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L'impossible dialogue entre professeurs et professionnels du tourisme

Enquête APS auprès de 100 étudiants


L’APS a organisé jeudi dernier en marge du MAP un débat pour confronter les attentes des professions touristiques à celles des étudiants. Les échanges furent particulièrement vigoureux entre les pros, qui se plaignent du mauvais niveau des jeunes, et enseignants, qui se sentent dénigrés dans leur travail. Entre les deux, une grosse poignée d’étudiants sont repartis avec plus de questions que de réponses.


Rédigé par Laury-Anne CHOLEZ le Lundi 22 Mars 2010

L'impossible dialogue entre professeurs et professionnels du tourisme
Sur l’estrade, six professionnels du tourisme (*) ont répondu à l’invitation de l’APS pour débattre de la formation des jeunes.

En face, des étudiants, pour la plupart en master, ainsi que quelques professeurs. Pour nourrir le débat, l’APS a dévoilé les résultats d’une grande enquête menée auprès d’une centaine étudiants.

Les premiers constats de ce sondage ne sont pas surprenants. Près de la moitié des sondés estiment avoir choisi le tourisme pour voyager.

Une belle image d’Epinal que les professionnels s'empressent de démonter : le voyage est avant tout un produit à vendre, pas à tester.

Second résultat significatif : 87% des étudiants pensent que le tourisme est un secteur d’avenir. Ils sont également 70% à le trouver dynamique et 21% le décrivent comme innovant. Enfin, 60% estiment que les relations entre les étudiants et les entreprises durant les stages sont bonnes.

Des réponses qui semblent tordent le cou à bon nombre d’idées reçues, en pointant les relations constructives entre élèves et professionnels.

Débat sur l’inadéquation aux réalités du marché

Mais dans le public, le son de cloche diverge et le débat sur l’inadéquation des étudiants aux réalités du marché fait rapidement surface.

Les professionnels reprochent aux écoles et universités ne pas préparer suffisamment leurs élèves au monde du travail.

D’un autre coté, les enseignants présents, dont deux très loquaces du master 2 patrimoine et gestion touristique de l’Institut Catholique de Paris, s’insurgent contre certains propos.

En effet, selon certains dirigeants présents, la personnalité des candidats serait tout aussi importante que la formation lors du recrutement, la motivation apparaissant comme capitale.

Un discours qui a fait bondir les professeurs. Pour eux, le tourisme n’est pas à la portée du premier venu et le diplôme est incontournable. Ils considèrent plutôt que les professionnels ne leur facilitent pas la tâche.

Il est vrai que très peu d’offices de tourisme mettent à leur disposition les dossiers en lignes et seuls deux TO leur permettent l’accès au training.

Une incompréhension latente

La réforme du BTS en a également pris pour son grade. Elle est considérée comme obsolète avant même d’avoir été entérinée. Le secteur du tourisme évolue trop vite pour que les programmes de l’éducation nationale suivent le rythme.

Une étudiante pose aussi le problème de la poursuite des études. De plus en plus de jeunes arrivent sur le marché sur diplômés et postulent pour des postes à bas salaire, là où un BTS aurait suffit.

Réponse des professionnels : ceux qui ont des masters doivent viser plus haut…

Au final, si quelques pistes de réflexions ont été lancées, comme intégrer les enseignants dans la mailing liste de l’APS, peu de solutions ont été apportées par les parties en présence.

Mais l’APS aura au moins eu le mérite de rassembler deux mondes qui se côtoient, mais peinent toujours autant à se comprendre...

(*) Etaient présents : Isabelle Cordier, présidente du cercle d’études des réseaux de distribution, Joëlle Dousset, professeur de tourisme E.N.C, Nicole Le Sciellour, chef de bureau adjointe en charge des politiques de l’emploi et de la formation, Georges Colson, président de SNAV, Richard Vainopoulos, président de TOURCOM et Yves Leglise, membre du comité de direction de la fédération Française des techniciens et scientifiques du tourisme.

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Commentaires

1.Posté par David Sprecher le 23/03/2010 08:35 | Alerter
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Le débat est quelque peu éloigné de la réalité vécue au quotidien au sein des ESC de renommée : en effet, le cursus est désormais articulé autour d'une vision à la fois théorique d'apprentissage des fondamentaux du tourisme et couplé avec non seulement beaucoup de pratique mais aussi et surtout des accords qui lient ces ESC aux professionnels du tourisme. C'est en tout cas ce que je constate avec grand plaisir aux ESC Troyes et Toulouse au sein desquelles j'enseigne. Ces accords permettent de parrainer nos etudiants et de leur garantir une insertion facilitée.

2.Posté par Gaudin | Voyages Provence le 23/03/2010 08:49 | Alerter
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Un BTS en poche ou un bon tour du monde suffisent pour intégrer le monde du tourisme.

Tu es jeune et tu souhaites voyager ? Fuis le monde du tourisme ! Tu as 99% de "chance" de tomber sur un petit patron mal dans sa peau qui aura une réflexion similaire à celle entendue lors du débat...En revanche si tu souhaites passer 10 heures derrière un pc avec un bon SMIC et 20% de réduc sur le village de vacances déserté en octobre...you're welcome ;-)

Pour les autres, il est bon de savoir que le tourisme est un petit monde dans lequel les gens "réseautent". A part une ou 2 écoles d'où sortent des Masters qui se cooptent à des postes où les graphs' et les crises de réunionite sont ROI, je pense qu'il peut être intéressant de tenter une formation hôtelière ou financière poussée plutôt qu'un onirique Master en je-ne-sais-quoi-dont-les-pros-se-moquent-bien.

Courage les jeunes ! Mais SVP mettez un S à je souhaiterais ;-)

3.Posté par le clerc Jean-Christophe le 23/03/2010 08:59 | Alerter
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Le voyage est avant tout un produit à vendre pas à tester! Il vaut mieux être aveugle que de lire cela. Pourquoi fait on alors ce métier si ce n'est pour aussi profiter des avantages qu'il peut apporter, quoique de moins en moins accessibles aux agents de voyages de base avec leurs salaires de misère, en contradiction avec le degré de compétences de plus en plus important qu'on leur demande d'afficher. Comment vendre des produits sans en connaître la nature, sans avoir au moins de temps en temps la possibilité de les tester et d'apprécier aussi le plaisir d'un dépaysement qu'ils ne feront pas partager à leur client uniquement au travers de belles photos sur des brochures. Comment faire de bons vendeurs qui n'auront pas vécu certaines contraintes liées au voyage, de bons vendeurs animés d'un sentiment de frustration assis derrière leur bureau à longueur d'année pour faire rêver les autres... En tant que réceptif, j'ai toujours essayé de rendre les destinations que je revends accessibles aux agents de voyages conscient que ce métier qui peut faire rêver n'est pas forcément une partie de plaisir.

4.Posté par JOSIANE le 23/03/2010 10:07 | Alerter
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Le débat aurait été certainement différent si à la table avaient été conviés de vrais agents de voyage qui sont confrontés tous les jours à la réalite d'un métier en perpetuel changement. La formation est une base qui se doit d'être solide mais face à la multitudes des connaissances que doit avoir un conseiller il est evident que ce n'est qu'aprés des années derrière un comptoir et avec beaucoup de passion que l'on devient opérationnel .....mais aujourd'hui qui s'en souci? on ne parle plus que de chiffres,de réseaux , d'alliance .....mais le métier lui ,même s'il doit s'adapter, devrait rester un métier passionnant avec de gens passionnés qui se battent tous ensemble pour ne pas le dévaloriser et le faire apprécier à sa juste valeur.

5.Posté par Dominique CHAMBEYRON le 23/03/2010 11:34 | Alerter
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Chers professionnels et chers amis,
Ayez le courage de demander à l'Education Nationale d'arrêter les 2 BTS du Tourisme, et 65 % des agences de voyages fermeront leurs portes dans les 3 ans à venir ! comme 45 % des Offices de Tourisme en France !
La critique des formations du Tourisme par des grands "patrons" est trop facile, vis à vis de ces formations ! MAIS quelle est leur implication dans la formation, dans les examens, dans le recrutement, dans les réformes en cours ET surtout quels salaires et quelles évolutions de carières proposent-ils ?
Se posent-ils la question de savoir s'il est possible de continuer de former de jeunes professionnels en 2 ans seulement, en tenant compte de la médiocrité de la culture générale des BACHELIERS actuels !!!! JE REPONDS NON et le crie HAUT et FORT !
D'autre part, chez les professionnels qui ne cessent de CRITIQUER :
- quels sont ceux qui ont pris la peine d'ouvrir et de lire les référentiels de formation ?
- quels sont ceux qui s'intéressent de très près à la formation des enseignants de tourisme ? de leur niveau et surtout de leur connaissance du milieu professionnel ?
Je réponds AUCUN !
Quand est-ce que l' Education Nationale, recrutera, comme par le passé, de futurs enseignants ayant au moins 5 ans de vie professionnelle, dont 3 comme agent de maîtrise, au minimum ! et à qui l'on donnera une bonne formation pédagogique ! Ces "professeurs techniques de Lycée" sauront au moins de quoi ils parlent à leurs étudiants, avec du concret, du vécu !
Pour permettre également aux enseignants de l'Education Natioanle de recevoir de bons candidats : il faudrait aussi que les professionnels du tourisme leur proposent des salaires qui les attirent et non le contraire ! La profession, actuellement, n'a que ce qu'elle mérite au niveau de son recrutement !
Je ne sais qui a dit que le tourisme est un "produit à vendre et non à tester", mais je lui répondrais : le jour où vous achetez une voiture, faîtes-vous confiance au vendeur qui ne l'a pas essayé avant que vous ne l'achetiez ! Lorsque vous achetez un bien immobilier, la plus part du temps, ne le visitez-vous pas au préalable : ou vous contentez-vous d'acheter sur plan ? Ou à cuisinier qui n'aurait pas goûter ses plats et avant de les réaliser, d'avoir "tester" les produits de base qu'il a acheter !!!
L'on ne vend bien que ce que l'on connaît bien !
A bon entendeur !
et à titre strictement personnel, pour ceux qui me connaissent

6.Posté par le clerc Jean-Christophe Travel Group le 23/03/2010 11:58 | Alerter
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bien dit Dominique

7.Posté par Albert FABIEN, Formateur Tourisme AFPA, ENC Bessières 71-73 le 23/03/2010 12:45 | Alerter
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Très bien répondu, Dominique

8.Posté par L. P le 23/03/2010 21:40 | Alerter
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Bonjour,
je suis étudiante et à vrai dire, je ne sais pas trop quoi penser de toutes ces informations...
En attendant d'y voir plus clair, pouvez-vous me dire quels sont les TO qui proposent des "trainings" pour étudiants, et comment peut-on y accéder ? Car, si en cours, on nous parle beaucoup de la gestion et le fonctionnement des entreprises touristiques, on apprend peu sur les destinations elles-mêmes..Peut-etre que ces trainings peuvent aider..

Merci d'avance !

9.Posté par Yves le 24/03/2010 16:28 | Alerter
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Impossible dialogue ?
Oui, car se sont rencontré ce jour-là des gens qui n'avaient pas grand chose de commun :
- des profs de fac qui préparent des étudiants à des masters axés sur les territoires français
- des patrons de réseaux qui sont obnubilés par la vente (et on comprend qu'ils aient besoin de vendre pour exister !)
et dont les points de vente n'offrent bien souvent aucun débouchés pour des Bac + 5
Il ne faut cependant pas généraliser à toute la formation et à tous les professionnels !
1/ De très nombreux points de vente sont tenus par des "BTS", n'en déplaise aux patrons de Tourcom et Carrefour (qui pronaient l'auto-formation !). Du reste, ces mêmes patrons, lorsqu'ils font passer des annonces ne manquent pas de rappeler que le meilleur profil, en agence distributrice, est le BTS + 2 ans d'expérience... Ils me semble que ces big boss ont tout oublié, à l'occasion de ce débat, de ce qu'eux-même préconisent !
2/ J'ai eu l'occasion de le dire à ce débat, le BTS est encore un très bon diplôme... sur le papier. C'est vrai par contre que le problème se pose quand on fait effectuer des cours de vente par des spécialistes... de gestion administrative (Je connais de très nombreux cas de ce genre au sein de l'Education Nationale !) ou des cours de multimedia tourisme... par des spécialistes de la programmation. C'est cela qui est scandaleux : l'Education Nationale devrait avoir plus de respect pour les professions auxquelles elle prépare des étudiants (et pour les étudiants eux-même)
3/ Sur les 150 à 200 licences et masters qui s'intéressent au Tourisme, une trentaine sont excellents et une trentaine apportent réellement des connaissances. Pourquoi les autres existent-ils ? Pour apporter de l'argent aux universités... C'est bien dommage car c'est une escroquerie pour les étudiants et cela décrédibilise les 30 diplômes que je persiste à trouver excellents... Je dirai même les meilleurs du monde, Canada excepté.
Voilà quelques réactions à ce débat... Oui les professeurs et les professionnels peuvent s'entendre. Encore faut-il qu'ils parlent du même sujet. : Ferrari n'a pas grand chose à échanger avec l'acheteur d'une 2 cv. Pourtant il faut des 2 cv (j'en ai une) et il faut des Ferraris (si vous en avez à donner, je suis preneur)
Bonne soirée à tous

10.Posté par Yves le 24/03/2010 16:33 | Alerter
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Pour L.P.
De mémoire il y a DEUX to qui proposent un training pour les étudiants : Kuoni et Fram. Cela montre que les agents de voyages ont un peu de mauvaise foi (!) quand ils attendent des jeunes parfaitement formés sur leurs produits.
Je suis désolé de voir que dans vos cours les destinations sont absentes. Dans MES cours, je demande aux étudiants de savoir argumenter sur les 50 destinations les plus prisées par la clientèle française et sur les TO qu'ils présentent à l'examen. Cela me semble primordial, plus que savoir étudier le bilan fonctionnel d'un point de vente...

11.Posté par anonyme le 30/03/2010 21:18 | Alerter
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"Une étudiante pose aussi le problème de la poursuite des études. De plus en plus de jeunes arrivent sur le marché sur diplômés et postulent pour des postes à bas salaire, là où un BTS aurait suffit.
Réponse des professionnels : ceux qui ont des masters doivent viser plus haut… "

encore faudrait-il qu'il y ait suffisamment de postes pour les centaines de jeunes diplômés de master arrivant sur le marché du travail chaque année.
ca va faire trois ans pour moi et j'alterne encore les CDD et chômage !! et pour des postes résa ou techniques ! il n'y a quasiment pas d'annonces pour des postes niveau bac+4/+5, sauf quelques unes qui exigent aussi 5 années d'expérience à ce même poste proposé.
c'est le serpent qui se mord la queue.
Viser plus haut ben oui c'est ce qu'on veut mais regardez les annonces sur tour-mag même! 95% sont pour des postes d'agents de résa !!!
donc on prend ce qu'on trouve et on est payé au smic ou avec de la chance comme moi désormais plus, c'est toujours mieux que le chômage !

Conclusion: mieux vaut s'arrêter au BTS et gravir les échelons, étudiants qui lisez ce message ne faites surtout pas un master!! vous êtes en Deug à la fac?? tant pis reprenez en BTS, repartez "de zéro" et tant pis pour 1 ou 2 années "perdues"; aller jusqu'en licence et faire en suite un master "tourisme" (pour 3 matières qui s'en rapprocheront sur la totalité du parcours) ne vous servira pas, vous perdez plus d'années et ça ne vous mènera pas aux postes à responsabilités ! les plaquettes des masters promettent la lune !!!
partout là où j'ai travaillé, mes responsables de services ou d'agence avaient tous gravi les échelons depuis leur sortie de BTS !!

12.Posté par Jacqueline le 28/04/2010 17:04 | Alerter
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Pretendre que seul le diplome compte lors d'un recrutement , c'est montrer sa meconnaissance totale de la realite.

Quel que soit le metier, sauf a l'education nationale qui a cette culture diplome.

J'ai vecu les deux situations ( plus modestement cote recuteurs, mais j'ai participe assez souvent au choix d'un candidat, pour la partie qui me concernait )

Attention je suis farouchement opposee certaines pratiques des recruteurs..

Il y en a de mauvais qui s'amusent de cette position de pouvoir .

Moi je n'ai pas forcement envie de travailler dans une boite qui utilise de telles pratiques, je prefere m'en aller et chercher une autre boite..

Il ne faut pas se laisser manipuler non plus, montrer aussi qu on a de la personnalite, du caractere. J'ai eu un patron qui meprisait totalement les cadres qui rampaient devant lui : c'est a dire 80 %.
Par contre il faut assurer dans le boulot..

A diplome egal comment fait -on pour selectionner un candidat..?

Par ordre alphabetique ? a la courte paille ?

Par motivation je n'entend pas donner la preference a celui qui arrive le couteau entre les dents. ( ils ont tous plus ou moins le couteau entre les dents.. )

Se mettre en etat de mendicite , n'est pas non plus un tres bon plan, ce n'est pas tres encourageant pour le recruteur. Tout le monde veut gagner sa vie..

Dans un poste peu succeptible d'evoluer , vaut il mieux prendre qqun qui a juste le niveau et sera heureux d'avoir decroche ce job , ou qqun surdiplome , qui va tres vite s'ennuyer ?

Je suis d'accord qu il faut se bagarer pour decrocher un poste correspondant a sa formation , plutot que de prendre un poste de qualification inferieure ou on va s'emm... tres vite.

C'est plus difficile et ca ressemble un peu a la recherche d'appartement a Barcelone, il faut se bouger..

J'ai toujours ete surprise de voir que les candidats n'osent pas poser de questions.

On les embaucherait pour balayer , ce serait pareil.

Quand a l'adaptation de la formation au metier :

Les jeunes ingenieurs qui sortent de grandes ecoles pourtant en relation plus etroite que les universites avec le monde de l'entreprise, meme apres leur stage, realisent qu ils ont encore une periode de formation a effectuer , avant qu on les lache sur des projets..( enfin ca depend des metiers.)

Un diplome c'est la garantie d'un certain savoir a un moment donne..

Mais les choses evoluent tellement rapidement, il faut se recycler en permanence..

Pour certains c'est un effort insurmontable, d'autres y verront un attrait, des opportunites.

Les ecoles ne sont pas l'unique source de savoir..

Dans certains metiers les formations arrivent bien apres , deja dans les organismes de formation et ensuite a l'education nationale..

C'est surtout un autre rythme qu'a l'ecole ( votre patron ne va pas vous payer six mois de stage..) Et on a pas deux ans pour integrer les nouvelles technologies..

C'est surtout beaucoup d'autoformation.

Rassurez vous je n'ai jamais emmene de bouquins a la maison, mais on apprend a bosser tres vite., et il faut se tenir au courant de ce qui se passe a cote.

Raison de plus de ne pas aller se fourrer dans une voie de garage ou on n'apprendra rien, ou ne ne cumulera pas de nouvelles experiences.

Prenons l'exemple d'IBM, certains se la sont passe cool, c'etait les rois de l'informatique, rien ne pouvait leur arriver !

Beaucoup se sont retrouves au chomage a 50 ans. Il vient d'y avoir une autre vague , et ces gens sont non recyclables..

Heureusement, a l'epoque j'ai lache ma periode d'essai au bout d'une journee.. Ce n'etait pas fait pour moi.

BTS plus professionalisant ?

Ca a ete un beau tremplin , pour toute une generation , il etait facile de passer cadre, pour peu qu on s'accroche.

C'est moins vrai aujourd'hui

Ce n'est pas que le BTS d'aujourd'hui vaille moins que celui d'avant, mais c'est le minimum requis, parce que le niveau de qualification des postes de travail a beaucoup evolue...

En usinage , a part dans les vieux ateliers, on enbauche plus de CAP, mais des BTS formes a la CFAO..

Il y a aussi beaucoup plus de diplomes qu autrefois, qui plafonnent l'evolution de carriere des BTS..

Ca pouvait etre acceptable quand les BTS debutaient avec deux fois le SMIG , ca ne l'est plus aujourd'hui.

Je connais pas mal de BTS informatique qui ont longtemps galere au chomage, ou qui font des boulots de m.. payes au SMIG :

Genre faire de la hotline avec des horaires impossibles et in garde chiourme dans le dos ; ou monter des PC a la chaine pour les clents des gros revendeurs de materiel informatique a prix casses.

Apres pour se recaser c'est dur.

Il y a des postes de BTS informatique, mais on en forme depuis deja longtemps et les premiers ne sont encore pas partis a la retraite..

Surtout on a pas prevu, qu' avec l'evolution de l'informatique, on recruterait au niveau ingenieur..

Avant les BTS geraient pas mal de projets , supervises par un ingenieur, aujourd'hui les ingenieurs vont au charbon et gerent un projet de A a Z.

Mais on continue a former des BTS informatique.

Alors que dans d'autres domaines de l'informatique on manque de BTS et d'ingenieurs formes a ce domaine en perpetuelle croissance depuis les annees 70... ( les suites du plan calcul de de Gaulle ). a l'epoque c'etait confidentiel, vu le prix des calculateurs, mis avec le developement des microprocesseurs, il y en a partout..

Un metier ou on peut encore negocier son salaire

Quand je vois les salaires du tourisme , meme avec bac+ 4 ou 5 , je ne me leve meme pas le matin, meme avec des palmiers autour de mon bureau.

A moins qu on ne travaille que l'apres midi dans cette profession...

Deja a l'epoque les embrouilles entre chercheurs, universitaires et industriels, ajoutez y des politiciens, ont fait capoter l'industrie informatique francaise.

Alors que l'Universite de Berkeley dans la Silicon Valley est a la pointe de la recherche et a donne naissance aux plus grosses boites informatiques..

Nos chercheurs se contentent de coueter dans la bibiographie de leurs publications , les travaux des chercheurs americains..

On est le seul pays au monde ou industrie et universites ne cooperent pas..

Alors qui tue la recherche en France ?

Une exception ou l'Universite marche : la medecine..

Mais imaginez des etudiants en medecine , qui ne mettraient jamais les pieds dans un hopital, et qui apprendraient la chirurgie avec un prof qui n'a jamais opere qqun de sa vie ..

C'est une caricature, mais c'est l'Universite Francaise, qui nous coute pourtant assez cher..

Je suis persuadee que les profs ont une haute opinion de leurs enseignements, ce qui est normal, le malheur est que leurs eleves y croient et qu ils tombent de haut a la sortie..

Mais dans le tourisme, je ne pense pas que ce soit avec une couche de peinture marketting ou commercial qu on ira negocier des contrats de plusieurs millions d'euros a l'etranger....

En periode de vaches grasses , je concois qu on puisse envoyer toute une delegation a l'etranger , mais c'est un peu fini.

Internet a aussi beaucoup change la donne..

J'ai un peu contrarie ma fille en lui disant cela, comme je l'ai un peu contrariee en lui disant qu avec un BTS en agence de voyage , elle resterait derriere son bureau et que ses clients voyageraient a sa place..

Quelle evolution de carriere dans une agence..? combien de niveaux hierachiques une fois qu on a enleve le patron et sa femme ?

J'ai prefere briser ses reves avant que d'autres lui les brisent plus tard..

Une jeune femme qui veut faire de l'international, il faut qu elle commence tout de suite, parce que si elle attend d'avoir l'experience ou d'avoir gravi des echelons , elle sera en age de fonder une famille et d'avoir des enfants. Adieu les reves de voyages professionnels.

Mais il faut etre au top.

Il n'y a pas que dans le tourisme et les metiers du voyage ou l'on part a l'etranger.. Dans l 'industrie , on voyage surement plus, et encore d'une meilleure facon. Le must est d'aller y travailler..


En fin de LEA , comme ma fille avait bien bosse, elle a gagne un an d'etude dans une Universite anglaise prestigieuse.

Ma foi si LEA a servi a ca , c'est deja tres bien ..

Puis elle est encore jeune, donc il n'y a rien de dramatique a passer trois ans en LEA qui reste une bonne formation pour les langues...

Ca a ete une vraie experience et comme un declic..

Ce n'est pas le meme rythme de boulot, c'est vraiment autre chose..

Apres elle n'a pas voulu continuer en fac et encore moins en BTS

Quand on voit toute une generation d'etudiants qui a peur d'etre licenciee avant d'avoir commence a travailler.. :((

Tous fonctionnaires , mais vous risquez de vous emm...

Qui peut garantir un emploi a vie.. ( et encore chez nous ceux qui ont cette chance ne veulent pas changer de boulot, quand ce n'est pas de bureau )

Comme voir des etudiants refuser toute idee de selection , alors que quelque soit son metier : artisan , commercant, ingenieur, restaurateur, clown ou musicien, tout le monde est soumis a la selection.


Autre chose m'a choquee :

Le nombre et la diversite des masters..

" Ou quand la fac essaye de coller a la realite du terrain.."

J'ai cru lire un inventaire a la Prevert.


Tres bien , mais lorsqu on a fini ses etudes ou au bout de quelques annees si le secteur qu on a choisi est en crise ?

On fait quoi avec son master en pinard ou en autre chose..?

Deja le tourisme. : si jamais le prix des billets d'avion explose dans quelques annees, ca va licencier grave.

Et la reconversion au bout de quelques annees, alors qu il y aura des diplomes deja formes a d'autres secteurs, ou qui auront une vraie formation qui leur permet de s'adapter facilement a divers domaines..

Il a suffi qu un volcan se fache pendant une semaine , pour que les tour operators commencent a gemir et a reclamer des sous..

On a aussi le patronat le plus bete du monde :

Il suffit de regarder les Forgeard ( quand on connait la cause reelle du retard de l'A380, c'est un gag !!! ce type ne merite meme pas un proces , mais qu on le poursuive a coup de pieds au derriere.) ou l'abruti de France Telecom qui a fait plus de morts en un an dans son personnel , que les talibans en dix ans.. !!!

Tout le monde a abandonne le management par le stress , meme en Inde , un pays qui ne fait pourtant pas partie du G8 et certaines boites ont un systeme de management tres avance, chez nous ce serait une revolution.

Abandonne parce que deja c'est improductif, on est pas chez des bisounours ( en plus c'est inhumain et criminel ), sauf nous !

Et la on est champion du monde.

En plus si on regarde le nombre de managers qui acceptent d'etre payes pour finir de couler des boites. A leur place j'aurais honte.

Pendant que la France gemit, les autres s'arrachent..

Il ne s'agit pas de se transformer en forcats du boulot ni de vouer une devotion sans limite a son entreprise comme les coreens .

Parce que demain ton patron peut te licencier ou on peut se prendre le chou , ou changer de patron ca peut etre un vrai con et la tout peut basculer..

Il s'agit d'avoir une mentalite plus combative aimer reussir ce qu on entreprend, aimer relever les defis, avoir un peu d'ambition

( on peu car les ambitieux , sont tres malheureux et le jour ou ils payent l'addition ca fait mal )

La motivation , c'est d'abord pour soi.. pour faire des choses interressantes, pour son epanouissement .

Pendant les vacances , pour me faire un peu d'argent , j'avais bosse dans une usine .. Je me suis demandee comment des gens avaient pu rester 30 ans la dedans..

Ca motive pour les etudes, pour chercher un boulot d'avenir , au lieu de rester a cote de papa maman, des copines et des copains. et pour changer..

Ce n'est pas le tout de decrocher un boulot, il faut pouvoir rester dans le monde du travail, pendant une trentaine d'annees.

Si on est licencie dans vingt ans, on peut toujours sortir son diplome, comme on sort un collector :)) , et si l' experience qu' on a acquis dans son metier ne sert plus a rien parce que le monde a evolue ?

( Heureusement , car on serait restes au moyen age ).

Puis si la France va mal, on va voir ailleurs, mais il faut s'en donner les moyens, parce que ce sera forcement plus difficile.

La fac ne prepare pas du tout a ca....


13.Posté par Yves le 28/04/2010 18:32 | Alerter
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"La fac ne prepare pas du tout a ca...."

Mais la fac ne prépare à rien du tout !
Je mets de côté, bien sûr, certaines études pointues type mèdecine ou droit...
La fac continue à ronronner comme elle le faisait il y a 40 ans, quand 20 % d'une classe d'âge passait le bac. Son but, à l'époque, était de donner un surplus de culture pour les cadres.
Aucun prof de fac n'avait de parcours professionnel (mis à part les mèdecins et les avocats). C'est toujours le cas aujourd'hui, mais 85 % d'une classe d'âge passe le bac : - le niveau de la supposée culture s'est donc logiquement effondré et les profs qui ne connaissent rien de la vie "réelle" fabriquent des pros pour qui le "réel" n'existe pas vraiment : voir l'affaire Kerviel ! Bien sûr, il y a quelques profs qui essaient d'ouvrir la fac aux professionnels, mais cela prendra très longtemps ! Je me souviens d'un prof de "conjoncture économique", en master de gestion, qui nous faisait travailler sur des statistiques vieilles de 25 ans, c'est à dire de la période où lui avait réussi à entrer comme prof à la fac... Ce vieil idiot était du reste vice-doyen... On est loin du système américain qui oblige les enseignants de fac à faire un minimum de "communications" chaque année...

14.Posté par Yves le 28/04/2010 22:42 | Alerter
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PS - J'ai bien aimé le post de Jacqueline... Des raccourcis fulgurants :
le diplôme vu comme collector, c'est une belle image...
les managers payés pour couler des boites, j'ai bien connu ça...
J'en passe et des meilleures... Une lecture intéressante !

15.Posté par Jacqueline le 28/04/2010 23:42 | Alerter
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Je repond aussi au post de Dominique

": il faudrait aussi que les professionnels du tourisme leur proposent des salaires qui les attirent et non le contraire ! La profession, actuellement, n'a que ce qu'elle mérite au niveau de son recrutement !"

Dans cette profession , c'est quoi le but du jeu ?

( je repense a l'homme au cigare , tres mediatique.. j'ai oublie le nom de ce parvenu )

Proposer des voyages de reve a prix casse !


Puis quand on voit dans des reportages, l'envers du decor dans ces iles lointaines , paradisiaques, avec des salaries traites comme des moins que rien.... On comprend pourquoi les prix sont casses.

Faut-il s'etonner qu ils aient la meme consideration pour leurs salaries.

Mais j'aurais honte si c'etait mon metier , d'aller negocier pour ces patrons en sachant que je participe a une forme d'esclavage..

Et lorsqu ils proposent des voyages avec des hotels dignes de ce nom, qui respectent le droit du travail , avec un vrai professionalisme, ils sont plus chers que les hotels.. ( forcement ) et on a pas le choix.

En plus j'ai la liberte de changer d'hotel, de region, d'ecourter mon sejour sans avoir de soucis de remboursement.

En plus dans une chaine d'hotel internationale, le personnel est mieux paye, mieux considere et beneficie de formation continue.

J'ai passe trois mois en Asie, je sais de quoi je parle, au bout de trois mois on connait tout le monde, du manager au gars qui fait la plonge.

Le style de management est tout autre..

Aussi je ne suis jamais passee par une agence de voyage.

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