Sécurité : "Plus que jamais, l'Hôtel est une cible de choix"

■ Comment s’est créé le label InSCeHo ?

Forts de notre expérience de la sûreté dans le monde hôtelier et au sein de clients corporate des hôtels, nous avons fait le constat qu’il y avait un manque en termes de standard pour la sûreté/sécurité des hôtels.
Aujourd’hui encore, un travel manager a beaucoup de difficulté à identifier les bons établissements et à évaluer le niveau de sûreté des hôtels dans lesquels il envoie ses voyageurs.
Il nous a par conséquent semblé pertinent de travailler sur une certification sûreté, dans laquelle nous avons introduit quelques critères concernant la sécurité incendie.
InSCeHo est un standard unique et s’appuie sur trois niveaux de menace. Nous l’avons conçu en rencontrant des directeurs d’hôtels, des responsables de la sûreté de grands groupes ainsi que des équipementiers. Nous l’avons lancé fin 2015, avec un premier axe de développement sur le continent africain où le besoin d’assurance sur la sûreté/sécurité des hôtels est particulièrement fort.


■ Le « risque hôtelier » est-il vraiment plus fort qu’avant ?

Pour résumer, sur la période 2002-2016, nous avons recensé plus de 25 attentats commis dans des hôtels à travers le monde.
Plus d’un tiers de ces attentats ont eu lieu ces deux dernières années, dont la moitié en Afrique.
Plus que jamais, l’hôtel est une cible de choix pour des terroristes : il symbolise la culture occidentale, rassemble une grande diversité de nationalités, les sites sont peu sécurisés ou les mesures de sûreté sont inappropriées pour faire face à ce type de menace, l’écho médiatique est considérable et l’impact économique important.

Les attentats de Paris ont certes eu un véritable impact sur les réservations hôtelières, mais imaginez les répercussions économiques d’un attentat commis dans un ou plusieurs hôtels de la Capitale...


■ Quel écho avez-vous reçu de la part des entreprises ?

Nous travaillons avec plusieurs directions sûreté de grands groupes, qui sont très intéressées par notre démarche. Pour elles, cela reste compliqué d’aller vérifier sur place si les hôtels recommandés à leurs collaborateurs répondent bien aux critères de sûreté exigés.
Bénéficier de la garantie d’un contrôle réalisé par des professionnels à travers une inspection approfondie, s’appuyant sur un standard pointu et détaillé, renouvelée tous les ans, c’est évidemment particulièrement intéressant, ne serait-ce que pour maîtriser le risque juridique lié à l’obligation de sécurité des salariés dans un contexte budgétaire tendu.

La proximité de l’hôtel peut être un facteur de choix puisqu’il permet de réduire le risque engendré par des déplacements. Néanmoins, ce ne peut être aux dépens de trop grandes lacunes au niveau de la sûreté de l’hôtel.
Les diplomates sont loin d’être les seuls personnels à risque, comme le prouvent les attentats des derniers mois en Tunisie, Mali, Burkina Faso et Côte d’Ivoire.
La certification ne garantit pas l’absence d’incident, le risque zéro n’existant pas. Néanmoins, à l’instar de la démarche ISO, la certification offre une méthode pour mettre en place un dispositif de sûreté cohérent propre à réduire le risque et permet à l’hôtel de communiquer efficacement sur son engagement dans la sécurité de ses clients.
En outre, c’est la garantie pour l’entreprise d’avoir tout mis en œuvre pour loger ses collaborateurs dans des établissements répondant à un ensemble de critères sûreté exigés, eux-mêmes définissent dans la certification.