Tout savoir sur la réouverture de Notre-Dame de Paris

Décidemment, les dieux de la météo sont taquins. Après avoir fait tomber des trombes d’eau pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, ils ont fait souffler les vents pour la réouverture de Notre-Dame de Paris, le 7 décembre.

Pas de quoi gâcher la fête pour la quarantaine de chefs d’état et de gouvernement, bien au chaud. En revanche, les admirateurs du monument n’étaient que quelques milliers à se regrouper sur les rives de la Seine pour célébrer la renaissance de la plus célèbre des cathédrales, bien moins qu’espéré.

Et quelle renaissance ! Les chiffres donnent le vertige : durant cinq ans, 250 entreprises et plus de 2000 compagnons, maçons et charpentiers, couvreurs et restaurateurs, se sont penchés à son chevet avec passion pour la rebâtir à l’identique et même la rendre encore plus éblouissante.

Plus de 2 000 chênes ont été utilisés pour reconstruire la flèche et l’ensemble des charpentes, 1 000 m3 de pierre ont été nécessaires pour reconstruire les voûtes et les murs détruits, 42 000 m2 de pierres ont été nettoyés et 2 000 statues et décors ont été restaurés.

De l’ouverture officielle des portes par l’archevêque de Paris jusqu’au réveil de l’orgue, les 2500 chanceux qui ont franchi le seuil de Notre-Dame le 7 décembre ont eu du mal à retenir leurs larmes devant la beauté retrouvée. Notamment lorsque de longs applaudissements ont salué l’arrivée des sapeurs-pompiers.

Mais si la cathédrale a retrouvé sa silhouette élégante, elle n’est pas encore totalement débarrassée de ses grues et de tous ses échafaudages car des travaux vont se poursuivre, pendant encore quatre à cinq années.

Il reste notamment à consolider les arcs-boutants ou encore finaliser la couverture à la base de la flèche. Quant aux seize statues des apôtres et saints, retirées juste avant l’incendie pour restauration, elles ne retrouveront leur place sur le toit que dans quelques mois.

A l’automne 2025, d’autres travaux commenceront pour au moins trois ans, cette fois-ci initiés par la Ville de Paris. Il s’agit notamment de redonner son lustre au parvis (espace d’accueil souterrain, librairie, café…) et aux jardins qui encerclent la cathédrale.

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A l’intérieur, la cathédrale est bouleversante. Noircies au fil des siècles par le temps, la pollution et les fumées des cierges, les pierres ont retrouvé leur blondeur et les chapelles éblouissent de leurs couleurs vives qu’au fil des décennies, on avait oublié.

Nettoyés, les vitraux brillent d’un éclat retrouvé et laissent passer à nouveau la lumière, tandis que le grand orgue aux 8000 tuyaux démontés et nettoyés un par un, résonne comme aux plus beaux jours.

D’élégantes chaises en chêne (1500) dessinées par Ionna Vautrin, aux dossiers bas pour ne pas occulter la perspective, et un mobilier liturgique aux lignes épurées, imaginé par le designer Guillaume Bardet, font entrer la cathédrale dans le XXIème siècle.

Point d’orgue sur lequel se concentre les regards, l’autel de bronze tout en sobriété fait écho au baptistère en forme de coupe, placé à l’entrée dans la perspective du chœur. Aussi sublime qu’émouvant !

Les célébrations pour la réouverture de Notre-Dame vont se poursuivre jusqu’à la Pentecôte (8 juin), ponctuées de nombreux événements tels que des concerts ou récitals au grand orgue. Découvrez le programme ici.
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L’accès à la cathédrale reste libre et gratuit. Du 9 au 15 décembre, il est possible de visiter individuellement le monument après 15h30 et jusqu’à 20h ou 22h. Dès le 16 décembre, les horaires s’étirent de 7h45 à 19h, avec nocturnes les jeudis jusqu’à 22 h. Les samedis et dimanches, la cathédrale est ouverte de 8h15 à 19h30.

La réouverture des tours, dont l’accès (payant) est géré par le Centre des Monuments Nationaux est, quant à elle, annoncée pour le courant de l’année 2025.

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A partir du 16 décembre, il sera également possible de visiter le Trésor de Notre-Dame (accès payant, 10 €), présenté dans la sacristie avec une nouvelle scénographie.

Les reliques de la cathédrale occupent une place à part dans le chapelle axiale (derrière la croix) notamment la plus précieuse d’entre-elles : la couronne d’épines.

Elle est présentée dans une nouvelle châsse-reliquaire aux lignes contemporaines mêlant bois de cèdres, verre et bronze, imaginée par le designer Sylvain Dubuisson.

Attention : la couronne d’épines n’est présentée au public qu’à certaines périodes spécifiques. Le reste du temps, elle est abritée dans un coffre-fort hautement sécurisé, dissimulé dans la base du reliquaire.

Quatorze à quinze millions de visiteurs sont attendus en 2025. L’entrée se fait désormais par le portail central du Jugement dernier et la sortie par le portail Sainte-Anne. A l’intérieur, un nouveau parcours de visite a été élaboré pour admirer les œuvres d’art (tableaux, sculptures, vitraux…), dans le sens des aiguilles d’une montre.

Pour mieux gérer les flux, un système de réservation gratuit est mis en place, sur le site internet de Notre-Dame et via une application pour smartphone.

Les visiteurs individuels peuvent retenir un créneau horaire dès l’avant-veille de la visite, afin de limiter le temps d’attente à l’entrée de la cathédrale. Néanmoins, une file sans réservation est toujours présente sur le parvis, mais avec le risque de patienter plusieurs heures.

En parallèle, l’application propose cinq parcours de découverte à télécharger : visite générale, visite en famille avec des enfants, visite pèlerin pour approfondir sa foi, parcours en audiodescription et parcours FALC (facile à lire et à comprendre).

Une collection de guides est également disponible à la boutique au sein de la cathédrale et sur la boutique en ligne.

Enfin, les spécialistes des groupes et autocaristes doivent encore patienter quelques mois. Les groupes culturels (jusqu’à 25 personnes) pourront découvrir la cathédrale dès le 9 juin, après réservation à compter de mars.

Les visites seront assurées par des guides accrédités, ou gratuitement par des bénévoles de Communautés d’accueil dans les sites artistiques (Casa), une association sollicitée par le clergé.