Marie-Pierre Berruyer, Travel Manager chez Safran Helicopter Engines et Déléguée Régionale AFTM Nouvelle-Aquitaine. - @M.-P. B.
TourMaG.com - Quel est votre parcours ? Pouvez-vous présenter succinctement Safran Helicopter Engines ?
Marie-Pierre Berruyer : Safran Helicopter Engines est une entité du groupe Safran, implantée à Bordes (Pyrénées Atlantiques) et dédiée à la fabrication de moteurs d’hélicoptères pour le civil et le militaire.
Je travaille depuis plus de 30 ans chez Safran Helicopter Engines et exerce le métier de travel manager depuis 21 ans. Je suis également déléguée Régionale AFTM Nouvelle-Aquitaine.
TourMaG.com - Quelles sont vos missions au quotidien ?
Marie-Pierre Berruyer : Je gère les déplacements d’environ 1000 salariés, sur les 5000 que compte l’entreprise. Selon moi, le travel manager est garant de la politique voyages. Il est le relais entre le voyageur, la Direction, l’agence et les fournisseurs.
Il s’assure du respect de la politique voyages, du bien-être du voyageur, il fait le lien avec la sureté et le médical pour répondre aux risques géopolitiques et sanitaires.
Nous avons mis en place des outils de réservation (SBT) et assurons le suivi jusqu’à la note de frais. Parmi les missions actuelles : le déploiement d’un plan RSE.
C’est un métier passionnant qui évolue tout le temps. Il faut aimer les contacts humains et les voyages. Il oblige également à être curieux et à se tenir au courant de l’actualité dans le monde.
TourMaG.com – Et concernant l’AFTM ?
Marie-Pierre Berruyer : J’anime le réseau de travel managers de la région Nouvelle Aquitaine. Nous débattons de divers sujets, aidons les entités dont les process sont en cours de construction.
Parmi les sujets sur lesquels nous travaillons, il y a la RSE, car les petites structures sont aussi concernées mais aussi le yield management des compagnies aériennes, les échanges avec les loueurs, ou encore le lancement d’un appel d’offres.
Marie-Pierre Berruyer : Safran Helicopter Engines est une entité du groupe Safran, implantée à Bordes (Pyrénées Atlantiques) et dédiée à la fabrication de moteurs d’hélicoptères pour le civil et le militaire.
Je travaille depuis plus de 30 ans chez Safran Helicopter Engines et exerce le métier de travel manager depuis 21 ans. Je suis également déléguée Régionale AFTM Nouvelle-Aquitaine.
TourMaG.com - Quelles sont vos missions au quotidien ?
Marie-Pierre Berruyer : Je gère les déplacements d’environ 1000 salariés, sur les 5000 que compte l’entreprise. Selon moi, le travel manager est garant de la politique voyages. Il est le relais entre le voyageur, la Direction, l’agence et les fournisseurs.
Il s’assure du respect de la politique voyages, du bien-être du voyageur, il fait le lien avec la sureté et le médical pour répondre aux risques géopolitiques et sanitaires.
Nous avons mis en place des outils de réservation (SBT) et assurons le suivi jusqu’à la note de frais. Parmi les missions actuelles : le déploiement d’un plan RSE.
C’est un métier passionnant qui évolue tout le temps. Il faut aimer les contacts humains et les voyages. Il oblige également à être curieux et à se tenir au courant de l’actualité dans le monde.
TourMaG.com – Et concernant l’AFTM ?
Marie-Pierre Berruyer : J’anime le réseau de travel managers de la région Nouvelle Aquitaine. Nous débattons de divers sujets, aidons les entités dont les process sont en cours de construction.
Parmi les sujets sur lesquels nous travaillons, il y a la RSE, car les petites structures sont aussi concernées mais aussi le yield management des compagnies aériennes, les échanges avec les loueurs, ou encore le lancement d’un appel d’offres.
"Anticiper pour avoir les classes tarifaires intéressantes et tout simplement des places "
TourMaG.com – Chez Safran Helicopter Engines, avez-vous retrouvé le volume de déplacements d'avant crise ?
Marie-Pierre Berruyer : Nous avons retrouvé 80% du volume de 2019, avec des flux réguliers à l’international.
Pendant 2 ans, étant donné la crise sanitaire, nous avons restreint les voyages. Aujourd’hui, nous avons un besoin urgent de repartir, d’aller voir nos clients.
TourMaG.com – Quels sont les enjeux du voyage d’affaires aujourd’hui ?
Marie-Pierre Berruyer : Le manque de vols est un vrai problème. Nous travaillons par exemple entre autres avec l’Inde, il faut beaucoup anticiper pour avoir les classes tarifaires intéressantes et tout simplement des places. C’est une réalité quotidienne.
Idem pour se rendre en Chine où tous les vols n’ont pas encore repris. Si vous voulez réserver en « business » sans anticipation ce sera difficile.
Avec la fermeture de l’espace aérien russe, les vols sur certaines destinations sont beaucoup plus longs, donc beaucoup plus chers. Plusieurs compagnies aériennes augmentent leurs rotations, la situation devrait s’améliorer.
Les tarifs ont beaucoup augmenté. Cependant, je pense, et j’espère, qu’ils vont se stabiliser.
Lire aussi : Air France : la Chine retoque le plan de vols renforcé
Marie-Pierre Berruyer : Nous avons retrouvé 80% du volume de 2019, avec des flux réguliers à l’international.
Pendant 2 ans, étant donné la crise sanitaire, nous avons restreint les voyages. Aujourd’hui, nous avons un besoin urgent de repartir, d’aller voir nos clients.
TourMaG.com – Quels sont les enjeux du voyage d’affaires aujourd’hui ?
Marie-Pierre Berruyer : Le manque de vols est un vrai problème. Nous travaillons par exemple entre autres avec l’Inde, il faut beaucoup anticiper pour avoir les classes tarifaires intéressantes et tout simplement des places. C’est une réalité quotidienne.
Idem pour se rendre en Chine où tous les vols n’ont pas encore repris. Si vous voulez réserver en « business » sans anticipation ce sera difficile.
Avec la fermeture de l’espace aérien russe, les vols sur certaines destinations sont beaucoup plus longs, donc beaucoup plus chers. Plusieurs compagnies aériennes augmentent leurs rotations, la situation devrait s’améliorer.
Les tarifs ont beaucoup augmenté. Cependant, je pense, et j’espère, qu’ils vont se stabiliser.
Lire aussi : Air France : la Chine retoque le plan de vols renforcé
"La sécurité est une de nos premières préoccupations"
TourMaG.com – Comment répondez-vous aux contraintes imposées par l'inflation et la guerre en Ukraine ?
Marie-Pierre Berruyer : Nous sommes impactés par le conflit comme beaucoup d’entreprises.
En termes de déplacements, la sécurité est une de nos premières préoccupations. Nous surveillons ce qui se passe dans le monde, les évolutions géopolitiques et devons savoir en permanence où sont nos voyageurs.
TourMaG.com – Quelle est votre politique RSE ?
Marie-Pierre Berruyer : Nous utilisons un peu plus le train, nous poussons à l’utilisation des véhicules électriques, aux vols sans escales et faisons appel à des compagnies aériennes plus vertueuses. Nous sélectionnons aussi les hôtels qui appliquent une politique RSE. Le covoiturage est également encouragé.
Nous responsabilisons les voyageurs en les interrogeant sur la nécessité de se déplacer. Il est préférable de voyager moins, mais dans de meilleures conditions et plus longtemps en regroupant si possible plusieurs missions.
Lire aussi : La RSE, kezako ? Explications en 3 points !
TourMaG.com – Est-ce que vos collaborateurs sont sensibles aux notions de RSE ?
Marie-Pierre Berruyer : Cela dépend des voyageurs. De plus en plus souhaitent prendre le train pour rejoindre Paris, mais au départ de province c’est souvent long et il n’est pas possible de faire un Aller-retour journée en plus nous faisons beaucoup de déplacements à l’international, donc les préacheminements se font en avion.
Marie-Pierre Berruyer : Nous sommes impactés par le conflit comme beaucoup d’entreprises.
En termes de déplacements, la sécurité est une de nos premières préoccupations. Nous surveillons ce qui se passe dans le monde, les évolutions géopolitiques et devons savoir en permanence où sont nos voyageurs.
TourMaG.com – Quelle est votre politique RSE ?
Marie-Pierre Berruyer : Nous utilisons un peu plus le train, nous poussons à l’utilisation des véhicules électriques, aux vols sans escales et faisons appel à des compagnies aériennes plus vertueuses. Nous sélectionnons aussi les hôtels qui appliquent une politique RSE. Le covoiturage est également encouragé.
Nous responsabilisons les voyageurs en les interrogeant sur la nécessité de se déplacer. Il est préférable de voyager moins, mais dans de meilleures conditions et plus longtemps en regroupant si possible plusieurs missions.
Lire aussi : La RSE, kezako ? Explications en 3 points !
TourMaG.com – Est-ce que vos collaborateurs sont sensibles aux notions de RSE ?
Marie-Pierre Berruyer : Cela dépend des voyageurs. De plus en plus souhaitent prendre le train pour rejoindre Paris, mais au départ de province c’est souvent long et il n’est pas possible de faire un Aller-retour journée en plus nous faisons beaucoup de déplacements à l’international, donc les préacheminements se font en avion.
NDC : " Acheter le siège, le bagage…, complexifie les choses"
TourMaG.com – Autre sujet important : NDC. Qu’en pensez-vous ?
Marie-Pierre Berruyer : C’est peut-être intéressant pour des PME ou PMI, mais pour des grands Groupes, plutôt structurés, ce n’est pas encore tout à fait adapté.
Je pense qu’il vaut mieux une bonne négociation avec une compagnie. Acheter le siège, le bagage…, complexifie les choses.
Nous suivons l’évolution de la norme. Depuis deux ans, son déploiement s’accélère. Nous sommes vigilants.
TourMaG.com – Quid du rail ?
Marie-Pierre Berruyer : La Province, surtout le sud-ouest, est relativement mal desservie. Pour se rendre à Paris, selon les horaires il faut tout d’abord prendre un TER ou un Intercité, puis un TGV, ce sont des entités qui ne communiquent pas entre elles et on se retrouve avec différents billets.
L’offre Ouigo est inexistante au départ des gares que nous utilisons, ce n’est pas un sujet chez nous.
La concurrence est toujours bénéfique, elle pousse à se remettre en question. Elle va permettre d’améliorer le service et l’offre tarifaire.
Marie-Pierre Berruyer : C’est peut-être intéressant pour des PME ou PMI, mais pour des grands Groupes, plutôt structurés, ce n’est pas encore tout à fait adapté.
Je pense qu’il vaut mieux une bonne négociation avec une compagnie. Acheter le siège, le bagage…, complexifie les choses.
Nous suivons l’évolution de la norme. Depuis deux ans, son déploiement s’accélère. Nous sommes vigilants.
TourMaG.com – Quid du rail ?
Marie-Pierre Berruyer : La Province, surtout le sud-ouest, est relativement mal desservie. Pour se rendre à Paris, selon les horaires il faut tout d’abord prendre un TER ou un Intercité, puis un TGV, ce sont des entités qui ne communiquent pas entre elles et on se retrouve avec différents billets.
L’offre Ouigo est inexistante au départ des gares que nous utilisons, ce n’est pas un sujet chez nous.
La concurrence est toujours bénéfique, elle pousse à se remettre en question. Elle va permettre d’améliorer le service et l’offre tarifaire.
"Un mix de fees et d’abonnement pour que les TMC puissent se rémunérer sur leur service"
TourMaG.com - Qu'attendez-vous de votre TMC ?
Marie-Pierre Berruyer : Nous travaillons avec BCD Travel. Nous attendons de notre TMC un bon service : de l’assistance, la recherche de meilleurs tarifs et du conseil. Recourir à une agence se justifie d’autant plus en cas de grèves, de problèmes sanitaires, etc... Le service 24/24 est une vraie valeur ajoutée.
Lire aussi : 5 bonnes raisons de faire appel à une TMC !
TourMaG.com - Certaines TMC souhaitent faire évoluer leur business model. Faut-il mettre fin au transaction fee ?
Marie-Pierre Berruyer : En tant que clients, pour le moment, nous sommes satisfaits du transaction fee : pas de déplacement, pas de dépense, notre objectif est de faire des économies. Par contre, je pense qu’il faudrait aller vers un système hybride, un mix de fees et d’abonnement pour que les TMC puissent se rémunérer sur leur service.
L’abonnement doit rémunérer les conseils, l’analyse, l’assistance du Service Manager de la TMC, tandis que le transaction fee va servir pour beaucoup à rémunérer les réservations faites via le SBT. Ce modèle permet de reventiler les frais sur chaque déplacement
A long terme, les TMC devraient être rémunérées en partie par les économies réalisées par le client, par sa participation au respect de la réduction de l’empreinte carbone, par la satisfaction client, et bien sûr par la consommation des déplacements.
Lire aussi : Business travel : l’abonnement, un modèle de référence des fournisseurs ?
TourMaG.com – Que pensez-vous des reportings des TMC ?
Marie-Pierre Berruyer : En 20 ans, ils ont énormément évolué et se sont beaucoup affinés. Nous n’avons pas encore la perfection, mais nous arrivons vraiment à extraire tout ce dont nous avons besoin.
En interne, nous surveillons l’évolution du volume de déplacements domestiques et internationaux, l’anticipation des réservations, les classes de réservation…
L’anticipation est indispensable aujourd’hui, en termes financier mais aussi de disponibilité.
Lire aussi : AFTM : « Les reporting des TMC sont-ils vraiment nuls ? »
TourMaG.com - La politique voyages de Safran Helicopter Engines est-elle plutôt souple ?
Marie-Pierre Berruyer : Notre politique de voyages est plutôt bien respectée. L’agence de voyages applique les règles des entreprises, et est garante du respect des process et des plafonds. Les voyageurs sont plus enclins à respecter la PDV si cela passe via une TMC avec un process bien défini.
Elle n’a pas évolué depuis la crise sanitaire.
Nos voyages sont réglés par carte logée. Si nos collaborateurs passent hors système, ce qui peut arriver, ils auront plus de difficultés pour être remboursés. Notre système est très encadré, avec des validations, et des contre validations pour les déplacements non conformes.
Marie-Pierre Berruyer : Nous travaillons avec BCD Travel. Nous attendons de notre TMC un bon service : de l’assistance, la recherche de meilleurs tarifs et du conseil. Recourir à une agence se justifie d’autant plus en cas de grèves, de problèmes sanitaires, etc... Le service 24/24 est une vraie valeur ajoutée.
Lire aussi : 5 bonnes raisons de faire appel à une TMC !
TourMaG.com - Certaines TMC souhaitent faire évoluer leur business model. Faut-il mettre fin au transaction fee ?
Marie-Pierre Berruyer : En tant que clients, pour le moment, nous sommes satisfaits du transaction fee : pas de déplacement, pas de dépense, notre objectif est de faire des économies. Par contre, je pense qu’il faudrait aller vers un système hybride, un mix de fees et d’abonnement pour que les TMC puissent se rémunérer sur leur service.
L’abonnement doit rémunérer les conseils, l’analyse, l’assistance du Service Manager de la TMC, tandis que le transaction fee va servir pour beaucoup à rémunérer les réservations faites via le SBT. Ce modèle permet de reventiler les frais sur chaque déplacement
A long terme, les TMC devraient être rémunérées en partie par les économies réalisées par le client, par sa participation au respect de la réduction de l’empreinte carbone, par la satisfaction client, et bien sûr par la consommation des déplacements.
Lire aussi : Business travel : l’abonnement, un modèle de référence des fournisseurs ?
TourMaG.com – Que pensez-vous des reportings des TMC ?
Marie-Pierre Berruyer : En 20 ans, ils ont énormément évolué et se sont beaucoup affinés. Nous n’avons pas encore la perfection, mais nous arrivons vraiment à extraire tout ce dont nous avons besoin.
En interne, nous surveillons l’évolution du volume de déplacements domestiques et internationaux, l’anticipation des réservations, les classes de réservation…
L’anticipation est indispensable aujourd’hui, en termes financier mais aussi de disponibilité.
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TourMaG.com - La politique voyages de Safran Helicopter Engines est-elle plutôt souple ?
Marie-Pierre Berruyer : Notre politique de voyages est plutôt bien respectée. L’agence de voyages applique les règles des entreprises, et est garante du respect des process et des plafonds. Les voyageurs sont plus enclins à respecter la PDV si cela passe via une TMC avec un process bien défini.
Elle n’a pas évolué depuis la crise sanitaire.
Nos voyages sont réglés par carte logée. Si nos collaborateurs passent hors système, ce qui peut arriver, ils auront plus de difficultés pour être remboursés. Notre système est très encadré, avec des validations, et des contre validations pour les déplacements non conformes.