Incoming, outgoing : le tourisme, c’était deux mondes, qui finalement ne se côtoyaient que très peu -Depositphotos.com Auteur 4zeva
Et puis je suis allé à l’IFTM, et de prime abord, alors que je travaille dans le tourisme depuis longtemps, je ne me suis pas senti à ma place dans ce salon.
Pourtant il s’agissait bien d’un salon du tourisme, mais pour ne fréquenter que les salons BtoB dont la vocation est de séduire les TO afin qu’ils programment la France, là j’étais dans l’autre monde du tourisme que je connais finalement assez peu, celui où les pays séduisent les voyagistes français.
Pour être franc, quand j’ai croisé un ami qui m’a demandé ce que je pensais de ce salon, ma première réponse a été de lui dire que j’avais la sensation d’être dans le salon du voyage carboné, tant la place du transport aérien était prégnante. Et en même temps que je lui faisais cette remarque je me suis souvenu qu’en avril dernier j’organisais à Toulouse aux côtés d’Atout France, les RDV en France, qui finalement est lui aussi un salon du voyage carboné.
Dans le train qui me ramenait en Auvergne, je me suis dit que le tourisme, c’était deux mondes, qui finalement ne se côtoyaient que très peu, alors que les métiers sont les mêmes, mais surtout l’objet est le même. Accueillir ou faire partir est-ce si différent, est ce opposable, et si je me permets d’écrire ça, c’est que depuis quelque temps se joue une petite musique qui tend à créer les conditions de mettre à dos, les acteurs du tourisme sur le thème du tourisme durable.
Pourtant il s’agissait bien d’un salon du tourisme, mais pour ne fréquenter que les salons BtoB dont la vocation est de séduire les TO afin qu’ils programment la France, là j’étais dans l’autre monde du tourisme que je connais finalement assez peu, celui où les pays séduisent les voyagistes français.
Pour être franc, quand j’ai croisé un ami qui m’a demandé ce que je pensais de ce salon, ma première réponse a été de lui dire que j’avais la sensation d’être dans le salon du voyage carboné, tant la place du transport aérien était prégnante. Et en même temps que je lui faisais cette remarque je me suis souvenu qu’en avril dernier j’organisais à Toulouse aux côtés d’Atout France, les RDV en France, qui finalement est lui aussi un salon du voyage carboné.
Dans le train qui me ramenait en Auvergne, je me suis dit que le tourisme, c’était deux mondes, qui finalement ne se côtoyaient que très peu, alors que les métiers sont les mêmes, mais surtout l’objet est le même. Accueillir ou faire partir est-ce si différent, est ce opposable, et si je me permets d’écrire ça, c’est que depuis quelque temps se joue une petite musique qui tend à créer les conditions de mettre à dos, les acteurs du tourisme sur le thème du tourisme durable.
Je ne comprends pas l’intérêt de faire émerger un index du surtourisme
Il n’y a pas à chercher à pointer du doigts une manière de voyager pour légitimer une autre manière de passer ses vacances. Et si j’écris ça aujourd’hui dans TourMaG, c’est que j’ai la désagréable impression que depuis quelques temps, on voudrait culpabiliser la masse pour masquer le bilan carbone des voyageurs qui parcourt le monde.
Le bilan des vacances, c’est sur 100 français, 40 qui ne partent pas, entre 40 et 45 qui partent en France et entre 15 et 20 qui partent à l’étranger. Alors on peut faire le bilan carbone de chacun des segments de clientèles, mais je ne pense pas que le débat pour faire avancer les enjeux de tourisme durable se situe là .
Les 30/35 millions de français qui prennent l’option de passer leurs vacances en France, n’ont pas à être pointés du doigts au prétexte qu’ils partiraient aux mêmes endroits, et surtout aux mêmes moments, c’est-à -dire en juillet - août.
Aussi j’avoue ne pas comprendre l’intérêt de faire émerger un index du surtourisme, sauf à encourager les voyagistes à ne pas « sur programmer » des destinations déjà bien fréquentées, mais il me semble qu’ils sont assez matures et professionnels pour ne pas le faire.
Le bilan des vacances, c’est sur 100 français, 40 qui ne partent pas, entre 40 et 45 qui partent en France et entre 15 et 20 qui partent à l’étranger. Alors on peut faire le bilan carbone de chacun des segments de clientèles, mais je ne pense pas que le débat pour faire avancer les enjeux de tourisme durable se situe là .
Les 30/35 millions de français qui prennent l’option de passer leurs vacances en France, n’ont pas à être pointés du doigts au prétexte qu’ils partiraient aux mêmes endroits, et surtout aux mêmes moments, c’est-à -dire en juillet - août.
Aussi j’avoue ne pas comprendre l’intérêt de faire émerger un index du surtourisme, sauf à encourager les voyagistes à ne pas « sur programmer » des destinations déjà bien fréquentées, mais il me semble qu’ils sont assez matures et professionnels pour ne pas le faire.
On ne fera pas avancer le sujet du tourisme durable en opposant « les vacances de masse », aux séjours sur mesure
Donc quel intérêt d’encourager un index qui viendrait pointer du doigt le modèle français, sur des bases d’analyses qui posent quand même question. Le cabinet Roland Berger mandaté par un voyagiste pour faire émerger cet index, s’appuie sur quatre critères :
â–Ş Le nombre de touristes par habitant,
▪ Le nombre de touristes au kilomètre carré sur le territoire touristique,
▪ La répartition des touristes sur chaque trimestre de l'année
▪ Et la maturité de la destination en matière de développement durable.
Concentrer la fréquentation touristique dans les stations balnéaires françaises, c’est le choix fait par l’État il y a 50 ans pour éviter de miter le littoral et concentrer les services qui permettent de limiter le plus possible l’impact de la fréquentation touristique.
Il faut se féliciter de cette politique d’aménagement qui a porté ses fruits, qui a favorisé la démocratisation des vacances même s’il reste beaucoup de chemin à faire, mais critiquer comme le fait le cabinet Berger dans son index le modèle français en écrivant je cite « que plus la concentration touristique est forte, moins la maturité en matière de développement durable est élevée » est un non-sens, et tant qu’à le dire, une grosse ânerie !
On ne fera pas avancer le sujet du tourisme durable en opposant « les vacances de masse », aux séjours sur mesure, parce que on opposera à la masse, une élite qui aurait tous les droits, et dans ce cas on engage un match qui n’aura que des perdants.
â–Ş Le nombre de touristes par habitant,
▪ Le nombre de touristes au kilomètre carré sur le territoire touristique,
▪ La répartition des touristes sur chaque trimestre de l'année
▪ Et la maturité de la destination en matière de développement durable.
Concentrer la fréquentation touristique dans les stations balnéaires françaises, c’est le choix fait par l’État il y a 50 ans pour éviter de miter le littoral et concentrer les services qui permettent de limiter le plus possible l’impact de la fréquentation touristique.
Il faut se féliciter de cette politique d’aménagement qui a porté ses fruits, qui a favorisé la démocratisation des vacances même s’il reste beaucoup de chemin à faire, mais critiquer comme le fait le cabinet Berger dans son index le modèle français en écrivant je cite « que plus la concentration touristique est forte, moins la maturité en matière de développement durable est élevée » est un non-sens, et tant qu’à le dire, une grosse ânerie !
On ne fera pas avancer le sujet du tourisme durable en opposant « les vacances de masse », aux séjours sur mesure, parce que on opposera à la masse, une élite qui aurait tous les droits, et dans ce cas on engage un match qui n’aura que des perdants.
Faire du transport ferroviaire LE sujet prioritaire
Quand toutes les destinations françaises se mettent en quatre pour accueillir les clientèles françaises et séduire les TO de programmer la France, elles participent à l’attractivité de la destination France, et donc à favoriser une économie du tourisme en France. Quand des voyagistes français vendent des séjours au-delà de l’hexagone, ils participent à faire vivre une économie du tourisme dans d’autres pays qui ont la même légitimité que la France « à vivre du tourisme ».
Mais pour entamer un dialogue, une vision partagée, il faudrait plus de temps d’échanges entre ces deux mondes du tourisme, qui se croisent trop peu et c’est dommage. Au-delà même de l’intérêt de mieux faire vendre la France par les voyagistes français, il y a des passerelles à avoir entre les entreprises, des carrières dans les métiers qui pourraient s’envisager à condition de tendre par exemple vers une seule et même convention collective, et puis il y aurait surtout plus de temps d’échanges sur l’épineux sujet de la baisse des émissions de gaz à effet de serre du secteur du tourisme.
De ce point de vue, les organisateurs de l’IFTM avaient fait la part belle dans leur salon à des conférences sur les enjeux du tourisme et de la mobilité durable, ces conférences ont fait le plein et c’est super, même si « en même temps » la part de l’avion dans les séjours proposés restait très forte.
Mais c’est un début, c’est en travaillant ensemble que nous pourrions cibler nos efforts, et parce que le secteur se doit de faire des propositions, je pense que faire du transport ferroviaire LE sujet prioritaire d’une stratégie portée par toute la filière, ferait vraiment un bon débat.
Mais pour entamer un dialogue, une vision partagée, il faudrait plus de temps d’échanges entre ces deux mondes du tourisme, qui se croisent trop peu et c’est dommage. Au-delà même de l’intérêt de mieux faire vendre la France par les voyagistes français, il y a des passerelles à avoir entre les entreprises, des carrières dans les métiers qui pourraient s’envisager à condition de tendre par exemple vers une seule et même convention collective, et puis il y aurait surtout plus de temps d’échanges sur l’épineux sujet de la baisse des émissions de gaz à effet de serre du secteur du tourisme.
De ce point de vue, les organisateurs de l’IFTM avaient fait la part belle dans leur salon à des conférences sur les enjeux du tourisme et de la mobilité durable, ces conférences ont fait le plein et c’est super, même si « en même temps » la part de l’avion dans les séjours proposés restait très forte.
Mais c’est un début, c’est en travaillant ensemble que nous pourrions cibler nos efforts, et parce que le secteur se doit de faire des propositions, je pense que faire du transport ferroviaire LE sujet prioritaire d’une stratégie portée par toute la filière, ferait vraiment un bon débat.
Ce n’est pas le surtourisme qui va tuer le tourisme, c'est une sur offre aérienne
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En 2030, nous devons nous fixer l’objectif de remplacer la moitié des vols low cost européens par des voyages en TGV, y compris de nuit. Programmer des Berlin – Barcelone, des Munich -Bordeaux, ou des Londres- Nice, voilà l’avenir ! Rien de plus, rien de moins que ce que les compagnies ferroviaires étaient capable de proposer ensemble en programme d’été, quand Cerbère il y a 40 ans, était le terminus de plus de 20 trains de nuit quotidiens qui venaient de l’Europe du Nord.
Ce n’est pas le surtourisme qui va tuer le tourisme comme a pu l’affirmer J.-F. Rial, c’est cette suroffre aérienne, cette offre low cost qui offre aux européens une mobilité bon marché, mais la mobilité ne fait pas le voyage.
J’ai bien compris qu’on ne pourra pas se passer de l’avion pour passer ses vacances au Costa Rica ou en Inde, mais oui on peut se passer de l’avion pour faire venir les Allemands ou les Hollandais en France été, comme hiver.
En écrivant ça, je me dis que programmer au même endroit et la même semaine l’IFMT et les RDV en France dans un temps proche, serait peut-être un bon prétexte pour se faire croiser le monde du tourisme, et engager le débat.
Ce n’est pas le surtourisme qui va tuer le tourisme comme a pu l’affirmer J.-F. Rial, c’est cette suroffre aérienne, cette offre low cost qui offre aux européens une mobilité bon marché, mais la mobilité ne fait pas le voyage.
J’ai bien compris qu’on ne pourra pas se passer de l’avion pour passer ses vacances au Costa Rica ou en Inde, mais oui on peut se passer de l’avion pour faire venir les Allemands ou les Hollandais en France été, comme hiver.
En écrivant ça, je me dis que programmer au même endroit et la même semaine l’IFMT et les RDV en France dans un temps proche, serait peut-être un bon prétexte pour se faire croiser le monde du tourisme, et engager le débat.
Jean Pinard - Mini Bio
Président de la société de conseils Futourism :
Forestier et géographe de formation, Jean Pinard a toujours travaillé dans le secteur des sports et du tourisme.
Moniteur de kayak, chauffeur de bus, guide, gestionnaire de sites touristiques, directeur de CDT et de CRT (Auvergne et Occitanie), Jean Pinard est redevenu consultant, son premier métier à la SCET, à la fin de ses études.
Forestier et géographe de formation, Jean Pinard a toujours travaillé dans le secteur des sports et du tourisme.
Moniteur de kayak, chauffeur de bus, guide, gestionnaire de sites touristiques, directeur de CDT et de CRT (Auvergne et Occitanie), Jean Pinard est redevenu consultant, son premier métier à la SCET, à la fin de ses études.