Matthias Fekl : "Il y a eu une véritable prise de conscience. Autrefois sous-estimé, voire dédaigné, le tourisme est considéré depuis 2012 comme un secteur clé de l’économie" - Photo DR
TourMaG.com - Depuis le début du quinquennat de François Hollande, quatre personnes se sont succédé au ministère du tourisme. Comment garder une certaine cohérence avec les chantiers engagés par vos prédécesseurs ?
Matthias Fekl : Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que, pour marquer leur passage, il faut détruire tout ce qui a été fait précédemment.
Les professionnels n’ont d’ailleurs pas envie que les orientations changent tous les six mois. Ce qui compte, c’est au contraire la constance des politiques publiques initiées.
Les assises du tourisme ont posé un diagnostic fort pour les années à venir.
Avec Laurent Fabius, nous allons l’actualiser à l’automne mais en attendant, il y a une feuille de route très précise qui est mise en œuvre.
Et la meilleure preuve de notre réussite serait qu’elle soit poursuivie, y compris demain, lorsque je ne serai plus Secrétaire d’Etat !
Cela étant dit, il y a des sujets qui me tiennent particulièrement à cœur. En tant qu’élu du Lot-et-Garonne, je suis par exemple convaincu que le tourisme rural, avec l’œnotourisme, le tourisme des savoir-faire, l’agritourisme, notamment, recèle de formidables potentialités pour le secteur.
Il y a une vraie carte à jouer.
Matthias Fekl : Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que, pour marquer leur passage, il faut détruire tout ce qui a été fait précédemment.
Les professionnels n’ont d’ailleurs pas envie que les orientations changent tous les six mois. Ce qui compte, c’est au contraire la constance des politiques publiques initiées.
Les assises du tourisme ont posé un diagnostic fort pour les années à venir.
Avec Laurent Fabius, nous allons l’actualiser à l’automne mais en attendant, il y a une feuille de route très précise qui est mise en œuvre.
Et la meilleure preuve de notre réussite serait qu’elle soit poursuivie, y compris demain, lorsque je ne serai plus Secrétaire d’Etat !
Cela étant dit, il y a des sujets qui me tiennent particulièrement à cœur. En tant qu’élu du Lot-et-Garonne, je suis par exemple convaincu que le tourisme rural, avec l’œnotourisme, le tourisme des savoir-faire, l’agritourisme, notamment, recèle de formidables potentialités pour le secteur.
Il y a une vraie carte à jouer.
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JOP de Paris 2024 : Atout France donne le coup d'envoi de sa campagne internationale
TourMaG.com - Quel sera selon vous l’impact de la nouvelle carte des régions sur les acteurs touristiques institutionnels ?
Matthias Fekl : La réforme territoriale doit être l’occasion de simplifier et de rationaliser là où c’est nécessaire. Mais aucun territoire ne doit se sentir oublié.
Ce n’est pas en supprimant tout ce qui existe aujourd’hui qu’on va forcément mieux travailler. Et faire du centralisme ne rendra pas forcément service au tourisme.
Au contraire, il faut faire en sorte que toutes les régions profitent du tourisme et que les visiteurs ne se concentrent pas uniquement sur les grands sites très connus.
TourMaG.com - Quels sont les outils mis à votre disposition pour promouvoir les territoires ?
Matthias Fekl : Prenons l'exemple des contrats destinations, qui permettent d'apporter une meilleure visibilité à une offre aujourd'hui très éclatée.
Car aujourd'hui, cela n’a pas vraiment de sens qu’une commune isolée fasse seule sa promotion en Asie. Il faut travailler sur l'homogénéité de la marque France.
Nous avons également les pôles d'excellence qui remontent et diffusent les bonnes pratiques du terrain. Nous n'allons pas "apprendre la vie" aux professionnels du tourisme.
Au contraire, nous voulons nous appuyer sur leur expertise et leur savoir-faire afin de transposer des initiatives qui fonctionnent dans une région donnée.
Par exemple, l'entreprise Saint-James a réalisé tout un travail autour du tourisme des savoir-faire. A partir du Mont Saint-Michel, les visiteurs vont pouvoir rayonner dans tout l'arrière-pays et découvrir ce patrimoine.
TourMaG.com - Comment justement diffuser et promouvoir toutes ces initiatives ?
Matthias Fekl : Nous travaillons à la mise en place d'un portail unique sur la France. La question est plus que jamais à l’ordre du jour et personnellement suivie par Laurent Fabius.
Nous travaillons aussi à simplifier l'accueil des touristes. Par exemple, lorsqu'ils arrivent en France, les visiteurs chinois reçoivent un sms de bienvenue à leur arrivée à l'aéroport.
Pour faciliter les transferts, une voie dédiée aux taxis depuis les aéroports parisiens aux heures de pointes va prochainement voir le jour.
Matthias Fekl : La réforme territoriale doit être l’occasion de simplifier et de rationaliser là où c’est nécessaire. Mais aucun territoire ne doit se sentir oublié.
Ce n’est pas en supprimant tout ce qui existe aujourd’hui qu’on va forcément mieux travailler. Et faire du centralisme ne rendra pas forcément service au tourisme.
Au contraire, il faut faire en sorte que toutes les régions profitent du tourisme et que les visiteurs ne se concentrent pas uniquement sur les grands sites très connus.
TourMaG.com - Quels sont les outils mis à votre disposition pour promouvoir les territoires ?
Matthias Fekl : Prenons l'exemple des contrats destinations, qui permettent d'apporter une meilleure visibilité à une offre aujourd'hui très éclatée.
Car aujourd'hui, cela n’a pas vraiment de sens qu’une commune isolée fasse seule sa promotion en Asie. Il faut travailler sur l'homogénéité de la marque France.
Nous avons également les pôles d'excellence qui remontent et diffusent les bonnes pratiques du terrain. Nous n'allons pas "apprendre la vie" aux professionnels du tourisme.
Au contraire, nous voulons nous appuyer sur leur expertise et leur savoir-faire afin de transposer des initiatives qui fonctionnent dans une région donnée.
Par exemple, l'entreprise Saint-James a réalisé tout un travail autour du tourisme des savoir-faire. A partir du Mont Saint-Michel, les visiteurs vont pouvoir rayonner dans tout l'arrière-pays et découvrir ce patrimoine.
TourMaG.com - Comment justement diffuser et promouvoir toutes ces initiatives ?
Matthias Fekl : Nous travaillons à la mise en place d'un portail unique sur la France. La question est plus que jamais à l’ordre du jour et personnellement suivie par Laurent Fabius.
Nous travaillons aussi à simplifier l'accueil des touristes. Par exemple, lorsqu'ils arrivent en France, les visiteurs chinois reçoivent un sms de bienvenue à leur arrivée à l'aéroport.
Pour faciliter les transferts, une voie dédiée aux taxis depuis les aéroports parisiens aux heures de pointes va prochainement voir le jour.
TourMaG.com - C’est la première fois que le tourisme est rattaché au Quai d’Orsay. Est-ce justement un signe de l’engagement du gouvernement envers la profession ?
Matthias Fekl : Il y a eu une véritable prise de conscience. Autrefois sous-estimé, voire dédaigné, le tourisme est considéré depuis 2012 comme un secteur-clé de l’économie.
Laurent Fabius, qui s’est personnellement impliqué, a par exemple demandé aux ambassadeurs une feuille de route pour développer des actions dans chaque pays.
Chaque mois, le ministre des Affaires Etrangères et du développement international préside le Conseil de promotion du tourisme qui devra proposer une stratégie pour le tourisme français à l’horizon 2020.
Je suis moi-même heureux d’être ici et très fier de participer à ce travail essentiel pour l’avenir de notre pays.
Etre au Ministère des Affaires Etrangères et du Développement international nous permet également de travailler pour faciliter la politique des visas.
Les voyageurs chinois peuvent désormais obtenir un visa en 48 heures, ce qui a engendré une augmentation de 61% du nombre de délivrances.
Le MAEDI actualise ses cartes plus de 1300 fois par an. Ce n'est pas quelque chose de figé. Cette carte évolue et rentre dans les détails des choses afin de permettre aux voyageurs de connaître la réalité de la destination.
Nous sommes dans un monde où le risque zéro n'existe pas. C'est le rôle d'un grand pays comme la France d'offrir un diagnostic précis de la situation dans le monde, comme celui qui est fait au quotidien par le centre de crise.
TourMaG.com - Le tourisme a été déclaré grande cause nationale. Mais l’agence Atout France, avec son budget en baisse, a-t-elle vraiment les moyens de ses ambitions ?
Matthias Fekl : Comme tous les opérateurs de l’Etat, Atout France est soumise à des restrictions budgétaires. Elles ne remettent pas en question le travail de promotion remarquable que réalisent ses équipes et que je tiens à saluer.
Nous sommes toujours la première destination touristique au monde.
Bien sûr, il reste encore du travail, notamment en ce qui concerne l’emploi. Nous avons un rôle à jouer dans la promotion des métiers du tourisme.
Il faut lutter contre les préjugés, montrer qu’il y a de très belles carrières à faire dans ce secteur et donner envie aux jeunes d’aller vers ces métiers.
Matthias Fekl : Il y a eu une véritable prise de conscience. Autrefois sous-estimé, voire dédaigné, le tourisme est considéré depuis 2012 comme un secteur-clé de l’économie.
Laurent Fabius, qui s’est personnellement impliqué, a par exemple demandé aux ambassadeurs une feuille de route pour développer des actions dans chaque pays.
Chaque mois, le ministre des Affaires Etrangères et du développement international préside le Conseil de promotion du tourisme qui devra proposer une stratégie pour le tourisme français à l’horizon 2020.
Je suis moi-même heureux d’être ici et très fier de participer à ce travail essentiel pour l’avenir de notre pays.
Etre au Ministère des Affaires Etrangères et du Développement international nous permet également de travailler pour faciliter la politique des visas.
Les voyageurs chinois peuvent désormais obtenir un visa en 48 heures, ce qui a engendré une augmentation de 61% du nombre de délivrances.
Le MAEDI actualise ses cartes plus de 1300 fois par an. Ce n'est pas quelque chose de figé. Cette carte évolue et rentre dans les détails des choses afin de permettre aux voyageurs de connaître la réalité de la destination.
Nous sommes dans un monde où le risque zéro n'existe pas. C'est le rôle d'un grand pays comme la France d'offrir un diagnostic précis de la situation dans le monde, comme celui qui est fait au quotidien par le centre de crise.
TourMaG.com - Le tourisme a été déclaré grande cause nationale. Mais l’agence Atout France, avec son budget en baisse, a-t-elle vraiment les moyens de ses ambitions ?
Matthias Fekl : Comme tous les opérateurs de l’Etat, Atout France est soumise à des restrictions budgétaires. Elles ne remettent pas en question le travail de promotion remarquable que réalisent ses équipes et que je tiens à saluer.
Nous sommes toujours la première destination touristique au monde.
Bien sûr, il reste encore du travail, notamment en ce qui concerne l’emploi. Nous avons un rôle à jouer dans la promotion des métiers du tourisme.
Il faut lutter contre les préjugés, montrer qu’il y a de très belles carrières à faire dans ce secteur et donner envie aux jeunes d’aller vers ces métiers.