussi, ils se déplacent beaucoup vers leur pays d’origine et accueillent leur famille en France. Et, sous l’impulsion du gouvernement vietnamien, certains se convertissent même en ambassadeurs de leur pays, en multipliant réunions et fêtes capables de donner le goût d’un voyage au Vietnam. Une réussite puisque près de 500 000 Français visitent ce pays chaque année !
Les Indiens pour leur part ne sont que 65 000 en France. Mais, ils constituent dans le monde la première communauté exilée. Nous y reviendrons.
… Et puis, il y a encore les Ukrainiens, les Siciliens aux USA, les Turcs en Allemagne, les Polonais en Irlande ou les Espagnols en France ou encore les latino Américains aux USA.
Vitales pour l’économie touristique des pays qui ont subi de fortes vagues d’émigration, ces diasporas ont chacune leurs spécificités et constituent autant de cas particuliers. Affinitaires, elles ont un poids économique indéniable et contribuent au multiculturalisme d’une population. Identitaires, elles ont une valeur symbolique tout aussi indéniable dans la mesure où elles contribuent à valoriser une destination en lui donnant les dimensions d’un paradis perdu…
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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