AprĂšs plus dâun siĂšcle de quasi indiffĂ©rence, notre eÌpoque redeÌcouvre la neurologie veÌgeÌtale, une science mĂ©connue qui invite bel et bien aÌ une nouvelle relation avec les veÌgeÌtaux - DR : DepositPhotos.com, Yaruta
Notre Ă©poque est dĂ©cidĂ©ment eÌtonnante !
AprĂšs avoir passeÌ le siĂšcle dernier aÌ dĂ©truire notre environnement, voilĂ Ì que les humains nâont plus quâun souci en tĂȘte : rĂ©habiliter les animaux et les plantes et leur donner un statut qui en fasse nos Ă©gales et nos eÌgaux.
Le deÌbat « antispĂ©cisme », vieux de 40 ans mais que lâon deÌcouvre aujourdâhui, est ouvert.
Pourtant, sur ce chapitre, lâAntiquiteÌ nâa pas Ă©tĂ© avare de littĂ©rature mettant en valeur la flore et ses immenses atouts... LucrĂšce et son « De natura rerum » en est un exemple.
Bien avant lui, dans lâInde ancienne, on considĂ©rait la nature comme un maillon dâun ensemble auquel lâhomme eÌtait inexorablement lieÌ.
En Asie, comme en Afrique ouÌ lâanimisme continue de mĂ©tisser les religions modernes, de nombreux rituels sacrĂ©s sont pratiqueÌs en pleine nature et incluent dâinnombrables plantes douĂ©es de toutes sortes de vertus auxquelles on accorde la mĂȘme valeur quâaÌ tous les membres du vivant, notamment les humains.
AprĂšs avoir passeÌ le siĂšcle dernier aÌ dĂ©truire notre environnement, voilĂ Ì que les humains nâont plus quâun souci en tĂȘte : rĂ©habiliter les animaux et les plantes et leur donner un statut qui en fasse nos Ă©gales et nos eÌgaux.
Le deÌbat « antispĂ©cisme », vieux de 40 ans mais que lâon deÌcouvre aujourdâhui, est ouvert.
Pourtant, sur ce chapitre, lâAntiquiteÌ nâa pas Ă©tĂ© avare de littĂ©rature mettant en valeur la flore et ses immenses atouts... LucrĂšce et son « De natura rerum » en est un exemple.
Bien avant lui, dans lâInde ancienne, on considĂ©rait la nature comme un maillon dâun ensemble auquel lâhomme eÌtait inexorablement lieÌ.
En Asie, comme en Afrique ouÌ lâanimisme continue de mĂ©tisser les religions modernes, de nombreux rituels sacrĂ©s sont pratiqueÌs en pleine nature et incluent dâinnombrables plantes douĂ©es de toutes sortes de vertus auxquelles on accorde la mĂȘme valeur quâaÌ tous les membres du vivant, notamment les humains.
Les plantes aÌ lâheure des grandes expĂ©ditions scientifiques
Quand la science sâest empareÌe de lâĂ©tude de la nature dans son ensemble et de la flore, les scientifiques, comme le britannique Charles Darwin, voyaient dans les plantes les eÌtres vivants les plus extraordinaires.
Darwin disait mĂȘme quâelles manifestaient un degreÌ dâeÌvolution Ă©tonnamment avanceÌ. Il observait la nature et en dĂ©duisait des lois sur le mouvement des plantes.
Dans son livre : « The power of Mouvement in plants », il affirmait mĂȘme dĂ©jĂ une conviction selon laquelle leurs racines preÌsentent des similitudes avec le cerveau des animaux infeÌrieurs.
Francis Darwin, son fils, poursuivra ses recherches, deviendra lâun des premiers professeurs de physiologie vĂ©gĂ©tale et deÌclarera que « les plantes sont intelligentes ». Mais, Darwin nâest que lâun des innombrables scientifiques qui ont sillonneÌ le monde et se sont embarqueÌs dans des expeÌditions pour observer, collecter, comprendre la nature et ses plantes.
On eÌvoquera seulement pour meÌmoire les travaux de Bougainville ou de Buffon... dâautres scientifiques conjuguant leur passion pour lâexploration avec celle quâils entretenaient avec les plantes.
On pourrait eÌgalement rappeler lâimmense passion de Jean-Jacques Rousseau, non pas pour la nature seulement mais surtout pour la botanique : « Je ne connais point dâeÌtude au monde qui sâassocie mieux aÌ mes gouÌts naturels que celle des plantes, et la vie que je mĂšne depuis dix ans aÌ la campagne nâest jamais quâune herborisation continuelle », confiait-il dans Les Confessions.
Darwin disait mĂȘme quâelles manifestaient un degreÌ dâeÌvolution Ă©tonnamment avanceÌ. Il observait la nature et en dĂ©duisait des lois sur le mouvement des plantes.
Dans son livre : « The power of Mouvement in plants », il affirmait mĂȘme dĂ©jĂ une conviction selon laquelle leurs racines preÌsentent des similitudes avec le cerveau des animaux infeÌrieurs.
Francis Darwin, son fils, poursuivra ses recherches, deviendra lâun des premiers professeurs de physiologie vĂ©gĂ©tale et deÌclarera que « les plantes sont intelligentes ». Mais, Darwin nâest que lâun des innombrables scientifiques qui ont sillonneÌ le monde et se sont embarqueÌs dans des expeÌditions pour observer, collecter, comprendre la nature et ses plantes.
On eÌvoquera seulement pour meÌmoire les travaux de Bougainville ou de Buffon... dâautres scientifiques conjuguant leur passion pour lâexploration avec celle quâils entretenaient avec les plantes.
On pourrait eÌgalement rappeler lâimmense passion de Jean-Jacques Rousseau, non pas pour la nature seulement mais surtout pour la botanique : « Je ne connais point dâeÌtude au monde qui sâassocie mieux aÌ mes gouÌts naturels que celle des plantes, et la vie que je mĂšne depuis dix ans aÌ la campagne nâest jamais quâune herborisation continuelle », confiait-il dans Les Confessions.
Les capaciteÌs cognitives des plantes redĂ©couvertes
Quâen est-il aujourdâhui ? AprĂšs plus dâun siĂšcle de quasi indiffĂ©rence, notre eÌpoque redeÌcouvre la neurologie veÌgeÌtale, une science mĂ©connue qui invite bel et bien aÌ une nouvelle relation avec les veÌgeÌtaux. Et, pas seulement les arbres.
ConsideÌreÌes comme douĂ©es de mĂ©moire, capables de prendre des dĂ©cisions et mĂȘme dâapprendre, les plantes dĂ©montrent des capacitĂ©s cognitives aussi exceptionnelles que celles des animaux.
Ainsi, le magazine Science et Vie expliquait que lâintelligence des plantes se passerait de cerveau, car elles seraient tout entiĂšres leur propre cerveau.
- Plus extraordinaire encore, le chercheur britannique de lâUniversitĂ© de Birmingham, Georges Bassel qui sâest penchĂ© sur la germination, meÌre de toutes les deÌcisions et de la vie dâune plante, a pu observer, aÌ lâeÌchelle moleÌculaire, une plante peser le pour et le contre avant de sâeÌlancer vers la lumiĂšre !
- Quant aÌ Stefano Mancuso, le pionnier italien de la cognition vĂ©gĂ©tale, il confirme le meÌcanisme de prise de dĂ©cision chez une plante. Laquelle prend de nombreuses deÌcisions en interaction permanente avec son environnement. Ce qui lui permet de survivre, de tirer aÌ chaque instant et en chaque saison le meilleur parti de son milieu !
Mais, quelle partie de la plante faut-il justement eÌtudier pour observer ce meÌcanisme ? Eh bien... Tout commence avec une petite graine, puisque toutes les cellules de la plante sont alors rassembleÌes en une seule entiteÌ. Et surtout, parce que la graine nâa quâune seule deÌcision aÌ prendre : germer ou ne pas germer !
- Enfin, Michel Thellier, professeur eÌmeÌrite de lâUniversiteÌ de Rouen, affirme : « Il ne me semble pas plus choquant de parler de meÌmoire pour une plante que pour un ordinateur ». Tandis que tous les scientifiques indiquent que lâintelligence des plantes reÌside aussi dans leurs capaciteÌs dâapprentissage, dâanticipation, de communication et meÌme dâentraide.
ConsideÌreÌes comme douĂ©es de mĂ©moire, capables de prendre des dĂ©cisions et mĂȘme dâapprendre, les plantes dĂ©montrent des capacitĂ©s cognitives aussi exceptionnelles que celles des animaux.
Ainsi, le magazine Science et Vie expliquait que lâintelligence des plantes se passerait de cerveau, car elles seraient tout entiĂšres leur propre cerveau.
- Plus extraordinaire encore, le chercheur britannique de lâUniversitĂ© de Birmingham, Georges Bassel qui sâest penchĂ© sur la germination, meÌre de toutes les deÌcisions et de la vie dâune plante, a pu observer, aÌ lâeÌchelle moleÌculaire, une plante peser le pour et le contre avant de sâeÌlancer vers la lumiĂšre !
- Quant aÌ Stefano Mancuso, le pionnier italien de la cognition vĂ©gĂ©tale, il confirme le meÌcanisme de prise de dĂ©cision chez une plante. Laquelle prend de nombreuses deÌcisions en interaction permanente avec son environnement. Ce qui lui permet de survivre, de tirer aÌ chaque instant et en chaque saison le meilleur parti de son milieu !
Mais, quelle partie de la plante faut-il justement eÌtudier pour observer ce meÌcanisme ? Eh bien... Tout commence avec une petite graine, puisque toutes les cellules de la plante sont alors rassembleÌes en une seule entiteÌ. Et surtout, parce que la graine nâa quâune seule deÌcision aÌ prendre : germer ou ne pas germer !
- Enfin, Michel Thellier, professeur eÌmeÌrite de lâUniversiteÌ de Rouen, affirme : « Il ne me semble pas plus choquant de parler de meÌmoire pour une plante que pour un ordinateur ». Tandis que tous les scientifiques indiquent que lâintelligence des plantes reÌside aussi dans leurs capaciteÌs dâapprentissage, dâanticipation, de communication et meÌme dâentraide.
La COP15 doit dĂ©boucher sur un nouveau cadre dont le but est dâenrayer la perte de biodiversitĂ© au niveau mondial dâici 2030. Et cela, afin de "vivre en harmonie avec la nature" Ă lâhorizon 2050.
Ce cadre doit succĂ©der aux Objectifs dâAichi adoptĂ©s en 2010 au Japon, mais dont pratiquement aucun nâa Ă©tĂ© rempli.
Pour de nombreux observateurs, cette COP est donc aussi importante que la COP21 pour le climat qui avait vu naĂźtre lâAccord de Paris.
Mais, lâobjectif phare de 30% de crĂ©ations dâaires protĂ©gĂ©es sur terre et sur mer dâici 2030 ne semble pas suffisant. Il est dâautant plus controversĂ© quâil nâexiste pas de consensus sur une dĂ©finition globale des aires protĂ©gĂ©es assurant une rĂ©elle protection. Lesquelles aujourdâhui nâexcĂšdent pas les 8%.
Ce cadre doit succĂ©der aux Objectifs dâAichi adoptĂ©s en 2010 au Japon, mais dont pratiquement aucun nâa Ă©tĂ© rempli.
Pour de nombreux observateurs, cette COP est donc aussi importante que la COP21 pour le climat qui avait vu naĂźtre lâAccord de Paris.
Mais, lâobjectif phare de 30% de crĂ©ations dâaires protĂ©gĂ©es sur terre et sur mer dâici 2030 ne semble pas suffisant. Il est dâautant plus controversĂ© quâil nâexiste pas de consensus sur une dĂ©finition globale des aires protĂ©gĂ©es assurant une rĂ©elle protection. Lesquelles aujourdâhui nâexcĂšdent pas les 8%.
Une source inĂ©puisable de bien-ĂȘtre
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Bien que le sujet semble loin du secteur touristique, il ne lâest pas autant que cela.
LâĂ©tude et la dĂ©couverte des capacitĂ©s surprenantes du monde vivant : fleurs, arbres, animaux, insectes, oiseaux, poissons... fournit une preuve de plus de lâimminence dâune reÌvolution mentale dans nos relations avec notre environnement.
Il ne sâagira plus dâeÌcologie aÌ lâeÌtat pur, reposant souvent sur une volontĂ© de prĂ©servation de la nature en tant que dĂ©cor, spectacle, fournisseur de ressources naturelles et de nourriture.
Les nouvelles mentalitĂ©s sâinscriront plus dans le cadre de nouvelles relations avec lâensemble du monde vĂ©gĂ©tal en tant que communautĂ© vivante, sensible et intelligente.
Ces nouvelles mentalitĂ©s nâaccorderont aucune supĂ©rioritĂ© aux humains. Elles le situeront au meÌme niveau que lâensemble de la chaĂźne du vivant et transformeront le regard que nous portons sur notre environnement.
Mieux, elles entraĂźneront une modification de nos comportements dans de nombreux domaines, alimentaires, ludiques, religieux, touristiques... et rendront scandaleux le pillage de lâenvironnement.
Accordant plus de bienveillance aux plantes, arbres, animaux⊠elles provoqueront une rĂ©action positive Ă notre Ă©gard de leur part, composĂ©e de fortes doses dâondes apaisantes, sereines, harmonieuses. Rien en somme qui nâavait Ă©chappĂ© aux philosophes et religieux. Mais, il aura fallu deux millĂ©naires pour le redĂ©couvrir.
Enfin, le chercheur Eric Bapteste dans son ouvrage « Tous entrelaceÌs » va encore plus loin.
Pour lui, « ce sont des groupes, moleÌculaires, cellulaires, animaux⊠appuyeÌs les uns sur les autres, qui ont donneÌ naissance aux processus responsables des transformations du monde vivant sur la terre. Tout nâest donc non pas une histoire dâascension des meilleurs de leurs espeÌces. Câest une question de courte eÌchelle. Il y a en effet, explique-t-il, des interactions entre tous les Ă©lĂ©ments vivants dont notre survie deÌpend ». Et notre bien-ĂȘtre !
A LIRE :
- Lâintelligence des plantes. SensibiliteÌ et communication dans le monde veÌgeÌtal. Stefano Mancuso. EÌditions Albin Michel.
- Tous entrelaceÌs. Eric Bapteste. EÌditions Belin
LâĂ©tude et la dĂ©couverte des capacitĂ©s surprenantes du monde vivant : fleurs, arbres, animaux, insectes, oiseaux, poissons... fournit une preuve de plus de lâimminence dâune reÌvolution mentale dans nos relations avec notre environnement.
Il ne sâagira plus dâeÌcologie aÌ lâeÌtat pur, reposant souvent sur une volontĂ© de prĂ©servation de la nature en tant que dĂ©cor, spectacle, fournisseur de ressources naturelles et de nourriture.
Les nouvelles mentalitĂ©s sâinscriront plus dans le cadre de nouvelles relations avec lâensemble du monde vĂ©gĂ©tal en tant que communautĂ© vivante, sensible et intelligente.
Ces nouvelles mentalitĂ©s nâaccorderont aucune supĂ©rioritĂ© aux humains. Elles le situeront au meÌme niveau que lâensemble de la chaĂźne du vivant et transformeront le regard que nous portons sur notre environnement.
Mieux, elles entraĂźneront une modification de nos comportements dans de nombreux domaines, alimentaires, ludiques, religieux, touristiques... et rendront scandaleux le pillage de lâenvironnement.
Accordant plus de bienveillance aux plantes, arbres, animaux⊠elles provoqueront une rĂ©action positive Ă notre Ă©gard de leur part, composĂ©e de fortes doses dâondes apaisantes, sereines, harmonieuses. Rien en somme qui nâavait Ă©chappĂ© aux philosophes et religieux. Mais, il aura fallu deux millĂ©naires pour le redĂ©couvrir.
Enfin, le chercheur Eric Bapteste dans son ouvrage « Tous entrelaceÌs » va encore plus loin.
Pour lui, « ce sont des groupes, moleÌculaires, cellulaires, animaux⊠appuyeÌs les uns sur les autres, qui ont donneÌ naissance aux processus responsables des transformations du monde vivant sur la terre. Tout nâest donc non pas une histoire dâascension des meilleurs de leurs espeÌces. Câest une question de courte eÌchelle. Il y a en effet, explique-t-il, des interactions entre tous les Ă©lĂ©ments vivants dont notre survie deÌpend ». Et notre bien-ĂȘtre !
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- Lâintelligence des plantes. SensibiliteÌ et communication dans le monde veÌgeÌtal. Stefano Mancuso. EÌditions Albin Michel.
- Tous entrelaceÌs. Eric Bapteste. EÌditions Belin
Journaliste, consultante, confĂ©renciĂšre, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin dâen analyser les consĂ©quences sur le secteur du tourisme.
AprĂšs avoir dĂ©veloppĂ© pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de lâactualitĂ© oĂč elle dĂ©code le prĂ©sent pour prĂ©voir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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