TourMaG - Comment gérez-vous l’association des deux salons (SMT et Destinations Nature) organisés en parallèle ?
Marianne Chandernagor : Nous organisons effectivement deux salons complémentaires, aux mêmes dates, sur un même lieu et avec une porosité voulue entre les deux, même si le public visé n’est pas totalement le même.
Cela fait plusieurs années que le Salon Mondial du Tourisme est associé au salon Destinations Nature, davantage tourné vers les pratiques d’activités douces et naturelles, comme la randonnée sous toutes ses formes.
La complémentarité est évidente quand on constate qu’environ 75% des visiteurs parcourent les allées des deux salons, mais les motivations du voyage justifient qu’ils aient chacun leur identité.
TourMaG - Avez-vous noté, en fonction de la conjoncture, une évolution différente de ces deux événements ?
Marianne Chandernagor : Déjà avant la crise du Covid et encore davantage ensuite, l’attractivité s’est renforcée autour de la thématique de la nature.
C’est valable aussi bien pour les régions françaises qui ont des propositions plus nombreuses autour des randonnées, à pied, et de plus en plus en cyclotourisme, que pour les destinations internationales qui ont fait de la nature un axe de promotion prioritaire.
Le Salon Mondial du Tourisme est davantage à maturité et ne gagne pas en surface, mais plutôt en qualité de visiteurs, alors qu’il y a un potentiel plus fort de développement du salon Destination Nature, avec de nouveaux exposants, notamment à l’international.
Marianne Chandernagor : Nous organisons effectivement deux salons complémentaires, aux mêmes dates, sur un même lieu et avec une porosité voulue entre les deux, même si le public visé n’est pas totalement le même.
Cela fait plusieurs années que le Salon Mondial du Tourisme est associé au salon Destinations Nature, davantage tourné vers les pratiques d’activités douces et naturelles, comme la randonnée sous toutes ses formes.
La complémentarité est évidente quand on constate qu’environ 75% des visiteurs parcourent les allées des deux salons, mais les motivations du voyage justifient qu’ils aient chacun leur identité.
TourMaG - Avez-vous noté, en fonction de la conjoncture, une évolution différente de ces deux événements ?
Marianne Chandernagor : Déjà avant la crise du Covid et encore davantage ensuite, l’attractivité s’est renforcée autour de la thématique de la nature.
C’est valable aussi bien pour les régions françaises qui ont des propositions plus nombreuses autour des randonnées, à pied, et de plus en plus en cyclotourisme, que pour les destinations internationales qui ont fait de la nature un axe de promotion prioritaire.
Le Salon Mondial du Tourisme est davantage à maturité et ne gagne pas en surface, mais plutôt en qualité de visiteurs, alors qu’il y a un potentiel plus fort de développement du salon Destination Nature, avec de nouveaux exposants, notamment à l’international.
50% des visiteurs sont venus pour concrétiser un projet voyage
TourMaG - Le média salon est-il toujours apprécié pour promouvoir une destination ou une prestation alors que des formes alternatives de communication se sont développées pendant la crise sanitaire ?
Marianne Chandernagor : Il faut bien distinguer l’approche des exposants de celle des visiteurs.
Pendant deux années sans possibilité d’organisation du salon, nous proposions des « présences digitales » aux exposants qu’ils ont utilisées par défaut. Dès qu’ils ont eu la possibilité de venir à la rencontre physique des visiteurs, ils ont repris cette habitude avec une différence, celle d’un recours plus systématique au multimédia, à savoir accompagner leur présence par des campagnes sur les médias digitaux.
La logique de la présence physique a aussi évolué. On n’est moins dans la promotion pure et la notoriété et davantage dans la concrétisation avec la présence de partenaires privés qui vendent leurs prestations sur le salon. C’est encore plus vrai pour les agences et tour-opérateurs.
TourMaG - Et du côté des visiteurs, l’approche va dans le même sens ?
Marianne Chandernagor : En règle générale, avant la crise, environ 30% des visiteurs venaient acheter leurs vacances sur le salon ou les confirmaient dans les 15 jours.
Sur le salon Tourissima à Lille qui vient de fermer ses portes, cette proportion est passée à 50%. C’est d’autant plus facile pour eux que les exposants présentent des offres concrètes.
Les offices nationaux sont moins présents, alors que les Régions identifiées comme destinations de vacances les remplacent avec leurs prestataires, opérateurs touristiques.
Pour répondre à votre question, nous savons par nos questions que 100% des visiteurs ont d’abord fait des recherches sur Internet et qu’ils viennent sur le salon en grande majorité avec un projet, des projets, de vacances à confirmer.
Marianne Chandernagor : Il faut bien distinguer l’approche des exposants de celle des visiteurs.
Pendant deux années sans possibilité d’organisation du salon, nous proposions des « présences digitales » aux exposants qu’ils ont utilisées par défaut. Dès qu’ils ont eu la possibilité de venir à la rencontre physique des visiteurs, ils ont repris cette habitude avec une différence, celle d’un recours plus systématique au multimédia, à savoir accompagner leur présence par des campagnes sur les médias digitaux.
La logique de la présence physique a aussi évolué. On n’est moins dans la promotion pure et la notoriété et davantage dans la concrétisation avec la présence de partenaires privés qui vendent leurs prestations sur le salon. C’est encore plus vrai pour les agences et tour-opérateurs.
TourMaG - Et du côté des visiteurs, l’approche va dans le même sens ?
Marianne Chandernagor : En règle générale, avant la crise, environ 30% des visiteurs venaient acheter leurs vacances sur le salon ou les confirmaient dans les 15 jours.
Sur le salon Tourissima à Lille qui vient de fermer ses portes, cette proportion est passée à 50%. C’est d’autant plus facile pour eux que les exposants présentent des offres concrètes.
Les offices nationaux sont moins présents, alors que les Régions identifiées comme destinations de vacances les remplacent avec leurs prestataires, opérateurs touristiques.
Pour répondre à votre question, nous savons par nos questions que 100% des visiteurs ont d’abord fait des recherches sur Internet et qu’ils viennent sur le salon en grande majorité avec un projet, des projets, de vacances à confirmer.
La "mamie caddie" a fait place Ă des visiteurs plus matures dans leur projet
TourMaG - Le profil des visiteurs a-t-il évolué au fil des ans ?
Marianne Chandernagor : Nous ne prétendons pas représenter la population globale, mais une frange de cette population qui a envie - et les moyens - de voyager.
Ce sont très majoritairement des familles aisées et des couples de seniors qui ont le temps de leurs loisirs. C’est typiquement la clientèle qui pratique le « revenge travel », dont bénéficie les professionnels et les destinations touristiques, notamment lointaines.
Le digital, dans leur cas, n’est pas une substitution au salon, mais un allié qui prépare le terrain. La rencontre avec les professionnels apporte du conseil, de la valeur ajoutée sur un voyage un peu complexe et surtout de la réassurance, qui est une forte demande après les épisodes d’annulation de la pandémie.
TourMaG - En somme les visiteurs ne viennent plus simplement rĂŞver en collectant des belles brochures...
Marianne Chandernagor : C’est vrai, d’abord parce qu’il y a beaucoup moins de brochures imprimées - conscience écologique oblige - et parce que les visiteurs sont plus matures dans leurs demandes, qui ont été filtrées, benchmarkées en amont. Nous n’avons plus ce que j’appelais la « mamie caddie » qui remplissait son sac de brochures et de goodies.
Lire aussi : Où partiront les Franciliens cet été 2023 ?
Marianne Chandernagor : Nous ne prétendons pas représenter la population globale, mais une frange de cette population qui a envie - et les moyens - de voyager.
Ce sont très majoritairement des familles aisées et des couples de seniors qui ont le temps de leurs loisirs. C’est typiquement la clientèle qui pratique le « revenge travel », dont bénéficie les professionnels et les destinations touristiques, notamment lointaines.
Le digital, dans leur cas, n’est pas une substitution au salon, mais un allié qui prépare le terrain. La rencontre avec les professionnels apporte du conseil, de la valeur ajoutée sur un voyage un peu complexe et surtout de la réassurance, qui est une forte demande après les épisodes d’annulation de la pandémie.
TourMaG - En somme les visiteurs ne viennent plus simplement rĂŞver en collectant des belles brochures...
Marianne Chandernagor : C’est vrai, d’abord parce qu’il y a beaucoup moins de brochures imprimées - conscience écologique oblige - et parce que les visiteurs sont plus matures dans leurs demandes, qui ont été filtrées, benchmarkées en amont. Nous n’avons plus ce que j’appelais la « mamie caddie » qui remplissait son sac de brochures et de goodies.
Lire aussi : Où partiront les Franciliens cet été 2023 ?
Le salon est une grosse opération d'animation commerciale pour les distributeurs
TourMaG - Un salon comme le vĂ´tre facilite-t-il la vente directe, en court-circuitant la distribution ?
Marianne Chandernagor : Depuis longtemps nous avons appelé la présence des réseaux d’agences de voyages, qui hébergent sur leur stand les adhérents qui viennent faire des ventes.
Des destinations ont la même démarche en s’associant avec des distributeurs partenaires qui concrétisent les séjours avec, le plus souvent, un petit avantage tarifaire en signant sur le salon ou dans les 15 jours.
Dans d’autres cas, ce sont des tour-opérateurs qui sont présents sur les Régions internationales dans le même esprit de faire du business.
Le salon est en fait une grosse opération d’animation commerciale dont profite la distribution dans son ensemble, avec l’acquisition de nouveaux clients.
TourMaG - Les récentes enquêtes que vous avez pu mener vous donnent-elles des pistes solides sur les changements de comportement ?
Marianne Chandernagor : Ces deux dernières années, la part de la France dans les demandes des visiteurs avait bondi, alors que nous nous présentons comme un salon mondial du voyage.
La tendance s’est inversée visiblement cette année avec 68% des personnes interrogées qui indiquent vouloir partir à l’étranger.
Globalement, on reste sur un trio de tête : Espagne, Italie, Grèce mais avec une remontée visible du long-courrier puisque juste derrière arrivent les Etats-Unis et le Japon.
La seconde tendance de fond porte sur la demande d’activités nature, quelle que soit la destination. On est passé d’une demande d’activités culturelles à base de visites de sites et de musées à une recherche d’activités outdoor pour s’offrir des sensations plus intenses, ou plus paisibles dans le cas des randonnées.
Lire aussi : DITEX : retrouvez toutes les actualités
Marianne Chandernagor : Depuis longtemps nous avons appelé la présence des réseaux d’agences de voyages, qui hébergent sur leur stand les adhérents qui viennent faire des ventes.
Des destinations ont la même démarche en s’associant avec des distributeurs partenaires qui concrétisent les séjours avec, le plus souvent, un petit avantage tarifaire en signant sur le salon ou dans les 15 jours.
Dans d’autres cas, ce sont des tour-opérateurs qui sont présents sur les Régions internationales dans le même esprit de faire du business.
Le salon est en fait une grosse opération d’animation commerciale dont profite la distribution dans son ensemble, avec l’acquisition de nouveaux clients.
TourMaG - Les récentes enquêtes que vous avez pu mener vous donnent-elles des pistes solides sur les changements de comportement ?
Marianne Chandernagor : Ces deux dernières années, la part de la France dans les demandes des visiteurs avait bondi, alors que nous nous présentons comme un salon mondial du voyage.
La tendance s’est inversée visiblement cette année avec 68% des personnes interrogées qui indiquent vouloir partir à l’étranger.
Globalement, on reste sur un trio de tête : Espagne, Italie, Grèce mais avec une remontée visible du long-courrier puisque juste derrière arrivent les Etats-Unis et le Japon.
La seconde tendance de fond porte sur la demande d’activités nature, quelle que soit la destination. On est passé d’une demande d’activités culturelles à base de visites de sites et de musées à une recherche d’activités outdoor pour s’offrir des sensations plus intenses, ou plus paisibles dans le cas des randonnées.
Lire aussi : DITEX : retrouvez toutes les actualités
Une conférence BtoB avec Agir pour un Tourisme Responsable
Autres articles
-
Exploitation sexuelle des enfants : les lauréats du concours "Don't look Away" sont...
-
Au-delà de la bonne fréquentation, quel bilan pour le Salon Mondial du Tourisme ?
-
Tendance : lancez-vous dans le tourisme créatif !
-
Les rendez-vous professionnels du SMT et Destinations Nature
-
SMT : des visiteurs avec "une furieuse envie de voyager" et des "budgets en hausse" 🔑
TourMaG - La dimension tourisme durable est-elle ressentie dans les demandes ?
Marianne Chandernagor : Il est difficile de l’interpréter concrètement même si elle s’exprime sous plusieurs formes.
Il y a visiblement une préoccupation pour un tourisme plus durable ou responsable, exprimée par un voyageur sur deux. Elle se traduit en général par le choix de l’hébergement, la recherche d’un label, parfois par le moyen de transport avec une demande supplémentaire sur les voyages en train.
On ne peut pas dire que la préoccupation environnementale couvre entièrement le choix d’une destination ou de vacances dédiées. Il n’y a pas dans nos visiteurs un rejet massif de l’avion par exemple.
TourMaG - Allez-vous contribuer Ă une plus grande prise de conscience ?
Marianne Chandernagor : Nous allons effectivement développer cette thématique dans les conférences BtoB avec l’intervention de l’association Agir pour un Tourisme Responsable, et quelques thèmes autour du slow tourisme pour le grand public, de manière plus ludique.
Il y a aussi un parcours que nous avons mis en place qui relie les exposants qui mettent la thématique « durable » en avant et que peuvent suivre les visiteurs concernés.
► Pour mieux connaître toutes les Nouveautés et Projets Touristiques qui se concrétisent dans les années à venir, commandez en ligne le Guide Partez en France
Marianne Chandernagor : Il est difficile de l’interpréter concrètement même si elle s’exprime sous plusieurs formes.
Il y a visiblement une préoccupation pour un tourisme plus durable ou responsable, exprimée par un voyageur sur deux. Elle se traduit en général par le choix de l’hébergement, la recherche d’un label, parfois par le moyen de transport avec une demande supplémentaire sur les voyages en train.
On ne peut pas dire que la préoccupation environnementale couvre entièrement le choix d’une destination ou de vacances dédiées. Il n’y a pas dans nos visiteurs un rejet massif de l’avion par exemple.
TourMaG - Allez-vous contribuer Ă une plus grande prise de conscience ?
Marianne Chandernagor : Nous allons effectivement développer cette thématique dans les conférences BtoB avec l’intervention de l’association Agir pour un Tourisme Responsable, et quelques thèmes autour du slow tourisme pour le grand public, de manière plus ludique.
Il y a aussi un parcours que nous avons mis en place qui relie les exposants qui mettent la thématique « durable » en avant et que peuvent suivre les visiteurs concernés.
► Pour mieux connaître toutes les Nouveautés et Projets Touristiques qui se concrétisent dans les années à venir, commandez en ligne le Guide Partez en France