A l’agence de voyages ils préfèrent le « guide » religieux qui est allé à la Mecque de nombreuses fois, le « Tawaf » du quartier qui aura effectué la circumambulation, les sept tours indispensables autour de la Kaaba… (photo DR)
On le sait d’avance, ce pèlerinage essentiel pour un musulman se sera transformé pour beaucoup en cauchemar et personne ne se plaindra « officiellement ». Dans la communauté le sujet est encore tabou.
D’ailleurs, se plaindre auprès de qui ? La plupart des pèlerins ignorent les coordonnées de l’organisateur de leur pèlerinage.
A l’agence de voyages ils préfèrent le « guide » religieux qui est allé à la Mecque de nombreuses fois, le « Tawaf » du quartier qui aura effectué la circumambulation, les sept tours indispensables autour de la Kaaba…
Il aura été recommandé par la mosquée, par un ami, un voisin, la famille… Et dénoncer un « pieux » est une démarche quasi impossible pour un musulman.
Ils n’ont en revanche aucune idée des responsabilités et de l’obligation de résultat auxquelles sont tenues les agences de voyages licenciées et disposant de garanties financières légales.
D’ailleurs, se plaindre auprès de qui ? La plupart des pèlerins ignorent les coordonnées de l’organisateur de leur pèlerinage.
A l’agence de voyages ils préfèrent le « guide » religieux qui est allé à la Mecque de nombreuses fois, le « Tawaf » du quartier qui aura effectué la circumambulation, les sept tours indispensables autour de la Kaaba…
Il aura été recommandé par la mosquée, par un ami, un voisin, la famille… Et dénoncer un « pieux » est une démarche quasi impossible pour un musulman.
Ils n’ont en revanche aucune idée des responsabilités et de l’obligation de résultat auxquelles sont tenues les agences de voyages licenciées et disposant de garanties financières légales.
On n’attaque pas les siens en justice...
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Il existe dans la communauté une idéologie de la croyance à la confiance et à la proximité qui empêche toute dénonciation… Ce serait trahir… On n’attaque pas les siens en justice.
« Ils ont peur de ne pas être entendus et d’être rejetés par leur communauté, par leurs voisins de la cité, par leurs amis de la mosquée qui représentent leur capital social.
Notre action est de faire comprendre aux futurs pèlerins que de nombreux guides- accompagnateurs qui se disent « religieux » sont des rabatteurs, des escrocs, des intermédiaires sans scrupule qui profitent de la confiance dont ils font l’objet.
Ils vivent sur le dos des pèlerins et travaillent main dans la main avec des officines qui les rétribuent de 300 à 500 euros par personne. »
Lundi soir, lors de sa première réunion « Information et Médiation » organisée pour des pèlerins victimes d’escroquerie, Zakaria Nana ne mâchait pas ses mots.
Trois ans après avoir créé « SOS Pèlerins » à la suite d’une arnaque à son encontre, il reste mobilisé et s’engage dans une démarche de défense du consommateur autant que de droit du pèlerin.
Une famille est venue témoigner. Elle représente un groupe de 32 personnes qui avaient payé leur pèlerinage et déposé leurs passeports pour obtenir le visa du Ministère des Pèlerinages d’Arabie Saoudite.
Il existe dans la communauté une idéologie de la croyance à la confiance et à la proximité qui empêche toute dénonciation… Ce serait trahir… On n’attaque pas les siens en justice.
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Ils vivent sur le dos des pèlerins et travaillent main dans la main avec des officines qui les rétribuent de 300 à 500 euros par personne. »
Lundi soir, lors de sa première réunion « Information et Médiation » organisée pour des pèlerins victimes d’escroquerie, Zakaria Nana ne mâchait pas ses mots.
Trois ans après avoir créé « SOS Pèlerins » à la suite d’une arnaque à son encontre, il reste mobilisé et s’engage dans une démarche de défense du consommateur autant que de droit du pèlerin.
Une famille est venue témoigner. Elle représente un groupe de 32 personnes qui avaient payé leur pèlerinage et déposé leurs passeports pour obtenir le visa du Ministère des Pèlerinages d’Arabie Saoudite.
Les rabatteurs touchent au moins 300 euros par pèlerin
Leurs chèques ont été encaissés – 3 300 euros par personne – mais leur pèlerinage ne s’est pas fait. Quant aux passeports, ils seraient remis à la police…
Madina Voyages, Ami Voyages et quelques autres, jettent l’opprobre sur toute une profession. Il y en avait d’autres l’année dernière il y en aura de nouvelles l’année prochaine. Remédier à ces pratiques est une démarche semée d’embûches.
Chaque visa correspond-il à un service correct ? Oui sur le papier. Non sur le terrain.
Sur le papier les choses sont claires : quelque 35 000 musulmans français vont chaque année à la Mecque.
Les visas obligatoires et gratuits, valables un mois, sont délivrés de façon officielle par les services consulaires de l’ambassade d’Arabie saoudite en France : 600 au maximum par agence.
En principe chaque visa correspond à un service correct à destination avec un hébergement dûment réservé.
Ce marché très ciblé devait donc officiellement compter une soixantaine d’agences de voyages ayant pignon sur rue. Dans la réalité ce marché juteux - 3 300 euros en moyenne par personne - reste opaque.
Certains obtiennent plus de visas que d’autres par voie de bakchich et quand la demande dépasse l’offre ils ont recours à des réseaux parallèles en Allemagne, en Belgique ou ailleurs et arrivent à présenter de vrais faux visas.
La situation est globalement confuse. Un exemple : la prestigieuse Grande Mosquée de Paris « travaillerait » avec l’agence Tapis Volant qui serait sur la liste noire des services saoudiens et n’aurait, de fait, pas d’agrément pour obtenir les visas du Ministère des Pèlerinages saoudien.
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Chaque visa correspond-il à un service correct ? Oui sur le papier. Non sur le terrain.
Sur le papier les choses sont claires : quelque 35 000 musulmans français vont chaque année à la Mecque.
Les visas obligatoires et gratuits, valables un mois, sont délivrés de façon officielle par les services consulaires de l’ambassade d’Arabie saoudite en France : 600 au maximum par agence.
En principe chaque visa correspond à un service correct à destination avec un hébergement dûment réservé.
Ce marché très ciblé devait donc officiellement compter une soixantaine d’agences de voyages ayant pignon sur rue. Dans la réalité ce marché juteux - 3 300 euros en moyenne par personne - reste opaque.
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La situation est globalement confuse. Un exemple : la prestigieuse Grande Mosquée de Paris « travaillerait » avec l’agence Tapis Volant qui serait sur la liste noire des services saoudiens et n’aurait, de fait, pas d’agrément pour obtenir les visas du Ministère des Pèlerinages saoudien.
Le SNAV s’est distingué par son assourdissante discrétion
Pour Zakaria Nana, ce nombre de visas est trop important par rapport aux infrastructures à destination. Quant aux agences, il en avait sélectionné une vingtaine l’année dernière.
Sa liste « blanche » n’en compte que 12 aujourd’hui alors que le marché se développe : 23 000 pèlerin en 2005, au moins 36 000 en 2007…
Des agences à la gestion primaire
Une collaboratrice de SOS Pèlerins dénonce la gestion souvent primaire voire, archaïque de ces agences. « Ce sont souvent de petites affaires familiales qui n’ont aucune notion de marketing et d’évaluation des coûts.
Elles vendent au même prix les pèlerinages, quelle que soit leur durée. Ce qu’elles distribuent est une honte. Elles n’éditent pas de catalogue avec prix et conditions de ventes»
La nouvelle génération plus informée, plus instruite sur les méthodes, moins attachée aux coutumes, prendra le relais.
Elle vérifiera le professionnalisme des agences spécialisées, souscrira des assurances en matière de protection juridique, lancera des procédures pour préjudice moral etc.
On n’en est pas encore là. Aujourd’hui la solution est du ressort des institutions françaises et saoudiennes.
Zakaria Nana souhaite qu’un tour-opérateur national et digne de ce nom puisse prendre les choses en mains. Ce « pro » aurait la surface financière suffisante pour prendre en charge les affrètements.
Il aurait une exclusivité en matière de distribution des visas en partenariat étroit avec le Ministère des Pèlerinages d’Arabie Saoudite, le Consulat saoudien en France, les ministères de l’Intérieur et du Tourisme.
Il aurait aussi toute liberté pour travailler avec le réseau de distribution. Le président de SOS Pèlerins espère aussi trouver le soutien du SNAV qui, jusqu’alors, s’est distingué par son assourdissante discrétion.
A partir du 12 janvier 2008 SOS Pèlerins organise à travers la France une série de réunions sur le thème « Information et Médiation »
Site : www.sospelerin.org
Nouveau : une rubrique « Litiges »
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Une collaboratrice de SOS Pèlerins dénonce la gestion souvent primaire voire, archaïque de ces agences. « Ce sont souvent de petites affaires familiales qui n’ont aucune notion de marketing et d’évaluation des coûts.
Elles vendent au même prix les pèlerinages, quelle que soit leur durée. Ce qu’elles distribuent est une honte. Elles n’éditent pas de catalogue avec prix et conditions de ventes»
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Elle vérifiera le professionnalisme des agences spécialisées, souscrira des assurances en matière de protection juridique, lancera des procédures pour préjudice moral etc.
On n’en est pas encore là. Aujourd’hui la solution est du ressort des institutions françaises et saoudiennes.
Zakaria Nana souhaite qu’un tour-opérateur national et digne de ce nom puisse prendre les choses en mains. Ce « pro » aurait la surface financière suffisante pour prendre en charge les affrètements.
Il aurait une exclusivité en matière de distribution des visas en partenariat étroit avec le Ministère des Pèlerinages d’Arabie Saoudite, le Consulat saoudien en France, les ministères de l’Intérieur et du Tourisme.
Il aurait aussi toute liberté pour travailler avec le réseau de distribution. Le président de SOS Pèlerins espère aussi trouver le soutien du SNAV qui, jusqu’alors, s’est distingué par son assourdissante discrétion.
A partir du 12 janvier 2008 SOS Pèlerins organise à travers la France une série de réunions sur le thème « Information et Médiation »
Site : www.sospelerin.org
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