Pourquoi la France bidonne-t-elle ses chiffres de fréquentation ?

Les chiffres bruts ont de quoi donner le tournis (et flatter) : entre 80 et 85 millions de visiteurs, selon les années.

Waouh ! Et l’ambition et l'objectif affichés par les pouvoirs publics l’est encore davantage : on veut 100 millions de touristes !

Rien que ça. Pourtant ces chiffres mirobolants résistent mal à l’analyse et ne trompent personne même si, politiquement, ils flattent l’ego de nos gouvernants.

Car, si la France est championne du monde numériquement (?), l’Espagne et les États Unis, avec nettement moins de fréquentation, font bien mieux au niveau revenus. Alors, on se calme et on remet les compteurs à zéro.

Qui sont-ils, combien dépensent-ils, quel est le poids des touristes français, combien de repeaters, combien ? Combien, combien ? On n’en sait rien. C’est la bouteille à l’encre...

Alors, il faut arrêter cette comptabilité débile et cette masturbation intellectuelle qui décrédibilise l’ensemble de l’industrie, même si elle évite les remises en cause douloureuses de certains élus et institutions.

Certes, la mise en place d'un VRAI Observatoire n'est pas chose aisée. Elle demande des moyens et un vrai courage politique. Mais ses bienfaits seraient énormes.

En attendant, il faudrait a minima mettre en place un système quantitatif fiable.

A l'heure du numérique et du flicage des consommateurs tous azimuts, gageons que les opérateurs téléphoniques, grâce au roaming, auraient de quoi nous fournir des statistiques très précises sur le nombre de Français et d’étrangers qui se déplacent, séjournent ou ne font que traverser le pays.

Car le décompte actuel ressemble davantage à la méthode Coué et à celle de la foire dont on compte les bouses à la fin...

Des méthodes d'un autre âge et qui ne sont pas dignes de la nation start-up voulue par Emmanuel Macron.

Il est vrai que le ridicule ne tue pas, mais à force il peut faire très mal !

Pour approfondir la question, je vous suggère de lire l'excellent article de Mark Watkins (Coach Omnium) Les statistiques du tourisme, un mensonge d’État comme un autre